vendredi 31 mars 2017

Le Kazakhstan continue d'attirer les investisseurs

Le Kazakhstan est le plus grand pays d'Asie centrale et le plus riche en ressources naturelles. Sur le territoire du Kazakhstan l'année dernière, a commencé la production du plus grand gisement de pétrole découvert au cours des dernières années, Kashagan. Mais en dehors du pétrole, le Kazakhstan est prêt à offrir aux entreprises étrangères de nombreux contrats dans divers domaines : de l'exploitation du sous-sol au complexe agro-alimentaire.

Immédiatement après l'effondrement de l'Union soviétique, le Kazakhstan a pris un grand virage avec la mise en place d'une économie de marché. Contrairement à la plupart des Etats post-soviétiques, Astana n'a pas mené des expériences de transformation progressive de l'économie. Par conséquent, 25 ans après l'indépendance, ce pays est considéré comme l'un des plus libéraux de l'ex-Union soviétique.

Au cours des dernières années, le Kazakhstan a mis le cap sur l'industrialisation de l'économie. Il n'est pas facile de se débarrasser de la dépendance des ressources naturelles, laquelle s'est fait durement sentir au cours des récentes crises économiques. Cependant, en dépit de la très importante ressource financière accumulée dans le pays  (63 milliards de dollars de réserves nettes), l'accent est d'attirer les investisseurs étrangers.

Il convient de noter que les processus d'intégration dans l'espace post-soviétique rend le Kazakhstan particulièrement attrayant pour les investisseurs. Le marché de l'Espace Economique Eurasien, qui comprend cinq pays dont le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, l'Arménie et le Kirghizistan, est d'environ 180 millions de personnes. Par ailleurs, après le début de la guerre des sanctions, la Russie s'est fermée à de nombreuses entreprises d'Europe et des États-Unis. La libre circulation des marchandises et des capitaux, ainsi que l'absence de barrières douanières et autres suppléments au sein de l'EAEC est très important pour les producteurs, dont la plupart sont aujourd'hui orientés vers le marché russe.

Il y a une autre chose importante qui attire les investisseurs dans le pays, sa situation géographique. Le Kazakhstan, situé dans le centre du continent eurasien a un potentiel de transit important. Aujourd'hui, le pays a développé des axes de transport Nord-Sud et Est-Ouest. Ce dernier corridor est déjà fortement utilisé dans le cadre de la nouvelle route de la soie Europe de l'Ouest/Ouest de la Chine. Elle permet la livraison de marchandises en provenance de Chine vers l'Europe et vice-versa en 14-15 jours (contre 45 jours par voie maritime). Par ailleurs, l'année dernière, il a été lancé un nouveau corridor ferroviaire Kazakhstan-Turkménistan-Iran.

L'attention est attirée sur les causes importantes de la croissance des investissements dans le pays au cours des dernières années. Au cours des 10 dernières années seulement, la taille des investissements directs étrangers s'est élevé à 327 milliards de dollars, dont 15 milliards seulement en 2016. (dans un contexte de crise mondiale et de sortie des capitaux observées dans les marchés émergents, c'est un bon indicateur).

Tout d'abord, il y a des domaines clairement définis que l'Etat est prêt à ouvrir aux investisseurs. Le génie mécanique, l'agriculture, l'industrie alimentaire, le commerce de détail et l'industrie chimique. Pour les investisseurs dans ces domaines, le Kazakhstan offre une variété d'opportunité.

Il convient de noter que le pays a assuré la stabilité des contrats d'investissement, fixé au moment de leur conclusion. Autrement dit, toute modification ultérieure de la législation nationale (y compris en termes de taux d'imposition et d'incitations) ne sont pas appliqués aux contrats d'investissement. Ainsi cela garanti leur stabilité, c'est au dire qu'au moment de la réalisation du contrat d'investissement avec le gouvernement (Comité d'investissement) l'investisseur fixe ces taux, les conditions énoncées au moment où il signe le contrat, et tous changements dans la législation en matière de taux d'imposition et d'incitations ne seront pas touchés.

Le Kazakhstan fournit également aux investisseurs une occasion d'attirer une main-d'œuvre privée (étrangère) sans autorisation spéciale. Ces travailleurs peuvent intervenir lors de la construction d'installations et de mise en service.

