jeudi 11 octobre 2012

La Chine ne vous fait plus d’ombre sur le marché du solaire

Vous savez ce qu'il se passe lorsque nos économies ralentissent ? On cherche des boucs émissaires. C'est tout l'objet de la multiplication des plaintes déposées à l'OMC ces deux dernières années. La multiplication des attaques permet d'espérer un changement de notre situation. Or actuellement un adversaire est tout désigné pour revêtir le costume de bouc émissaire numéro un, la Chine.

Après les pneus, les turbines éoliennes et les terres rares, c'est au tour des panneaux photovoltaïques d'être dans le viseur des fonctionnaires de l'institution suisse.

Les subventions de la Chine à son économie, on ne peut pas vraiment appeler ça un scoop. Mais cette politique a commencé sérieusement à inquiéter lorsque des manifestations se sont multipliées dans les pays développés pour les dénoncer. L'année dernière, une série de faillites retentissantes a servi de déclencheur. Solyndra, Evergreen, SpectraWatt, ECD aux Etats-Unis, Solon, Solar Millennium et Q-Cells en Europe, sont désormais présentées comme les victimes des manipulations chinoises. C'est pourquoi les Etats-Unis, en premier lieu, ont décidé de réagir.

Cette semaine, le Département du commerce américain a confirmé qu'après 11 mois d'enquête, les Etats-Unis étaient victimes d'un dumping chinois (vente à perte). Cette décision ouvre la porte, selon les règles de l'OMC, à la mise en place de droits anti-dumping et des droits compensateurs sur ces produits. Après les Américains, c'est l'Union européenne qui pourrait leur emboîter le pas. La mise en place de taxes aux importations pourrait gravement affecter les producteurs chinois.

Ces décisions vont probablement amorcer un véritable rééquilibrage du marché du solaire dans le monde. Alors que le secteur chinois devrait ralentir, c'est peut-être au tour des Occidentaux de récupérer le fruit de leurs investissements. Mais seules quelques compagnies en profiteront.

Suivez le guide !

Les Etats-Unis montrent les dents

L'attitude chinoise était tolérée jusqu'à ce que ses pratiques de subvention ne commencent à affecter la croissance américaine et surtout un des secteurs qui a longtemps été présenté comme un important vivier d'emplois.

En mars dernier, les Etats-Unis ont ainsi mis en place des taxes de 2,9% à 4,73% sur les importations des trois principaux fabricants chinois. Devant être confirmées par le ministère du Commerce en octobre, ces taxes avaient dans un premier temps été bien reçues par les constructeurs chinois visés. Estimaient-ils bien s'en sortir compte tenu de la situation ? Une étude de Bloomberg avait révélé que la China Development Bank versait pas moins de 43,2 milliards de dollars à 12 compagnies chinoises d'énergie solaire depuis 2010. Elles ne s'en sortaient pas si mal.

Mais cette semaine, la Chine a blêmi devant la confirmation du ministère. Pékin a exprimé son "vif mécontentement", alors que le ministère du Commerce a confirmé mercredi dernier la volonté de l'Etat d'imposer des taxes comprises désormais entre 14,78% et 15,97%, soit bien plus élevées que les premiers taux fixés en mars. L'US International Trade Commission devrait en novembre officialiser les taxes aux importations.

La Chine n'a pas de marge de manœuvre

On a rapidement parlé de guerre commerciale entre les deux partenaires. Le terme reste exagéré. Au mieux pourrait-on parler d'escarmouche, même si le climat électoraliste actuellement aux Etats-Unis a tendance à exacerber les tensions. A mon avis, il est peut probable de voir la Chine prendre des mesures sérieuses de représailles contre l'Amérique.

Car l'empire du Milieu a bien plus à perdre à réduire son commerce avec les Etats-Unis que ces derniers. Rappelez-vous, si la Chine représente 0,5% du PIB américain, les Etats-Unis représentent 8.3% du PIB chinois. Plutôt, je m'attends à une consolidation du secteur du solaire en Chine. Car sans l'effet des subventions, de nombreux acteurs chinois sont en mauvaises postures financières. Li Junfeng, ancien directeur de la section Energie et Politique Climatique au sein de la National Development and Reform Commission, avait révélé cette année que les deux-tiers des producteurs de panneaux solaires chinois doutaient pour le futur de leur activité.

