lundi 29 juin 2015

Un haut responsable chinois appelle à une coopération sino-espagnole renforcée dans le cadre de l'initiative "Ceinture et Route"

Un haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) a appelé ce lundi la Chine et l'Espagne à promouvoir leur coopération pragmatique dans le cadre de l'initiative "Ceinture et Route", projet de nouvelle route de la soie qui prévoit des voies de communication renforcées entre la Chine et l'Europe à travers l'Asie centrale.
Liu Qibao, membre du bureau politique du Comité central du PCC, qui effectue actuellement une visite en Espagne, a lancé cet appel à l'occasion de sa rencontre avec Jesus Posada, le président du Congrès des députés (chambre basse du Parlement espagnol).
 
M. Liu a déclaré que la Chine considérait l'Espagne comme un partenaire important dans la mise en œuvre de l'initiative "Ceinture et Route".
 
M. Liu, qui est aussi à la tête du département de la communication du Comité central du PCC, s'est réjoui du développement continu des relations sino-espagnoles et de la coopération fructueuse entre les deux pays dans des domaines variés.
 
Après avoir rappelé que cette année est celle du dixième anniversaire du partenariat stratégique global sino-espagnol, M. Liu a souligné que la Chine accordait une grande importance à ses liens avec l'Espagne et espérait approfondir les échanges bilatéraux entre les gouvernements, les organes législatifs, les partis politiques et les peuples des deux pays. Il a ajouté que la Chine espérait renforcer la coopération avec l'Espagne dans les domaines de l'économie, du commerce et des investissements financiers, et amener les relations bilatérales à un stade encore plus poussé.
 
De son côté, M. Posada s'est félicité des relations amicales entre les deux pays et entre leurs organes législatifs. Il a par ailleurs souligné que la partie espagnole attachait une grande importance à la réalisation de l'initiative "Ceinture et Route" proposée par la Chine, et désirait y prendre une part active. Il a également déclaré que la visite de M. Liu permettrait d'approfondir les échanges culturels et les échanges entre les personnes, ainsi que la coopération entre les deux pays. 
 
Sur french.cri.cn/ le 30/06/2015

Le programme anti-corruption du Kazakhstan

En Chine, au cours de ces dernières années, la lutte contre la corruption est pratiquée de façon inhabituelle. Les responsables locaux de la prévention de la corruption organisent des visites dans les prisons où leurs anciens collègues ont été condamnés pour corruption. La méthode est intéressante, mais en l'absence de réforme globale, hélas elle est inefficace. La corruption est comme une maladie systémique de tout l'appareil d'Etat qui exige une approche systématique. La politique anti-corruption du Kazakhstan est un exemple d'une telle approche.
 
Aujourd'hui, malheureusement, pas un seul Etat ne peut se vanter d'une absence totale de corruption. En dépit des nombreux outils destinés à lutter contre ce mal, du durcissement des sanctions contre les fonctionnaires corrompus jusqu'aux campagnes innovantes qui sont menées en Chine, la corruption continue d'être un enjeu clé de tout Etat. Le problème est que la corruption réduit l'efficacité de l'administration publique, entrave le développement économique du pays, sape la confiance de la population dans les autorités et en fin de compte, menace la sécurité nationale.
 
Au Kazakhstan, la lutte contre la corruption a toujours été une priorité. Pendant les années de l'indépendance, le pays a mis en place des institutions et des mécanismes de lutte contre ce phénomène négatif, et dans ce sens, a mis en œuvre un certain nombre de programmes d'Etat. Leurs résultats ont pu être jugés par les experts de l'organisation internationale non gouvernementale «Transparency International». Dans le classement mondial, reflétant l'efficacité de la lutte contre la corruption, le Kazakhstan est en avance sur ses voisins d'Asie centrale et est parmi les chefs de file parmi les pays de la CEI. L'efficacité de la politique anti-corruption dans le Kazakhstan peut être jugée par les indicateurs économiques du pays. Le PIB du Kazakhstan montre une croissance régulière. En un quart de siècle, il a augmenté de 20 fois. Pendant ce temps, le Kazakhstan est devenu l'un des cinquante pays les plus compétitifs du monde et cimenté son statut de l'Etat avec le climat d'investissement le plus favorable dans la CEI.
 