Des réformes similaires pour améliorer le climat d'investissement a permis au Kazakhstan d'améliorer sa position dans le Doing Business de la Banque mondiale. Ce pays s'est classé à la 35ème place l'an dernier. C'est avec ce paramètre que la « réforme » du Kazakhstan a pris une position de leader dans le monde.

La situation géographique attrayante du Kazakhstan, d'énormes possibilités d'investissements dans divers domaines d'activité, les investisseurs et le plein soutien des autorités donne une garantie de la réussite du développement des affaires, à la fois locaux et étrangers. Dans les deux prochaines décennies, le Kazakhstan entend devenir l'un des 30 pays les plus développés du monde. Et, en rappelant le grand saut de Singapour, il est tout à fait capable de le faire en se fondant en particulier sur les investisseurs qui sont prêts à apporter de la technologie à l'avenir. Pour cela, l'avantage est que toutes les conditions sont réunies.

jeudi 30 mars 2017

France-Asie centrale - 25ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques

Jean-Marc Ayrault reçoit le 29 mars 2017 au Quai d’Orsay ses homologues des cinq Etats d’Asie centrale pour célébrer l’établissement, en 1992, des relations diplomatiques avec le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.

Les échanges du ministre et de ses invités seront consacrés au développement des relations entre la France et chacun d’entre eux ainsi que la coopération sur les grands enjeux internationaux, à commencer par la lutte contre le terrorisme.

Ils seront l’occasion de rappeler notre soutien en vue de la modernisation de ces pays dans tous les domaines. Le renforcement de nos liens, notamment dans les domaines de l’éducation et de la culture, sera également à l’ordre du jour.

À l’occasion de cette journée, Jean-Marc Ayrault aura également des entretiens bilatéraux avec ses homologues kazhakstanais, Kaïrat Abdrakhmanov, ouzbek, Abdulaziz Kamilov, ainsi qu’avec le vice-ministre des Affaires étrangères kirghize, Azamat Usenov, le vice-ministre des Affaires étrangères tadjik, Muzaffar Husseinzoda, et le premier vice-ministre turkmène, Vepa Hajiyev.

Une exposition d’archives retraçant le développement des relations diplomatiques entre la France et l’Asie centrale au cours de ces vingt-cinq dernières années sera présentée au quai d’Orsay par Jean-Marc Ayrault à ses interlocuteurs.

Sur www.diplomatie.gouv.fr le 29/03/2017

mercredi 29 mars 2017

Chine-Nouvelle-Zélande, un modèle de coopération entre la Chine et l'Occident

Depuis le lancement de la politique de réforme et d'ouverture de la Chine, les interactions entre le géant asiatique et les pays occidentaux ont souvent connu des hauts et des bas. Mais la Nouvelle-Zélande, malgré sa situation isolée aux confins de l'hémisphère Sud, est devenue l'un des premiers pays occidentaux à nouer des relations fortes avec la Chine.

De Rewi Alley, un écrivain, éducateur et réformateur social néo-zélandais qui a consacré 60 années de sa vie à l'indépendance de la Chine, à l'Accord de libre-échange signé avec la Chine en 2008, le premier du genre avec un pays occidental, la Nouvelle-Zélande a noué un lien durable avec le peuple chinois.

La Nouvelle-Zélande a aussi été l'un des premiers pays à reconnaître le statut d'économie de marché de la Chine et à rejoindre la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), une initiative proposée par la Chine, alors que de nombreuses puissances occidentales attendaient de voir quelle décision prendraient les autres pays.

Pendant la visite en cours du Premier ministre chinois Li Keqiang en Nouvelle-Zélande, la première d'un Premier ministre chinois dans le pays depuis onze ans, les deux parties ont décidé de débuter les négociations sur l'actualisation de leur Accord de libre-échange fin avril à Beijing.

L'Accord de libre-échange bilatéral devrait s'étendre au-delà des domaines de coopération traditionnels, tels que le secteur des produits agricoles, pour inclure les investissements et le commerce des services, ce qui apportera de véritables bénéfices aux peuples des deux pays.

Au cours de la visite de M. Li, la Chine et la Nouvelle-Zélande ont également signé un protocole d'entente sur l'initiative chinoise "La Ceinture et la Route", qui se compose de la Ceinture économique de la Route de la soie et de la Route de la soie maritime du XXIe siècle.

La Nouvelle-Zélande est devenue le premier pays développé occidental à participer à cette initiative visant à construire un réseau de commerce et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique le long des anciennes voies commerciales de la Route de la soie et au-delà.