D'ailleurs la consolidation du secteur chinois est d'autant plus probable que l'Europe est en train de réfléchir à la mise en place de mesures similaires.

L'Union européenne pourrait achever le travail

Comme aux Etats-Unis, ce sont les industriels qui ont tiré les premiers. Le groupe EU ProSun, qui regroupe les industriels du secteur du solaire en Europe, a saisi à deux reprises la Commission européenne pour dénoncer le dumping des firmes chinoises.

Des mesures similaires à celles prises aux Etats-Unis auraient un impact encore plus fort. Un tiers de la production de panneaux solaires en Chine va en direction de l'Europe. Surtout, Vieux Continent fait partie avec les Etats-Unis du plus grand marché solaire du monde. La perte d'un marché représentant 27 milliards de dollars (en 2011) serait catastrophique pour les producteurs chinois. Pourtant, c'est ce vers quoi se dirige la Commission européenne.

A quoi faut-il s'attendre ?

Une consolidation du secteur en Chine devrait permettre aux acteurs américains et européens d'accroître leurs mages à nouveaux. Pourtant, tous les acteurs américains et européens n'en profiteront pas, seuls ceux ne dépendant pas des importations chinoises de composants.

Une compagnie comme First Solar est donc en bonne position pour profiter de l'essor du marché américain. Sur le secteur européen, une compagnie française est en train de développer des technologies haut de gamme pour profiter de l'élan du marché du solaire. Une meilleure protection du marché profiterait à cette petite valeur que je surveille de près.

Par Florent Detroy sur http://edito-matieres-premieres.fr le 11/10/2012

Avion intercepté en Turquie : un avertissement à Moscou

La Russie demande des explications à Ankara après l'interception d'un avion de ligne en provenance de Moscou par des chasseurs turcs.

L'interception mercredi soir d'un Airbus syrien A-320 par deux avions F-4 de l'armée de l'air turque envenime les relations déjà tendues entre Moscou et Ankara. Qu'y avait-il dans les soutes de l'appareil, qui reliait Moscou à Damas? Du matériel de communication militaire et des pièces de missiles, avancent des officiels turcs. «Ni armes, ni composants pour des armements à bord de l'appareil», répond une source anonyme dans les services d'exportation d'armes russes. «S'il avait fallu livrer à la Syrie des équipements militaires ou des armes, cela aurait été fait en bonne et due forme, et non par voie illégale, d'autant plus avec des civils à bord de l'appareil», a ajouté ce responsable à l'agence Interfax.

En fait, l'appareil transportait une demi-douzaine de conteneurs sur lesquels avait été apposé un tampon diplomatique, selon la version livrée par la compagnie aérienne turque. Des médias turcs précisent que «des récepteurs radio, des antennes et des équipements pouvant servir à des missiles» se trouvaient dans ces conteneurs.

La Turquie a agi après avoir obtenu un renseignement sur une cargaison suspecte, mais on ignore qui a fourni cette information aux services turcs. L'interception aurait été menée en concertation avec la base de l'OTAN à Incirlink dans le sud de la Turquie. En riposte, Damas a accusé son voisin «de comportement hostile» et d'avoir commis «un acte de piraterie aérienne». Pour lever l'incertitude, les autorités turques devraient exposer leur prise de guerre. Le feront-elles?

Une visite de Poutine en Turquie annulée

Une chose est sûre: cette affaire va encore détériorer les relations entre Damas et Ankara. Depuis une semaine, l'aviation turque multiplie les raids contre des cibles militaires syriennes, en représailles à des tirs de mortier syrien, qui ont tué cinq civils dans un village frontalier turc. D'ores et déjà, la visite que le président russe Vladimir Poutine devait effectuer les 14 et 15 octobre a été annulée.

