"Un nouveau siècle" pour l'Asie-Pacifique: le Premier ministre japonais a applaudi mardi l'accord de libre-échange scellé la veille par douze pays du Pacifique, un pacte ambitieux également salué par ses voisins asiatiques malgré de nombreuses inconnues.
Victoire politique pour le président américain Barack Obama, ce dénouement positif qui clôt de longues années de négociations est aussi un succès pour Shinzo Abe.
"Une immense zone économique va émerger (...), le TPP va rendre nos vies plus prospères", a-t-il déclaré. "Un nouveau siècle s'ouvre pour la région Asie-Pacifique".
Tout aussi enthousiaste, le Premier ministre australien Malcom Turnbull a évoqué "la première pierre géante de notre prospérité future", tandis que la Malaisie se félicitait d'un accord qui lui donnera un plus grand accès à de nombreux marchés.
Petit bémol, le Premier ministre néo-zélandais John Key s'est dit "déçu qu'il n'y ait pas eu d'accord en vue de supprimer la totalité des tarifs douaniers sur les produits laitiers".
Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam: le "Trans Pacific Partnership" représente 40% de l'économie mondiale.
Grande absente, la Chine, où le TPP est considéré comme une tentative américaine d'endiguer l'influence croissante de Pékin, a réservé un accueil prudent à la nouvelle, le ministre du Commerce se disant "ouvert à tout mécanisme" susceptible de "renforcer l'intégration économique de l'Asie-Pacifique".
Le Japon a lancé à son grand rival un appel du pied, espérant qu'il adapte ses règles et rejoigne le club. "Si la Chine y participait à l'avenir, cela contribuerait à la sécurité du Japon et à la stabilité de la région Asie-Pacifique", a estimé M. Abe.
Effets à long terme et incertains
Derrière ce concert de louanges des dirigeants, l'opacité des discussions a cependant suscité des critiques, alors que de nombreuses zones d'ombre demeurent.
"Le peu d'accès aux détails du texte permet aux gouvernements de présenter l'accord sous un jour positif, mais le diable est dans les détails, et il faudra encore attendre un mois pour en savoir plus", a commenté Patricia Ranald, coordinatrice du réseau Aftinet (Australian Free Trade and Investment Network).
"Si c'est un aussi bon texte qu'on le prétend, il devrait être publié avant sa signature" et sa ratification par chacun des 12 pays, a-t-elle ajouté, promettant de le combattre s'il s'avère qu'il "n'est pas dans l'intérêt du public".
Du côté des analystes interrogés au Japon, première économie asiatique partie prenante, la tonalité était plutôt favorable. "Sans un succès du TPP, le gouvernement Abe aurait eu très peu de progrès à faire valoir sur le front des réformes structurelles", pièce maîtresse d'une stratégie de relance qui bat de l'aile, a commenté auprès de l'AFP Martin Schulz, économiste chez Fujitsu Research Institute.
"Il aurait aussi perdu un de ses plus importants arguments" pour bousculer certains secteurs très protégés, comme l'agriculture où les réticences sont grandes, même si le Japon a réussi à limiter les concessions dans certains domaines sacrés, tels que le riz et le lait.
Cependant, "il ne faut pas attendre d'effets à court terme", avertit Ivan Tselichtchev, professeur d'économie à l'Université de gestion de Niigata (nord-ouest du Japon). "A moyen et long terme, les consommateurs japonais pourraient bénéficier d'une baisse des tarifs dans l'alimentation importée, en particulier la viande".
Du côté des entreprises, "les plus grandes vont profiter de meilleures conditions à l'exportation", secteur automobile en tête. Fumihiko Ike, président de l'Association des constructeurs, s'est immédiatement félicité de "la suppression des barrières douanières sur les pièces détachées entre le Japon et les Etats-Unis, ainsi qu'avec le Canada".
De grands changements sont aussi à prévoir dans l'industrie pharmaceutique et de la santé. Les acteurs étrangers "se préparent à jouer un plus grand rôle sur un marché japonais encore relativement fermé", souligne M. Schulz.
