Le président chinois Xi Jiping sera-t-il le premier homme à parler aux extra-terrestres ? Témoignant des ambitions du pays dans le domaine de la science, la Chine a inauguré ce dimanche le plus grand télescope au monde visant, selon Pékin, à détecter une vie intelligente extraterrestre. Situé dans une région isolée et pauvre de la province du Guizhou (sud-ouest), le télescope permettra à la Chine de faire des « progrès importants et de repousser les frontières de la science », s'est félicité Xi Jinping, y voyant « l'œil de la Chine dans le ciel ».
Appelé par les scientifiques « Five-hundred-metre Aperture Spherical Radio Telescope » (FAST),ce radiotélescope présente une ouverture sphérique d'un diamètre de 500 mètres, couvrant une surface équivalente à 30 terrains de football, dépassant nettement le radiotélescope d'Arecibo, située dans l'île de Porto Rico, qui a un diamètre de 305 mètres. L'installation, dont la construction a commencé en 2011, aurait coûté 1,2 milliard de yuans (soit 165 millions d'euros) selon les autorités chinoises, ce qui paraît peu au regard de l'ampleur du projet. Bien qu'entourés de monts karstiques, ce télescope a nécessité le déplacement d'environ 9.000 habitants résidant dans un rayon de cinq kilomètres.
Avec ce projet, la Chine vient rappeler au monde que ses ambitions ne se limitent pas aux seuls terrains économique et militaire. Alors que l'astronomie chinoise s'est longtemps montrée en avance sur celle du monde occidental, le pays veut revenir au premier plan de la recherche scientifique. « L'astronomie est l'expression ultime d'une science 'pure' qui a peu de bénéfices pratiques immédiats », indique Luis C. Ho, directeur de l'institut Kavli d'astronomie au « Wall Street Journal ». « C'est un luxe que seules les économies les plus avancées peuvent se payer. » Les ambitions scientifiques de Pékin sont nombreuses et son offensive dans l'astronomie s'accompagne aussi d'une accélération de son programme d'exploration spatiale, avec l'ambition d'installer une station permanente en orbite avant 2020, et à terme d'envoyer un homme sur la Lune.
Par Yann Rousseau et Frédéric Schaeffer sur www.lesechos.fr le 26/09/2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire