dimanche 29 juin 2014

Ouverture officielle des travaux de l'Expo 2017 au Kazakhstan

Le 11 juin 2014 s’est tenu la 155ème session de l'assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE), pendant laquelle s’est tenu la reconnaissance officielle de l'EXPO 2017 et la cérémonie de présentation du drapeau du BIE. Plus de 2 millions de personnes de plus de 100 pays visiteront l'Exposition universelle de 2017 entre juin et septembre 2017. Elle mettra l'accent sur le développement et l'utilisation de nouvelles sources d'énergie et sera le premier évènement majeur à l'échelle mondiale, qui se tiendra au Kazakhstan.

Le Secrétaire général du Bureau International des Expositions, Vicente Gonzalez Lossertales, a félicité la partie kazakhe de recevoir le drapeau du Bureau International des Expositions, désignant le transfert du drapeau vers le Kazakhstan comme un «événement historique». Selon les mots de M. Lossertales, le Kazakhstan a prouvé dans cette première étape que le choix du BIE à l'égard d’une république d'Asie centrale était bon : l'assemblée générale a passé en revue le dossier d'enregistrement du Kazakhstan avec succès. Le secrétaire général des expositions du BIE a souligné que le Kazakhstan a régulièrement franchi chaque étape du développement de la feuille de route en vue de l'EXPO 2017. Par ailleurs, il a noté que le thème « Énergie du futur » est très pertinent pour la communauté internationale, et que la première de l'exposition à Astana, servira d'impulsion pour le développement des infrastructures de la ville et du pays, et d'autre part, fournira une opportunité pour le développement de la science et de l'innovation dans la République.

La remise du drapeau du Bureau International des Expositions est la reconnaissance officielle de l'exposition EXPO 2017 et à partir de ce moment, commence un travail de grande envergure pour attirer et accréditer les participants étrangers à l'exposition et pour promouvoir l'image de l'EXPO 2017 sur la scène internationale. Actuellement, des discussions sont en cours avec les participants et les partenaires investisseurs étrangers qui souhaitent participer à l'exposition.

L'un des défis auxquels sont confrontés les organisateurs est d'attirer le nombre maximum de participants. L'un des premiers à annoncer sa participation est la Principauté de Monaco, qui a demandé 500 pour son pavillon. L'exposition est prévue pour attirer plus de 100 pays.

En vertu des règles de l’exposition, Le Kazakhstan n'avaient pas le droit de commencer la construction de l'Expo avant d’obtenir le drapeau. Mais les intempéries dans la capitale ont favorisés des ajustements, et à partir d’avril, le BIE a autorisé à entamer les travaux pour la construction des infrastructures de
l'exposition : le reboisement, délimitation des zones, la mise en place des réseaux, etc
 
Il est prévu que la superficie totale de la foire Astana EXPO 2017 sera de 174 hectares, où sur ce complexe, seront construits plus de 1 million de m² de surface d'exposition dont en particulier se trouvera le pavillon national du Kazakhstan, les pavillons internationaux, thématiques, d'entreprises, ceux pour faire du shopping, ainsi que des installations de service et de divertissement.

Tokyo: un homme s'immole contre la révision de la Constitution

Un homme âgé d’une cinquantaine d’années s’est immolé par le feu, ce dimanche 29 juin, dans le centre-ville de Tokyo, pour protester contre un projet de réinterprétation de la Constitution pacifiste que le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe doit adopter, mardi 1er juillet. Un texte qui doit permettre à l’armée japonaise d’intervenir à l’étranger.
 
L’incident s’est produit devant la plus grande gare de Tokyo, celle de Shinjuku à travers laquelle passent chaque jour plus de cinq millions de personnes. Un homme âgé d’une cinquantaine d’années revêtu d’un complet veston, l’uniforme des salariés japonais, s’est assis en tailleur sur une sorte de poutre de passerelle en hauteur.
 
Il a posé à côté de lui deux bouteilles en plastique remplies d’essence. Il a sorti d’un sac un mégaphone et pendant une heure il a parlé d’une voix calme pour dénoncer la décision que s’apprête à prendre mardi 1er juillet le gouvernement japonais, de réviser la Constitution pacifiste pour consacrer le droit à l’autodéfense collective. En clair, le droit pour l’armée japonaise de participer à des opérations militaires extérieures, pour aider des alliés à commencer par les Etats-Unis.
 
Une fois son discours terminé, cet homme s’est arrosé d’essence avant de se mettre le feu. Et des centaines de curieux qui l’ignoraient jusqu’alors l’ont vu tomber de la poutre, le corps recouvert de flammes en train de crier : « Non à la révision de la Constitution pacifiste ». Il a été transporté à l’hôpital.
 
Frédéric Charles. correspondant à Tokyo pour www.rfi.fr le 29/06/2014
 

L’armée irakienne regagne du terrain

 
Un temps débordée, l'armée régulière irakienne a repris l'initiative ces derniers jours pour tenter de repousser les combattants sunnites d'Etat islamiste en Irak et au Levant (EIIL).
 
Durant le week-end, les forces gouvernementales ont ainsi lancé l'assaut pour reprendre Tikrit. Située à 160 kilomètres au nord de Bagdad, cette ville est tombée au deuxième jour de l'offensive des assaillants d'EIIL venus de Syrie. Mossoul, deuxième ville du pays, est en revanche encore aux mains des insurgés.
 
L'offensive cette fois est d'envergure. Elle compte des centaines de blindés et des milliers de soldats ainsi qu'une équipe de démineurs. L'armée régulière espère d'autant plus reconquérir le terrain perdu qu'elle bénéficie de l'appui de pays étrangers. Elle vient de recevoir l'aide des Russes, qui ont, selon le porte-parole du ministère de la Défense, livré des avions de combat, des Soukhoï 25, sans en préciser pour autant le nombre. A Damas, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a souligné que Moscou ne comptait pas rester « les bras croisés » face à l'offensive djihadiste. « La situation est dangereuse et menace les fondements de l'Etat irakien », a indiqué le diplomate russe.
Raids intensifs
Pour lui, la solution en Syrie aussi bien qu'en Irak ne peut venir que d'un « véritable dialogue national ». En attendant, l'Irak continue de demander de l'aide internationale. Bagdad a ainsi réclamé, depuis plusieurs semaines, des frappes aériennes américaines contre les insurgés, mais les Etats-Unis se sont pour l'instant contentés d'envoyer 300 conseillers militaires et d'annoncer un plan de 500 millions de dollars pour armer et entraîner les rebelles « modérés » en Syrie. Cette enveloppe doit encore attendre de recevoir le feu vert du Congrès. Washington a bien envoyé des drones survoler Bagdad, mais c'est pour « protéger » le cas échéant les ressortissants américains restés dans la capitale irakienne.
Reste l'armée syrienne, qui n'est pas non plus inactive. Jusque-là, le régime de Bachar Al Assad se contentait de bombarder épisodiquement les convois de l'EIIL. Mais, depuis les événements en Irak, l'aviation du régime mène des raids intensifs et quotidiens contre les bastions djihadistes.
Par Michel de Grandi sur www.lesechos.fr le 29/06/2014

samedi 28 juin 2014

Pyongyang lance deux missiles qui échouent en mer

«Le Nord a tiré deux missiles vers la mer du Japon depuis la côte Est du pays», a indiqué un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, refusant de préciser le type d'engin lancé. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, qui cite un responsable militaire, il s'agissait de missiles Scud à courte portée, soit environ 500 km.

Jeudi, la Corée du Sud avait déjà annoncé le lancement par le Nord de trois engins, également à courte portée et en mer du Japon. Le geste avait été considéré comme une démonstration de force de la part du régime nord-coréen à l'approche de la visite à Séoul du président chinois Xi Jinping, les 3 et 4 juillet.

Ce sera la première fois, depuis presque deux décennies, qu'un président chinois visite la Corée du Sud avant le Nord.

Pékin est l'allié traditionnel du Nord, à qui il fournit une aide économique essentielle à sa survie. La Corée du Nord utilise souvent des tirs de missiles à courte portée pour marquer sa colère vis-à-vis de ce qu'elle considère comme des «provocations» du Sud. En mars, elle avait lancé plusieurs Scud tandis qu'étaient effectués au Sud des exercices militaires conjoints avec l'armée américaine.

Sur www.20mn.ch le 28/06/2014

lundi 23 juin 2014

Cette nuit en Asie : l'économie chinoise sous perfusion

Pour la première fois de l’année, l’indicateur avancé des directeurs d’achats publié par HSBC au sujet de la Chine s’est situé au-dessus de la barre des 50, qui témoigne d’une activité stable. A 50,8 pour le mois de juin, cet indice suivi de près par les analystes confirme la tendance observée depuis quelques semaines : une réelle amélioration conjoncturelle en Chine.
 
Qu Hongbin, l’économiste de HSBC qui supervise cette étude mensuelle, a précisé que l’amélioration était « générale », puisque « à la fois les sous-indices sur les commandes intérieures ainsi que sur la demande extérieure sont en progression ». C’est une nouveauté, et cela devrait soulager, à court terme, les milieux d’affaires. Sur le fond, cela confirme toutefois que Pékin, après avoir promis de se montrer stoïque face au coup de frein de son économie, a fini par employer les grands moyens pour soutenir l’activité. Tout en se défendant d’opter pour un vaste stimulus, le pouvoir a multiplié les initiatives ciblées.
 
Il a été décidé d’investir plus massivement dans les infrastructures (eau, énergie, centrales nucléaires, logement social), et les gouvernements ont été sommés de dépenser leurs budgets au plus vite. Les banques ont été mises à contribution : certaines ont été sommées de prêter plus, tandis que la banque centrale abaissait le taux de réserves obligatoires d’un certain nombre d’institution de crédits censées prêter plus généreusement aux PME et aux régions rurales.
 
Comme les années précédentes, 2014 devrait connaître un deuxième semestre plus vigoureux que le premier, mais une fois de plus, c’est d’abord aux mesures prises par le pouvoir que la Chine doit de continuer à connaître une croissance supérieure à 7%. Pour les observateurs les plus critiques, la période actuelle est donc celle qui démontre que Pékin, malgré ses promesses répétées de privilégier les réformes à long terme plutôt que la croissance à court terme, est en train de faire tout le contraire. Au risque d’exacerber les dangereux déséquilibres qui fragilisent l’économie chinoise.
 
Par Gabriel Gresillon et Yann rousseau le 23/06 sur www.lesechos.fr

dimanche 15 juin 2014

La CEEA ne sera pas une réincarnation de l'ex URSS

L’union économique eurasienne est une nouvelle communauté apparue sur la carte du monde. D'un coté, ce processus ne devrait apporter que des bienfaits. Cependant, à la lumière des récents développements politiques dans les Etats post-soviétiques, tenter de faire valoir une unité est regardé avec méfiance par tous, y compris par la population des Etats concernés eux-mêmes. Ne voulant pas plonger dans les détails et les subtilités des passeports diplomatiques, ainsi que d’élaborer des informations à partir d'une source louche et pas toujours objective, les adversaires de l'intégration dessinent une image hideuse en agitant le spectre de la renaissance du totalitarisme et du goulag au sein de l’ex URSS. On peut remarquer que cette Image est pratique pour ceux qui préfère un partenariat stratégique à la soviétique plutôt qu’une libre concurrence.

Les procédures de fonctionnement entre les membres de l’union sont déjà actées. Les réclamations sont considérées au mieux par les pays participants. En règle générale, les citoyens ordinaires ont peur de la perte de la souveraineté de leur Etat et d’une dépendance totale à la Russie.

« Il n’y aura pas de réincarnation »

Cette déclaration convient-elle oui ou non à la réalité ? Nous pourrons le conclure avec les mots de l'un des principaux initiateurs de la CEEA, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Celui-ci a donné une conférence à l'Université Lomonossov des sciences humaines de Moscou, il a rappelé qu'il y a 20 ans, dans ces mêmes murs, a été mis en avant l'idée d'Union économique eurasienne.

