Trois jours seulement après avoir organisé, en souterrain, le plus puissant essai nucléaire de son histoire , la Corée du Nord serait déjà en phase de préparation d'un sixième test de bombe atomique. Selon l'agence de presse Yonhap, qui cite ce lundi matin des sources gouvernementales, Pyongyang pourrait, dans les prochains jours ou semaines, déclencher une nouvelle explosion dans le tunnel numéro 3 de la base de Punggye-ri, que ses militaires n'ont pour l'instant jamais utilisé. Depuis octobre 2006 - date du premier test -, les essais nucléaires nord-coréens ont tous été organisés dans les tunnels 1 et 2 de cette base située dans la province d'Hamgyong du Nord, proche des frontières russe et chinoise.
Dès ce week-end, le ministre de la Défense sud-coréen, Han Min-koo, avait averti un comité parlementaire de l'état d'avancement des préparations nord-coréennes et indiqué que Séoul et Washington suivaient de près l'évolution de l'activité près du site, régulièrement observé par satellite.
S'il ne manquerait pas de choquer les grandes capitales, un nouvel essai s'inscrirait dans le processus de développement militaire défini par Pyongyang. Moquant les réprimandes de la communauté internationale et les menaces de nouvelles sanctions économiques, le régime nord-coréen avait indiqué, dès vendredi dernier après son cinquième essai nucléaire, que « les mesures de renforcement quantitatif et qualitatif de sa force nucléaire se poursuivraient ».
Quelles sanctions internationales ?
Convaincu que les relations entre les Etats-Unis et la Chine sont actuellement trop dégradées pour permettre la mise en place de sanctions pénalisantes contre son régime à l'ONU, le dictateur nord-coréen Kim Jong-un a accéléré les travaux de développement de son arsenal nucléaire. Il veut que ses militaires maîtrisent rapidement la technologie de miniaturisation d'une charge nucléaire et mettent au point un missile balistique capable de porter une ogive nucléaire sur des milliers de kilomètres, jusqu'au territoire américain.
Ces dernières heures, les échanges se sont multipliés entre les diplomaties américaine, japonaise et sud-coréenne pour tenter de faire rapidement adopter à l'ONU un nouveau régime de sanctions contre Pyongyang. Mais ces négociations vont devoir rapidement tenir compte des considérations de Pékin, qui refuse de valider des représailles trop sévères contre son allié nord-coréen. Un débat qui semble régaler les cadres de la dictature nord-coréenne. « Obama et son entourage, courant partout et parlant de leurs sanctions inutiles, sont risibles », déclarait, dimanche, un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle KCNA.
Par Yann Rousseau sur www.lesechos.fr le 12/09/2016
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