Moscou a-t-il été pris en flagrant délit d'aide à son allié syrien? Un piège lui a-t-il été tendu? Ou la Turquie et ses alliés occidentaux veulent-ils surtout adresser un nouvel avertissement à Damas?
La Russie souligne qu'elle n'a pas interrompu sa coopération militaire avec son allié, depuis le début de l'insurrection sévèrement réprimée par l'armée de Bachar el-Assad, il y a dix-huit mois. Mi-juin, un navire, battant pavillon des Antilles néerlandaises, avait déjà été intercepté au large de l'Ecosse, et avait dû retourner en Russie. Selon des experts russes, des systèmes de défense antiaérienne type SA-117 Grizzly, capables d'abattre simultanément 24 cibles, étaient inclus dans la cargaison controversée. Des hélicoptères d'attaque - rénovés en vertu d'un contrat de maintenance - auraient également été acheminés vers Damas au cours des ces derniers mois.

Depuis le début de la crise en Syrie, les Occidentaux dénoncent l'appui diplomatique que Moscou fournit à Damas, en empêchant le vote d'une résolution de l'ONU prévoyant un recours à la force contre le régime de Bachar el-Assad. En réponse, Moscou réaffirme régulièrement que les pressions occidentales ne les feront pas changer de position vis-à-vis de la Syrie.

Par Georges Malbrunot sur www.lepoint.fr le 11/10/2012
 

mercredi 10 octobre 2012

Hyperinflation en Iran : un signe de ce qui attend l'Occident ?

"Vous feriez mieux d'acheter maintenant", suggère le marchand de riz, à Téhéran.

Le gardien d'usine à la retraite suit son conseil et achète 450 kilos de riz pour nourrir sa famille pendant les douze prochains mois.

"Alors que je m'apprête à payer", raconte le retraité au New York Times, "il reçoit un appel téléphonique. Lorsqu'il raccroche, il me dit que les prix viennent d'augmenter de 10%. Bien sûr, j'ai payé. Dieu sait combien le riz coûtera demain".

La monnaie iranienne, le rial, s'est effondrée de 40% la semaine dernière du fait des sanctions occidentales et de la politique que s'obstine à suivre le pays. Si nous ne pouvons affirmer comme Steve Hanke, chercheur au Cato Institute, que l'Iran est en hyper-inflation, il est clair que le pays s'approche tout du moins de cet état.

Les économistes autrichiens ont décrit les trois étapes de l'inflation. A la première étape, les gens s'accrochent encore à leur argent, s'attendant à ce que les prix baissent. A la deuxième étape, ils acceptent de dépenser leur argent pour faire des provisions avant que les prix ne montent encore. Dans la dernière étape, hyperinflationniste, les gens achètent tout ce sur quoi ils peuvent mettre la main -- même s'ils n'en ont pas besoin -- parce que les biens ont plus de valeur que la monnaie.

Nous l'avons déjà dit, l'Iran actuel ressemble de plus en plus à l'Iran révolutionnaire des années 1978-1979. Nous en avons la confirmation de la part de Janet Tavakoli, qui a épousé un Iranien rencontré à l'université et qui a vécu cette période.

"Le nouveau gouvernement voulait empêcher la fuite des capitaux", se souvient la spécialiste des produits dérivés.

"Dans la panique pour quitter le pays avec une partie de leur richesse", écrit-elle dans son livre Credit Derivatives paru en 1998, "les Iraniens se sont rendu compte que même s'il y avait un taux de change officiel de 7 tomans (10 rials) par dollar américain, il n'y avait aucun moyen de convertir de l'argent. La plupart du temps, les banques étaient fermées. En outre, le gouvernement a ajouté une restriction supplémentaire à la conversion de monnaie. Les Iraniens ne pouvaient faire sortir du pays que 1 000 $ américains et ne pouvaient prendre avec eux qu'une valise de vêtements. L'idée était d'empêcher les gens de faire sortir du pays des tapis de valeur, considérés comme des oeuvres d'art nationales protégées".

"Avant qu'une monnaie ne soit en chute libre", écrivait-elle dans le Huffington Post il y a quelques jours, "sa valeur peut être réduite petit à petit tandis que la population, complètement égarée, ne remarque pas que la même somme d'argent permet d'acheter des vêtements de moins bonne qualité ou moins de nourriture... C'est ce que nous vivons actuellement avec le dollar américain".