Toutes ces réussites, qui s'ajoutent à la longue liste des succès novateurs que la Chine et la Nouvelle-Zélande ont remportés dans leur coopération bilatérale, sont le résultat des efforts déployés sans relâche par les deux pays en vue d'approfondir leurs relations et leur coopération et, plus important encore, de leur détermination à promouvoir leurs relations même en temps d'incertitudes.

Les relations entre la Chine et la Nouvelle-Zélande sont devenues un modèle de coopération mutuellement bénéfique entre pays dotés de conditions nationales différentes. La Nouvelle-Zélande a joué un rôle précurseur au sein des pays développés dans les échanges avec la Chine.

Le développement des relations bilatérales au cours des 45 dernières années nous a enseigné que le respect mutuel, le traitement égalitaire, la sincérité et la confiance réciproque ainsi que la coopération gagnant-gagnant jettent des bases solides pour le développement des relations bilatérales.

La visite de M. Li a fortement contribué à la promotion de la confiance stratégique mutuelle entre les deux pays, approfondi leur coopération et injecté un nouvel élan dans le développement des relations bilatérales.

Face à la montée du protectionnisme à travers le monde, la visite de M. Li envoie également le message que les deux pays continueront à rechercher l'ouverture et la coopération gagnant-gagnant afin de renforcer la confiance dans la région et dans le monde en général.

La Chine et la Nouvelle-Zélande devraient saisir les opportunités offertes par la visite de M. Li pour promouvoir leurs échanges et leur coopération afin de mettre en œuvre le consensus sur l'établissement d'un partenariat stratégique global conclu par les dirigeants des deux pays.

Les deux parties devraient prendre des mesures concrètes pour préserver ensemble le mécanisme mondial de libre-échange, lutter contre le protectionnisme commercial et conduire la mondialisation vers une voie plus inclusive et bénéfique.

C'est ainsi que la Chine et la Nouvelle-Zélande continueront à construire une relation unique et contribueront activement au développement de la région et du monde.

Le 29/03/2017 sur french.peopledaily.com.cn

Organisation de la religion au Kirghizstan

Au début d'Avril prochain, seront organisées au Kirghizstan, les élections du leader de l'administration spirituelle des musulmans (ASM). Qui « orientera » l'esprit de la Oumma et comment ?

L’administration spirituelle des musulmans est une organisation très solide. Elle est responsable d'une « partie substantielle » des sermons dans les mosquées du pays et des programmes de formation dans les écoles religieuses à travers le Kirghizstan. Le leader de cette administration est donc une personne très importante personne.

Ces dernières années, ASM a reçu beaucoup de critiques. En premier lieu, parce que le pays a été au centre d’un développement massif du mouvement islamiste, considéré par de nombreux pays comme extrémiste et interdit « Tablighi Jamaat ». Ces dernières années, des dizaines de jeunes kirghiz vont dans des centres de formation tabligiens au Pakistan, en Inde et au Bangladesh. Y vont non seulement des adultes en congé de formation mais aussi des adolescents  de 10 à 15 ans, avec l'approbation et le soutien de l’ASM. Il y a quelques années, les services spéciaux kirghizes ont même accusé l’ASM de collusion avec le mouvement « Tablighi Jamaat » pour promouvoir les programmes de formation pour les jeunes dans les centres spirituels des enfants kirghizes au Bangladesh.

Ce ne serait pas si mal si finalement les partisans tabligiens n’étaient pas des extrémistes radicaux. Compte tenu de la poursuite dans des affrontements au Kirghizistan avec divers opposants politiques au cours de la dernière décennie, il y a une menace de l'utilisation d'une partie de la rhétorique islamiste dans une lutte pour le pouvoir. Nous l'avons vu en Egypte et en Libye. De l'extérieur, il y a une manifestation naturelle des sentiments religieux à laquelle se superpose une rhétorique politique. Donc, en fait, il est apparu LIH. Des experts au Kirghizstan ont noté qu'il tabligiens sont parmi les principaux participants des événements tragiques dans le pays survenus au printemps 2010.

En avril 2010, un certain nombre d'experts donnent un rôle au « Tablighi Jamaat » dans les événements tragiques qui se sont produits. Et la raison à cela est que le « Tablighi Jamaat » se développe et fédère les mouvements radicaux qui manquent profondément de connaissances.

