dimanche 23 octobre 2016

Les éléphants d'Asie forment une société basée sur l'égalité

Les éléphants sont connus pour former une structure sociale matriarcale, c’est-à-dire que les femelles restent toute leur vie dans un groupe et ce sont elles qui le dominent. La femelle la plus âgée présente une certaine sagesse due à l'expérience et sert de guide aux autres membres du groupe pour éviter tout danger potentiel. Les mâles, quant à eux, partent à l'adolescence et rejoindront d'autres troupeaux, appelés également hardes, lorsqu'ils seront en âge de se reproduire.

L'ancienneté d'un éléphant a plus de valeur en Afrique qu'en Asie

Des biologistes de l'Université de l'état du Colorado se sont intéressés à ce modèle social et plus particulièrement chez les éléphants d’Asie à travers une étude publiée dans le journal Behavioral Ecology. Ainsi, par de nombreuses observations, ils ont pu comparer les comportements observés à ceux réalisés par les éléphants d'Afrique. Au total, ils ont noté moins de trois cas de comportements dits "agonistiques" (renvoi, comportements de dominance) entre les individus asiatiques. Ce type de comportements a été constaté chez les individus âgés, plus enclin à s’imposer par altercations physiques. En revanche, les plus jeunes utilisent d’autres types d’interactions. Cela montre que, chez les éléphants d’Asie, les comportements de dominance ne suffisent pas à établir un modèle hiérarchique entre les individus comme il a été observé chez les éléphants d'Afrique... D'où l'idée que leur société est plus égalitaire !

Comment expliquer ce phénomène ? Les scientifiques ont déduit que l’écologie des habitats des deux espèces jouait sur la différence d’organisation sociale. En effet, les conditions environnementales sont beaucoup plus rudes en Afrique qu’en Asie. Les pluies y sont plus rares et la pression exercée par les prédateurs bien plus forte ; l’ancienneté d’un éléphant a donc beaucoup plus de valeur concernant la survie d’un groupe. En Asie, les ressources sont abondantes et prévisibles, et les prédateurs peu nombreux. Cela expliquerait que les éléphants d'Asie puissent prendre leurs propres décisions et évoluer sans respecter un modèle hiérarchique précis.

Le 21/10/2016 sur www.sciencesetavenir.fr

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