Selon elle, l'Iran est bien au-delà de cette étape. Où cela conduira le pays, personne ne le sait... mais ce n'est certainement pas une bonne chose.

Par Addison Wiggin sur http://la-chronique-agora.com le 10/10/2012

Vers un retrait occidental de Syrie


Nikolay Bordyuzha met sur place une force de maintien de la paix de 50 000 hommes

La situation militaire en Syrie s'est retournée au détriment de ceux qui espéraient à Washington et à Bruxelles parvenir à changer le régime par la force. Les deux tentatives successives de prise de Damas ont échoué et il est désormais clair que cet objectif ne pourra pas être atteint.

Le 18 juillet, une explosion décapitait le Conseil de sécurité nationale et donnait le signal d'une vaste offensive de dizaines de milliers de mercenaires convergeant de Jordanie, du Liban, de Turquie et d'Irak sur la capitale. Après quelques jours de bataille acharnée, Damas était sauvée, la fraction de la population hostile au gouvernement choisissant par patriotisme d'aider l'Armée nationale plutôt que d'accueillir l'ASL.

Le 26 septembre, des jihadistes d'Al-Qaida pénétraient dans l'enceinte du ministère de la Défense, déguisés en soldats syriens et munis de faux papiers. Ils voulaient faire sauter leurs ceintures d'explosifs dans le bureau de l'état-major, mais ne parvinrent pas à proximité suffisante de leur cible et furent abattus. Une seconde équipe devait s'emparer de la télévision nationale et lancer un ultimatum au président, mais elle ne put s'approcher du bâtiment car son accès avait été bloqué dans les minutes suivant la première attaque. Une troisième équipe s'est dirigée vers le siège du gouvernement et une quatrième devait attaquer l'aéroport.

Dans les deux cas, l'OTAN, qui coordonnait les opérations depuis sa base turque d'Incirlik, espérait  provoquer une fracture au sein de l'Armée arabe syrienne et s'appuyer sur certains généraux pour renverser le régime. Mais les généraux en question avaient été identifiés comme traîtres depuis longtemps et privés de tout commandement effectif. Il ne s'est donc rien passé de significatif et le pouvoir syrien est sorti renforcé de ces deux coups ratés. Il a trouvé la légitimité intérieure nécessaire pour se permettre de passer à l'offensive et d'écraser rapidement l'ASL.

Ces échecs ont fait perdre leur superbe à ceux qui caracolaient par avance en affirmant que les jours de Bachar el-Assad étaient comptés. Par conséquent, à Washington, les partisans du retrait sont en train de l'emporter. La question n'est plus de savoir combien de temps le « régime de Bachar » tiendra encore, mais s'il est plus coûteux pour les États-Unis de continuer cette guerre ou de l'arrêter. La continuer, c'est provoquer l'effondrement économique de la Jordanie, c'est sacrifier ses alliés au Liban, c'est risquer la guerre civile en Turquie, et c'est devoir protéger Israël de ce chaos. L'arrêter, c'est laisser les Russes se réinstaller au Proche-Orient et c'est renforcer l'Axe de la Résistance au détriment des rêves expansionnistes du Likoud.

Or si la réponse de Washington tient compte du paramètre israélien, elle ne prend plus en considération l'avis du gouvernement Netanyahu. Celui-ci a fini par indisposer à la fois en raison de ses manipulations derrière l'assassinat de l'ambassadeur Chris Stevens et à cause de son ahurissante ingérence dans la campagne électorale US. En définitive, si l'on envisage la protection à long terme d'Israël et non pas les exigences extravagantes de Benjamin Netanyahu, la présence russe est la meilleure solution. Avec 1 million d'Israéliens russophones, jamais Moscou ne laissera mettre en péril la survie de cette colonie.

Un retour en arrière est ici nécessaire. La guerre contre la Syrie a été décidée par l'administration Bush, le 15 septembre 2001 lors d'une réunion à Camp David, comme l'a notamment attesté le général Wesley Clark. Après avoir été repoussée plusieurs fois, l'action de l'OTAN a dû être annulée en raison des vétos russe et chinois. Un « plan B » a alors été mis sur pied : recourir à des mercenaires et à l'action secrète puisque le déploiement de soldats en uniforme était devenu impossible. Cependant, l'ASL n'ayant pas marqué une seule victoire contre l'Armée arabe syrienne, beaucoup ont pronostiqué que le conflit serait interminable et minerait progressivement les États de la région, y compris Israël. Dans ce contexte, Washington a conclu le 30 juin un accord avec la Russie à Genève, sous la houlette de Kofi Annan.

Toutefois, le camp de la guerre a fait capoter cet accord en organisant des fuites dans la presse sur l'engagement occidental secret dans le conflit ; fuites qui ont contraint Kofi Annan à la démission immédiate. Le camp de la guerre a joué ses deux cartes maîtresses les 18 juillet et 26 septembre et a perdu. Dès lors, Lakhdar Brahimi, le successeur d'Annan, a été prié de ressusciter et de mettre en œuvre l'Accord de Genève.

Pendant ce temps, la Russie n'a pas chômé. Elle a obtenu la création d'un ministère syrien de la Réconciliation nationale, elle a supervisé et protégé la réunion à Damas des partis d'opposition nationale, elle a organisé des contacts entre les états-majors US et syrien, et elle a préparé le déploiement d'une force de paix. Les deux premières mesures ont été prises à la légère par la presse occidentale et les deux dernières ont été carrément ignorées.

Pourtant, comme l'a révélé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, la Russie a répondu aux craintes de l'état-major US relatives aux armes chimiques syriennes. Elle a pu vérifier que celles-ci étaient stockées dans des lieux suffisamment sécurisés pour ne pas tomber dans les mains de l'ASL, être détournées par des jihadistes et utilisées par eux aveuglément, sauf changement de régime. Elle a pu donner ainsi des garanties crédibles au Pentagone que le maintien au pouvoir d'un leader qui a prouvé son sang-froid comme Bachar el-Assad est une situation plus gérable, y compris pour Israël, que l'extension du chaos à la Syrie.

Surtout, Vladimir Poutine a accéléré les projets de l'Organisation du Traité de sécurité Collective (OTSC), l'Alliance défensive anti-OTAN réunissant l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et bien sûr la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l'OTSC ont adopté une position commune sur la Syrie [1]. La logistique a été installée pour un éventuel déploiement de 50 000 hommes [2]. Un accord a été signé entre l'OTSC et le département onusien de maintien de la paix pour que des « chapkas bleues » puissent être déployées dans les zones de conflit sous mandat du Conseil de sécurité [3]. Et des manœuvres communes ONU/OTSC auront lieu du 8 au 17 octobre au Kazakhstan sous le titre « Fraternité inviolable » pour finaliser la coordination entre les deux organisations intergouvernementales. La Croix-Rouge et l'OMI y participeront [4].

Aucune décision ne saurait être officialisée par les États-Unis durant leur campagne électorale présidentielle. Dès que celle-ci sera terminée, la paix sera envisageable.

Par Thierry Meyssan, Global Research sur www.mondialisation.ca le 10/10/2012

Source originale : Tichreen (Syrie)

[1] « Министры иностранных дел государств-членов ОДКБ одобрили заявления по Сирии и ситуации вокруг Ирана », Communiqué de l'OTSC, 28 septembre 2012.
[2] « Путину предлагают ввести войска в Сирию », Izvestia, 1er juin 2012.
[3] « ОДКБ и ООН подписали Меморандум по миротворческой деятельности », Communiqué de l'OTSC, 28 septembre 2012. « Conflits armés : l'ONU et l'OTSC signent un mémorandum », RIA Novosti, 29 septembre 2012.
[4] « Первое миротворческое учение государств-членов ОДКБ "НЕРУШИМОЕ БРАТСТВО-2012″ пройдет с 8 по 17 октября в Республике Казахстан на трех полигонах под Алматы », Communiqué de l'OTSC. 3 octobre 2012

lundi 8 octobre 2012

La Chine achète les réserves d'or de la Corée du Nord

Le FMI a récemment rapporté que de nombreux pays continuaient à diversifier leurs réserves de devises en acquérant de l'or au cours du mois de juillet, certains d'entre eux de manière significative.

