mardi 30 mai 2017

Daech à l'attaque en Asie du Sud-Est : une action coordonnée ?

Que prépare Daech en Asie du Sud-Est ? L'attaque de Marawi aux Philippines ce mardi 23 mai serait en lien direct avec la série d'attentats qui a secoué l'Indonésie et la Thaïlande depuis le début de la semaine. En difficulté sur ses terres syriennes, le groupe État Islamique tente toujours de s'implanter durablement en Asie.

Les Philippines subissent-elles une « invasion terroriste » ? Alors que le bilan des combats à Marawi s'est encore alourdi à 44 morts, des combattants étrangers se trouvent bien parmi les attaquants abattus par les forces de l'ordre, rapporte le Philippine Star. Selon le général de brigade Restituto Padilla, des citoyens malaisiens, indonésiens et singapouriens feraient partie des combattants. Située sur l'île de Mindanao, la ville de Marawi, 200 000 habitants, s'est embrasée après que des assaillants, drapeau de Daech au poing, ont attaqué un poste de l'armée. Une action terroriste en représailles contre un raid des forces philippines dans une cache suspectée d'Isnilon Hapilon, l'un des leaders d'Abou Sayyaf, désigné par Daech comme l'un de ses coordinateurs en Asie, rappelle le Straits Times. Le groupe État Islamique serait donc bien en train de s'implanter au sud du pays, dans cette île à majorité musulmane. Pour Jose Calida, l'avocat général des Philippines, cela ne fait aucun doute : « Ce qui se passe à Mindanao n'est plus une révolte de citoyens philippins. Cela s'est transformé en une invasion de terroristes étranger qui répondent à l'appel de l'EI. » Or une « invasion » est l'une des deux seules conditions prévues par la constitution philippine pour déclarer la loi martiale. Ce qu'a fait le président Rodrigo Duterte ce mardi 23 mai.

Ce qui se passe sur l'archipel est loin d'être un cas isolé. Dès le lendemain, mercredi 24 mai, Jakarta a subi deux attaques à la bombe. Frappant autour de la station de bus Kampung Melayu, ces explosions visaient les policiers encadrant un cortège de célébration pour le début du Ramadan en Indonésie. Daech, via son agence de presse Amaq, a revendiqué ce double attentat ce vendredi 26 mai, confirme le Jakarta Globe. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans le pays depuis janvier 2016. La police indonésienne a arrêté ce vendredi trois suspects en lien avec ces attaques et aurait identifié l'un des deux kamikazes. Pour le Jakarta Globe, l'un des deux terroristes serait lié à l'organisation Jemaah Ansharut Daulah, qui regroupe des sympathisants de l'État Islamique, et qui est responsable d'une autre attaque à Bandung en février dernier.

Ces attaques dans différents pays du Sud-Est asiatique sont-elles reliées ? C'est en tout cas ce qu'a déclaré le vice-premier ministre malaisien Ahmad Zahid Hamidi ce vendredi lors d'une conférence de presse à Kuala Lumpur, citée par le Straits Times. Elles seraient liées à la mort d'un Malaisien membre de Daech, Muhammad Wanndy Mohamed Jedi, lors d'un raid sur Raqqa en Syrie le 29 avril dernier. D'après l'agence malaisienne de renseignements, Jedi aurait mis sur pied un réseau terroriste en Asie du Sud-Est appelé « Katibah Nusantara ». Ainsi, affirme le ministre Hamidi, les attaques qui ont frappé les Philippines, l'Indonésie, mais aussi l'hôpital de Bangkok ce lundi 22 mai, sont toutes l'œuvre de l'EI par le biais de cette organisation. De nouvelles attaques seraient d'ailleurs à prévoir et la Malaisie est également menacée.

Nous le rappelions au lendemain des attentats du 13-novembre à Paris, l'Asie est loin d'être épargnée par les agissements de Daech et de ses sympathisants. En octobre 2016, la Malaisie avait déjà renforcé son contrôle aux frontières de peur que la bataille de Mossoul ne pousse ses 90 ressortissants ayant rejoint l'EI à revenir au pays. Avec la difficulté croissante que rencontrent les apprentis djihadistes asiatiques pour rejoindre le califat, beaucoup risquent de se rabattre sur des zones de front plus proches. L'île philippine de Mindanao, en proie à la guerre civile depuis des décennies, semble un terrain de bataille tout trouvée pour poursuivre le djihad.

Par Emeric Des Closières sur asialyst.com le 26/05/2017

Ce que Macron et Poutine se sont dit à Versailles


Vladimir Poutine a été reçu en grande pompe par Emmanuel Macron, lundi au Château de Versailles. Pour leur première rencontre, les deux chefs d'Etat ont échangé sur des sujets brûlants.

Emmanuel Macron a accueilli lundi Vladimir Poutine au Château de Versailles avec une poignée de main appuyée et chaleureuse avant d'aborder une série de dossiers brûlants, au premier rang desquels la Syrie et l'Ukraine. Pour cette première rencontre entre les deux présidents, la France a déployé les fastes de la République dans un décor monarchique et somptueux, avec force tapis rouge et gardes républicains. "C'est la première fois que je viens ici et je suis très impressionné par la grandeur de Versailles et de son histoire", a d'ailleurs commenté le président russe en entame de leur conférence de presse commune. Avant de résumer avec son hôte ce qu'ils se sont dit.

Sur la Syrie

Le soutien de Vladimir Poutine à Bachar el-Assad, dans leur lutte commune contre l'Etat islamique, avait provoqué un rafraîchissement instantané des relations franco-russes : François Hollande estimait en effet que, s'il fallait lutter à tout prix  contre Daech, Assad devait partir. Emmanuel Macron a tenu une ligne plus nuancé lors de sa première rencontre avec le président russe, estimant qu'il fallait "discuter avec l'ensemble des partis en présence" dans le dossier syrien, "y compris les représentants de M. Bachar al-Assad".
En revanche, Emmanuel Macron a maintenu une forte pression sur la question sensible des armes chimiques. Le président français a prévenu : "J'ai indiqué qu'une ligne rouge très claire existe de notre côté : l'utilisation d'une arme chimique par qui que ce soit", qui fera "l'objet de représailles et d'une riposte immédiate de la part des Français". En avril dernier, une attaque chimique en Syrie avait été imputée au régime d'Assad. Macron et Poutine ont toutefois rappelé que "leur priorité absolue", une expression mise en avant par les deux présidents, reste "l'éradication" de l'Etat islamique. En ce sens, ils ont annoncé la création d'"un groupe de travail" d'experts français et russes pour lutter contre le terrorisme.

Sur l'Ukraine

En conférence de presse, Emmanuel Macron s'est montré plutôt laconique sur ce dossier, mettant en avant une proposition unique : la relance d'échanges sur le format Normandie. Une référence au sommet, qui avait réuni en Normandie les chefs d'Etat russe, allemand, français et ukrainien, le 6 juin 2014 - en marge des célébrations des 70 ans du Débarquement de 1944. Dans ce cadre, le chef de l'État français a plaidé devant son invité russe pour qu'un "bilan complet de ces éléments puisse être partagé" et "en particulier" que "nous puissions avoir accès à un rapport détaillé de l'OSCE qui s'assure d'éléments structurants et importants dans la région".
Interrogé par un journaliste sur le sujet, Vladimir Poutine s'est fait plus prolixe en évoquant les "sanctions" actuellement en cours contre son pays pour avoir annexé la Crimée. Ces "sanctions" ne contribuent "aucunement" à régler la crise" ukrainienne, a déclaré lundi le président russe.

Sur le cas des personnes LGBT en Tchétchénie

Selon l'hebdomadaire russe Novaïa Gazeta, les autorités de Tchétchénie, où l'homosexualité est considérée comme un tabou, ont arrêté plus de cent homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon ce journal indépendant, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures. Une affaire au retentissement mondial et dans laquelle Vladimir Poutine s'est rapidement trouvé en porte-à-faux.
Lundi à Paris, il a indiqué à Emmanuel Macron que "des mesures" pour faire la "vérité complète" sur les accusations de répression d'homosexuels en Tchétchénie avaient été prises. Des propos cités… par le président français lors de leur conférence de presse commune. "J'ai très précisément indiqué au président Poutine les attentes de la France", a ajouté Emmanuel Macron, précisant avoir "convenu" avec lui "d'avoir un suivi extrêmement régulier ensemble" sur la question. D'ailleurs, afin de faire passer le message, la France a accueilli lundi un premier réfugié tchétchène homosexuel, comme l'a révélé le site de France Info.

Sur les échanges franco-russes

Après leur conférence de presse commune, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont inauguré une exposition au château de Versailles sur Pierre Le Grand, tsar de Russie entre 1982 et 1725 connu pour sa politique expansionniste et les nombreux liens tissés avec les grandes puissances européennes de l'époque dont la France de Louis XIV. "L'histoire nous enseigne que [Pierre Le Grand] est revenu de son voyage en France à Saint-Petersbourg avec quelques idées fortes, a glissé Emmanuel Macron dans un sourire. Pierre Le Grand c'est le symbole de cette Russie qui veut s'ouvrir à l'Europe."
"Nous avons partagé le souhait d'un échange plus intense et d'un dialogue constructif entre nos sociétés civiles, a ensuite annoncé Emmanuel Macron. Un forum franco-russe des sociétés civiles, le dialogue du Trianon si je puis l'appeler ainsi, sera créé." "Aucune des 500 sociétés françaises présentes en Russie n'ont quitté ce marché depuis les péripéties de ces derniers temps", a noté à sa suite Vladimir Poutine. Les deux présidents ont également insisté sur l'importance des échanges culturels entre leurs pays.