Au Kirghizistan, cette négligence a ouvert la voie vers le mouvement religieux « Yakyn Inkar ». La création de ce mouvement est probablement à une date que les experts estime entre 2013-2014, dans la région d’Issyk-Kul. Ce nouveau mouvement religieux est plus proche de l'esprit des salafistes d’Arabie Saoudite, qui axent leur vie et leur foi sur la communauté musulmane primitive et s’oppose à toute innovation dans la vie des musulmans. Les partisans de « Yakyn Inkar » ne reconnaissent pas les lois qui régissent l'activité intellectuelle. Ils sont généralement apparence négligée, longue barbe, pieds non lavés, vêtements Pakistanais. Ils n’ont pas d'éducation, ne reconnaissent pas les sciences profanes, n’utilisent pas les transports et l’argent n’a pas de prises entre leurs mains.

En fait, ses membres sont des fanatiques de l'islam de formes non traditionnelles, des ennemis de l'ordre public et des traditions nationales du pays.

Dans ce cas, l'administration spirituelle des musulmans du Kirghizistan affirme qu’elle ne voit rien de mal à ces sermons. Les forces de l’ordre se limitent à une surveillance et à des sanctions occasionnelles relatives à la propagande non autorisée.

C'est grâce à la complicité de l’ASM que le pays offre une palette complète de couleurs à tous les mouvements extrémistes islamiques. Au lieu de sonner l'alarme et mettre en avant les valeurs de la religion, l’administration spirituelle défend « Tabligh Jamma » et supervise les extrémistes potentiels.

Qu'est-ce que c’est que cette histoire?

Début Avril, l'administration spirituelle des musulmans du Kirghizstan élira un nouveau mufti. Etre candidat au poste de Mufti n’exige rien de très original : le candidat doit avoir une éducation religieuse et laïque, connaître les lois du Kirghizistan, avoir travaillé dans une SMMC ou d'autres organisations religieuses pendant au moins trois ans, avoir un casier judiciaire, être un homme, avoir la crédibilité et le respect de son auditoire. Il n'y a aucun critère sur la vision à laquelle le Mufti devrait adhérer, et sur la « bonne politique religieuse ». Seule l'éducation et l'expérience « professionnelle » comptent.

Aujourd'hui, pour le poste le plus élevé de l’ASM, deux personnes correspondent aux exigences. Le premier est le mufti actuel Maksat Ajy Toktomushev. Il est venu à la direction de l'administration spirituelle en 2014, après qu’un scandale ait éclaté autour de pratiques du mufti Rahmatully ajy Egemberdiev. Ce dernier est un adversaire catégorique du « Tablighi Jamaat ». Les observateurs estiment toutefois que la démission d’Egemberdiev a été causée par des tentatives de « détournement » d'argent pour le Hajj. Selon certaines estimations, chaque année le Muftigate représente une somme d’argent de l’ordre de 5 à 6 millions de dollars.

Le deuxième candidat est Chubak aji Jalilov. Il a occupé le poste de mufti du Kirghizistan, de Juillet 2010 à Juillet 2012, il est un scientifique théologien. Il a préparé et publié un certain nombre de livres, et un connaisseur de fiqh (loi islamique). Il a le droit d'enseigner le Tafsir et le Hadith du Coran. Sous sa direction du Conseil spirituel des musulmans, il a partiellement été mis à jour la composition du clergé dans tout le pays. Jalilov a organisé des cours de formation pour les imams, etc.

lundi 27 mars 2017

La Malaisie censure un "moment gay" de La Belle et la Bête

Après avoir été interdit au moins de 16 ans en Russie, le remake en live-action de La Belle et la Bête vient d'être censuré en Malaisie.
Les autorités malaisiennes ont censuré un "moment gay" dans le nouveau film de Disney, La Belle et la Bête, avant d'autoriser sa projection dans ce pays d'Asie du Sud-Est à majorité musulmane. Cette censure intervient une semaine après que la Russie a annoncé avoir interdit ce long-métrage aux moins de 16 ans, à l'appel d'un député ultra-conservateur réclamant que le film soit banni en raison de ce "moment gay".
Le "premier moment exclusivement gay" de Disney
Le réalisateur du film Bill Condon a révélé récemment que La Belle et la Bête contenait "le premier moment exclusivement gay" dans l'histoire de Disney, même si des critiques qui l'ont vu en ont minimisé l'importance.
Le président du Conseil malaisien de la censure (LPF), Abdul Halim Abdul Hamid, a déclaré au quotidien The Star que le film avait été "autorisé... avec une censure mineure". La séquence coupée concerne un "moment gay" dans le film qui a été classé PG-13, signifiant un avertissement pour les moins de 13 ans en raison de certaines séquences qui peuvent être inappropriées, a-t-il ajouté.

La Belle et la Bête a également été critiqué à Singapour, pays voisin de la Malaisie, où le clergé chrétien a accusé Disney d'avoir dévié des "valeurs saines et dominantes".

"Il est donc vivement conseillé aux parents de communiquer avec leurs enfants sur ce remake de La Belle et la Bête", a déclaré l'évêque Rennis Ponniah, président du Conseil national des églises de Singapour.

L'homosexualité est illégale en Malaise et à Singapour, et passible de peines de prison dans les deux pays.

Sur people.bfmtv.com le 14/03/2017

Nécessité d'union des pays d'Asie centrale

En Asie centrale, une région traditionnellement fragmentée, il semble qu'il y ait une tendance au rapprochement. Après le changement de pouvoir en Ouzbékistan, Tachkent est clairement considérée par le monde, et tout d'abord par ses voisins, sur sa volonté de changer la stratégie de politique étrangère de la région. En même temps, le Tadjikistan se rapproche du Kazakhstan et du Kirghizistan, et étudie la possibilité d'adhérer à l'Union économique eurasienne. Indépendamment, comme avant, le Turkménistan se suffit à lui-même. Mais le processus émergent de l'intégration de l'Asie centrale n'est pas fondamentalement affecté. La convergence des quatre états est même capable de mettre un terme à de nombreux problèmes dans la région et d'en faire des acteurs puissants sur la scène internationale.

Plus récemment, il a été demandé tous ce qui est commun entre les Etats d'Asie centrale? La réponse aurait très probablement été quelque chose comme ceci : la culture, le patrimoine, l'histoire. Mais pas que cela. La nécessité d'une intégration de l'Asie centrale semble être dictée par la géographie elle-même. Cependant, jusqu'à récemment cette région a été l'une des plus fragmentées dans le monde et en termes relatifs la moins intégrée. Après l'effondrement de l'Union soviétique, toutes les tentatives d'union répétée par le Kazakhstan ont finalement échouée. Dans son livre « Le Grand Echiquier », le politologue américain Zbignev Brezinsky a appelé l' Asie centrale, les « Balkans eurasiens ». Certains experts ont même suggéré la suppression du concept même de région pour ce groupe de pays et de les regrouper d'une autre manière.

Il est juste d'admettre que les raisons de la désunion entre les Etats d'Asie centrale sont nombreuses : les questions en suspens sont l'eau, les conflits ethniques, les conflits territoriaux, la situation avec le transfert du pouvoir, et enfin, une élémentaire rivalité cachée. Mais tous les conflits régionaux peuvent être traités par les participants, si ils le souhaitent. Les causes les plus  importantes de ces différents ne viennent pas les États d'Asie centrale, elles sont externes.

La question de l'intégration est déterminée uniquement par la volonté politique des chefs d'Etat. Jusqu'à une date récente, cela a été montré par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev. Mais cela n'aurait pas été possible sans le soutien adéquat des collègues de la région à mettre pleinement en œuvre son initiative. L'Union d'Asie centrale, la Communauté économique d'Asie centrale et enfin, l'Organisation de coopération d'Asie centrale semblaient prometteur mais font aujourd'hui parties de l'histoire. La dernière de ces associations a été liquidée en 2005 et sa structure fait partie de la Communauté économique eurasienne. La CEEA est une organisation où les républiques d'Asie centrale ne jouent pas un rôle clé. Depuis lors, les tentatives de rapprochement des pays de cette région n'ont en fait pas pris. Chacun ayant fait son propre choix en matière de stratégie de politique étrangère et de développement, les conflits s'en trouvent exacerber, et de nouvelles menaces ont aussi été créées.

Il y a principalement des menaces de sécurité. L'Asie centrale est entourée de trois problèmes, dont certains sont déjà des conflits ou menacent de l'être tout moment. Ce sont ceux du Caucase du Nord, de la région autonome ouïgoure du Xinjiang de la Chine et bien sûr, l'Afghanistan. Ce dernier est le plus grand danger. La gamme des risques est très étendue : expansion de l'intégrisme religieux, terrorisme et migration non contrôlée, trafic de drogue et commerce d'armes. L'incapacité, et parfois même la réticence des pays d'Asie centrale à se mettre d'accord sur les mesures conjointes pour lutter contre ces menaces ne fait qu'augmenter leur portée.