« Sa conception est basée sur la vérité, aussi proche et compréhensible pour tous les citoyens de nos pays » a déclaré M. Nazarbaïev. « L’Histoire commune, les relations économiques, une communication étroite et la proximité des cultures humaines, donnent à nos peuples une chance de construire un nouveau type de relations interétatiques multilatéraux. J'étais et je reste un fervent partisan du fait que l'Union eurasienne n’est possible que sur des principes de volontariat, d'égalité, de bénéfice mutuel et de considération des intérêts pragmatiques de chaque pays participant. Cette initiative est un point de départ pour un nouveau processus historique, qui est maintenant appelé intégration eurasienne »

Cette déclaration contredit la version de la renaissance de l'URSS et montre que l'union est possible seulement si les États sont tous indépendants. Le président du Kazakhstan n’imagine pas agir contre la souveraineté de sont pays.

Il y a 20 ans, l'initiative de M. Nazarbaïev n'a pas trouvé d’échos de la part de ses collègues de la CEI. Mais dans les années qui ont suivies, alors que le développement se poursuivait, il y a eu de nombreuses plates-formes d'intégration culturelles, politiques et économiques : la banque eurasienne de développement, le Conseil des affaires Eurasiennes, le forum des médias eurasiens, l'association eurasienne des universités et bien d'autres...

L’intégration eurasienne fut bénéfique aux populations des pays coopérants. L’'accroissement des échanges entre les États, les barrières douanières, ont rendu possible la création de coentreprises et la coopération dans divers domaines, allant de l'éducation à l'emploi. Les problèmes de sécurité sont en grande partie résolu dans la région.

Il faut également souligner les succès économiques. Le volume total des échanges économiques des économies de l’union, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie est de 2 200 milliards de dollars. Le volume total de la production industrielle des trois pays s'élève à près de 1 500 milliards de dollars. L’effet d'intégration est si prometteur que la croissance totale du PIB en 2030 pourrait atteindre environ 900 milliards de dollars.

Aujourd'hui, en parlant de l'Union économique eurasienne, certains experts et politiciens effraient l'opinion mondiale par le mythique «réincarnation» de l'Union soviétique, a remarqué non sans ironie, le leader kazakh. Il a dit : « je crois que les arguments à cet égard sont loin de la réalité et sont sans fondement. Aujourd'hui, l’intégration sur le modèle soviétique n’a tout simplement pas de cadre institutionnel. Tout est définitivement passé à l’Histoire, sans possibilité de retour. Les peuples de l'ex-Union soviétique ont construit leur propre Etat. Le système actuel de propriété, la structure sociale et la structure économique de nos sociétés sont loin de l'archaïque union soviétique. Et sur ce point, nous étions d'accord avec les dirigeants de la Russie et de la Biélorussie.

Un nouveau jalon sur la voie de l'intégration euro-asiatique devrait être la future signature du traité instituant l'Union économique eurasienne. Cela sera probablement fait dans un proche avenir. Un certain nombre de réunions bilatérales et trilatérales entre les chefs d'États membres qui se sont tenues à la fin avril, ainsi qu'une réunion ordinaire du Conseil suprême économique eurasien à Minsk, suggèrent que les négociations sont menées à grande échelle, sur tous les niveaux.

Comme l'a souligné le président Vladimir Poutine, au cours des années précédentes, un énorme travail a été réalisé par tous les participants « pour créer l'union la plus avancée de l’espace postsoviétique ».

« L’union douanière que nous avons créé apporte du travail et de réels avantages » a dit le président russe. « Nous voyons les résultats dans les économies de nos pays. C’est un fait évident. Mais nous pouvons faire un autre pas. Nous avons convenu de cette étape qui est d’approfondir notre coopération et de promouvoir cette coopération à un niveau plus élevé ».

Selon le chef de la Fédération de Russie, la création de la CEEA, réelle, officielle et confirmée par un document, permettra aux pays participants d’améliorer la compétitivité de leurs économies afin de les rendre plus efficaces et d’attirer des investissements nationaux et étrangers.

« Oui, il y a des questions qui ne sont pas encore entièrement traitées au niveau des experts » a déclaré M. Poutine. « En fait, nous sommes réunis pour cela. Mais je suis d'accord avec vous, chers collègues, qu’il peut toujours être fait plus de travail dessus et trouver ce qui est acceptable pour tous ».

Pour eux, cette recherche est nécessaire. Pour le moment, la question la plus difficile et non résolue est la question de la Biélorussie. Ainsi, selon le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, l'Union eurasienne doit être fondée sur un principe d’échanges commerciaux équilibrés, comprenant le pétrole. Astana et Moscou ne partagent pas cette opinion.

« Il a été créé une liste des questions sur lesquelles les opinions divergent et cette liste est inquiétante » a remarqué le leader biélorusse. « On nous propose de laisser ces questions en suspens alors qu’elles auraient du être résolues au  stade précédent.

D'une part, ces déclarations montrent que le processus d'intégration n'a pas été aussi facile que prévu, et d'autre part qu’il ne sera accepté aucun diktat de la Russie, et qu’à la conclusion des accords, il sera pris en compte les intérêts de tous les partenaires de la future association. Toutefois, les parties s'attendent à ce qu’ils seront en mesure de parvenir à un accord de compromis sur les aspects de l'Union économique eurasienne qui restent actuellement en suspend.

mardi 10 juin 2014

Les projets de l'Asie se clarifient

Les Russes ont récemment annoncé quelque chose d'extraordinaire, qui explique en grande partie la raison pour laquelle la Russie et la Chine achètent de l'or, et qui a été grandement ignoré par les médias. Le président Poutine a annoncé que « la Russie et la Chine doivent sécuriser leurs réserves d'or et de devises étrangères ». Il est peut-être allé un peu trop loin en commentant sur les politiques monétaires de la Chine, mais il ne l'a certainement pas fait sans raison. Il est de plus impossible de sécuriser des réserves de devises étrangères, parce qu'elles sont constamment sous le contrôle des banques centrales qui les émettent. Ce qu'a donc voulu dire Poutine, c'est que la Russie et la Chine devraient sécuriser leur or.

Pour ceux d'entre nous qui s'intéressent de près à l'or, cela n'a rien de surprenant. La raison pour laquelle nous n'en avons pas beaucoup entendu parler en Occident est que nous ne pensons pas comme ils le font. Ils ont émergé de nations communismes basées sur le Marxisme. Les théories keynésiennes et monétaristes se sont développées alors que l'Asie était complètement isolée économiquement, et sont moins basées sur Marx que sur le Christianisme. Cela signifie que les Russes et les Chinois n'ont pas automatiquement adopté la théorie économique occidentale suite à l'effondrement du communisme. En partie peut-être, mais pas entièrement.

C'est pour cette raison qu'il est bien trop simpliste pour les commentateurs occidentaux d'analyser la Russie et la Chine en termes occidentaux. Les deux nations ne se font aucune illusion quant aux devises nationales, qui perdent de leur valeur avec le temps, et quant à l'or qui restera toujours la meilleure valeur de réserve qui soit. Contrairement aux gouvernements occidentaux, les gouvernements russe et chinois se considèrent sérieux dans la manière dont ils gèrent leurs affaires et portent une grande attention à la qualité du paiement qu'ils reçoivent en échange de leurs exportations.

C'est pourquoi l'or a des chances de jouer un rôle important dans les échanges transnationaux en Asie. Il est aussi nécessaire de noter que la directrice de la Banque de Russie, qui était autrefois la conseillère économique de Poutine, est désormais sa conseillère personnelle. Elle n'en serait jamais arrivée là si elle adhérait aux politiques keynésiennes et monétaristes. Tout indique qu'Elvira Nabiullina est, comme Poutine, réaliste pour ce qui est de la situation commerciale et économique. Elle est l'une des seules au monde parmi ses pairs à refuser de refinancer les banques insolvables.