Sur eux-mêmes

Clairement, Emmanuel Macron a proposé à son homologue russe de remettre à plat la relation franco-russe. "Aucun enjeu essentiel ne peut être traité sans dialoguer avec la Russie", a d'ailleurs déclaré d'entrée le président français. "Je suis un pragmatique, j'avance", a-t-il tranché, plus tard, lorsqu'il était interrogé sur la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine pendant la campagne présidentielle.
Sur ce sujet, le Russe a tenu à s'exprimer : "Nous sommes prêts à accueillir tout le monde. Et quand Mme Le Pen nous a demandé de l'accueillir, pourquoi aurions-nous dû refuser? […] Elle a toujours prôné un développement des relations avec la Russie. Cela aurait été bizarre de l'avoir rejetée." Plus généralement, Vladimir Poutine s'est félicité de la présence, dans l'entourage d'Emmanuel Macron, de "beaucoup de russophiles". "J'espère qu'ils ne sont pas spécialistes de l'URSS mais de toute l'histoire de la Russie", a-t-il ajouté sur un ton plus léger.
En revanche, l'occupant du Kremlin n'a pas commenté le coup de colère d'Emmanuel Macron à l'encontre des médias Russia Today (RT) et Sputnik. En effet, alors qu'il était interrogé par une journaliste russe, le président français a estimé que "Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des journalistes mais comme des organes d'influence et de propagande mensongère".

Par Gaël Vaillant le 29/05/2017 sur www.lejdd.fr

mercredi 24 mai 2017

Le nombre de consommateurs connectés en Asie du Sud-Est a doublé en un an

L'économie des pays d'Asie du Sud-Est est en plein essor, et le digital en est l'un des grands gagnants. Le nombre d'internautes ayant acheté en ligne a en effet doublé dans la région en l'espace d'un an, pour atteindre les 200 millions de personnes fin 2016, selon des données du cabinet de conseil Bain. 
Au total, l'économie digitale a généré plus de 50 milliards de dollars de revenus dans les différents pays de la région, Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, l'Indonésie, les Philippines et le Vietnam en tête. En termes de secteurs d'activité, le tourisme et le voyage représentent la plus grande part de marché, avec 22 milliards de dollars de revenus sur l'année (40% du total). L'e-commerce, qui a généré 15 milliards de dollars de revenus en 2016, arrive en seconde position (30% des revenus globaux). 
Le potentiel de développement du digital en Asie du Sud-Est est énorme, si l'on considère qu'à peine plus de la moitié de la population (53%) utilise Internet à l'heure actuelle, et que ce chiffre croît très rapidement. Le nombre d'internautes actifs a en effet augmenté de 30% entre janvier 2016 et janvier 2017, selon des données We Are Social. Et ces derniers sont particulièrement friands de réseaux sociaux: début 2017, il y avait en effet pratiquement autant d'internautes actifs que d'utilisateurs actifs sur un réseau social, toujours selon We Are Social. Le cabinet de conseil Bain dénombre quant à lui 300 millions de personnes équipées d'un smartphone dans la région. 85% d'entre elles déclarent se connecter plusieurs fois par jour sur les réseaux sociaux. 
Sur www.frenchweb.fr le 23/05/2017

dimanche 21 mai 2017

En Asie, 150 millions de filles manquent à l'appel


En Chine et dans le nord de l'Inde, on compte en moyenne 115 garçons pour 100 filles à la naissance. Avortements sélectifs, infanticides, politique de l'enfant unique en Chine, ont mené à cette situation. Conséquence, un jeune Chinois sur cinq serait incapable de se trouver une épouse.

Les démographes les appellent les «femmes manquantes», celles qui auraient dû naître et qui ont été éliminées à cause de leur sexe. Selon les Nations Unies, 150 millions de filles manquent à l'appel dans le monde (sur 30 ans). En dehors de la Chine et de l'Inde, d'autres pays asiatiques ont un écart non négligeable entre filles et garçons. Au Pakistan, il manquerait 5 millions de femmes, 3 millions au Bangladesh, un million en Afghanistan, 400.000 à Taïwan et 150.000 en Corée du Sud.

Préférence pour les garçons

Ce surplus d'hommes est le résultat funeste d'une préférence traditionnelle pour les garçons. Les raisons en sont à la fois sociales, culturelles et religieuses…

Dans les sociétés traditionnelles, le fils est important pour les rites funéraires, pour l'honneur de la famille, la transmission du patrimoine, la perpétuation du nom et pour garantir les vieux jours des parents.

En Chine, la politique de l'enfant unique a amené de nombreuses familles à ne garder que les garçons. En Inde, les filles sont un «fardeau» financier à cause des dots énormes (pratique pourtant illégale depuis 1961) que leurs parents doivent verser. Les familles les plus riches ne sont pas les moins sélectives. Pour être à la hauteur de leur statut social, elles doivent verser des dots très élevées pour que leurs enfants puissent faire de beaux mariages.

Mais le déséquilibre filles-garçons s'est encore creusé avec l'arrivée des techniques de dépistage prénatal (à partir des années 1980). Lesquels s'accompagnent d'un recours massif à des avortements de fœtus féminins.

Des millions de célibataires

En Chine, la situation devient préoccupante: «Au sein de la génération née en 2010, (...) on comptait près de 118 naissances de garçons pour 100 naissances de filles, notamment à cause d'avortements sélectifs», rapporte Le Monde. Conséquence: des millions d'hommes ne trouvent pas de compagnes. En Inde et en Chine, certains kidnappent des femmes, d'autres partent chercher des Birmanes, des Vietnamiennes, des Indonésiennes.

Les femmes risquent encore davantage d'être contraintes à des mariages forcés, achetées via des entremetteurs, enlevées ou contraintes de «servir d'épouses» à plusieurs hommes d'une même famille. Ce manque de femmes provoque également un surcroît de violences. Près de 40.000 viols sont recensés chaque année en Inde, un chiffre sans doute sous-estimé, de nombreuses victimes se taisant de peur d'être stigmatisées.

Changer les mentalités 

Face à ce danger mortel, les gouvernements de la région ont fini par réagir. Les autorités coréennes ont fait la chasse aux médecins qui pratiquaient l'avortement en fonction du sexe. De lourdes amendes et parfois des peines de prison ont été prononcées contre les médecins et les couples.

Pékin a adopté plus récemment une législation contre les «avortements sélectifs», et lancé des campagnes de promotion de la femme.

En Chine comme en Inde, les autorités locales peuvent accorder des subventions lors de la naissance des filles. Elles les accompagnent jusqu'à leurs 18 ans avec des bourses d'études et offrent même de l'argent lors du mariage.

Pékin va parfois jusqu'à proposer une protection sociale aux parents de filles pour leur garantir une retraite. 
Les rôles sociaux changent également avec le développement économique. De plus en plus de filles travaillent, sont autonomes et subviennent aux besoins de leurs parents.

Mais l'Inde et la Chine ne pourront jamais combler cette classe creuse, marquée par trente ans de sélection des naissances. Des dizaines de millions d'hommes dans ces pays ne pourront jamais se marier.

Par Michel Lashkar sur geopolis.francetvinfo.fr le 20/05/2017

mercredi 17 mai 2017

PetroChina : La cyberattaque au "rançongiciel" continue de sévir en Asie

En Asie, les gouvernements et les entreprises ont signalé lundi matin des perturbations liées au virus WannaCry, susceptibles de se multiplier dans le monde à mesure que les employés, de retour au travail, allument leurs ordinateurs et consultent leurs courriels.

Le "rançongiciel", qui a bloqué vendredi plus de 200.000 ordinateurs dans 150 pays, s'est principalement répandu par le biais de messages malveillants, et a affecté des usines, des hôpitaux, des commerces et des écoles du monde entier.

"La plupart des attaques arrivent par courriel, aussi y a-t-il de nombreux 'champs de mine' qui attendent dans les boîtes de réception des gens", estime Michael Gazeley, directeur d'une société hongkongaise de cybersécurité, Network Box.

En Chine, le géant de l'énergie PetroChina a annoncé lundi que les systèmes de paiement de certaines de ses stations essence avait été touchés, mais a ajouté avoir réussi à restaurer la plupart d'entre eux.

Plusieurs acteurs gouvernementaux chinois, notamment la police et les autorités chargées de la circulation, ont dit avoir été affectées, selon des billets publiés sur des plate-formes de micro-blogging officielles.

Le journal officiel du China Daily a annoncé qu'au moins 200.000 ordinateurs avaient été infectés en Chine, en particulier dans des écoles et des universités, d'après des estimations de la société technologique chinoise Qihoo 360.

Tous les systèmes de la Bourse de Hong Kong fonctionnent normalement, a déclaré un porte-parole de la place financière, l'une des plus importantes de la région.

Les entreprises ont prévenu leurs employés de ne pas cliquer sur les pièces jointes, ni les liens transmis par des courriels suspects. Une école en Corée du Sud a interdit à ses élèves de se rendre sur internet.

Le gouvernement taïwanais semble avoir échappé à l'infection, notamment grâce à des règles obligeant tous les services de l'Etat à installer les mises à jour informatiques à mesure qu'elles deviennent disponibles.

Microsoft a réactivé le mois dernier et vendredi une mise à jour permettant de réparer la faille qui a permis au virus de se disséminer dans les réseaux

La présidence sud-coréenne a annoncé lundi que neuf cas d'infection avait été détectés dans le pays, sans fournir davantage de précision.

En Australie, seules trois entreprises ont été affectées, tandis que la Nouvelle-Zélande semble avoir complètement échappé au virus.

(Jeremy Wagstaff et Dustin Volz; Julie Carriat pour le service français)
Sur www.zonebourse.com le 15/05/2017

Les dessous inavouables de la Guerre froide perpétuelle des USA et de la Grande-Bretagne contre la Russie


Avec des décennies de retard, les Nations Unies ont finalement publié des archives de la commission sur les crimes de guerre qui enquêtait sur l’holocauste nazi de la Deuxième Guerre Mondiale. Les sources de ces archives sur les crimes nazis étaient des gouvernements occidentaux, y compris des gouvernements en exil pendant la guerre, comme le gouvernement belge, polonais ou tchécoslovaque. La période couverte va de 1943 à 1949. Washington et Londres tentaient d’en empêcher la publication depuis longtemps. Pourquoi ?
A noter : la publication décisive de ces dossiers, le mois dernier, n’a reçu que très peu d’attention de la part des médias occidentaux, peut-être parce que l’histoire qui peut émerger des documents raconte une version cachée de la Deuxième Guerre Mondiale, celle d’une collusion systématique entre les gouvernements américain et britannique et le Troisième Reich nazi.
Comme l’a remarqué un rapport du Deutsche Welle sur les archives publiées, « les dossiers prouvent qu’avant la fin de la guerre, les Alliés [occidentaux] en savaient plus sur les camps de concentration nazis qu’on ne le pensait. »
Cette révélation se réfère à bien pire qu’une simple « connaissance » des crimes nazis par les Alliés occidentaux, elle indique une collusion. Cela explique aussi pourquoi Washington et Londres ont été si réticents à publier les dossiers des crimes de guerre de l’ONU.
Il y a longtemps eu une controverse entre pays occidentaux sur les raisons pour lesquelles les USA, et le Royaume-Uni en particulier, n’ont pas bombardé les infrastructures nazies des camps de concentration ou les voies ferrées qui y menaient. Washington et Londres ont expliqué qu’ils n’avaient pas eu connaissance de l’étendue de l’horreur perpétrée par les nazis avant la toute fin de la guerre, quand des camps comme Auschwitz et Treblinka ont été libérés – par l’Armée rouge soviétique, doit-on également noter.
Malgré tout, ce que démontrent les dernières publications des dossiers de l’ONU sur l’holocauste est que Washington et Londres étaient bien conscients de la « solution finale » des nazis, dans laquelle des millions de juifs d’Europe et de personnes slaves étaient systématiquement exterminées dans des chambres à gaz ou devaient travailler à mort. La question demeure donc : pourquoi les USA et les Britanniques n’ont pas dirigé davantage de leurs bombardements contre des infrastructures nazies ?
Une réponse possible est que ces alliés occidentaux n’avaient aucune considération envers les victimes du nazisme. Les décideurs de Washington et Londres ont eux-mêmes été accusés d’entretenir des sentiments antisémites, comme on avait pu le constater quand ces deux gouvernements avaient refusé des milliers de réfugiés juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec pour effet d’envoyer nombre d’entre eux à la mort sous le régime nazi.
Sans exclure le facteur cité ci-dessus, l’insouciance raciste des Occidentaux, il y a un deuxième facteur bien plus troublant : les gouvernements d’Occident, au moins certaines factions puissantes, refusaient d’entraver l’effort de guerre nazi contre l’Union Soviétique. Et cela, bien que l’Union Soviétique ait été nominalement une « alliée » de l’Occident dans la guerre contre l’Allemagne nazie.
Cette perspective suggère une conception de la Deuxième Guerre mondiale radicalement différente de celles que proposent les versions officielles occidentales. Dans ce compte-rendu historique alternatif, la montée du Troisième Reich a été délibérément encouragée par les leaders américains et britanniques comme rempart contre l’expansion du communisme. L’antisémitisme enragé d’Adolf Hitler n’était égalé que par sa haine du marxisme et des peuples slaves de l’Union Soviétique. Dans l’idéologie nazie, c’était tous des «Untermenschen» (des « sous-hommes ») à exterminer dans une « solution finale ».
Ainsi, quand l’Allemagne nazie était en train d’attaquer l’Union Soviétique et de mener à terme sa « solution finale », de juin 1941 jusqu’à fin 44, il n’est pas étonnant que les USA et la Grande-Bretagne ait démontré une aussi curieuse répugnance à l’idée d’engager leurs forces militaires sur un front ouest. Les Alliés occidentaux étaient de toute évidence satisfaits de voir la machine de guerre nazie faire ce qu’elle avait été conçue pour faire : détruire le premier ennemi du capitalisme occidental, l’Union Soviétique. Cela ne signifie pas que tous les leaders politiques américains et britanniques aient partagé, ou aient même été conscients de cette vision stratégique tacite. Des leaders comme le président Franklin Roosevelt et le Premier ministre Winston Churchill semblent avoir été sincèrement engagés contre l’Allemagne nazie. [1] Malgré tout, leurs opinions individuelles doivent être vues dans le contexte d’une collusion systématique entre des puissances d’argent occidentales et l’Allemagne nazie.
Comme l’a documenté l’auteur américain David Talbot dans son livre The Devil’s Chessboard: Allen Dulles, the CIA and the Rise of America’s Secret Government (2015), il y avait des liens financiers très étendus entre Wall Street et le Troisième Reich, qui avaient débuté plusieurs années avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. [2]
Allen Dulles, qui avait travaillé pour la firme de Wall Street Sullivan and Cromwell avant de prendre la tête de la CIA, était un des acteurs-clés de ces liens entre le capital américain et l’industrie de guerre allemande. Des géants de l’industrie américaine comme Ford, GM, ITT et Du Pont étaient lourdement investies dans leurs homologues de l’industrie allemande, comme IG Farben (producteur du Zyklon B, le gaz utilisé dans l’holocauste), Krupp et Daimler. Le capital américain, aussi bien que britannique, avait ainsi été intégré à la machine de guerre nazie.
Cela expliquerait pourquoi les Alliés occidentaux ont fait aussi peu d’efforts pour détruire les infrastructures nazies, malgré leurs formidables capacités de bombardement. Bien pire qu’une simple inertie ou qu’une indifférence causée par des préjugés racialistes à l’encontre des victimes des nazis, ce qui émerge est que l’élite capitaliste américaine et britannique étaient investie dans le Troisième Reich, surtout dans le but d’éliminer l’Union Soviétique et n’importe quel mouvement authentiquement socialiste. Bombarder les infrastructures nazies aurait été assimilé à une destruction de biens occidentaux.
A cette fin, alors que la guerre approchait de son terme et que l’Union Soviétique semblait proche de remporter la victoire contre le Troisième Reich à elle toute seule, les Américains et les Britanniques se sont décidés à intensifier leur effort de guerre à l’Ouest et au Sud de l’Europe. Le but était de préserver les biens occidentaux qui restaient entre les mains du régime nazi. Allen Dulles, le futur directeur de la CIA (qui allait se former un peu plus tard, en 1947), avait protégé des officiels nazis de haut rang, avec leur or pillé en Europe, dans le cadre d’accords secrets connus sous le nom d’Opération Sunrise. Le service de renseignements militaires britannique, le MI6, faisait également partie du réseau clandestin organisé par les Américains pour sauver des biens nazis. La mauvaise foi exhibée par les « alliés » des Soviétiques annonçait la Guerre froide qui a immédiatement suivi la Deuxième Guerre mondiale. [3]
Un témoignage significatif et accablant de ce qui se passait a été récemment donné dans une interview à la BBC accordée par Ben Ferencz, le doyen des procureurs américains survivants des Procès de Nuremberg. A 98 ans, Ferencz était encore capable de se rappeler très clairement comment de nombreux criminels de guerre nazis avaient été tirés d’affaire par les autorités américaines et britanniques. Ferencz a cité le général américain George Patton, qui avait remarqué, juste avant la capitulation allemande de mai 1945, « nous nous battons contre le mauvais ennemi ». L’aveu franc d’une animosité pire contre l’Union Soviétique que contre l’Allemagne nazie par Patton s’inscrivait logiquement dans l’entente des classes dirigeantes américaines et britanniques avec le Troisième Reich d’Hitler. C’était une guerre géostratégique contre l’Union Soviétique et les mouvements ouvriers socialistes qui montaient en Europe et en Amérique.
En d’autres termes, la Guerre froide dans laquelle les USA et la Grande-Bretagne se sont embarqués après 1945 a représenté la continuation d’une politique hostile envers Moscou qui était déjà bien en place avant 1939 et la Deuxième Guerre mondiale. Pour diverses raisons, il était ensuite devenu plus efficace de liquider la machine de guerre nazie avec l’Union Soviétique. [4] Mais, comme on peut le voir, les ressources occidentales de la machine de guerre nazie ont été recyclées dans la Guerre froide américaine et britannique contre l’Union Soviétique. C’est un héritage accablant : les services de renseignements militaires des Américains et de Britanniques ont été financés et consolidés par des crimes nazis.
La publication récente des dossiers de l’ONU sur l’holocauste – malgré les obstructions des Américains et des Britanniques – ajoute encore plus de preuves à l’analyse historique selon laquelle ces puissances occidentales étaient profondément complices des crimes monumentaux du Troisième Reich. Ils savaient tout sur ces crimes parce qu’ils avaient aidé à les perpétrer. Et la complicité prenait sa source dans l’hostilité occidentale envers la Russie perçue comme un adversaire géopolitique.
Ceci n’est pas seulement un exercice historique pour universitaires. La complicité des Occidentaux avec l’Allemagne nazie trouve également son corollaire dans l’hostilité permanente actuelle de Washington, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés de l’OTAN envers Moscou. La constante accumulation de forces armées de l’OTAN aux frontières de la Russie, la russophobie perpétuelle de la propagande des médias occidentaux, le blocus économique imposé sous la forme de sanctions fondées sur des accusations douteuses, sont tous profondément enracinés dans l’histoire.
La Guerre froide occidentale contre Moscou a précédé la Deuxième Guerre mondiale, [5] perduré après la défaite de l’Allemagne nazie et persiste à ce jour, même si l’URSS n’existe plus. Pourquoi ? Parce que la Russie est perçue comme rivale de l’hégémonie capitaliste anglo-américaine, tout comme la Chine ou toute autre puissance émergente qui menacerait l’hégémonie unipolaire souhaitée.
La collusion américano-britannique avec l’Allemagne nazie trouve sa manifestation actuelle dans la collusion de l’OTAN avec le régime néo-nazi d’Ukraine et les groupes terroristes djihadistes déployés dans des guerres par procuration contre des intérêts russes, en Syrie ou ailleurs. Les acteurs peuvent changer selon les époques, mais la pathologie de base est le capitalisme anglo-américain et son addiction à l’hégémonie.
La Guerre froide perpétuelle finira seulement quand le capitalisme anglo-américain sera finalement vaincu et remplacé par un système plus authentiquement démocratique.
Finian Cunningham

