lundi 30 septembre 2013

Mère Agnès : Les enfants de l'attaque chimique ont été anesthésiés !

La mère Agnès-Marie de la Croix a assuré que les enfants qui ont été filmés dans le massacre aux armes chimiques dans la région de Ghouta en Syrie sont toujours vivants mais qu'ils ont été anesthésiés.

« Les habitants de la province de Lattaquié m'ont informée avoir vu leurs enfants dans les vidéos sur la Ghouta, filmées par les miliciens armés », a-t-elle dit dans une interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen.

Accompagnant l'équipe des inspecteurs des Nations Unies dans leur deuxième visite à Damas, Mère Agnès explique que « le premier motif de son action était au début humanitaire, et la veille de l'attaque chimique dans la Ghouta nous étions à Damas. Nous avons vu de nos propres yeux ce qui a eu lieu à Maadamiya.

Donc, s'il y avait eu des morts, des victimes et des blessés, on aurait remarqué ceci immédiatement. Mais cette nuit, aucun mouvement inhabituel n'a été enregistré. Les gens ici sont tous des voisins et se connaissent. Les habitants de la Ghouta qui se sont déplacés vers Damas n'ont pas été paniqués par un événement de cette ampleur, surtout que les informations de presse ont fait état de 1400 morts et de 10000 blessés dans une petite zone. Nous n'avons pas entendu non plus les ambulances. Tout était calme cette nuit ».

« Telles étaient mes premières remarques, et lors de mon voyage en Malaisie, j'ai été en contact permanent avec les habitants de Lattaquié. Le 4 aout, les groupes armés ont ravagé 11 villages dans la province de Lattaquié.

Les médias occidentaux ont parlé d'une avancée de l'opposition syrienne, alors qu'un véritable carnage avait eu lieu. Nous avions dressé des listes comprenant les martyrs de la province de Lattaquié et les disparus. Les groupes armés avaient kidnappé 115 personnes dont 65 enfants de moins de 15 ans. Au cours de mon voyage, j'ai appris que des parents de la province de Lattaquié ont reconnu des enfants enlevés de la même région qui sont apparus dans les images diffusées sur les victimes des armes chimiques présumées dans la Ghouta.

Les Américains ont choisi 13 films parmi les vidéos présentées par les groupes armés et les ont qualifiés de surs.

Et Mère Agnès d'ajouter : « J'étais en contact avec des journalistes allemands, je leur avais dit que je suis incapable de déterminer la date et le lieu de chaque film. Ils m'ont envoyée une liste de 43 films dont les premières vidéos. Ma surprise était grande à la vue des mêmes enfants repris dans au moins quatre ou cinq vidéos. Je me suis dit que ce qui se passe est anormal.

Quand je me suis approfondie dans l'étude de toutes les vidéos sur des attaques chimiques présumées, je me demandais à chaque fois : d'où cherchent-ils tous ces enfants ? Où sont leurs parents ? Est-ce possible qu'une mère abandonne ses enfants ? Il est normal qu'un ou deux enfants disparaissent, mais perdre ce grand nombre d'enfants ceci suscite des interrogations ».

 « Toutefois, j'ai une bonne nouvelle : les enfants étaient anesthésiés, la preuve en est que tous les enfants étaient calmes à l'exception d'un enfant qui pleurait. On aurait administré à ces enfants plusieurs types d'anesthésiants pour donner l'impression qu'ils sont morts. Quant aux jeunes tués, je pense qu'ils sont des éléments des groupes armés qui ont joué le rôle de comparse ».

« S'ils étaient morts, on aurait vu ce nombre élevé de victimes enterrés dans les tranchées énormes creusées pour contenir entre 300 à 400 dépouilles. Mais seules 8 corps y ont été enterrés. Nous n'avons pas vu ceux qui enterrent. S'il y avait vraiment 1500 corps, où seraient-ils alors ? ».

Mère Agnès révèle à la chaine al-Mayadeen qu'une équipe internationale baptisée « l'équipe du 21 aout », et regroupant des experts allemands, français, italiens, canadiens et américains a été formée pour dresser une liste chronologique des événements entre 1h55 et 4h00 du matin. Ce timing suscite plusieurs interrogations. Il est impossible que toutes les dépouilles aient été transportées aux morgues le même jour, surtout qu'on parlait de milliers de victimes.

Nous sommes de plus en plus convaincus que ces vidéos n'ont pas été filmées le 21 aout. Elles ont été postées sur internet en ce jour et ceci nécessite plus de preuves ».

A suivre

Par Agnès-Mariam de la Croix Sur www.mondialisation.ca le 30/09/2013

jeudi 26 septembre 2013

MIAM - Pourquoi la Chine pourrait mettre la main sur un vingtième de l'Ukraine

Dans cinquante ans, la Chine pourrait utiliser 3 millions d'hectares de terres agricoles en Ukraine, en vertu d'une discussion entre le Corps de production et de construction du Xinjiang (XPCC) et KSG Agro, une entreprise agricole ukrainienne. Cela représente donc 30 000 km², soit environ la taille de la Bourgogne ou de la Belgique, ou, comme le calcule le site Quartz, 5 % de la surface totale du pays (et 9 % de ses terres arables).

Cet accord fonctionnerait en deux étapes : l'Ukraine mettrait d'abord 100 000 hectares (soit la taille de Hongkong) à disposition des bouches chinoises, dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays. Un journal local évoque un accord à 2,6 milliards de dollars. Le produit des terres serait revendu à tarif préférentiel à deux conglomérats appartenant à l'Etat chinois.

Cela ne serait pas la première fois que la Chine loue des terres agricoles. Mais l'accord avec l'Ukraine représenterait son plus gros investissement : en avril 2009, explique le South China Morning Post, le pays disposait d'un peu plus de 2 millions d'hectares. L'entreprise Beidahuang avait, par exemple, acquis 234 000 hectares de terres agricoles en Argentine.

Plus que le profit, c'est évidemment la sécurité alimentaire qui motive les intérêts chinois dans les terres ukrainiennes. Le pays doit faire face à une forte hausse de sa demande intérieure en produits alimentaires : les importations de grain ont augmenté de plus de 150 % entre 2011 et 2012. Problème : selon Quartz, la Chine dévore 20 % de la production alimentaire mondiale, mais ne dispose que de 9 % des terres agricoles.

La Chine n'est pas la seule dans ce cas, et beaucoup d'autres pays ont procédé à des achats ou des locations de terres agricoles. Une étude publiée en janvier affirme qu'entre 0,7 et 1,75 % des terres agricoles mondiales sont passées entre des mains étrangères. Parmi les pays acquéreurs, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, les pays du Golfe ou encore la Corée du Sud. La plupart des terres arables acquises par des étrangers se trouvent dans l'est de l'Afrique et dans le sud de l'Asie.

Sur http://bigbrowser.blog.lemonde.fr le 24/09/2013

Mise à jour du 24 septembre, 18h : contrairement à ce que nous écrivions plus tôt, l'accord n'a pas été formellement conclu, contrairement à ce que rapportaient les médias chinois, et seule une lettre d'intention précise les contours d'un éventuel accord.

mercredi 25 septembre 2013

Kazakhstan : l'or noir jaillit pour la première fois à Kashagan

 
Mercredi 11 septembre 2013, une première goutte d'or noir est remontée d'un des cinq puits ouverts sur les îles artificielles de Kashagan, le plus grand projet pétrolier des quarante dernières années. Une première goutte à près de 48 milliards de dollars - coût du développement extrêmement complexe et maintes fois retardé accusant 8 ans de retard.
 
Découvert en 2000 dans la mer Caspienne, le champ géant et stratégique de Kashagan est l'un des projets les plus complexes jamais menés par l'industrie pétrolière. Situé à 80km des côtes kazakhes dans le Nord de la Caspienne dans des eaux très peu profondes, le gisement n'est accessible que par des barges à fonds plats, spécialement conçues pour Kashagan. Elles gèlent durant l'hiver, subissant des mouvements de glace très puissants, ce qui a obligé les promoteurs à construire des îles artificielles avec des défenses spécialement conçues pour éviter qu'elles ne soient broyées par ces glaces. Les réservoirs qui contiennent le pétrole sont enfouis à 4 200 mètres sous très haute pression (770 bars) et contiennent de fortes proportions de sulfure d'hydrogène (environ 19%). Ce gaz est mortel pour l'homme, très acide et corrosif, ce qui nécessite des mesures de sécurité et des équipements très spécifiques. Le développement du Kashagan a été déjà nommé l'un de plus grands défis industriels connus dans le domaine du gaz et du pétrole, c'est pourquoi le début de production sur ce champ a été reporté plusieurs fois.

Le champ géant de Kashagan est géré par la North Caspian Oil Company (NCOC) qui regroupe de grandes compagnies internationales comme Exxon Mobile, Shell, ENI et Total - mais aussi la compagnie nationale kazakhe - KazMunaiGas - les Japonais de Inpex et tout récemment les Chinois de la CNPC qui reprennent les parts de ConocoPhilip s. La NCOC doit atteindre avant le 30 septembre prochain la cible des 75 000 barils de brut produit par jours sous peine de pénalités imposées par le gouvernement kazakh, rendu quelque peu nerveux après huit ans de retards. La production devrait ensuite atteindre les 180 000 barils/jours, et pourrait au plus fort de la phase de production atteindre les 1,5 million de barils/jours. Avec les 38 milliards de barils qu'il contient, Kashagan a le temps avant de se vider.

C'est un événement majeur pour le Kazakhstan, puisque le champ de Kashagan représente près de 40% des réserves découvertes et prouvées du pays. Le gisement doit inscrire le nom du Kazakhstan parmi les producteurs du pétrole les plus importants dans le monde. Pourtant les aspects économiques ne sont pas très positifs - 48 milliards de dollars ont été dépensés pendant les treize dernières années et le Kazakhstan attend avec impatience des profits déjà envisagés pour le développement économique du pays. La majeure partie des revenus en taxes et en retour sur investissements iront pour les Kazakhs dans le fonds national Samruk-Kazyna qui contient KazMunaiGas. La rentabilité du projet ayant coûté si cher est très incertaine, notamment pour les investisseurs étrangers. Il est pourtant d'un intérêt stratégique certain, grâce à l'éloignement des conflits du Moyen-Orient et de la stabilité si appréciée du régime de Noursultan Nazarbayev.

En effet, Kashagan est une solution d'approvisionnement en pétrole très appréciable en cas de conflit majeur ou de blocage des pays producteurs de pétrole. S'il y a le moindre problème, les réserves de ce champ pourront réguler les prix et satisfaire la demande et ainsi adoucir le monopole de l'OPEP. Reste un problème - et de taille - l'enclavement de la Caspienne et du Kazakhstan, qui n'est relié à aucun des grands océans mondiaux. Certes, différentes routes sont étudiées parmi lesquelles on trouve celle de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie vers la Turquie et les Balkans, mais les directions principales restent vers la Russie via l'oléoduc Atyraou-Samara et vers la Chine via des plusieurs pipelines Kazakhstan-Chine.

Les Chinois, qui viennent d'inaugurer la construction d'un des pipelines traversant le Kazakhstan pour rejoindre leur territoire, sont eux bien placés pour faire sortir - ou plutôt rentrer - le pétrole et le gaz kazakh sur leur immense marché gourmand en énergie. Cela explique le rachat des parts de ConocoPhilips dans la NCOC par la compagnie nationale chinoise (actée par le président chinois lui-même lors de sa visite à Astana). Évidemment, le potentiel de production pétrolière et gazière du Kashagan motive les Chinois à investir autant que possible pour ne pas perdre les sources d'énergie aux autres investisseurs, notamment à l'entreprise indienne ONGC ayant été intéressée par Kashagan.

Dans cette région complexe une compétition géopolitique entre les deux géants - Russie et Chine - ne laisse presque aucune chance aux autres projets tels que le pipeline Nabucco le nom duquel désormais n'est plus qu'un opéra italien. 
 
Par Aipery Subankulova et Anatole Douaud le 23/09/2013 sur www.lejournalinternational.fr

Le président iranien reconnaît l'Holocauste

Le président iranien Hassan Rohani a reconnu l'existence de l'Holocauste, la qualifiant de "crime contre le peuple juif", rapporte mercredi la chaîne américaine CNN.

"Je ne suis pas historien, mais je crois que tout crime contre l'humanité, dont celui commis par les nazis à l'encontre du peuple juif, doit être dénoncé et condamné", a déclaré le dirigeant iranien dans une interview accordée à la chaîne.

Le prédécesseur de M.Rohani, Mahmoud Ahmadinejad, a à plusieurs reprises refusé de reconnaître la réalité du génocide commis par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale à l'égard des Juifs.

Mardi 24 septembre, le premier ministre de l'Etat hébreu Benjamin Netanyahu a donné comme instruction à la délégation israélienne de boycotter le discours d'Hassan Rohani à l'Assemblée générale de l'Onu à New York. Le bureau de M.Netanyahu a indiqué que la délégation israélienne n'assisterait pas aux interventions de leaders iraniens tant que Téhéran continuerait à nier l'Holocauste et ne reconnaitrait pas le droit à l'existence d'Israël.

Sur http://fr.rian.ru le 25/09/2013

 

mardi 24 septembre 2013

Vu en Palestine: un témoignage accablant

Je suis revenu de Palestine avec un certain nombre d'impressions indélébiles à l'esprit, après un voyage effectué récemment pour le Ecumenical Accompaniment Program in Palestine and Israel  (Programme d'Accompagnement Œcuménique en Palestine et Israël)du Conseil Mondial des Eglises.

Scénario: Mettez-vous à la place d'une famille palestinienne: les autorités israéliennes ne vous donneront jamais de permis de construire pour agrandir votre maison pour y loger votre famille qui s'accroit. Et, si vous l'agrandissez parce que vous n'avez pas d'autre alternative et même si vous dépensez beaucoup d'argent en avocats pour vous protéger des procès, un jour, quand vos enfants seront en classe, des policiers et des soldats viendront avec un énorme bulldozer pour détruire votre habitation.

Nous avons été témoins de la démolition de la maison de la famille Kastero à Beit Hanina, au nord de Jérusalem qui a laissé, à la rue, 45 personnes. Les enfants sont revenus de l'école, pleurant et hurlant, traumatisés de constater la progression de la démolition. La famille avait investi les économies d'une vie dans l'habitation et ne disposait pas de moyens financiers pour se reloger. Un mois plus tard, nous avons rendu visite à cette famille qui vivait maintenant  sous des tentes et dans un container près des ruines de leur maison. Ne croyez pas que ce soit un cas isolé… Les Nations unies estiment qu'un logement sur trois à Jérusalem-Est a été construit sans permis, ce qui veut dire que 93.000 personnes sont susceptibles d'être expulsés de leur domicile.

Autre scénario : imaginez que votre mari souffre de problèmes cardiaques et qu'il est chauffeur de taxi. Un jour, en revenant d'une course, il se trouvera au milieu d'affrontements entre des soldats israéliens et des jeunes qui leur jettent des pierres. Les soldats tireront une grenade lacrymogène sur son taxi. Il s'effondrera et son cœur s'arrêtera de battre pendant quelques minutes. On l'emmènera à l'hôpital dans le coma et mourra quelques semaines plus tard. C'est ce qui est arrivé à Moyad Ghazawneh, de Ar Ram.

Il avait deux filles, dont une qu'il ne connaîtra jamais puisqu'elle est née dix jours après sa mort. Sa famille va essayer de déposer plainte auprès du gouvernement israélien pour mort fautive, mais les associations de droit de l'homme pensent qu'il y a peu de chances que cela aboutisse.B'Tselem (Centre israélien d'information pour les droits de l'homme dans les territoires occupés) rapporte que, de janvier 2009 à octobre 2012, 326 palestiniens ont été tués par les forces de sécurité juives, tandis que 5 membres de ces mêmes services et 15 civils ont été tués par les Palestiniens.

Maintenant, imaginez que votre mari, un ouvrier du bâtiment, réponde à un appel pour protéger des gens des violences des colons israéliens qui les agressent dans une maison isolée. Il ne jette ni pierres, ni ne fait de gestes hostiles, mais un colon lui tire une balle dum-dum dans l'abdomen. Opéré, il subira une ablation partielle du foie. J'ai rencontré Hilme Abdul Azziz Hassan des semaines après la fusillade chez lui, à Qusra. Il se remettait, mais n'était pas encore assez solide pour retourner travailler.

Comme j'étais basé à Jérusalem-Est, je n'ai pas été témoin du degré de violences des colons  israéliens dans les zones rurales comme l'ont été les autres participants du Programme Œcuménique: coups, vols, empoisonnements des moutons et destruction des oliviers…

Dans un autre quartier de Jérusalem, Cheikh Jarrah, plusieurs familles de réfugiés ont perdu leurs maisons face aux colons et d'autres sont en voie d'expulsion. La partie antérieure de la  maison de Nabeel al-Kurd est occupée depuis quatre ans par des colons alors qu'il l'avait agrandie pour sa famille. Il n'a jamais pu y vivre parce que les tribunaux ont pris le dessus. …

Selon le Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, il y a 532 lieux inaccessibles pour cause de checkpoints, barricades, grilles, talus et fossés. Sans oublier les checkpoints de la Ligne verte.

Ces barrières et fermetures empêchent la circulation des ouvriers, fermiers et étudiants palestiniens. Au checkpoint de At Tayba, près de Tulkeram, en trois heures, j'ai  vu plus de 3500 ouvriers palestiniens, parqués comme du bétail dans des cages attendant d'aller travailler en Israël. Beaucoup étaient furieux et frustrés. Certains boudaient car à mesure que la queue diminuait, ils se rendaient compte que, vu la lenteur du processus, il leur serait impossible d'arriver au travail. L'un d'entre eux me dit que l'attente était trop longue pour qu'il attrape le bus de son employeur à 6h15 et que le bus ne l'attendrait pas. Il a laissé tomber…

Dans la région de Tulkarem, les fermiers n'ont qu'un accès limité à leurs champs, une demi-douzaine de grilles agricoles leur barrant le chemin. Ils doivent demander aux autorités palestiniennes et israéliennes des autorisations et attendre parfois entre une semaine et un mois pour les obtenir. Je me suis rendu devant une de ces grilles qui ne s'ouvre que 45 minutes, trois fois par jour : le matin, le midi et l'après-midi. Si les fermiers sont en retard, ils ne peuvent pas passer. L'un d'eux m'a dit que cette barrière ne laisse plus passer son tracteur pour aller, comme il en avait l'habitude, dans son oliveraie et ses champs d'amandes. Il doit maintenant  s'y rendre à dos d'âne.

Dans la même région, les habitants du village de Kafr Qaddum ne peuvent utiliser la route principale car elle a été déclarée « hors périmètre » afin de protéger les colons. Depuis 2004, le blocage de cette route est total. Il oblige les Palestiniens à faire plus de 10 kms au lieu d'un seul, pour arriver à une route principale. Tous les vendredis depuis 2011, il y a des manifestations pour protester contre cette mesure Elles sont brutalement réprimées.

Les enfants de communautés bédouines ont leur propre problème de circulation. Près de Jaba, encerclé par des colonies, les enfants doivent ramper le long d'un caniveau, sous une autoroute très fréquentée, puis grimper des rochers et se glisser dans un tunnel étroit qui peut être l'abri de serpents ou d'une carcasse de mouton. Quand il pleut, ils sont couverts de boue et le maître les renvoie. L'Autorité palestinienne dit qu'elle n'a pas les fonds pour acheter un bus.

Par Georges Meek, le 23/09/2013 sur www.mondialisation .ca
George Meek
est un journaliste américain retraité. Cette année, il a passé trois mois en Palestine/Israël avec 31 volontaires internationaux qui ont passé trois mois avec le Programme Œcuménique.
Palestine Journal (avec photos du reportage)
http://seekpeaceinpalestine.blogspot.com
Traduction
et synthèse : Xavière Jardez, franceirakactualite.com

L'Internet des BRICS pourrait mettre fin au Réseau contrôlé par les Etats-Unis

Le bloc des BRICS est sur le point de créer un nouveau système qui garantit l'accès à Internet simple et bon marché à des millions de personnes. De cette façon, pourrait être mis fin à l'hégémonie des Etats Unis d'Amérique (EUA) sur le Réseau.

Il s'appelle BRICS Cable et se présente comme une infrastructure alternative dans un monde qui se trouve au milieu d'importants défis économiques. Car actuellement, les pays du BRICS sont connectés entre eux à travers des centres de télécommunications situés en Europe et aux Etats-Unis, ce qui implique des coûts élevés pour eux.

Il s'agit d'un système formé par des câbles de fibre optique de 34 000 kilomètres de long, avec une capacité de 12,8 terabits par seconde, qui unira la Russie, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil (c'est-à-dire, les BRICS), avec les Etats-Unis par Miami. Sa finalité sera de garantir à des millions de personnes un accès à Internet facile et bon marché.

De la même manière, il offrira un accès immédiat aux pays du bloc aux 21 pays africains et permettra que ces nations aient accès aux économies des BRICS.

Les étapes de planification et de faisabilité ont commencé en mars 2011, peu de mois après l'acceptation de l'Afrique du Sud dans le bloc économique, et on estime que le système entrera en fonctionnement à partir du deuxième semestre 2014.

« Le public en général ne connaît pas la majeure partie du plan des BRICS. Cependant, il est très réel et extrêmement efficace », affirme le site Web Planet Infowars.

En fait, signale le site Web, des investisseurs du monde entier ont déjà montré leur intérêt dans ce projet sans précédents.

Depuis qu'on sait que la NSA a intercepté les communications de Latinoaméricaines, et qu'elle a espionné le groupe pétrolier brésilien Petrobras et les citoyens qui ont confié données personnelles à des compagnies comme Facebook et Google, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a ordonné une série de mesures pour combattre l'espionnage des Etats-Unis d'Amérique. Initiatives qui s'ajouteraient à celle de cette nouvelle infrastructure.

Une vidéo publiée sur le site Web de Cable BRICS expose en détail ce nouveau système.|« Dans le sable international ne domine déjà plus l'ordre traditionnel que dirigeait le dénommé Nord et Occident », affirme t-on au commencement de l'enregistrement.

RT, Moscou, le 23 septembre 2013.
Traduit de l'espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
El Correo. París, le 23 septembre 2013.

lundi 23 septembre 2013

L'Organisation de coopération de Shanghai met en garde contre une guerre entre les États-Unis et la Syrie

Le dernier sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dirigée par la Russie et la Chine, qui s'est tenue à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le 13 septembre, a été dominée par les tensions mondiales de plus en plus fortes produites par les préparatifs américains pour une guerre contre la Syrie.

Le président russe Vladimir Poutine a insisté sur l'idée que « les interférences militaires depuis l'extérieur du pays sans une sanction du Conseil de sécurité de l'ONU sont inadmissibles. » La déclaration conjointe de ce sommet s'est opposée à « l'intervention occidentale en Syrie, ainsi qu'à l'atteinte portée à la stabilité interne et régionale au Moyen-Orient. » L'OCS a appelé à une conférence internationale de « réconciliation » pour permettre des négociations entre le gouvernement Syrien et les forces de l'opposition.

Comme il l'avait fait au récent sommet du G20 à St-Petersbourg, le président chinois Xi Jinping s'est aligné avec la Russie pour s'opposer à toute attaque militaire contre Damas, craignant que ce puisse être le prélude à une attaque contre l'Iran, l'un des principaux fournisseurs de pétrole de la Chine.

Il est significatif de voir que le nouveau président de l'Iran Hassan Rouhani s'est rendu à la réunion. Certains avaient suggéré que son gouvernement marquerait un changement par rapport au précédent président Mahmoud Ahmadinedjad et sa rhétorique anti-américaine lors des précédents sommets de l'OCS. Rouhani a bien accueilli la proposition russe de mettre les armes chimiques syriennes sous contrôle international, affirmant qu'elle « nous [a] donné l'espoir que nous serons en mesure d'éviter une nouvelle guerre dans la région. »

L'OCS a explicitement soutenu le droit de l'Iran à développer son programme nucléaire. Poutine a insisté dans un discours sur l'idée que « l'Iran, comme n'importe quel autre Etat, a le droit à un usage pacifique de l'énergie atomique, y compris les opérations d'enrichissement [de l'uranium]. » La déclaration de l'OCS a prévenu, sans nommer directement les États-Unis et leurs alliés, que « la menace de la force militaire et de sanctions unilatérales contre l'Etat indépendant d'[Iran] est inacceptable. » Une confrontation avec l'Iran entraînerait des « dégâts incommensurables » dans la région et sur toute la planète.

La déclaration de l'OCS a également critiqué la construction par Washington de systèmes de défense contre les missiles balistiques en Europe de l'Est et en Asie, qui visent à saper la capacité de frappe nucléaire de la Chine et de la Russie. « Vous ne pouvez pas garantir votre propre sécurité au détriment de celle des autres, » affirme la déclaration.

Malgré cette rhétorique critique, ni Poutine ni Xi ne veulent ouvertement s'opposer à Washington et à leurs alliés européens. Avant le sommet de l'OCS, il y a eu des spéculations sur la possibilité pour Poutine de livrer des missiles sol-air de dernière génération S-300 à l'Iran et de construire un deuxième réacteur nucléaire pour le pays. Les responsables russes ont finalement démenti ces rapports.

La Russie et la Chine sont confrontées à une pression croissante de l'impérialisme américain, y compris la menace d'utiliser la puissance militaire pour dominer les réserves d'énergie essentielles du Moyen-Orient et d'Asie centrale. L'OCS a été établie en 2001, peu avant que les États-Unis n'utilisent la « guerre contre le terrorisme » pour envahir l'Afghanistan. Même si l'objectif officiel de l'OCS est de contrer les « trois maux », le séparatisme, l'extrémisme et le terrorisme dans la région, cette organisation est surtout une tentative de s'assurer que l'Eurasie ne tombe pas complètement dans l'orbite de Washington.

Outre les quatre ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale – Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizstan et Tadjikistan – ce groupe comprend également, avec statut d'observateurs, la Mongolie, l'Iran, l'Inde, le Pakistan, et l'Afghanistan. Ses « partenaires de discussion » sont la Biélorussie, le Sri Lanka et, ce qui est à noter, la Turquie qui est également membre de l'OTAN et qui a été ajoutée l'an dernier.

Cependant, l'influence américaine se fait clairement sentir sur ce groupe. Avant le sommet, il y a eu des articles dans la presse pakistanaise selon lesquels ce pays pourrait être admis comme membre à part entière de l'OCS. La Russie a invité le nouveau Premier ministre Nawaz Sharif à y participer. Cependant, Sharif n'a envoyé que son conseiller à la sécurité nationale, Sartaj Aziz, et aucune adhésion pakistanaise n'a été accordée.

Alors que l'OCS cherche à développer son rôle en Afghanistan, pays voisin du Pakistan, après le retrait prévu des forces de l'OTAN, Aziz a déclaré que la politique du Pakistan est « Aucune interférence et aucun favori. » Il a insisté sur l'idée que le régime de Kaboul soutenu par les Américains pourrait réussir une « réconciliation à l'initiative des Afghans » si tous les pays de la région résistaient à la tentation de « combler le vide au pouvoir. »

La Chine et la Russie sont aussi profondément préoccupées par le « pivot vers l'Asie » des États-Unis qui menace militairement la Chine et, dans une moindre mesure, l'Extrême-Orient russe, en renforçant les capacités militaires de Washington et ses alliances avec des pays comme le Japon et la Corée du Sud. En juin, la Chine et la Russie avaient organisé un exercice naval commun très important en Mer du Japon et en août, ils ont mené des entraînements terrestres et aériens communs en Russie qui incluaient des chars, de l'artillerie lourde et des avions de combat.

Face aux menaces américaines sur ses intérêts au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique, la Chine augmente ses efforts pour acquérir des sources d'énergie en Asie centrale. Pour le président Xi, le sommet de l'OCS a été la dernière étape d'une tournée de 10 jours passant par le Turkménistan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan, où il a signé ou inauguré des accords à plusieurs milliards de dollars pour des projets sur le pétrole et le gaz.

Lors de sa première escale, au Turkménistan, Xi a inauguré une installation de traitement du gaz sur un important champ nouvellement exploité à la frontière avec l'Afghanistan. Pékin a prêté 8 milliards de dollars au Turkménistan pour ce projet, qui va tripler la fourniture de gaz à la Chine à la fin de la décennie. Le pays est déjà le principal fournisseur de gaz à la Chine, grâce au gazoduc de 1800 kilomètres qui traverse l'Ouzbékistan et le Kazakhstan vers la Chine.

Au Kazakhstan, où Xi a signé un accord de 5 milliards de dollars pour l'achat d'une participation minoritaire dans un champ pétrolifère en mer, il a appelé au développement d'une nouvelle « ceinture économique le long de la route de la soie. » Le commerce entre la Chine et les cinq Républiques d'Asie centrale a été multiplié par près de 100 depuis 1992, et le Kazakhstan est maintenant la troisième principale destination des investissements de la Chine à l'étranger.

Xi a prononcé un discours déclarant que Pékin n'interférerait jamais dans les affaires intérieures des pays d'Asie centrale, ne chercherait jamais à avoir un rôle dominant dans la région et n'essayerait jamais d'« entretenir une sphère d'influence. » Ce message cherchait clairement à calmer les inquiétudes en Russie sur l'implication grandissante de la Chine dans les ex-Républiques soviétiques.

Durant le sommet du G20, la China National Petroleum Corporation a signé un accord sur des « conditions de base » avec le russe Gazprom pour préparer un marché, qui devrait être conclu l'an prochain, pour que Gazprom fournisse par gazoduc au moins 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Chine à partir de 2018.

Avec des enjeux aussi élevés, Wang Haiyun de l'Université de Shanghai a déclaré dans le Global Times que « maintenir la sécurité du régime est devenue la principale préoccupation des membres de l'OCS d'Asie centrale, et même de la Russie. » Il a accusé les États-Unis et d'autres puissances occidentales de pousser à des « troubles démocratiques » et des « révolutions de couleurs » et a prévenu que si un membre de l'OCS « devenait un Etat pro-occidental, cela aurait un effet sur l'existence même de l'OCS. » Toujours selon lui, si nécessaire, la Chine aura à faire preuve d'« esprit de décision et de responsabilité » avec la Russie et d'autres membres pour contenir ces troubles, c'est-à-dire pour écraser militairement toute « révolution de couleur » dans la région.

Les discussions lors de la réunion de l'OCS sont une indication claire que la Russie et la Chine considèrent les plans de guerre des États-Unis contre la Syrie et l'Iran comme faisant partie d'un plan bien plus large visant à saper leur sécurité. Cela souligne le danger que cette course agressive des États-Unis à l'intervention contre la Syrie risque de provoquer une conflagration bien plus vaste.

Par John chan sur www.mondialisation.ca le 20/09/2013

jeudi 19 septembre 2013

Poutine alerte les États-uniens sur les conséquences de la politique de leur gouvernement

Dans une tribune libre, publiée par le New York Times du 12 septembre, le président russe Vladimir Poutine expose sa vision des nouvelles relations internationales à propos de la crise syrienne [1].

• En premier lieu, il souligne son attachement à l'Onu et sa volonté d'y faire revenir les États-Unis qui, depuis l'agression de l'Otan contre la Yougoslavie, en 1999, s'en sont affranchis. Il observe que le directoire mondial, constitué par le groupe des cinq puissances disposant du droit de véto, garantit la stabilité du système au prix d'une limitation de puissance librement acceptée. Le droit international est fondé sur cette acceptation.

• Puis, il décrit la guerre en Syrie comme une guerre entre le gouvernement et une opposition définie religieusement et organisée autour de combattants étrangers se réclamant d'Al-Qaeda. Sur ce point, il insiste sur le fait que la guerre en Syrie n'a pas pour objet la démocratie et que celle-ci n'est pas un but pour chacun des deux camps.

• À propos de l'attaque chimique du 21 août, il affirme sa conviction qu'elle a été perpétrée sous faux drapeau par l'opposition armée pour provoquer une crise internationale et une intervention contre le gouvernement. Il ajoute disposer d'informations selon lesquelles la même opposition prépare une opération de même nature contre Israël. Cette présentation des événements a été confirmée depuis par un jihadiste fait prisonnier par l'armée arabe syrienne. Il a révélé sur Al-Ikbariya avoir convoyé treize missiles d'une base de l'armée turque vers Damas, alors que seuls quelques uns de ces missiles ont été utilisés [2]. Il en reste donc d'autres à tirer.

• Vladimir Poutine poursuit en notant que l'usage systématique de la force par les États-Unis créée un climat général d'insécurité. Ne pouvant plus compter sur le droit pour les protéger, de plus en plus d'États envisagent de se doter de l'arme atomique, ce qui renforcera à terme l'insécurité, dans une sorte de cercle vicieux. De la même manière, le soutien apporté par les Occidentaux aux jihadistes étrangers en Syrie accroît l'insécurité non seulement dans cette région du monde, mais aussi en Occident, car ces terroristes finiront par rentrer chez eux et se battre contre leur propre société. Dans les deux cas, la stratégie des États-Unis, qui peut sembler habile au premier abord, ne manquera pas de se retourner contre eux.

• Enfin, il conclut par une attaque frontale contre l'idéologie de son homologue états-unien. Il dénonce « l'exceptionnalisme américain », selon lequel cette grande nation serait d'une nature différente des autres et appelée plus que toute autre à faire régner la justice. Ce suprémacisme, qui correspond à la prétention d'être la seule et unique hyper-puissance, dépassant le Conseil de sécurité et le droit international, est en soi une source de conflit qu'aucun humain ne peut accepter.

Par cette tribune libre, Vladimir Poutine dévoile le sens de sa politique : faire reconnaître à Washington qu'il n'est pas, ou qu'il n'est plus, le maître du monde et le ramener au niveau d'une des cinq grandes puissances du Conseil de sécurité, acceptant les règles du droit international. La crise syrienne semble montrer qu'il a réussi puisque les États-Unis ont, provisoirement tout au moins, renoncé à agresser la Syrie au mépris du droit international. La Russie aurait donc repris la fonction d'équilibre jadis tenue par l'Union soviétique. La domination états-unienne sur le monde aurait pris fin à l'issue d'une période de 18 ans, allant de son réarmement (1995) à sa défaite en Syrie (2013).

Par ailleurs, le président russe s'efforce d'aider Washington à se dégager du problème syrien en le redéfinissant : le gouvernement syrien ne livre pas une guerre contre la démocratie, mais pour défendre la liberté de conscience menacée par le fanatisme d'Al-Qaeda et consorts. Par conséquent, les intérêts des membres du Conseil de sécurité convergent pour soutenir l'État syrien dans sa lutte contre le terrorisme international.

La balle est maintenant dans le camp états-unien. Le président Barack Obama n'a pas répondu à cette tribune libre malgré les demandes qui lui ont été formulées par la presse russe. On peut en déduire qu'il admet la justesse du point de vue de Vladimir Poutine, même s'il ne l'accepte pas forcément pour autant. Quoi qu'il en soit, en prenant l'opinion publique états-unienne et internationale à témoin, le président russe a délégitimé la politique belliciste de Washington et fait progresser la paix.

Par Thierry Meyssan sur www.voltairenet.org le 18/09/2013

[1] « Un plaidoyer pour la prudence », par Vladimir Poutine, publiée en anglais par le New York Times (États-Unis) ; version française de Gilles Devers, Réseau Voltaire, 12 septembre 2013.

[2] « Les missiles chimiques de la ghouta provenaient de l'armée turque », Réseau Voltaire, 16 septembre 2013.

 
 

Iran : à la télévision américaine, le nouveau président joue la détente

 
Dans une interview diffusée mercredi soir par NBC, Hassan Rohani salue le ton "positif et constructif" de Barack Obama et espéré des "petits pas" diplomatiques entre les deux pays. Il redit aussi que l'Iran n'a pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire.

Pour son premier entretien à une télévision américaine depuis son entrée en fonctions au début du mois dernier, Hassan Rohani a pris mercredi soir le contre-pied total de son prédécesseur. Alors que  Mahmoud Ahmadinejad était généralement vindicatif envers les Etats-Unis, le nouveau président iranien s'est en effet montré très constructif dans ses propos.
 
Confirmant avoir reçu une lettre de Barack Obama, il a expliqué sur NBC avoir trouvé "intéressants" certains sujets évoqués par son homologue américain. "J'ai répondu à cette lettre. Je l'ai remercié, et j'ai exprimé le point de vue de la république islamique d'Iran (...) De mon point de vue, le ton de la lettre était positif et constructif. Il pourrait s'agir de petits pas subtils vers quelque chose d'important",  a-t-il assuré, alors que les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis la révolution islamique iranienne de 1979.

"Nucléaire pacifique"
 
Concernant le dossier atomique, source de vives tensions avec les Occidentaux, Hassan Rohani a martelé que l'Iran n'a jamais "cherché à obtenir une bombe nucléaire. "Nous n'allons pas le faire. Nous voulons seulement une technologie nucléaire pacifique", a-t-il répété, comme plusieurs fois depuis le début de son mandat.

Il a aussi affirmé que malgré la prééminence du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, sur le système politique iranien, son gouvernement "a tous les pouvoirs et une autorité complète" sur la question nucléaire: "Nous avons suffisamment de marge de manoeuvre politique pour résoudre ce problème", a-t-il noté. 

Par F.A. sur http://lci.tf1.fr le 19/09/2013

lundi 16 septembre 2013

Le prince Bandar est-il derrière les attaques chimiques en Syrie ?

Aucune des allégations des États-Unis au sujet de ce qui s'est passé en Syrie n'a de sens. Nous sommes appelés à croire à une histoire illogique, alors qu'il est beaucoup plus probable que ce soit Israël et l'Arabie saoudite qui ont permis à l'administration Obama de menacer la Syrie de guerre.

Le rapport de renseignement sur la Syrie préparé par l'administration Obama n'est qu'une reprise de ce qui s'est passé en Irak. « Beaucoup de choses ne sont pas dites clairement » dans le document de quatre pages, selon Richard Guthrie, l'ancien directeur du projet sur les guerres chimiques et biologiques mené par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Une des soi-disant pièces à conviction serait la présumée interception des communications du gouvernement syrien, mais aucune transcription n'a été présentée comme preuve.

Il en va de même pour les discours de l'administration Obama qui font tout sauf confirmer de façon irréfutable ce qui s'est vraiment passé. Rien n'est confirmé de façon catégorique dans le rapport de renseignement. Ce document officiel a toutes les allures d'une thèse superficielle produite par un étudiant collégial ou universitaire, rédigé par quelqu'un qui jongle avec les mots plutôt que par de véritables experts en la matière.

Le rapport tourne en rond, se fiant à des réseaux sociaux qu'on ne nomme pas et à des racontars en tant que preuves et données. Sans transparence, il affirme qu' « il y a des comptes rendus de la part de personnel médical international et syrien, des vidéos, des témoignages, des milliers de rapports provenant des médias sociaux d'au moins douze endroits différents dans la région de Damas, des comptes rendus de journalistes et des rapports provenant d'organisations non-gouvernementales ».

On a fort à parier que ces sources sans nom sont en réalité des insurgés financés internationalement, les médias israéliens, les médias saoudiens, l'Observatoire syrien pour les droits de la personne (qui a dans ses rangs ceux qui militent avec les rebelles et qui considèrent que l'Arabie saoudite est un modèle de la démocratie) ainsi que l'organisation non gouvernementale Médecins sans frontières. Il s'agit des mêmes sources qui appuient depuis le début l'insurrection et qui favorisent un changement de régime et une intervention militaire en Syrie.

Qui plus est, une des principales sources de renseignement et d'interception des communications devant servir de preuve probante est nulle autre qu'Israël, pays notoire pour son recours à la manipulation et la falsification de preuves.

Le rapport de renseignement des États-Unis prétend aussi avoir eu connaissance des plans d'une attaque d'armes chimiques plusieurs jours avant que celle-ci ne se produise. Un spécialiste en matière d'armes chimiques, Jean Pascal Zanders, chargé de recherche principal à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne, pose la question : pourquoi le gouvernement étasunien n'a-t-il donc pas alerté le monde entier du danger imminent d'une attaque chimique ?

Une conspiration Israélo-saoudienne ?

Les forces antigouvernementales combattant en Syrie et supportées par les États-Unis ont un lien définitif avec les armes chimiques. Et pourtant, Obama et cie ne disent rien.

En dépit des accusations portées par les forces antigouvernementales à l'effet que l'armée syrienne aurait lancé une attaque d'armes chimiques contre Homs à Noël, en décembre 2012 CNN rapportait que l'armée étasunienne entraînait des combattants antigouvernementaux dans la sécurisation et la manipulation d'armes chimiques. Portant le nom de Destructive Wind Chemical Battalion, les insurgés ont même menacé d'avoir recours aux gaz neurotoxiques et ont lancé une vidéo où ils tuent des lapins et disent que c'est le sort qui pourrait être réservé à la Syrie.

Selon le quotidien français Le Figaro, deux brigades de combattants antigouvernementaux formées par la CIA, les Israéliens, les Saoudiens et les Jordaniens, auraient traversé en Syrie par les frontières du Royaume hachémite de Jordanie pour donner l'assaut, les 17 et 19 août 2013. Les États-Unis ont sans doute investi grandement dans l'entraînement des deux brigades antigouvernementales. Si c'est le cas, certains pourraient spéculer que leur défaite aurait été le signal d'une attaque chimique à Damas, un plan B, en quelque sorte.

La question se pose : comment ces combattants ont-ils eu accès à des armes chimiques ? Plusieurs indices pointent vers l'Arabie saoudite. Selon le journal britannique Independent, c'est le prince Bandar de l'Arabie saoudite qui aurait le premier « alerté les alliés occidentaux du recours présumé du régime syrien au sarin en février 2013 ». La Turquie aurait arrêté des militants syriens sur son territoire avec du sarin que ces terroristes devaient utiliser en Syrie même. Le 22 juillet, les insurgés devaient aussi prendre d'assaut Al-Assal et tuer tout témoin pour dissimuler leurs actes.

Un rapport signé Yahya Ababneh et auquel a contribué Dale Gavlak contient le témoignage de personnes qui disent que « certains rebelles ont reçu des armes chimiques via le chef des renseignements saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et sont responsables d'avoir mené des attaques aux gaz ».

Le rapport du Mint Press News contribue grandement à cette histoire, contredisant de plein fouet les prétentions du gouvernement étasunien. Une insurgée y est citée et des liens sont faits qui impliquent clairement l'Arabie saoudite. Elle dit que ceux qui les ont fournis en armes « ne leur ont pas expliqué à quoi ces armes servaient ni comment s'en servir » et qu'eux ne savaient pas « qu'il s'agissait d'armes chimiques ». « Lorsque le prince Bandar offre de telles armes au peuple, il doit d'abord les offrir à ceux qui savent comment les manipuler et s'en servir », aurait-elle dit.

Le rapport met en relief un autre lien saoudien : « Abdel-Moneim a dit que son fils ainsi que douze autres rebelles avaient été tués dans un tunnel devant stocker des armes fournies par un militant saoudien, dont le nom serait Abu Ayesha, qui dirigeait un bataillon de combattants. Le père a décrit les armes comme étant d'une « structure tubulaire » tandis que d'autres ressemblaient à « d'énormes bombonnes de gaz ».

Ainsi, il semblerait que les Saoudiens aient facilité l'attaque chimique tandis que les Israéliens auraient camouflé leur intention de déclencher une guerre généralisée, ou du moins de faciliter une campagne de bombardement contre Damas. Israël et l'Arabie saoudite ont assisté l'administration Obama à menacer la Syrie de guerre.

Obama cherche à changer le rapport de force en Syrie

Le discours moralisateur provenant de Washington relève du cirque et est ignoble. L'hypocrisie du gouvernement étasunien est sans bornes. Celui-ci condamne l'armée syrienne parce qu'il aurait recours aux bombes à fragmentation tandis que les États-Unis vendent massivement de telles bombes à l'Arabie saoudite.

Si les inspecteurs de l'ONU sont entrés en Syrie, c'est d'abord à l'invitation du gouvernement de Damas. Le gouvernement syrien avait informé l'ONU depuis des semaines que les milices antigouvernementales tentaient d'avoir recours aux armes chimiques après qu'elles eurent pris contrôle d'une usine de chlore à l'est d'Aleppo. En guise de prévention, l'armée syrienne a depuis concentré toutes ses armes chimiques dans des complexes bien protégés afin que les forces antigouvernementales ne puissent y avoir accès. Pourtant, les insurgés ont lancé une attaque aux armes chimiques contre les forces du gouvernement syrien à Khan Al-Assal le 19 mars 2013. Déformant totalement la vérité, les insurgés et leurs supporteurs étrangers, y compris le gouvernement des États-Unis, tentent de tenir le gouvernement syrien responsable des attaques chimiques, allégations qui ont été réfutées en mai par l'enquêteur de l'ONU, Carla Del Ponte, après un travail d'enquête intensif.

Au sujet de l'attaque présumée du mois d'août, l'administration Obama ment et se contredit depuis des jours. Ses porte-parole disent que les traces d'armes chimiques ne peuvent être éliminées mais que tout de même le gouvernement syrien aurait réussi à détruire des preuves qui ne peuvent être éradiquées. Aussi prétendent-ils vouloir une enquête alors qu'ils affirment déjà avoir toutes les réponses.

Les allégations à l'effet que le gouvernement syrien aurait eu recours aux armes chimiques dans la banlieue de Ghouta défient toute logique. Pourquoi le gouvernement syrien aurait-il eu, sans raison, recours à des armes chimiques dans une région qui est sous son contrôle et pourquoi se tirerait-il ainsi dans le pied en offrant aux États-Unis et à leurs alliés un prétexte pour intervenir ? Et que dire du choix de la date pour agir ainsi ? L'administration Obama voudrait nous faire croire que le gouvernement syrien aurait choisi la journée-même où les inspecteurs des Nations unies sont arrivés à Damas. Même la British Broadcasting Corporation a avoué que cette situation était pour le moins étrange. Le rédacteur en chef pour le Moyen-Orient Jeremy Brown a lui-même soulevé qu'il était tout de même curieux que le gouvernement syrien ait eu recours à de telles armes au moment de la visite des inspecteurs de l'ONU, et à un moment où l'armée mène l'offensive dans la région de Damas.

Les États-Unis accusent le gouvernement syrien d'avoir recours aux armes chimiques, mais les porte-parole étasuniens ont une longue tradition d'avoir recours aux mensonges pour déclencher des guerres contre d'autres pays. C'est le modus operandi constant des États-Unis, depuis le Vietnam jusqu'à la Yougoslavie, de l'Irak jusqu'à la Libye.

Ce n'est pas la Syrie qui agit à l'encontre de la communauté internationale, mais bien les fauteurs de guerre de Washington, y compris l'administration Obama.

Washington menace d'attaquer la Syrie pour tenter de prolonger les combats en Syrie. Le gouvernement étasunien veut aussi avoir un rôle plus important à jouer dans toutes futures négociations en restaurant le rapport de force entre le gouvernement syrien et les alliés des États-Unis, les insurgés antigouvernementaux, pour faire en sorte que l'armée syrienne soit ébranlée et pour ainsi stopper son offensive victorieuse contre l'insurrection. Que les États-Unis veuillent ou non affaiblir Damas en faveur des insurgés, il est certain qu'ils veulent tout au moins rétablir un équilibre tout en portant un important coup au gouvernement syrien avant la tenue d'une négociation finale.

La « R2P » – la responsabilité de protéger – doit maintenant faire place à une nouvelle « R2P » – la « responsabilité de prévenir la guerre ».

Par Mahdi Darius Nazemroaya sur www.mondialisation.ca le 16/09/2013 (Russia Today, 5 septembre 2013).

vendredi 13 septembre 2013

Syrie : "C'est un peu tôt pour vous croire sur parole !"

Dès l'ouverture des négociations entre la Russie et les Etats-Unis sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, jeudi 12 septembre à Genève, le ton a été à l'affrontement. D'entrée de jeu, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est montré offensif : "Le président Obama a clairement fait savoir qu'en cas d'échec de la diplomatie, la force pourrait être nécessaire pour dissuader Assad de recourir à ces armes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en présence de son homologue russe, Sergueï Lavrov. "Nous partons du principe que le règlement de ce problème rendra toute frappe contre la république arabe syrienne inutile", a rétorqué ce dernier.

Et alors que Sergueï Lavrov affichait l'espoir de régler ce contentieux pendant la réunion de Genève, prévue sur deux jours, John Kerry n'a pas cherché à cacher son scepticisme : "Vous voulez que je vous croie sur parole ? C'est un peu tôt pour cela"...

Peu avant l'ouverture de ces négociations, la Syrie avait fort opportunément annoncé son adhésion à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), ce qui suppose de fournir un inventaire de son arsenal dans les trente jours. Un revirement spectaculaire alors qu'il y a quelques jours encore, Damas refusait de reconnaître la possession de telles armes. Bachar Al-Assad a publiquement confirmé cette volte-face dans un entretien à une télévision russe, en soulignant qu'il en attendait une contrepartie. Washington, a-t-il dit, doit renoncer à "sa politique menaçante vis-à-vis de la Syrie".

"DÉCLARATIONS DU POUVOIR SYRIEN INSUFFISANTES"

Commentant cette initiative, John Kerry a estimé que "les déclarations du pouvoir syrien ne sont pas suffisantes" et a souligné que l'armée américaine "maintient la pression sur le régime syrien". La mise sous tutelle des armes chimiques syriennes, a-t-il insisté, doit être "réelle, complète et vérifiable" et "il doit y avoir des conséquences si elle n'a pas lieu".

On peut difficilement faire plus rude comme entrée en matière. La suite s'annonce aussi conflictuelle, car la feuille de route de la Russie, dévoilée jeudi matin par le quotidien moscovite Kommersant, est aux antipodes des attentes américaines et françaises. Selon cette version, le plan russe de contrôle des armes chimiques en Syrie comprend quatre étapes : l'adhésion de Damas à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), la localisation de son arsenal et des sites de fabrication, l'autorisation d'inspection de ces dispositifs par des représentants de l'OIAC et la destruction de ces armes sous l'égide de l'OIAC.

Autrement dit, ce plan est nettement en deçà du projet de résolution déposé à l'ONU par la France, dont les grandes lignes ont été dévoilées, mardi, par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères. Aucune référence dans le projet russe au chapitre VII de la charte des Nations unies, qui autorise un recours à la force en cas de manquements aux obligations. Il est beaucoup plus flexible sur les modalités d'application d'un contrôle international et ne mentionne pas de sanctions s'il y a violation des engagements. Il s'agit donc d'obtenir l'onction de l'ONU, sans les contraintes.

BATAILLE DE LA FORMULATION

Cette subtile bataille de la formulation est au cœur de "la partie de judo" qui s'ouvre avec la Russie, remarque un diplomate français. D'entrée de jeu, la France a voulu donner un cadre strict et vérifiable à ces négociations, qui s'annoncent tortueuses. "Dans notre résolution , nous disons que, évidemment, il faut qu'il y ait punition", a insisté Laurent Fabius, jeudi sur RTL. "Il faut prendre les gens au mot et ne pas se laisser prendre par les mots", a insisté le chef de la diplomatie française.

Au vu de ces premiers éléments, un conseiller de l'Elysée estime que "le plan russe n'est, à ce stade, pas très développé". Et d'affirmer : "Compte tenu de la faible coopération du régime syrien et de sa capacité de dissimulation, il faut un dispositif plus robuste, avec un calendrier précis, des contraintes et des sanctions." Sans cela, poursuit-il, "c'est le syndrome iranien qui guette : il a fallu plus de dix ans de négociations, et plusieurs dispositifs de sanctions de l'ONU, pour amener Téhéran à coopérer". En clair, si le cadre n'est pas verrouillé, les Occidentaux risquent de se faire mener en bateau.

Le premier ministre turc a été plus direct. Il a ouvertement accusé, jeudi à Istanbul, Moscou et Damas de jouer la montre. "Le régime syrien n'a jusqu'ici respecté aucun de ses engagements et a trahi toutes ses promesses, a déclaré Recep Tayyip Erdogan. C'est comme cela qu'il a gagné du temps et qu'il continue de gagner du temps pour pouvoir commettre de nouveaux massacres."

MENACES DE LA RUSSIE

Même crainte du côté de l'opposition syrienne. Elle redoute un enlisement volontaire des négociations qui serviraient d'écran de fumée. Pendant que l'attention du monde sera focalisée sur le dossier chimique, l'armée pourra poursuivre ses offensives en position de force, sachant que le régime de Bachar Al-Assad sera légitimé dans son rôle d'interlocuteur incontournable pendant les pourparlers.

Quelques heures avant le début de la rencontre de Genève, la Russie avait fait monter les enchères, en faisant fuiter des menaces dans la presse, selon lesquelles le président Vladimir Poutine aurait l'intention de proposer la fourniture de missiles antiaériens S300 à l'Iran, lors de sa rencontre, vendredi, avec le président iranien, Hassan Rohani, au Kirghizistan.

Ce contrat avait été annulé en 2010 par la Russie à la suite de nouvelles sanctions de l'ONU contre la République islamique. Le remettre, aujourd'hui, à l'ordre du jour est une façon de lier la crise syrienne aux négociations sur le nucléaire iranien. Un donnant-donnant que les Occidentaux tentent à tout prix d'éviter. Or, plus les négociations sur le dispositif chimique syrien se prolongeront, plus le programme nucléaire iranien sera avancé. Et plus il sera difficile de le faire reculer.

Dans l'immédiat, la prochaine étape de la bataille diplomatique autour de la Syrie interviendra avec la remise du rapport des inspecteurs de la mission de l'ONU sur l'attaque chimique du 21 août, dans la banlieue de Damas. Il est attendu pour lundi et permettra de "repositionner le débat, relève un diplomate français, car l'accent sera à nouveau mis sur le massacre chimique qui est cœur de la mobilisation occidentale".

Par Yves-Michel Riols sur www.lemonde.fr le 13/09/2013

 

mercredi 11 septembre 2013

La Chine compte pour la première fois plus de 300 milliardaires en dollars

En Chine, le nombre de milliardaires en dollars a atteint 315, soit 64 de plus qu'en 2012, selon une étude publiée mercredi. Un seuil symbolique.

C'est une première. En Chine, le nombre de milliardaires en dollars a passé cette année le seuil symbolique des 300, selon une étude publiée mercredi. La deuxième économie mondiale compte précisément 315 milliardaires, soit 64 de plus qu'en 2012, affirme l'institut de recherche Hurun.

Le patron du conglomérat géant Wanda, qui a notamment racheté la chaîne américaine de salles de cinéma AMC, est désormais l'homme le plus riche du pays avec une fortune estimé à 22 milliards de dollars, selon Hurun dont le classement confirme sur ce point celui de Forbes. La fortune moyenne des 1.000 Chinois les plus riches s'établit à 1,04 milliard de dollars. Lei Jun, propriétaire des téléphones portables Xiaomi, a grimpé le plus vite dans le classement avec une fortune multipliée par sept d'une année sur l'autre, à 2,6 milliards de dollars.

L'immobilier, principale source d'enrichissement

L'immobilier est la principale source d'enrichissement des milliardaires chinois, et ce malgré les efforts du gouvernement pour limiter les achats de propriétés et la flambée des prix. Mais plusieurs de ces milliardaires ont été rattrapés par des scandales : trois des 10 personnalités les plus riches de l'an dernier à Chengdu, capitale du Sichuan (sud-ouest), sont depuis sous les verrous en attendant leur procès dans le cadre de la campagne anti-corruption en cours, précise Hurun.

Un autre milliardaire emprisonné, Xu Ming, au 676e rang l'an dernier avec 490 millions de dollars, a été l'un des témoins-clé du retentissant procès de Bo Xilai le mois dernier, déclarant avoir donné pour 3,4 millions de dollars de pots-de-vin et acheté une villa à Cannes (sud-est de la France) à l'ancien membre du bureau politique du PC chinois.

Figurer dans la liste Hurun, un cadeau empoisonné ?

Figurer sur la liste de Hurun peut s'apparenter aussi à un cadeau empoisonné, relève Oliver Rui, professeur de finances et comptabilité à la China Europe International Business School de Pékin. La valeur des entreprises aux mains de ceux figurant sur la liste a chuté de façon significative ces trois dernières années et "en raison de la pression de l'opinion, le gouvernement tend à examiner au plus près" leurs comptes, a-t-il assuré dans une étude publiée mercredi.

En août, Hurun montrait que l'apparition de nouveaux millionnaires en Chine avait nettement ralenti en 2012, à l'unisson d'une nette décélération de la croissance économique et de la chute des Bourses locales. La Chine comptait en effet, fin 2012, 1,05 million de millionnaires (possédant une fortune d'au moins 10 millions de yuans, soit 1,63 million de dollars), une progression de seulement 3% par rapport à l'année précédente, la plus faible évolution depuis cinq ans.
Cette relative stagnation s'explique avant tout par la morosité de la conjoncture économique - avec une croissance de 7,8%, la Chine a connu en 2012 sa pire performance depuis 13 ans.

Sur http://lci.tf1.fr le 11/09/2013

 

Syrie : comment Poutine a piégé l'Occident

 
C'est un véritable coup de maître qu'a réalisé lundi la Russie. Alors que le monde entier était suspendu à la décision du Congrès américain d'autoriser ou non des frappes en Syrie, Moscou a sorti de son chapeau une solution susceptible de rebattre totalement les cartes de l'épineux conflit syrien. Par la voix du chef de sa diplomatie, Sergueï Lavrov, la Russie a publiquement appelé le régime syrien à placer sous contrôle international son arsenal chimique, avant de le détruire. Une occasion que Damas a saisie au bond en s'empressant d'y répondre favorablement.
 

Secouées par ce coup de théâtre, les chancelleries occidentales, d'abord circonspectes, ont finalement consenti à coopérer. Fait rare, la proposition russe fait désormais l'unanimité, de Washington jusqu'à Téhéran. Et Moscou a obtenu ce qu'elle cherchait. Le soir même, Barack Obama a évoqué la possibilité d'une "pause" dans son projet de frappes militaires en Syrie, tandis que le Sénat américain a reporté à une date indéterminée le vote de procédure sur le recours à la force prévu mercredi. "La Russie a extrêmement bien joué le coup en se permettant d'intervenir directement dans les débats du Congrès américain et de renforcer la position des élus hostiles à l'usage de la force en Syrie", explique au Point.fr François Géré (1), directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas). "Moscou permet également à Barack Obama de sortir du cercle vicieux dans lequel il s'était enfermé."

Porte de sortie pour Obama

Contraint à réagir après le massacre chimique de la Ghouta perpétrée le 21 août dernier, le président américain, qui avait fixé à Damas en 2012 une "ligne rouge" à ne pas franchir sur le chimique, a reconnu lundi soir qu'il avait le plus grand mal à convaincre les membres du Congrès de la nécessité d'une intervention militaire. C'est dire si l'initiative russe arrive à point nommé. En effet, la délicate opération armée qui visait à dissuader Bachar el-Assad de recourir de nouveau aux gaz neurotoxiques perd tout son sens en cas de démantèlement de son arsenal.

Une porte de sortie inespérée pour le président américain, qui n'a pas manqué de souligner le rôle décisif des menaces américaines dans la décision de Moscou. L'interprétation est la même à Paris, où Laurent Fabius s'est réjoui que la "fermeté" des Occidentaux ait "payé". "La Russie n'aurait jamais fait un tel pas si elle n'avait pas eu le sentiment que les menaces de frappes étaient sérieuses", souligne au Point.fr Ignace Leverrier (2), ancien diplomate occidental en Syrie.

Rétropédalage français

"La proposition russe permet à tout le monde de sauver la face", juge plus sévèrement l'expert François Géré. "La Syrie n'est pas le Mali. Les déclarations fracassantes de la France devenaient intenables faute de moyens", affirme-t-il. Tout d'abord prêt à "punir" Damas "dans les prochains jours" le 27 août dernier, François Hollande a ensuite été obligé de rétropédaler à mesure que sa coalition s'effritait et que les Français s'y opposaient. Il faut dire que le "non" du Parlement britannique à toute intervention, suivi de la décision-surprise de Barack Obama de demander au préalable l'avis du Congrès, ne lui laissait d'autre choix que d'attendre sagement la décision de Washington.

Le seul perdant de l'opération semble être pour l'heure l'opposition syrienne, qui voyait pourtant dans l'intervention occidentale une chance inespérée de rétablir l'équilibre des forces sur le terrain. Dénonçant une "manoeuvre politique", la Coalition nationale syrienne affirme d'ailleurs dans un communiqué que la proposition russe "s'inscrit dans le cadre des atermoiements inutiles et n'apportera que davantage de morts et de destructions pour le peuple syrien". Avec en toile de fond l'étrange distinguo effectué par l'Occident entre les bombardements conventionnels et les attaques chimiques en Syrie, cela alors que ces dernières ne représentent "que" 1 % des 110 000 victimes recensées depuis le début du conflit il y a deux ans et demi.

Victoire de Moscou

"Les armes chimiques sont des armes de destruction massive interdites par deux traités internationaux, car elles ont un effet indiscriminant entre combattants et civils", fait valoir François Géré. Bientôt dépourvu de ses gaz neurotoxiques, le régime syrien gardera cependant toute latitude pour poursuivre le conflit avec ses moyens conventionnels - aviation, chars, missiles Scud - lui garantissant une supériorité militaire sur les rebelles. D'après l'ONG Human Rights Watch, Damas utiliserait également des armes à sous-munitions, interdites en raison de leur effet étendu non ciblé au moment de leur utilisation et du danger à long terme qu'elles font courir aux civils.

La Russie a donc obtenu bien davantage encore qu'une simple victoire diplomatique. "Moscou a gagné sur tous les tableaux", souligne au Point.fr Philippe Migault (3), directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques. "Non seulement elle se donne le statut de puissance sage et clairvoyante, mais elle a coupé l'herbe sous le pied des partisans d'une intervention tout en maintenant l'avantage tactique indéniable de Bachar el-Assad sur les rebelles."

Piège tendu

Pour éviter de "tomber dans un piège", la France entend acter la proposition russe à l'ONU en déposant un projet de résolution contraignante au Conseil de sécurité, prévoyant le contrôle et le démantèlement des armes chimiques syriennes, et surtout le fait de déférer des responsables du massacre du 21 août devant la Cour pénale internationale (CPI). En vertu du chapitre 7 sous lequel s'inscrirait le texte, tout manquement de Damas à ses obligations légales autoriserait de facto le recours à la force en Syrie. Une initiative intéressante de la part de Paris, qui renvoie de la sorte le dossier syrien au Conseil de sécurité, seule instance légale pouvant autoriser des frappes en Syrie. Pas étonnant dès lors que Moscou, qui dispose d'un droit de veto, l'ait déjà qualifiée d'"inacceptable".

Autre limite, la neutralisation de l'arsenal chimique syrien, l'un des plus importants au monde (près de 1 000 tonnes), pourrait s'avérer extrêmement difficile pour les inspecteurs de l'ONU sur le terrain en proie à une guerre civile sanglante. "Si jamais Bachar el-Assad ne respectait pas ses engagements, en cachant, par exemple, une partie de son arsenal chimique, ces violations seraient très difficiles à prouver", fait remarquer François Géré. Là-dessus, le régime syrien pourrait s'inspirer de son plus proche allié. Cela fait en effet dix ans que l'Agence internationale de l'énergie atomique n'arrive pas à prouver l'existence d'un programme nucléaire militaire clandestin en Iran.

(1) François Géré, auteur de Dictionnaire de la désinformation (éditions Armand Colin).
(2) Ignace Leverrier, auteur du blog "Un oeil sur la Syrie" du Monde.fr.
(3) Philippe Migault, spécialiste de la Russie et des questions militaires

Par armin Arefi sur www.lepoint.fr le 11/09/2013