À Moscou, les présidents français et russe ont plaidé pour un « dialogue politique » qui « doit trouver une forme nouvelle pour que toutes les parties s'y retrouvent ». Les deux chefs d'État veulent « éviter la dislocation de ce pays et ne pas laisser les terroristes profiter de ce chaos », comme l'a expliqué François Hollande.
« Encore des nuances »
Paris, dont la rhétorique franchement hostile envers le président syrien s'est infléchie depuis quelques mois, n'est toujours pas en phase d'alignement sur la position russe. « Nous avons des nuances, a poursuivi le président français, mais ça fait partie de la qualité de la relation entre la France et la Russie de les dire. Nous devons les régler parce qu'il y a besoin de la Russie pour trouver une issue politique attendue depuis trop longtemps ». Parmi ces « nuances » : le départ de Bachar al-Assad.
À Rome, les « amis du peuple syrien » (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Turquie, Égypte, Jordanie, Arabie Saoudite, Qatar, Émirats Arabes Unis et France) ont, pour leur part, promis aux opposants de l'aide mais pas d'armes. L'émissaire américain, John Kerry a ainsi annoncé « une contribution directe » de 60 millions de dollars aux rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) sous forme d'« aide médicale et de nourriture ».
Cette promesse ne devrait pas satisfaire les opposants syriens qui avaient menacé de boycotter la conférence pour protester contre l'inaction de la communauté internationale. Ils avaient prévenu à la veille de celle-ci qu'ils y demanderaient un « soutien militaire qualitatif » : missiles antichars et antiaériens, gilets pare-balles, blindés même. Les « Amis de la Syrie » ont cependant préféré appeler à l'arrêt immédiat des livraisons d'armes « ininterrompues » au régime de Bachar al Assad. L'appel vise notamment l'Iran et la Russie, qui reconnaît ouvertement équiper militairement Damas.
L'heure semble donc être, non plus à l'épreuve de forces, mais à la recherche d'une solution négociée. Une solution que les opposants semblent accepter. Pour preuve : l'annonce du report de la désignation d'un « Premier ministre » chargé du futur gouvernement en territoire rebelle. « Je pense que c'est une tentative americano-russe pour ouvrir un dialogue entre le régime syrien et la coalition, dont le résultat sera un gouvernement de transition. Et ceci s'oppose à l'idée de former un gouvernement temporaire de la part de la coalition », a expliqué Samir Nachar, membre de la Coalition nationale de l'opposition.
Le 01/03/2013 sur www.ouest-france.fr
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