Publié sur Strategic Culture Foundation sous le titre The Deep History of US, Britain’s Never-Ending Cold War On Russi, Traduction Entelekheia
Notes de la traduction :
[1] Ce n’est pas l’avis de l’historien Jacques R. Pauwels. Dans son indispensable ouvrage Le Mythe de la bonne guerre, il expose longuement la façon dont les idées et initiatives de Churchill, et dans une moindre mesure de Roosevelt, visaient à soutenir – parfois même explicitement – l’Allemagne nazie contre l’Union Soviétique, dont il souhaitait très clairement la destruction (et un épuisement de l’armée allemande suffisant pour lui garantir une victoire facile quand il choisirait d’envoyer ses troupes contre elle, après l’effondrement soviétique qu’il espérait).
[2] Plusieurs livres traitent de la question. En français, nous avons Big Business avec Hitler de Jacques R. Pauwels et Wall Street et l’ascension de Hitler, d’Antony C. Sutton.
[3] Voir ‘Juste après la Seconde Guerre mondiale, les Anglo-américains ont planifié des frappes nucléaires de masse contre l’URSS’ http://www.entelekheia.fr/apres-seconde-guerre-mondiale-anglo-americains-ont-planifie-frappes-nucleaires-de-masse-contre-lurss/
[4] Selon Le Mythe de la bonne guerre, les Américains et les Britanniques s’étaient tardivement décidés à ouvrir un front occidental en Normandie uniquement parce que l’Armée rouge avançait si vite vers l’ouest, à ce moment de la guerre, qu’elle menaçait de prendre non plus seulement Berlin, mais toute l’Europe. De ce fait, le débarquement de Normandie aurait été décidé non pas réellement contre Hitler, mais pour contrer Staline et « sauver les meubles ».
[5] Les investissements américains dans la machine de guerre allemande ont commencé à affluer dès la fin de la Première Guerre mondiale – avant même l’arrivée d’Adolf Hitler sur l’arène politique. Voir par exemple, ‘Comment le grand-père de Bush a aidé Hitler à accéder au pouvoir’, le Guardian https://www.theguardian.com/world/2004/sep/25/usa.secondworldwar

