Le président sortant de l'Arménie, Serge Sarkissian, a été réélu, lundi, comme dans un fauteuil à la tête de cette petite république du Caucase du Sud, obtenant plus de 58 % des voix, évitant ainsi de devoir affronter un second tour. Son principal adversaire, l'ex-ministre des Affaires étrangères, Raffi Hovannissian, a obtenu pour sa part 36,75 % des suffrages.
Les cinq autres candidats en lice, parmi lesquels un ex-premier ministre, Hrant Bagratian, et l'ancien dissident soviétique Parouïr Haïrikian, victime durant la campagne d'une tentative d'assassinat, figuraient très loin derrière. La communauté internationale a acquiescé du bout des lèvres au déroulement du scrutin. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a noté des «améliorations» par rapport aux élections parlementaires de 2012, tout en regrettant «un véritable manque de concurrence».
«Un scrutin honteux»
La victoire de Serge Sarkissian était largement attendue, en particulier depuis que ses deux principaux concurrents potentiels, en particulier l'homme d'affaires Gaguik Tsaroukian, s'étaient, à la surprise générale, retiré de la course. La formation de cet oligarque, Arménie Prospère, avait obtenu 30 sièges lors des élections à l'Assemblée nationale. Pour leur part, les supporters du principal challenger, Raffi Ovanissian, ont dénoncé «un scrutin honteux marqué par une quantité énorme de fraudes». Ces derniers ont évoqué des cas de votes caravanes (des fonctionnaires électeurs sont amenés en groupe et en bus jusqu'au lieu de vote) et l'usage de l'encre sympathique, permettant selon eux, de voter plusieurs fois. Néanmoins, leurs appels à manifester mardi après-midi à Erevan ont été très peu entendus.
Pour Sarkissian, dont le gouvernement a choisi une voie pro-européenne tout en ménageant Moscou, cette élection avait également pour objectif de se faire décerner un brevet de démocratie naissante. En 2008, le précédent scrutin, qui avait porté au pouvoir ce vieux routier de la politique arménienne - qui a longtemps contrôlé les structures de force dans le pays - avait été suivi par des échauffourées qui avaient fait dix morts. Cette fois, le camp présidentiel espérait éviter tout incident sérieux et appelait les partisans du principal adversaire, Raffi Hovanissian, à reconnaître la victoire de son champion.
Le 19/02/2013 sur www.lefigaro.fr
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