Pour la première fois depuis juin 2012, les représentants de l'Iran et les six médiateurs internationaux sur le programme nucléaire iranien (Russie, USA, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) ont décidé d'organiser prochainement un round de négociations. Le Kazakhstan, connu pour être actif dans l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, a été choisi pour en être la plateforme. Comme indiqué par les diplomates occidentaux, la prochaine réunion des «six» est une chance qui doit être saisie par Téhéran, afin de ne pas perdre l'opportunité pendant ces pourparlers de paix, de résoudre la question nucléaire.
Il a été convenu d'organiser un nouveau cycle de négociations lors de la 49e Conférence de sécurité de Munich, qui a été dénommé le « Davos de la Défense ». Ce surnom flatteur donné à ce forum était alors justifié. L'annonce a été faite le dernier jour de la conférence de Munich, lorsque le ministre Iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a déclaré que le prochain round de négociations des « six » sur le programme nucléaire iranien se tiendra au Kazakhstan.
Après avoir été annoncée au 4 février 2013, les «six» ont fixé la date exacte des négociations au 26 février 2013 et le lieu à Almaty.
Après une longue pause du coté iranien (avant 2012, aucune négociation n'a été menée pendant plus d'une année). L'an dernier, le nombre de réunions de négociations tenues par les «six» a été un important. Les diplomates ont tenu en 2012, trois rounds de négociations : à Istanbul (14 avril), Bagdad (23-24 mai) et Moscou (18-19 juin). Mais malheureusement, la qualité de ces conversations était médiocre et aucune réunion n'a pas permis d'avancer. Par ailleurs, après de nouvelles sanctions de l'ONU, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a gelé les négociations avec les six pays, lesquels sont préoccupés par l'utilisation pacifique de l'atome iranien et par l'Iran qui ne laisse pas travailler les inspecteurs de l'AIEA.
Même parmis les « six » il n'y a toujours pas de position commune. En règle générale, dans le processus de négociation, le point de vue de la Chine et la Russie est différent des quatre autres pays.
Rappelons qu'un certain nombre de pays européens, les Etats-Unis et Israël soupçonnent l'Iran de développer des armes nucléaires sous couvert d'un programme nucléaire pacifique. Pour leur part, les diplomates iraniens rejettent toutes ces accusations, soulignant que leur programme atomique est destiné à répondre aux besoins en électricité du pays. Un certain nombre d'États et d'organisations internationales, dont l'ONU, ont pris des sanctions contre l'Iran, appelant à la République islamique à assurer une totale transparence sur son programme nucléaire et de prouver les fins exclusivement pacifiques de celui-ci. Mais la plupart du temps, Téhéran fait obstacle au travail des représentants de l'AIEA et au processus de négociation des « six ».
Les Iraniens ont toujours une raison pour suspendre les processus relatifs au programme nucléaire iranien. « La République islamique d'Iran est bien placé pour travailler aujourd'hui dans le domaine du désarmement et de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires, et les questions relatives à la coopération dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération doivent être abordées. Nous nous attendons à ce que soit officiellement reconnu le droit de l'Iran à la technologie nucléaire, y compris à l'enrichissement de l'uranium, et ce droit doit être respecté », a déclaré dans une interview à RT, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saeed Jalili, après une réunion des « six » à Moscou au mois juin dernier.
« Nous avons toujours ouvertement dit que nous sommes prêt à négocier dans un cadre stratégique établi et de continuer à coopérer et discuter de nos problèmes avec différents pays sur un éventail de questions, y compris la coopération dans le domaine nucléaire », a t-il dit, soulignant que ces négociations doivent être menées au plus haut niveau. « Les négociations devraient aller dans ce sens afin que tous les jours il y ait quelques progrès dans le domaine de la coopération que nous souhaitons mettre en œuvre dans différents domaines », a dit le représentant du Conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran. Il a ajouté qu'au lendemain des entretiens à Bagdad, la partie iranienne a déclaré que durant le processus de négociation il est nécessaire de commencer par tenir des réunions entre les députés et les experts qui seraient chargés de formuler des questions pour les discussions du prochain round de négociations.