Toutefois, les autorités kazakhes admettent qu'il y a encore du travail à faire. Par conséquent, le pays continue de travailler activement à améliorer les méthodes de lutte contre la corruption. Donc, à partir du début de 2015, le Kazakhstan a durci la sanction pour les fonctionnaires corrompus. Le nouveau Code pénal les prive de la possibilité de retourner à la fonction publique, quel que soit le délai de prescription de l'infraction. Les fonctionnaires corrompus ne peuvent pas compter sur la probation ou la libération conditionnelle.
 
La mission principale de lutte contre la corruption au Kazakhstan est affectée à une agence spécialement créée en 2014. Elle aborde la question de la lutte contre la corruption par une approche globale, qui comprend l'utilisation de méthodes scientifiques. Pour étudier et analyser les risques de corruption dans toutes les sphères de l'Etat et de la société, il a même été créé un Centre scientifique d'analyse. Il ne suffit pas de faire face aux conséquences de la corruption, il est important d'éradiquer ses causes et les conditions qui la rendent possible. La Stratégie anti-corruption de la République pour les 10 prochaines années est un guide d'action, une sorte de feuille de route qui identifie les lacunes existantes dans la lutte contre la corruption et identifie les moyens d'y remédier.
 
Aujourd'hui également, le Kazakhstan met en œuvre un ambitieux programme de modernisation du pays avec "100 mesures concrètes". Son but  est de "guérir toutes les maladies systémiques" de l'appareil d'Etat, y compris la corruption. Le programme d'éradication de la corruption au Kazakhstan touche tous les échelons de l'Etat. La fonction publique doit être un environnement concurrentiel dans lequel la voie à des postes supérieurs aura lieu à partir du bas. Elle doit être maintenue dans des conditions compétitives, sur une base concurrentielle avec une durée de probation, compléter par une certification et un salaire basé sur les résultats du travail. Le programme prévoit une responsabilisation accrue des autorités judiciaires et policières, et de l'État dans son ensemble, ce qui implique la transparence dans la prise de décision à tous les niveaux. Kazakhstan travaille également sur une nouvelle législation anti-corruption. Et dans l'actuelle Agence de la fonction publique et de lutte contre la corruption dans le pays, il est prévu de créer une unité spéciale pour le système de prévention et la prévention des infractions de corruption.
 
Son ampleur et sa nouvelle approche pour résoudre de vieux problèmes des programme de réforme Kazakhs a provoqué une réponse positive dans la communauté des experts. De nombreux experts ayant évalué les « 100 mesures » établissent des parallèles avec la modernisation de Singapour, qui a duré presque la totalité de la seconde moitié du XXème siècle. Grâce à des réformes de grande envergure, accompagnées par des réformes structurelles et une lutte sans merci contre la corruption, cette fois un pays du tiers monde, avec un taux de criminalité élevé, dépourvu de ressources naturelles et un avenir apparemment peu lumineux, est devenu un état progressiste et prospère avec l'un des niveaux de vie les plus élevés.
 
L'expérience de Singapour a démontré que la lutte contre la corruption peut être efficace quand il existe une volonté politique. Les autorités kazakhes montrent clairement une volonté, et cela signifie que ce pays va pouvoir bientôt donner toutes les chances pour son «miracle économique».

Boule de feu dans un parc à Taiwan : décès d'une jeune femme, plus de 500 blessés

Brûlée à 90%, une jeune Taïwanaise est morte des suites de ses blessures, lundi. Elle est la première victime signalée de ce drame qui a fait plus de 500 blessés, dont 200 grièvement. Lors d'un concert dans un parc aquatique samedi soir, de la poudre colorée a pris feu, embrasant les lieux où se trouvait un millier de personnes.
 
C'est le premier décès enregistré après le dramatique accident survenu samedi dans le parc aquatique de Formosa Fun Coast à New Taipei City, à proximité de Taipei. Une jeune Taïwanaise, qui assistait à un concert organisé dans le cadre de l'animation "Color Play Asia", a été brûlée à 90% après l'embrasement d'une poudre colorante. Elle a succombé à ses blessures à l'hôpital de Taichung. Lee Pei-yun, 20 ans, est la première victime de cette tragédie.
 
Un millier de personnes participaient à l'animation. La plupart des victimes étaient vêtues d'un simple maillot de bain pour danser sous des projections de poudres nappant les corps de bleu ou de vert. Pour une raison encore indéterminée, la poudre s'est embrasée, transformant les jeunes fêtards en torches humaines. Parmi les quelque 500 blessés, 200 l'ont été grièvement et sont soignés dans 43 hôpitaux de l'île.
 
Cinq personnes dont l'organisateur arrêté
 
"Les médecins ont prononcé le décès de Lee après que sa mère eut accepté d'arrêter le traitement" la maintenant en vie, a indiqué à l'AFP un responsable des autorités sanitaires de Taichung. Selon des médias locaux, son petit frère de 12 ans a été brûlé à 80%. Tous deux se trouvaient près de la scène quand s'est déclaré l'incendie, peut-être dû aux lumières de la scène ou à des cigarettes.
 
Cinq personnes arrêtées dimanche, dont l'organisateur de l'événement, ont été relâchées. Elles encourent jusqu'à cinq ans de prison. La poudre utilisée est produite à partir de farine de maïs, inflammable à haute densité en cas de fortes températures. L'entreprise Taiwon Food Industrial Co affirme avoir mis en garde les organisateurs contre les dangers de la poudre. Des avertissements figurent par ailleurs sur les emballages, selon elle. "Nous avons arrêté de vendre et de produire cette poudre conformément à l'interdiction prononcée par le gouvernement" après l'accident de New Taipei City, a indiqué à l'AFP Chou Hui-fang, vice-président de l'entreprise.
 
Sur lci.tf1.fr le 29/06/2015

Fondation à Pékin de la Banque asiatique d'investissement, outil du «rêve chinois»

 
Cinquante États – dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne – ont signé lundi à Pékin l'accord entérinant les statuts de la nouvelle banque asiatique de développement lancée à l'initiative de la Chine, laquelle aura un poids prédominant dans l'institution. L'Australie a été le premier pays à signer ce document établissant la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII), a rapporté un journaliste de l'AFP, lors d'une cérémonie au grand palais du peuple.
Quarante-neuf autres États ont suivi, soit un total pour le moment de 50 membres fondateurs. Représentés lundi, sept autres (Danemark, Pologne, Afrique du Sud, Koweït, Malaisie, Philippines et Thaïlande) devraient les rejoindre d'ici à la fin de l'année. Dotée d'un capital de 100 milliards de dollars, la BAII doit être opérationnelle d'ici à décembre et contribuer à financer des travaux d'infrastructures en Asie, région où les investissements dans ce domaine font souvent défaut. «Notre initiative est conçue pour répondre aux besoins de développement des infrastructures en Asie (...), mais aussi pour approfondir les coopérations régionales», a affirmé lundi le Président chinois Xi Jinping, qualifiant la cérémonie d'«étape d'importance historique».
Après un lancement en grande pompe fin 2014, Pékin a réussi à rallier au projet nombre de pays occidentaux, mais pas les États-Unis ni le Japon, respectivement la première et la troisième économies mondiales. Washington avait exprimé de vives réserves vis-à-vis de la BAII, s'inquiétant de son manque de transparence, de sa rivalité avec les organisations de développement existantes, ainsi que du risque que Pékin l'utilise pour ses propres intérêts géopolitiques.

La BAII constitue de facto un contrepoids au contrôle exercé par les États-Unis sur la Banque mondiale (BM) et – aux côtés du Japon – sur la Banque asiatique de développement (BAD). Et la Chine ne cache pas son intention d'en faire un instrument de «soft power», dont pourraient profiter à plein ses entreprises en quête de débouchés internationaux.
 