Pendant ce temps, l'absence d'intégration prive également la région d'une part importante des retombées économiques qu'elle pourrait recevoir de par sa position géographique. L'Asie centrale est au carrefour des principaux corridors de transport de l'Eurasie. La suppression des restrictions aux frontières, réduisant ainsi les coûts et le temps de voyage pour les marchandises en transit des pays d'Asie centrale, pourraient rendre le transport par voie terrestre à travers le continent, plus compétitif que la mer.

De plus, il ne faut pas oublier que la région est riche en ressources naturelles et en eau. La question de la répartition inégale des deux pourrait être résolue à nouveau sous la condition d'une coopération productive. Ce qui est important est que l'Asie centrale est non seulement riche en ressources, elle est autosuffisante en termes de disponibilité et de capacité de développement. À long terme, les pays de la région pourrait atteindre sa pleine autosuffisance en ressources.

Selon des estimations prudentes des experts du programme des Nations Unies, la coopération effective des pays d'Asie centrale pourrait sur 10 ans, augmenter le PIB régional d'au moins deux fois. Un exemple dans ce sens pour les pays de la région pourraient être les pays d'Europe centrale et orientale : Autriche, République tchèque, Hongrie et Slovaquie sont également entouré de terre et n'ont pas d'accès à la mer, mais ils ont réussi à tirer le meilleur parti de leur position géographique, grâce à leur participation à une intégration à grande échelle.

lundi 20 mars 2017

la Russie met en garde contre le système antimissile américain

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a critiqué lundi à Tokyo le déploiement de systèmes américains de défense antimissiles balistiques en Asie-Pacifique en réponse à la menace nord-coréenne, y voyant un "grave risque" pour la région.
"Nous avons souligné les graves risques liés au déploiement d'éléments du système global antimissile américain dans la région Asie-Pacifique", a déclaré M. Lavrov à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes et japonais.
Les Etats-Unis ont commencé récemment à déployer leur bouclier antimissiles Thaad en Corée du Sud. Washington et Séoul avaient annoncé ce déploiement en juillet 2016 en réponse à l'intensification du programme nord-coréen de missiles balistiques, suscitant déjà l'ire de la Chine et de la Russie.

Séoul comme Washington assurent qu'il a des visées purement défensives face aux menaces nord-coréennes.

"S'il s'agit de lutter contre les menaces en provenance de la Corée du Nord, le déploiement de ce système, tout comme l'accumulation d'armes dans la région, sont une riposte disproportionnée", a ajouté M. Lavrov au cours d'une conférence de presse des quatre ministres, sans mentionner spécifiquement le système Thaad.

La sécurité de la région Asie-Pacifique a dominé lundi à Tokyo la deuxième série de discussions sur un grand nombre de questions entre les ministres russes et japonais. La première réunion à 2+2 avait eu lieu début novembre 2013.

"Nous nous sommes accordés pour appeler fermement la Corée du Nord à faire preuve de retenue, à éviter de nouveaux actes provocateurs et à suivre les résolutions de l'Onu", a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida. "Nous sommes d'accord avec nos partenaires japonais sur le fait que la Corée du Nord doit respecter strictement les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu", a renchéri M. Lavrov.

La Corée du Nord, faisant fi de ces résolutions, continue à développer ses programmes nucléaire et balistique. Pyongyang a mené deux essais nucléaires l'an dernier et a tiré il y a deux semaines plusieurs missiles en direction du Japon, dont trois sont tombés non loin de l'archipel.

En visite la semaine dernière au Japon, le chef de la diplomatie américains, Rex Tillerson, avait tiré un constat d'échec sur 20 années d'efforts diplomatiques pour contrer le programme nucléaire nord-coréen. Lors de la même tournée, à Séoul, il a dit qu'une action militaire face à Pyongyang était une "option" possible, tournant la page de la "patience stratégique" observée envers le Nord pendant l'ère Obama.

Le 20/03/2017 sur www.lorientlejour.com

dimanche 19 mars 2017

La Thaïlande mise sur le marché halal

Un premier hôtel destiné aux touristes musulmans, des usines halal... la Thaïlande bouddhiste cherche à se faire une place sur la carte des pays prisés par les musulmans pour leurs vacances et leurs achats.
A l'intérieur d'une sombre salle de l'hôtel cinq étoiles Al Meroz, dans la banlieue de Bangkok, un vieil homme avec une fine barbe récite des versets du Coran. A ses côtés, un jeune homme attend nerveusement l'arrivée de sa future femme.
Soudain il se détend, la jeune femme vient d'apparaître, vêtue d'une robe blanche qui brille et d'un foulard assorti. La cérémonie peut commencer. Ces derniers mois, plus d'une douzaine de mariages ont été célébrés à Al Meroz, le premier hôtel entièrement halal de la capitale thaïlandaise.
Le pays attire principalement des touristes en quête de plages, de fêtes alcoolisées ou de tourisme sexuel bon marché. Mais la Thaïlande attire aussi de plus en plus de visiteurs venus des pays musulmans du Moyen-Orient et d'Asie.
«Vu qu'il y a 1,5 milliard de musulmans dans le monde, je pense que c'est un très bon marché», explique Sanya Saenboon, le directeur général de l'hôtel.
L'établissement qui a ouvert ses portes l'an passé affiche sa différence: il ne sert pas d'alcool et la piscine, située au dernier étage, ainsi que la salle de sport ont des créneaux pour les hommes et d'autres pour les femmes. Par ailleurs, les articles de toilette sont exempts d'alcool ou de graisse animale.
Pour Sanya, tout cela offre aux visiteurs une véritable «tranquillité d'esprit». Malgré une décennie d'instabilité politique, la Thaïlande accueille de plus en plus de touristes: leur nombre a plus que doublé en dix ans, passant de 13,8 millions de visiteurs en 2006 à un record de 32,5 millions en 2016.
Les arrivées de touristes occidentaux sont restées stables. Mais les Chinois sont environ neuf fois plus nombreux qu'il y a dix ans - 8,7 millions en 2016, contre moins d'un million dix ans plus tôt- et les touristes venus des pays majoritairement musulmans du Moyen-Orient et d'Asie, deux fois plus nombreux au bas mot: 6 millions en 2016, contre 2,63 millions dix ans plus tôt.
La Thaïlande en avance

«La Thaïlande est en avance», explique Fazal Baharden, fondateur du Crescent Rating, une organisation basée à Singapour qui évalue les pays les plus accueillants pour les voyageurs musulmans, dont fait partie la Thaïlande.
Le pays «a vu que le marché des consommateurs musulmans était un segment intéressant à exploiter», explique-t-il, en précisant que les touristes musulmans y viennent principalement pour le tourisme médical et les centres commerciaux... M. Baharden estime qu'en 15 ans, le nombre de voyageurs musulmans dans le monde a quasiment été multiplié par 6, passant d'environ 25 millions par an en 2000 à 117 millions en 2015.
Et en Thaïlande, l'industrie touristique peut s'appuyer sur le développement de la nourriture halal dans le pays.
La junte au pouvoir dans le pays depuis 2014 veut faire de la Thaïlande l'un des cinq plus grands exportateurs de produits halal d'ici 2020.
La famille de Lalana Thiranusornkij a ainsi transformé les trois usines de sa marque KCG Corporation en production halal pour accéder aux marchés indonésien, malaisien et du Golfe. «Dans le passé, nous utilisions de la gélatine de porc, mais nous avons changé ça pour une fabrication à base d'algues», explique-t-elle.
Pour le Dr Winai Dahlan, fondateur du Halal Science Centre à l'Université Chulalongkorn de Bangkok, rien de surprenant à voir la Thaïlande se positionner dans ce secteur. Quelque 5% des Thaïlandais sont musulmans et, en dehors du sud en proie à une insurrection, cette minorité est bien intégrée dans la majorité bouddhiste. «Il y a 15 ans, il y avait seulement 500 usines avec la certification halal. Aujourd'hui, il y en a 6000», explique-t-il. Au cours de la même période, le nombre de produits certifiés halal fabriqués en Thaïlande a bondi de 10'000 à 160'000.
Sur www.tdg.ch le 19/03/2017

lundi 13 mars 2017

En Asie, l'Arabie Saoudite prépare la fin du tout-pétrole


Il y a une quinzaine d’années, si le souverain d’Arabie saoudite avait voulu faire la promotion de son pays à l’étranger, il serait parti à coup sûr en Europe ou aux Etats-Unis. Dans le monde multipolaire d’aujourd’hui, c’est une destination totalement différente qui s’est imposée aux dirigeants du royaume : l’Asie.