mercredi 10 mai 2017

Nouveau plan de développement du Kazakhstan

Au Kazakhstan, des changements à grande échelle sont impossibles sans transformation de la conscience publique. Tel est le message principal de la politique du président Nazarbaïev, qui a été publié dans la presse et a suscité l'inquiétude dans la communauté des experts internationaux.

La période moderne des relations internationales se caractérise par l'évolution contradictoire des relations entre les Etats. Avec ses dynamiques, le monde global exige l'accélération d'un type particulier de conscience de la nation, qui est basé sur la spiritualité du peuple et les traditions. Dans ces conditions, les questions de la préservation des valeurs spirituelles et de la société deviennent d’une importance capitale.

La première condition pour cette modernisation d'un nouveau type est la préservation de la culture, et du code national. Sans cette modernisation, la transformation se fera dans le vide. Au contraire, il est nécessaire de prendre le meilleur des traditions comme une condition importante pour la réussite de la modernisation. Il faut ici identifier dans son ensemble plusieurs domaines de modernisation de la conscience de la société et de tous les citoyens du Kazakhstan.

Tout d'abord, il est important de se concentrer et de s'adapter aux nouvelles réalités, en prenant le meilleur de ce qu’apporte la nouvelle ère. Parmi les facteurs préalables, se trouvent l'informatique, les compétences linguistiques et l'ouverture culturelle.

Le document d'orientation souligne que la modernisation est impossible sans changer les habitudes et les stéréotypes, tout en soulignant un domaine important : le pragmatisme. À l'époque, la prodigalité de la nation a conduit à la disparition de la mer d'Aral, la conversion de milliers d'hectares de terres naturelles en une zone de catastrophe écologique. Ceci est un exemple d'une relation très anti-pragmatique à l'environnement. Apprendre à vivre de façon rationnelle, en mettant l'accent sur la réalisation d'objectifs concrets, c'est le comportement pragmatique attendu. Et il est le seul modèle de réussite dans le monde moderne.

Il est important de préserver l'identité nationale, les traditions et les coutumes nationales, la langue, la musique, les cérémonies de mariage et la littérature, en un mot, l'esprit national doit toujours rester ancré au peuple.

Dans la décennie à venir, la moitié de tous les emplois disparaîtront et seule une personne bien préparée sera en mesure de vivre dans de telles conditions. Le Kazakhstan est parmi les pays les plus avancés relativement à sa part du budget alloué à l'éducation. Si l'éducation des jeunes devient la principale valeur, la nation rencontrera le succès.

A propos de l'ouverture de la conscience, on dit au Kazakhstan qu’il y a au moins trois aspects principaux. Comprendre ce qui se passe dans le vaste monde autour de votre pays et ce qui se passe dans votre pays et intégrer les nouvelles technologie qui changeront énormément notre vie, travail, vie familiale, loisirs, logement et façon dont nous communiquons.

Le document d’orientation ressemble à une sorte de plan d'action, à un ordre du jour pour les années à venir. Il énumère six projets spécifiques qui peuvent être déployés dans un proche avenir. Il commence par la transition progressive de la langue kazakhe à l'alphabet latin. Le leader du Kazakhstan avait déjà déclaré la nécessité d’une transition vers l'alphabet latin dès décembre 2012.

L’alphabet latin est prédominant dans le monde. En l'utilisant, le Kazakhstan deviendra de plus en plus compréhensible dans le monde. Cela aura un impact positif sur la compétitivité du Kazakhstan et montrera que le pays vise une coopération la plus large possible avec la communauté internationale. Dans une perspective stratégique, la transition vers l'alphabet latin au Kazakhstan est une bonne stratégie, qui répond aux intérêts nationaux.

Le deuxième projet est appelé « nouvelles sciences humaines ». Il s’agit de la rédaction de 100 nouveaux manuels en langue kazakhe  relatifs aux « sciences sociales et humaines ».

Il est en outre proposé le programme « terre natale ». Son but est le patriotisme vers son pays et sa patrie. Il sera nécessaire d’organiser sérieusement des études sur l’histoire locale dans les domaine de l'éducation, de l'environnement, de l’aménagement, de l’ethnographie, et à l'échelle locale, la restauration des monuments et sites culturels et historiques.

Un autre projet est appelé « géographie sacrée du Kazakhstan » qui elle ne concerne pas la restauration des monuments et des bâtiments.

Le projet suivant est important en termes d'amélioration de la compétitivité de la nation. Il est appelé « culture moderne kazakhe dans un monde globalisé ». Grâce à lui, il sera enseigné sur le Kazakhstan, non seulement les ressources pétrolières, mais aussi les grandes initiatives de politique étrangère et les réalisations culturelles du pays.

Le sixième projet est appelé « 100 nouvelles personnes du Kazakhstan ». Il vise à attirer l'attention de la société sur l’époque actuelle, sur l'histoire de nos contemporains. Cela concernera l'histoire de 100 personnes particulières de différentes régions, différents âges et nationalités, qui ont obtenu des succès pendant ce quart de siècle d'indépendance.

Une partie de l'Asie risque d'être vieille avant d'être riche


Bonne nouvelle : les perspectives de croissance en Asie sont solides. Plus solides, même, que pour n’importe quelle autre région à l’échelle planétaire. Mauvaise nouvelle : des tendances alarmantes assombrissent l’horizon à plus long terme, notamment au plan démographique. Un certain nombre de pays asiatiques risquent de« devenir vieux avant d’être riches ». Tel est le constat du Fonds monétaire international (FMI), qui exhorte ces économies à prendre la mesure de l’enjeu dans son dernier rapport sur l’Asie, rendu public mardi 9 mai.

D’ici à 2050, la croissance de la population sera nulle sur le continent. La part des plus de 65 ans sera alors deux fois et demie plus importante. La population active a d’ores et déjà atteint son point culminant. Ainsi, écrit le Fonds : « L’Asie a profité d’un important dividende démographique dans les dernières décennies, mais le rapide vieillissement est sur le point d’imposer une taxe sur la croissance. »

Un tel effet a déjà été observé au Japon où la population active a diminué de 7 % entre 1997 et 2016. L’expérience de l’Archipel « souligne combien les vents contraires démographiques peuvent négativement impacter la croissance, les dynamiques d’inflation et l’efficacité de la politique monétaire », souligne le rapport. Tokyo, qui affichait de mirobolants taux de croissance jusqu’au début des années 1990, se débat depuis vingt ans avec la stagnation de l’économie et la baisse des prix. Le vieillissement semble avoir incité les ménages à une épargne excessive, affaibli la productivité et découragé l’investissement.

La Chine, un cas d’école

Tous les pays ne sont pourtant pas logés à la même enseigne. L’Inde, l’Indonésie ou les Philippines devraient tirer leur épingle du jeu grâce à une population toujours très jeune et en expansion. A l’inverse, les projections sont particulièrement inquiétantes pour la Corée du Sud, la Thaïlande ou la Chine. Selon une étude de la banque...

Par Marie de Vergès sur www.lemonde.fr le 10/05/2017

dimanche 7 mai 2017

L'AKP turc présentera des candidats aux législatives. françaises

Le gouvernement turc a suscité la création en France, en 2015, d’un parti politique, Égalité Justice (PEJ), réplique de l’AKP (Parti de la justice et du développement) turque.
Selon la rhétorique des Frères musulmans, le PEJ dénonce « le refus des différences culturelles », « le jugement des convictions de chacun », et « le dénigrement de l’autre sans fondement ». Il ne va cependant pas jusqu’à réclamer la « Liberté (d’appliquer la charia) ».
Cette formation avait présenté 10 candidats aux élections départementales de 2015. Elle avait présenté 1 candidat à l’élection législative partielle de Strasbourg, en 2016. Elle recrute actuellement des candidats pour les législatives de juin 2017 et en a déjà investi 68.
Le PEJ ne fait aucunement référence à la Turquie, mais tous ses dirigeants sont d’origine turque ou ont la double nationalité franco-turque.
Le gouvernement turc a mis en place à l’échelle européenne un vaste système de contrôle de sa diaspora. Les mosquées qu’il soutient ont signalé à Ankara les opposants intérieurs. Cette affaire a déjà provoqué de vives réactions en Allemagne (qui dispose de la plus forte communauté turque) et en Suède.
Sur www.voltairenet.org le 03/05/2017