Poids de la Chine
 
Le fonctionnement de la BAII, dont le siège sera situé à Pékin, accorde à la Chine un rôle prédominant, du fait même qu'elle en est, de très loin, le plus important contributeur, avec environ 30% des parts. Ce qui permettra à Pékin d'obtenir 26% des droits de vote, selon le gouvernement chinois. Or, la majorité qualifiée des trois quarts des voix des membres étant exigée pour certaines décisions structurelles, la Chine disposera dans ce cas d'une minorité de blocage. «La participation de la Chine et son importance dans les votes résultent naturellement des règles décidées par l'ensemble des membres fondateurs», a répliqué Shi Yaobin, vice-ministre chinois des Finances cité par un média étatique. «Nous n'avons pas cherché de façon délibérée à nous emparer d'un pouvoir de veto», a-t-il ajouté, expliquant que l'inclusion à l'avenir de nouveaux États amènera automatiquement une dilution dans la répartition actuelle.
 
Pékin, par ailleurs, «recommandera un solide et puissant candidat» pour assurer la présidence de la banque, a assuré M. Shi, sans précisions. L’Inde est le deuxième plus gros contributeur de l'institution (8,4%), suivi par la Russie (6,5%). Parmi les États non asiatiques membres fondateurs, l'Allemagne est le principal contributeur (4,5% des parts), suivie de la France (3,4%) et du Brésil (3,2%). Des sources proches du dossier, interrogées par l'AFP, avaient récemment tempéré les inquiétudes suscitées, arguant que les pays «non régionaux» pourraient également, en votant de concert, bloquer certaines décisions fondamentales.
 
Et les Européens ayant rejoint le projet avaient expliqué vouloir peser sur les négociations plutôt que de rester à l'écart, et contribuer à définir les standards de gouvernance de la future institution. Ses statuts publiés lundi indiquent, mais de façon vague, que la BAII s'assurera de «la conformité (de ses investissements) à ses politiques opérationnelles (...) notamment en matière d'incidence environnementale et sociale». «Cela apportera de nouvelles opportunités à nos entreprises, et promouvra une croissance durable à travers l'Asie», s'est félicitée la ministre Singapourienne des Finances Joséphine Teo. Pour autant, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, réagissait lundi de façon circonspecte : «Nous allons regarder très attentivement, notamment la manière dont (la banque) opère en pratique».
 
Outre un «conseil des gouverneurs» réunissant des représentants des pays membres, les activités de l'institution seront pilotées par un conseil d'administration dont les 12 membres (neuf «régionaux» et trois «non régionaux) seront élus pour deux ans.
Par Julien Girault sur www.lematin.ma le 29/06/2015

dimanche 28 juin 2015

L’Occident impuissant face à Daech

L'organisation islamiste dispose, en plus de sa force de frappe, d'un formidable réseau de communication pour recruter, diffuser des messages, des vidéos, des appels au meurtre.
 
38 morts, en majorité britanniques, dans une fusillade dans un hôtel tunisien ; un chef d'entreprise décapité dans un attentat en France ; 27 morts dans l'attaque d'une mosquée chiite au Koweït ; des dizaines d'autres sur une base en Somalie ; plus de 200 civils, femmes et enfants massacrés lors de l'assaut des combattants de Daech sur la ville kurde de Kobané en Syrie : autant d'attentats sanglants qui ont marqué ce deuxième vendredi du ramadan 2015.
 
À l'exception de la tuerie en France, tous les attentats sont signés du sigle de Daech. Le groupe islamiste, né en Irak de la guerre menée par les Américains, montre à chaque fois sa capacité à frapper en plusieurs endroits, attisant la peur et le sentiment qu'il n'existe plus de sanctuaire.
Le message est clair : Daech n'a pas de limite géographique. Il est capable de frapper partout, étendant sa toile bien au-delà du Moyen-Orient où il est né, vers l'Europe, l'Afrique du Nord et jusqu'en Asie.
 
Terroriser les « croisés »
 
Il y a trois jours, le groupe qui combat en Irak et en Syrie, avait lancé un appel incitant les musulmans dans le monde à engager la guerre sainte contre les « mécréants » durant le ramadan, qui a commencé le 18 juin.
Les mécréants ce sont les Européens, les touristes en Tunisie. « Le soldat du califat (…) a pu parvenir au but », tuant près de 40 personnes « dont la plupart sont des sujets des États de l'alliance croisée qui combat l'État du califat », indique un communiqué diffusé après l'attentat de Sousse, par des comptes djihadistes sur Twitter, en faisant référence à la coalition internationale bombardant les positions de Daech en Irak et en Syrie.
 
Les « croisés », pour Daech, ce sont les Français qui combattent les djihadistes au Mali et en Irak, et qui imposent des lois contre le port du voile intégral. L'espoir de Daech est de convaincre et de rallier à leur cause les musulmans de l'hexagone – la plus grande communauté d'Europe. Avec un certain succès si l'on considère le nombre de jeunes partis en Syrie rejoindre les djihadistes, dont, a annoncé hier Manuel Valls, 119 seraient déjà morts.
 
Abattre les chiites, leurs ennemis
 
Mais ce sont aussi les chiites considérés comme pires ennemis encore que les « croisés ». Avant la mosquée du Koweït le 26 juin, c'est, en mai, une mosquée chiite en Arabie Saoudite qui avait été visée par Daech lors de la prière du vendredi, faisant 21 morts et plus de 80 blessés.
Daech surfe sur le brasier de cette vieille rivalité confessionnelle ranimé déjà par les pays sunnites de la région, Arabie Saoudite, Qatar et pays du Golfe. Le choix du jour n'est pas non plus le fruit du hasard, le vendredi étant, dans les pays musulmans, le jour de la grande prière en islam. Que les attentats se déroulent pendant le ramadan renforce encore davantage le symbole.
 
Détruire les valeurs occidentales
 
En plus de cette force de frappe, Daech dispose d'un formidable réseau de communication que les Occidents peinent à contrer, sans même parler de le contrôler. Twitter, Internet, Facebook, tout est bon pour recruter, diffuser des informations, des vidéos, des appels au meurtre.
« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c'est au fond une guerre de civilisation. C'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons », a déclaré le 28 juin le premier ministre, Manuel Valls lors de l'émission Le Grand Rendez-vous d'Europe 1-Le Monde-iTELE.
 
Aujourd'hui, les démocraties semblent bien prises de court et impuissantes pour contrer Daech et ses affidés.
 
Par Agnès Rotivel le 28/06/2015 sur www.la-croix.com

jeudi 25 juin 2015

Mer de Chine et cyber-espace: Washington met en garde Pékin

Washington a mis en garde Pékin mercredi contre ses ambitions territoriales en mer de Chine méridionale et face au piratage informatique. Ces avertissements ont été adressés au terme d'un sommet de trois jours entre les deux premières puissances mondiales.

Pour la 7e édition de leur "dialogue stratégique et économique" annuel, les Etats-Unis et la Chine ont mis sur la table cette semaine leurs multiples contentieux tout en vantant leurs coopérations, en premier lieu sur le changement climatique.

Côté américain, les discussions étaient pilotées par le secrétaire d'Etat John Kerry et le secrétaire au Trésor Jacob Lew et, côté chinois, par le vice Premier ministre Wang Yang et le conseiller d'Etat Yang Jiechi qui a la main sur la politique étrangère de son pays. La partie chinoise a été reçue mercredi Barack Obama pour préparer la visite d'Etat de Xi Jinping en septembre.

M. Obama "a évoqué les inquiétudes des Etats-Unis concernant le comportement de la Chine dans les domaines maritime et informatique et a appelé la Chine à prendre des mesures concrètes pour faire baisser les tensions", selon la Maison Blanche.

Les ambitions territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale, auxquelles s'opposent des pays d'Asie du Sud-Est soutenus par les Etats-Unis, sont source de tensions récurrentes dans la région. Les zones maritimes disputées sont stratégiques pour le commerce mondial et recèlent potentiellement d'importantes réserves d'hydrocarbures.