Les réserves d'or de la Corée du Sud ont augmenté de 16 tonnes, soit de 30%.
La banque centrale du Paraguay est la dernière en date à avoir commencé à investir sur l'or. Ses réserves d'or ont augmenté, passant de quelques milliers d'onces à plus de 8 tonnes.

La Corée du Nord a exporté plus de 2 tonnes de son or vers la Chine afin d'en tirer quelques 100 millions de dollars. Même entre les régimes de Kim Il-sung et Kim Jong-il, le pays avait refusé de se débarrasser de ses précieuses réserves d'or.

Selon Chosun Media, 'un organisme mystérieux connu sous le nom de Room 39, qui serait chargé de la gestion de la fortune de Kim Jung-un, avec l'aide des forces armées du pays, se serait lancé dans des opérations d'exportation d'or'. La Corée du Nord vendrait non seulement l'or qu'elle a produit depuis décembre l'an dernier, lorsque Kim Jung-un monta au pouvoir, mais également l'or présent dans les réserves nationales du pays et l'or acheté à son peuple'.

C'est là une preuve de la situation désespérée dans laquelle se trouve le régime Nord-Coréen et une indication que la Chine continue encore d'élargir les réserves d'or de sa banque centrale.

Les données publiées sur le site internet du FMI montrent que les actifs en or du Kazakhstan ont augmenté de 1,4 tonne pour atteindre 104,4 tonnes le mois dernier, que les réserves d'or de la Turquie ont augmenté de 6,6 tonnes pour passer à 295,5 tonnes, et que celles de l'Ukraine ont augmenté de 1,9 tonne pour atteindre 34,8 tonnes.

Les réserves d'or de la République Tchèque auraient quant à elles chuté de 0,4 tonne pour atteindre 11,8 tonnes.

Au cours de la première moitié de 2012, les banques centrales du monde ont acheté 254,2 tonnes d'or, et leurs achats devraient dépasser les 500 tonnes sur l'année, selon le Conseil Mondial de l'Or basé à Londres.

Il semblerait donc que la tendance des banques centrales à diversifier leurs réserves de devises avec l'acquisition d'or suive son cours.

Cette tendance a de grandes chances de se poursuivre étant donné la très faible étendue des allocations que possèdent les banques des nations créditrices sur l'or.

Le Paraguay compte parmi les plus récents acheteurs d'or – et de nombreuses autres banques centrales devraient suivre son exemple au cours de ces prochains mois.
Mark O'Byrne / Goldcore le 8 octobre sur www.24hgold.com

vendredi 5 octobre 2012

La Russie appuie Islamabad contre les frappes de drones

"La Russie soutient le point de vue du Pakistan sur les drones", titre le quotidien The Nation. Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré jeudi 4 octobre, lors d'une visite à Islamabad, qu'"il n'[était] pas acceptable de violer la souveraineté et l'intégrité d'un Etat" et que la Russie "[soutenait] totalement le point de vue pakistanais" sur les frappes américaines. Il a aussi appuyé Islamabad sur le dossier afghan en déclarant que la réconciliation devrait être menée par les Afghans eux-mêmes. Les présidents des deux pays doivent se rencontrer prochainement.
 
Sur www.courrierinternational.com le 05/10/2012

jeudi 4 octobre 2012

La Turquie continue de bombarder la Syrie


La Turquie a poursuivi jeudi ses bombardements sur la Syrie en riposte aux tirs syriens meurtriers sur le village frontalier d'Akçakale et a sollicité le feu vert de son Parlement pour les poursuivre, faisant ressurgir la menace d'une guerre entre les deux pays.