La Banque de Russie accumule également de l'or, et lui alloue ce qu'une banque centrale occidentale pourrait considérer comme des réserves de devises étrangères précieuses qui pourraient être utilisées en période de troubles. La Russie et la Chine voient l'or de la même manière, ce qui donne davantage de force à la déclaration de Poutine.

Les objectifs de la Chine sur le long terme

J'explique depuis longtemps que le gouvernement chinois travaille à établir un plan stratégique qui n'est que partiellement rendu public par ses objectifs sur cinq et dix ans. Ayant développé son économie grâce à sa rapide industrialisation, la Chine tourne désormais son attention vers ce ses voisins, vers un territoire qui pourrait ironiquement être décrit comme le royaume de Gengis Khan au XIIIe siècle, depuis de Détroit de Béring jusqu'aux portes de Jérusalem. Elle continuera d'établir des contacts commerciaux avec l'Europe et les Etats-Unis et d'extraire des minéraux en Afrique et en Australie, mais son attention commerciale est désormais portée sur l'Asie. Et pour ce qui est des accords transnationaux passés à un niveau intergouvernemental, soyez certains que les devises occidentales seront laissées de côté autant que possible, et que les devises asiatiques et l'or seront favorisées.

La Chine et la Russie y travaillent depuis un certain temps au travers de l'Organisation de coopération de Shanghai, sur laquelle reposent leurs politiques commerciales mutuelles. L'OCS couvre grâce à ses membres, ses associés et ses futurs membres la quasi-totalité de l'Asie, à l'exception du sud-est de l'Asie et des Etats arabes. Ces blocs culturels et régionaux devraient se tourner vers l'OCS à mesure que le pouvoir économique et politique de l'Occident décline. Il s'agit d'un marché de plus de quatre milliards de personnes, quatre fois plus qu'en Occident.

L'ancien territoire de Gengis Khan est peu à peu transformé en un vaste bloc économique qui deviendra un jour plus vaste que l'Accord de libre-échange d'Amérique du nord et l'Union européenne mis ensembles. Il ne porte pas le lourd fardeau de l'Etat-providence, et ses citoyens sont des épargnants. La confiance qu'a la Chine en cette stratégie se reflète dans ses disputes territoriales avec ses voisins qui ne sont pas membres de l'OCS. Elle a demandé au Vietnam, aux Philippines et à l'Indonésie de sortir du cercle d'influence des Etats-Unis et de rejoindre l'OCS.

Les gouvernements de part et d'autre de l'Asie commencent à prendre conscience de leur futur commun. Dès que les Etats-Unis quitteront l'Afghanistan, le pays devrait rejoindre l'OCS. La Turquie tourne le dos à l'Union européenne et se tourne elle aussi vers l'OCS. Les marchés financiers de Moscou jusqu'à Dubaï, et peut-être même Bangkok, se préparent à devenir des centres mondiaux pour le négoce de l'or.

La situation est claire comme de l'eau de roche. Avec un système financier qui a la stabilité d'un château de cartes et fait face à une potentielle banqueroute, les Etats-Unis et l'Europe ne sont pas les partenaires commerciaux de choix de la Russie et de la Chine. Sans bagage keynésien et monétariste, ces pays comprennent bien mieux que l'Occident le rôle de l'or en tant que monnaie.

C'est pourquoi tant d'or se trouve aujourd'hui en Asie et au Proche-Orient. L'or est destiné à faire partie du système financier asiatique. Et nous savons, au vu des tonnes d'or qui prennent le chemin de l'Aise, qu'une grande partie de cet or provient des coffres des banques centrales occidentales.

La stratégie asiatique se fera à l'exclusion de l'Europe, et en supprimant le prix de l'or au travers de la vente de leur or monétaire, les banques occidentales ont permis à la Chine de mettre son projet à exécution. Quand et comment les banques centrales nous annonceront-elles que leurs réserves d'or sont actuellement entre les mains de l'Asie, et qu'elles ont été complices depuis les années 1970 du plus important transfert de richesses de l'Histoire ?

Par Alasdair Macleod le 10/06/2014 sur www.24hgold.com