Victoire politique pour le président américain Barack Obama, ce dénouement positif qui clôt de longues années de négociations est aussi un succès pour Shinzo Abe.
"Une immense zone économique va émerger (...), le TPP va rendre nos vies plus prospères", a-t-il déclaré. "Un nouveau siècle s'ouvre pour la région Asie-Pacifique".
Tout aussi enthousiaste, le Premier ministre australien Malcom Turnbull a évoqué "la première pierre géante de notre prospérité future", tandis que la Malaisie se félicitait d'un accord qui lui donnera un plus grand accès à de nombreux marchés.
Petit bémol, le Premier ministre néo-zélandais John Key s'est dit "déçu qu'il n'y ait pas eu d'accord en vue de supprimer la totalité des tarifs douaniers sur les produits laitiers".
Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam: le "Trans Pacific Partnership" représente 40% de l'économie mondiale.
Grande absente, la Chine, où le TPP est considéré comme une tentative américaine d'endiguer l'influence croissante de Pékin, a réservé un accueil prudent à la nouvelle, le ministre du Commerce se disant "ouvert à tout mécanisme" susceptible de "renforcer l'intégration économique de l'Asie-Pacifique".
Le Japon a lancé à son grand rival un appel du pied, espérant qu'il adapte ses règles et rejoigne le club. "Si la Chine y participait à l'avenir, cela contribuerait à la sécurité du Japon et à la stabilité de la région Asie-Pacifique", a estimé M. Abe.
Effets à long terme et incertains
Derrière ce concert de louanges des dirigeants, l'opacité des discussions a cependant suscité des critiques, alors que de nombreuses zones d'ombre demeurent.
"Le peu d'accès aux détails du texte permet aux gouvernements de présenter l'accord sous un jour positif, mais le diable est dans les détails, et il faudra encore attendre un mois pour en savoir plus", a commenté Patricia Ranald, coordinatrice du réseau Aftinet (Australian Free Trade and Investment Network).
"Si c'est un aussi bon texte qu'on le prétend, il devrait être publié avant sa signature" et sa ratification par chacun des 12 pays, a-t-elle ajouté, promettant de le combattre s'il s'avère qu'il "n'est pas dans l'intérêt du public".
Du côté des analystes interrogés au Japon, première économie asiatique partie prenante, la tonalité était plutôt favorable. "Sans un succès du TPP, le gouvernement Abe aurait eu très peu de progrès à faire valoir sur le front des réformes structurelles", pièce maîtresse d'une stratégie de relance qui bat de l'aile, a commenté auprès de l'AFP Martin Schulz, économiste chez Fujitsu Research Institute.
"Il aurait aussi perdu un de ses plus importants arguments" pour bousculer certains secteurs très protégés, comme l'agriculture où les réticences sont grandes, même si le Japon a réussi à limiter les concessions dans certains domaines sacrés, tels que le riz et le lait.
Cependant, "il ne faut pas attendre d'effets à court terme", avertit Ivan Tselichtchev, professeur d'économie à l'Université de gestion de Niigata (nord-ouest du Japon). "A moyen et long terme, les consommateurs japonais pourraient bénéficier d'une baisse des tarifs dans l'alimentation importée, en particulier la viande".
Du côté des entreprises, "les plus grandes vont profiter de meilleures conditions à l'exportation", secteur automobile en tête. Fumihiko Ike, président de l'Association des constructeurs, s'est immédiatement félicité de "la suppression des barrières douanières sur les pièces détachées entre le Japon et les Etats-Unis, ainsi qu'avec le Canada".
De grands changements sont aussi à prévoir dans l'industrie pharmaceutique et de la santé. Les acteurs étrangers "se préparent à jouer un plus grand rôle sur un marché japonais encore relativement fermé", souligne M. Schulz.
Sur www.lepoint.fr le 06/10/2015
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