Au lendemain des premières salves de représailles qui ont frappé les environs du poste-frontière syrien de Tall al-Abyad, juste en face d'Akçakale, l'armée d'Ankara a repris au petit matin ses tirs d'artillerie vers le territoire syrien, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire turque. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la riposte militaire turque, qui a notamment visé une position de l'armée fidèle au président Bachar el-Assad dans la région de Rasm al-Ghazal, près de Tall al-Abyad, a tué "plusieurs soldats syriens".

Déterminé à ne pas laisser l'attaque syrienne impunie, le gouvernement turc a demandé au Parlement l'autorisation formelle de mener des opérations militaires en territoire syrien au nom de la "sécurité nationale", ainsi qu'il le demande pour bombarder les positions des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak. La Constitution turque prévoit que toute opération militaire extérieure doit être autorisée au préalable par le Parlement. Le débat a débuté à huis clos à 10 heures locales (9 heures à Paris) devant l'Assemblée nationale à Ankara, où le parti du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan dispose d'une confortable majorité.

Souveraineté turque

"La Turquie ne cherche pas à faire la guerre, mais elle est parfaitement capable de se défendre contre toute attaque menaçant sa souveraineté", a lancé à la presse, en marge des débats, l'un des vice-présidents du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Ömer Celik. Dès mercredi soir, le chef du gouvernement turc a fait part de sa détermination à riposter après le bombardement qui, selon un dernier bilan, a tué cinq personnes et fait une dizaine de blessés à Akçakale, récent théâtre de combats entre les troupes fidèles au régime du président Assad et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).

"La Turquie ne laissera jamais impunies de telles provocations du régime syrien, qui menacent notre sécurité nationale, dans le respect du droit international et de ses règles d'intervention", a tonné Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'une réunion d'urgence avec ses conseillers. Après plusieurs incidents de frontière ces dernières semaines autour d'Akçakale, le bombardement de mercredi a suscité une intense émotion en Turquie et a fait immédiatement remonter la tension avec son voisin.
En juin dernier, le ton était déjà monté entre les deux capitales après la destruction d'un avion de chasse turc par la défense antiaérienne syrienne. Mais les menaces de représailles d'Ankara, qui appelle depuis des mois au départ du président Assad, étaient restées sans suite. L'incident d'Akçakale a été fermement condamné par les États-Unis et par l'Otan, qui ont affiché une solidarité sans faille avec Ankara, un des 28 pays membres de l'Allliance atlantique.

Condamnation unanime

Un porte-parole du Pentagone a vu dans cet incident un "exemple du comportement dévoyé" du régime syrien et, dès mercredi soir, le Conseil de l'Otan s'est réuni en urgence à Bruxelles pour sommer la Syrie de "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international". Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU, saisis par la Turquie, devaient, eux, publier jeudi une déclaration condamnant vigoureusement les tirs syriens et demandant à Damas de respecter le territoire de ses voisins. Cette déclaration devait être entérinée dès mercredi soir, mais à la dernière minute, la Russie, fidèle alliée du régime syrien, a demandé que son adoption soit reportée à 16 heures (à Paris). La Russie, qui s'est systématiquement opposée jusque-là à toute condamnation de Damas, pourrait entre-temps proposer des modifications au texte ou même lancer l'idée d'une enquête internationale sur cet incident, selon un diplomate.

Mercredi soir, le ministre syrien de l'Information, Omran Zoabi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine des tirs venus qui ont frappé le village d'Akçakale et a présenté les condoléances de son pays "aux familles des victimes et à (leurs) amis, le peuple turc". La détérioration de la situation entre Ankara et Damas le long de leur frontière commune a largement occulté le reste de la situation en Syrie.

Les combats que se livrent depuis fin juillet rebelles et forces gouvernementales pour le contrôle de la ville d'Alep (nord de la Syrie) se sont poursuivis jeudi, au lendemain d'un triple attentat à la voiture piégée qui a fait au moins 48 tués, en majorité des militaires, et une centaine de blessés. En outre, selon l'OSDH, dix-huit membres de la force d'élite de la garde républicaine ont été tués jeudi matin à Qoudsaya, une banlieue ouest de Damas, par une explosion suivie d'échanges de tirs.

Sur www.lepoint.fr le 04/10/2012