Tokyo s'est élevé mardi contre les ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale, estimant que la Chine tentait de passer en force pour prendre le contrôle de zones disputées.
Le Japon dénonce les ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale, estimant que ce dernier tente de passer en force pour prendre le contrôle de zones disputées. "La Chine, en particulier en ce qui concerne les questions maritimes, continue à agir de manière autoritaire (...) unilatérale et sans place au compromis", souligne Tokyo dans son livre blanc annuel de la Défense publié mardi. Et de pointer des "tentatives coercitives pour changer le statu quo", en référence à la construction d'îles artificielles
Dans le rapport japonais, les Chinois sont accusés de mener d'énormes opérations de remblaiement en mer de Chine méridionale, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses, afin de gagner du terrain sur l'eau et d'étendre leur souveraineté au grand dam de leurs voisins. Cette zone est en effet un carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial , et recèle potentiellement des réserves d'hydrocarbures.
Le livre blanc annuel de la Défense (500 pages), approuvé par le Premier ministre Shinzo Abe, contient pour la première fois des images satellites des îles artificielles que la Chine a construit dans un autre secteur contesté, près des îles Spratleys (voir la vidéo ci-dessous). Le ministère japonais de la Défense estime que ces îles constituent "une source d'inquiétude pour la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis" (voir ci-dessous).
Exploration pétrolière contestée
De fait, l'agressivité chinoise n'a fait que renforcer les liens entre Tokyo et Washington mais elle inquiète aussi d'autres pays (voir encadré). Au cours des 18 derniers mois, la Chine a construit dans cette zone davantage d'îles artificielles que toutes les autres nations (Vietnam, Taiwan, Les Philippines) jusqu'ici.
Le document aborde également un autre conflit territorial, celui qui oppose le Japon et la Chine au sujet d'îles inhabitées en mer de Chine orientale, appelées "Senkaku" par Tokyo qui les administre et "Diaoyu" par Pékin. Le nombre de navires chinois patrouillant dans ces eaux contestées "ne cesse d'augmenter, et en février 2015, trois bateaux gouvernementaux de 3.000 tonnes y ont fait incursion pour la première fois", déplore le document.
Le Japon a aussi exigé « l'arrêt des travaux » de forage et la construction par Pékin de plates formes pétrolières et gazières offshore dans une partie de la mer de Chine orientale proche d'un secteur revendiqué par les deux pays dans ces fonds potentiellement riches en gaz. Selon le rapport, Pékin a repris l'exploration pétrolière dans cette zone qui a déjà fait il y a deux ans l'objet d'une dispute territoriale entre les deux pays. "La construction de plusieurs plates formes a depuis débuté le long d'une ligne virtuelle séparant les zones économiques spéciales des deux pays", ajoute-t-il.
Mécanisme de communication d'urgence
Enfin, le livre blanc réitère ses critiques sur ce qu'il appelle l' "opacité" du budget militaire chinois.
Tokyo salue cependant la mise en place d'un mécanisme de communication d'urgence pour prévenir tout incident maritime entre les deux pays qui ont esquissé ces derniers mois un rapprochement, même si les tensions liées au contexte historique restent vives.
De son côté, la Chine a fustigé la semaine dernière les projets de loi de défense controversés du Premier ministre japonais Shinzo Abe, destinés à renforcer le rôle militaire du Japon sur la scène internationale , le qualifiant d' "acte sans précédent depuis la deuxième guerre mondiale ".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire