Accompagné d'une bonne partie des plus hauts chefs d'entreprise français, François Hollande est arrivé jeudi en Inde pour se livrer à un exercice de diplomatie économique avec, en premier lieu, l'espoir de conclure prochainement la vente de 126 avions Rafale, un contrat évalué à 12 milliards de dollars.
Après une courte nuit à New Delhi, le chef de l'Etat français et sa compagne Valérie Trierweiler ont été accueillis officiellement dans la matinée avec tout le faste réservé par le protocole indien à une visite d'Etat.
Au son de 21 coups de canon, M. Hollande a été escorté par une garde à cheval en grand uniforme jusqu'au monumental palais présidentiel, ancienne résidence du vice-roi des Indes, où il a été reçu sous un dais rouge avant de rencontrer son homologue indien Pranab Mukherjee et le Premier ministre Manmohan Singh.
Dans une rare déclaration en anglais, il a exprimé son "grand honneur pour lui et la France" en disant vouloir porter les relations bilatérales "à leur meilleur niveau". M. Hollande a ainsi donné le coup d'envoi à une journée de rencontres politiques, qui s'est poursuivie avec une cérémonie au mémorial du Mahatma Gandhi, lieu de crémation du père de l'indépendance de l'Inde sur lequel il a lancé une poignée de pétales de roses.
Après une brève rencontre avec le chef de la diplomatie indienne, Salman Khurshid, le chef de l'Etat s'est rendu au lycée français où il a fait le voeu d'"élever le niveau de nos échanges (bilatéraux) pas seulement économiques mais également culturels, universitaires, scientifiques".
Il devait se rendre vendredi à Bombay, la capitale financière, avant de regagner Paris.
Au-delà de l'apparat, la France poursuit avec la plus grande démocratie du monde un "partenariat stratégique" entamé par Jacques Chirac en 1998 et ensuite poursuivi avec constance par Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'était rendu à deux reprises à New Delhi pendant son quinquennat, en janvier 2008 et décembre 2010.
A la différence de son prédécesseur toutefois, François Hollande entend conduire avec cette puissance émergente une "diplomatie économique", refusant d'apparaître en "représentant de commerce".
Outre une cinquantaine de chefs d'entreprise, sont aussi du voyage cinq ministres, dont les portefeuilles révèlent les priorités de cette première visite en Asie du quinquennat: Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Nicole Bricq (Commerce extérieur), Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et Recherche) et Frédéric Cuvillier (Transports).
Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, espère conclure avant la fin de l'année la vente des Rafale à l'Inde. Après une longue série de déceptions, il s'agirait du premier succès à l'exportation pour l'avion de combat français engagé sur les théâtres d'opérations afghan, libyen et malien.
La semaine dernière, le chef d'état-major de l'armée de l'air indienne a dit espérer que la signature de ce contrat intervienne "avant la mi-2013".
Autre grand contrat en cours de négociations avec l'Inde: la construction par Areva de deux réacteurs nucléaires EPR à Jaïtapur, à 400 km au sud de Bombay, assortie d'une option pour quatre réacteurs supplémentaires.
En janvier, le ministre indien des Affaires étrangères Salman Khurshid avait parlé d'une négociation parvenue à "un stade très avancé". Mais de source française, on se dit tout juste "raisonnablement optimiste" sur la conclusion prochaine de ces négociations "complexes".
D'autres entreprises françaises sont en lice pour d'importants projets, en particulier dans le domaine du développement urbain durable, telle Alstom qui s'intéresse au métro de Bangalore (sud).
Lors de ses entretiens, François Hollande devrait par ailleurs insister sur le "souci constant de la France" de voir l'Inde jouer un rôle plus central sur la scène internationale, a souligné un proche du chef de l'Etat.
Le 14/02/2013 sur www.liberation.fr
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