jeudi 26 novembre 2015

La conversion d’Apple aux écrans OLED fait paniquer les Japonais


Les deux plus gros producteurs japonais d'écrans LCD pour smartphones et tablettes chutent en Bourse ce jeudi. Un coup de froid déclenché par un article du « Nikkei» annonçant la conversion d'Apple aux écrans OLED.


Les deux plus grands producteurs japonais d'écrans LCD pour smartphones et tablettes encaissent depuis ce jeudi matin une très lourde chute de leurs titres sur la place de Tokyo. A la mi-journée, Japan Display plongeait de plus de 7,5% quand Sharp, qui avait rebondi ces derniers jours, perdait, lui, 4,6%. Le coup de froid sur les valeurs des deux sociétés a été enclenché par la publication, dans le « Nikkei », d'un article annonçant la conversion de l'américain Apple aux écrans organiques électroluminescents dits OLED.

La firme aurait décidé d'équiper, à partir de 2018, une large partie de ses iPhone de cette nouvelle génération d'écrans qui offre une image plus contrastée, une structure plus fine tout en réduisant la consommation d'énergie de la dalle. Or, soulignent les analystes, les deux géants japonais, qui ont surtout parié ces dernières années sur une amélioration des écrans LCD conventionnels, sont actuellement mal armés pour emporter de larges commandes d'Apple. S'ils maîtrisent la technologie OLED, ils ne disposent pas actuellement de capacités industrielles suffisantes pour répondre au gigantisme des commandes habituelles d'Apple.

Selon les analystes, les grands gagnants d'un passage d'Apple à l'OLED seraient, dès lors, les sud-coréens Samsung Display, l'actuel leader sur ce marché, et LG Display. Le numéro deux coréen de l'électronique avait annoncé l'été dernier de nouveaux investissements massifs dans l'OLED et notamment la construction d'une nouvelle usine de dixième génération. Il est toutefois pour l'instant concentré sur les dalles OLED de grande taille pour téléviseurs et ne s'est pas spécialisé, comme Samsung Display, dans les écrans organiques pour smartphones et tablettes.

Contaminés par l'inquiétude touchant Sharp et Japan Display, plusieurs équipementiers nippons ont aussi vu, ce matin, leurs titres reculer sur la place de Tokyo. Minebea, qui fournit les systèmes de rétro-éclairage des écrans d'iPhone, a encaissé un plongeon de près de 9%. Il y a quelques semaines, le groupe avait assuré aux investisseurs qu'il ne croyait pas à une conversion imminente d'Apple à l'OLED.

Si les informations du « Nikkei » étaient confirmées dans les prochaines semaines, elles compliqueraient grandement les efforts de redressement de Sharp. En grande difficulté financière depuis quatre ans, le groupe misait sur une cession partielle ou totale mais à bon prix de son activité LCD pour organiser la renaissance de ses autres divisions. Si les perspectives de ce pôle apparaissent soudain plus sombres encore, le plan sauvetage de la société risque d'être plus difficile à définir.

Overdose d'acier, de zinc et de nickel pour la Chine

Ralentissement économique et baisse des exportations obligent, le problème des surcapacités industrielles en Chine est de plus en plus criant. Dernier exemple en date, le secteur des métaux non ferreux - aluminium, zinc, nickel… -, qui pousse les producteurs chinois à en appeler à l'Etat pour qu'il leur rachète les excédents. Si la requête de la « China Nonferrous Metals Industry Association » est acceptée, ce serait le premier effort en ce sens depuis 2009 pour redresser des prix en chute libre, selon Reuters.

Les producteurs de zinc ont déjà proposé de réduire de 500.000 tonnes leur production en 2016, soit l'équivalent d'un mois de production, et leurs confrères de nickel vont débattre entre eux vendredi de l'opportunité d'une démarche similaire.

Dans l'acier, un sérieux bras de fer oppose les industriels chinois à leurs concurrents étrangers qui les accusent d'écouler leurs excès à prix cassés. Pékin a par ailleurs autorisé les petites raffineries à exporter ce qui est également perçu comme un moyen de maintenir ces entreprises, souvent privées, en vie, sans mener de véritable restructuration, de peur du coût social induit, décrypte un bon connaisseur du secteur.

Avec une progression de son PIB annoncée autour de 7% cette année , la Chine s'achemine vers sa plus faible croissance en plus de 20 ans et cherche à confirmer une transition de son modèle économique davantage tournée vers la consommation et les services.

Par Yann Rousseau le 26/11 sur www.lesechos.fr

Aucun commentaire: