jeudi 15 janvier 2015

Astana : Réunion internationale au format "Normandie" reportée

 
Le président ukrainien Petro Porochenko avait annoncé lundi 29 décembre lors d'une conférence de presse à Kiev qu'il rencontrerait Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine le 15 janvier 2015 à Astana, au Kazakhstan, pour évoquer la crise dans le sud-est de l'Ukraine. Le président ukrainien avait alors précisé que les ministres des Affaires étrangères des pays participant à la rencontre prépareront l'ordre du jour de la réunion et élaboreront une série de solutions. Il devait s'agir de la troisième rencontre au « format de Normandie ». La première s'était tenue le 6 juin 2014 en France, lors de la célébration du 70ème anniversaire du débarquement sur les plages de Normandie. La chancelière allemande et le président français ont alors assumé la médiation entre Moscou et Kiev. La France est attachée au format dit « de Normandie ». Après son déplacement à Moscou le 6 décembre, le président de la République a eu des entretiens téléphoniques les 16 et 22 décembre avec la chancelière Merkel, le président Porochenko et le président Poutine, afin d'évoquer la situation en Ukraine. M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, s'est entretenu par téléphone le 2 janvier avec ses homologues allemand, ukrainien et russe. D'autres contacts étaient prévus.
 
Au début, Paris et Berlin avaient émis des doutes sur l'utilité d'une telle rencontre et posé des conditions pour qu'elle ait lieu. Lors de son intervention sur France Inter lundi dernier, le président français a déclaré : « Je vais à Astana le 15 janvier à une condition, c'est qu'il puisse y avoir de nouveaux progrès. Si c'est pour se réunir, se parler, sans qu'il y ait des avancées, ce n'est pas la peine. Mais je pense qu'il y en aura », a-t-il conclu avec optimisme, tout en soulignant que les sanctions pesant sur Moscou devront être levées s'il y a des progrès. Berlin exprime également des conditions. « Une telle réunion n'a de sens que si nous pouvons faire de réels progrès », a dit le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, tout en précisant : « nous avons une idée très claire de ce qui constitue de réels progrès: il s'agirait d'abord et avant tout de parvenir à la mise en œuvre complète de l'accord de paix de Minsk et d'un cessez-le-feu véritable et durable, d'une ligne de contact entre les zones contrôlées par l'Ukraine et par les rebelles et d'un retrait des armes lourdes ».
 
«La question la plus importante, c'est qu'il faut parler clairement au président Poutine. Il faut lui dire ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Et lui-même doit savoir s'arrêter, il le paie suffisamment cher», a ajouté le président de la République. «Mais si la Russie a une crise, ce n'est pas forcément bon pour l'Europe. Je ne suis pas pour la politique du pire, je pense que les sanctions maintenant doivent s'arrêter. Elles doivent être levées s'il y a des progrès, s'il n'y a pas de progrès, elles demeureront», a-t-il encore déclaré.
 
Conclu le 5 septembre dernier, l'accord de paix de Minsk était censé mettre fin aux affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes, qui ont fait 5 000 morts depuis avril. Mais il y a peu de progrès sur le terrain et des combats meurtriers ont eu lieu à plusieurs reprises. Paris et Berlin insistent donc sur la mise en place d'un cessez-le-feu véritable et durable, et sur le retrait des armes lourdes.
 
La réunion du 15 janvier vient d'être reportée a une date qui reste à préciser. Le président du Kazakhstan, organisateur de cette réunion, reste un homme attaché à la paix dans cette région et demeure un intermédiaire fiable et de premier plan pour la recherche d'une issue pacifique dans le conflit du Dombass en Ukraine. Le président Nazarbaiev est actuellement particulièrement actif à ce sujet. Il est allé à Berlin le 9 janvier dernier pour y rencontrer la chancelière Merkel. Ensemble, ils ont abordé des mesures pour apaiser la situation à l'Est de l'Ukraine dans la perspective de la réunion d'Astana. « Les leaders des deux pays ont réitéré que toutes les parties impliquées dans le conflit, doivent respecter les accords de Minsk afin de rétablir la paix et le climat de confiance.» a rapporté le service de presse du président kazakh.
 
Il est à noter qu'un règlement de la situation ukrainienne pourrait ouvrir la voie de la livraison à la Russie, des navires de guerre français Mistral.
 
Le 14/01/2014

Aucun commentaire: