L'électricien Kepco a, ce jeudi, rallumé un second réacteur de sa centrale nucléaire de Sendai. La tranche, qui produira de l'électricité à partir du 21 octobre, est la seconde à être remise en ligne au Japon après plus de deux ans sans nucléaire.
A 10h30 ce matin, l'électricien Kyushu Electric Power (Kepco) a officiellement rallumé un second réacteur de sa centrale nucléaire de Sendai, située dans le sud-ouest de l'Archipel. La tranche, qui produira de l'électricité à compter du 21 octobre, est la seconde à être remise en ligne dans le pays après une séquence de plus de deux années sans nucléaire. Kepco avait relancé une première tranche en août dernier à l'issue d'une longue phase de contrôles et de tests menée par la NRA, le nouveau régulateur nippon, qui a considérablement durci ses standards de sécurité après la catastrophe de Fukushima Daiichi en mars 2011.
Si près de 2.000 manifestants ont défilé, cette semaine, dans la ville voisine de Kagoshima contre le rallumage d'un second réacteur, les opposants à l'atome ont, faute de relais politique, perdu de leur aura dans le pays, et le gouvernement japonais de Shinzo Abe pense dorénavant pouvoir graduellement faire remonter le nucléaire dans le mix énergétique du pays. Tokyo estime que le nucléaire assurera de 20% à 22% de la production d'électricité en 2030. Avant le drame de Fukushima, ce ratio atteignait 32%. Pour atteindre ces volumes, les différents électriciens du pays vont devoir rallumer, dans les prochaines années, une vingtaine de tranches et obtenir le feu vert du régulateur.
L'exécutif japonais affirme que seules les centrales nucléaires permettent au pays, qui importe la totalité de ses énergies fossiles, de s'assurer une part d'indépendance énergétique. Elles facilitent également l'effort de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, promis par Tokyo à la communauté internationale et peuvent, encore, garantir une production d'électricité stable et bon marché.
La NRA, qui a reçu 25 demandes de relance de tranches nucléaires, se concentre actuellement sur le contrôle des travaux de modernisation effectués par l'électricien Tepco - l'opérateur de Fukushima Daiichi - sur plusieurs réacteurs de sa centrale géante de Kashiwazaki-Kariwa. Après un effort de mise à niveau de ses installations, le groupe espère, à son tour, obtenir dans les tous prochains mois un feu vert pour le rallumage d'au moins deux tranches du site.
De Yann Rousseau et Alain Ruello sur www.lesechos.fr le 15/10/2015
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