Piratage sur la table

Le piratage informatique est aussi source de vifs échanges entre Washington et Pékin. Des médias américains et des responsables ont vu la main de la Chine derrière la récente cyber-attaque ayant visé les données de millions de fonctionnaires américains. En mai 2014, cinq militaires chinois avaient été inculpés aux Etats-Unis pour "piratage informatique" et "espionnage économique".

John Kerry s'est dit "profondément préoccupé par les questions de cyber-sécurité, évoquant des discussions "franches" avec ses interlocuteurs chinois, mais "sans que l'on s'accuse ou l'on se montre du doigt". Il s'est plaint des "dommages causés aux entreprises américaines".

M. Lew avait été plus accusateur mardi, dénonçant "le vol électronique, parrainé par le gouvernement chinois", d'informations économiques confidentielles et de technologies brevetées. "La Chine exhorte les Etats-Unis à s'en tenir aux faits", a rétorqué le conseiller d'Etat Yang, dont les propos étaient traduits.

Climat et taux de change

Les deux géants, présentés comme des rivaux voire des adversaires en Asie-Pacifique, se sont aussi efforcés d'afficher leur bonne entente sur des problématiques mondiales: changement climatique, nucléaire iranien et nord-coréen, guerres au Moyen-Orient ou aide humanitaire.

Sur le climat, les deux pays, liés depuis novembre par un accord sur la réduction de leurs émissions, ont affirmé "leur détermination à obtenir un accord ambitieux et mondial en décembre à Paris". Washington et Pékin ont également annoncé une initiative commune en vue de protéger les océans, notamment par la lutte contre la surpêche et la création de zones marines.

Au plan économique, alors que les Etats-Unis souffrent d'un déficit commercial record de plus de 342 milliards de dollars en 2014, dû en partie à une sous-évaluation du yuan, le secrétaire au Trésor s'est félicité que "la Chine se soit engagée à n'intervenir qu'en cas de nécessité sur le marché des taux de change".

"La Chine a un rôle important dans l'économie mondiale et l'architecture financière", a loué M. Lew. John Kerry a lui réaffirmé que "les Etats-Unis saluaient l'émergence d'une Chine stable, pacifique et prospère".
 
Sur www.romandie.com le 25/06/2015

Birmanie : revers pour Aung San Suu Kyi

A l’issue de trois jours de débats, le Parlement birman a rejeté, jeudi 25 juin, un projet de loi visant à réduire le poids de l’armée en son sein. Une décision qui anéantit tous les espoirs de l’opposante et Nobel de la paix Aung San Suu Kyi de pouvoir un jour changer la Constitution de 2008, qui l’empêche toujours d’accéder à la présidence.

Le projet d’amendement n’a « pas été adopté », a déclaré le président du Parlement, n’ayant pas réuni les plus de 75 % de voix nécessaires. Aung San Suu Kyi avait pourtant réitéré, mardi, son appel à modifier la Constitution : « Si nous voulons un véritable changement dans ce pays, nous devons modifier la clause 436. »
 
Cette disposition polémique permet à l’armée de bénéficier d’un droit de veto au Parlement de facto. La clause 436 stipule en effet que plus de 75 % des votes sont nécessaires pour modifier la Constitution. Or au Parlement un quart des sièges sont réservés à l’armée. Cette clause lui donne donc la possibilité de bloquer toute décision à laquelle elle s’oppose.

Impasse

Aung San Suu Kyi a fait campagne sans relâche ces derniers mois pour une modification de la Constitution. Des élections législatives sont prévues pour la fin de l’année et vues comme un test crucial pour la Birmanie, en pleine mutation après des décennies de régime militaire. Mme Suu Kyi, qui a été enfermée pendant près de quinze ans par l’ancienne junte et est entrée au Parlement en 2012, est donnée grand vainqueur des prochaines élections avec son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
 
Mais l’accès à la présidence est toujours impossible pour elle, en raison d’un article de la Constitution qui exclut les personnes ayant des conjoints ou des enfants étrangers, une disposition considérée comme visant directement Suu Kyi, dont les deux fils sont britanniques. L’armée s’oppose toujours à toute modification de cet article, et place Aung San Suu Kyi dans une impasse.
 
Sur www.lemonde.fr le 25/06/2015