« Malheureusement, depuis les premiers jours de négociations, il s'est écoulé plus de deux semaines et l'autre partie n'a pas encore déclaré sa volonté de négocier entre experts et d'organiser une réunion entre députés pour préparer l'ordre du jour des négociations à Moscou », s'est plaint M. Saeed Jalili.
Tenir une assemblée des représentants des « six » dans un pays qui ne fait pas partie du processus de négociation, une fois de plus, donne un petit espoir pour infléchir le jeu complexe et dangereux de l'Iran avec la communauté internationale, qui à plusieurs reprises aurait pu conduire ce pays sur la voie de la guerre.
Par ailleurs, l'élite politique du Kazakhstan, qui est une fervente partisane du processus de désarmement nucléaire, s'est dite heureuse de fournir une plateforme et créer les meilleures conditions pour les participants de cette réunion, si importante pour la communauté mondiale. « Le fait que les participants au nouveau cycle de négociations internationales sur le programme nucléaire de l'Iran tiennent une réunion au Kazakhstan est une preuve supplémentaire de la reconnaissance des initiatives de notre pays dans le domaine de la non-prolifération et de la réduction de la menace nucléaire » a dit le président du Comité sur la non-prolifération des armes de destruction massive travaillant pour le Président du Kazakhstan, et directeur du « Centre Nazarbaïev », Mr Kanat Saudabayev.
« L'exemple du Kazakhstan, qui, grâce à sa politique de désarmement nucléaire a créé les conditions favorables d'un développement sociopolitique et socio-économique, est un autre argument en faveur de la tenue des pourparlers dans notre pays », a t-il ajouté.
S'exprimant à l'issue de la 49e Conférence de sécurité de Munich, le ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne Gido Vestervelle, a déclaré que l'Iran pourrait perdre la possibilité de pourparlers de paix pour résoudre la question nucléaire. "L'Iran ne doit pas perdre de temps. La proposition de pourparlers a été annoncé. Toutefois, la fenêtre est en train de se fermer » dit-il, ajoutant que l'information de l'accroissement de la capacité à enrichir l'uranium sur les installations iraniennes est un « signal négatif ».
Pour ne citer que quelques exemples :
En février 2012, l'AIEA a la preuve que l'année précédente, l'Iran a triplé sa production d'uranium enrichi pouvant être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires. Le chef de l'organisation iranienne de l'énergie Fereydun Abbasi a confirmé que les scientifiques nucléaires iraniens ont enrichi à l'usine de Natanz, de 90 à 100 kilogrammes d'uranium à un niveau de 20%.
En juin, le chef de l'AIEA, Yukio Amano, se référant à des images satellites, a exprimé le soupçon que l'installation nucléaire de Parchin a déplacé des objets destinés à «couvrir» des essais nucléaires. Officiellement, l'Occident dit qu'il est probable qu'une dizaine d'années auparavant, l'Iran ait mené des essais nucléaires à Parchin dans le but de fabriquer une bombe nucléaire. De son côté, le gouvernement iranien a rejeté toutes les allégations à cet égard, soulignant que Parchin est un complexe militaire normal.
Et le 30 août, les inspecteurs de l'ONU ont publié des informations précisant que l'Iran a doublé le nombre de centrifugeuses pour enrichir l'uranium. Les documents soumis à l'Agence internationale d'énergie atomique (AIEA) fournissent des informations sur le nombre d'équipements d'enrichissement d'uranium, qui sont situés dans le centre nucléaire iranien souterrain. Au cours de juin, juillet et août, le nombre de centrifugeuses se trouvant dans les profondeurs de la montagne, a augmenté de 1064 à 2140 unités. Les nouvelles centrifugeuses ne fonctionnent donc pas encore et à l'heure actuelle on en compte environ 700 en état de marche. Dans l'ensemble, le plan du centre est d'installer 2.800 de ces appareils.
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