Il y a deux semaines, le roi Salman a démarré une vaste tournée sur ce continent, d’une durée totale d’un mois, avec un double objectif économique : conforter la place de premier exportateur mondial de pétrole de son pays et trouver des investisseurs susceptibles de l’aider à diversifier ses ressources.

Sécuriser les exportations

Après s’être rendu en Malaisie et en Indonésie, puis s’être offert une semaine de repos sur l’île de Bali, accompagné d’une suite de 1 500 personnes et de 500 tonnes de bagages, l’octogénaire gardien des deux mosquées sacrées est arrivé dimanche 12 mars à Tokyo. Sa visite au Japon, la première d’un monarque saoudien en près d’un demi-siècle, devrait être suivie d’un passage en Chine, le premier partenaire commercial de l’Arabie, puis d’une escale aux Maldives.

Ce circuit s’intègre dans le vaste plan de réformes conduit par le vice-prince héritier, Mohamed Ben Salman, à la fois ministre de la défense et chef de la super-commission pour les affaires économiques. Lancé il y a un an, sous le label de Vision 2030, il vise à sortir le royaume de sa sclérose et à préparer la fin du tout-pétrole. Un objectif vital à l’heure où le maintien du baril à un cours d’environ 50 dollars (environ 46,70 euros), bien en deçà du point d’équilibre budgétaire de 80 dollars, grève les finances du royaume.

« C’est une tournée très importante, qui devrait renforcer le partenariat stratégique entre l’Arabie saoudite et l’Asie, d’où proviennent déjà 39 % des importations du royaume, décrypte François Touazi, spécialiste du Golfe au sein du think tank CAPMena. Les Saoudiens proposent à leurs interlocuteurs de les accompagner dans la transformation économique de leurs pays. C’est du gagnant-gagnant. »

Pour Riyad, une région indispensable

En Indonésie et en Malaisie, la délégation saoudienne a investi dans deux raffineries, pour un montant de 13 milliards de dollars. En prenant des parts dans l’ensemble de la chaîne de valeur pétrolière de ces pays, le royaume vise à sécuriser ses exportations, dans une région désormais indispensable pour lui. Il avait fait de même au Japon, en 2004,...

Par Benjamin Barthe sur www.lemonde.fr le 13/03/2017

jeudi 9 mars 2017

Asie : le trafic juteux des cornes de rhinocéros

C'est une tradition, une superstition ou un fantasme bien ancrés dans les cultures et dans la mentalité d'une médecine traditionnelle deux fois millénaire, qui a coûté la vie à beaucoup d'animaux, certains en voie d'extinction. En tête des prescriptions, selon Arnaud Miguet, correspondant de France Télévisions qui s'exprime depuis Pékin (Chine), l'os de tigre ou la corne de rhinocéros pour leur vertu aphrodisiaque, soigner d'une fièvre ou d'un cancer.

Pékin valorise la médecine traditionnelle

Récemment au Vietnam, raconte-t-il, une grande publicité a été faite autour d'un officiel qui serait entré en rémission d'un cancer grâce à de la corne de rhinocéros. La demande a explosé immédiatement même si les vertus thérapeutiques n'ont pas été prouvées. La médecine traditionnelle revient en force en Asie, en Chine surtout, car le gouvernement a décidé de la mettre en avant. En Chine, le patient est choyé. Chacun a sa propre préparation. Et c'est un signe extérieur de richesse, car la corne de rhinocéros vaut plus cher au kilo que le kilo d'or. Enfin, l'essentiel dans la guérison, c'est aussi d'y croire, disent les médecins traditionnels. Et en Chine, on n'en démord pas, conclut le journaliste.

Sur www.francetvinfo.fr le 09/03/2017

dimanche 5 mars 2017

Le roi d'Arabie saoudite en tournée géante en Asie

En Chine et au Japon, le monarque parle investissements. En Malaisie et en Indonésie, il cherche à étendre son influence politique et religieuse.
Le convoi ininterrompu de limousines acheminant les 600 membres de la délégation du roi Salmane d'Arabie saoudite n'est pas passé inaperçu à Kuala Lumpur. La capitale de la Malaisie était la première étape d'un mégatour asiatique de près d'un mois qui doit emmener le monarque saoudien au Japon, en Chine, à Brunei et aux Maldives. Un premier contrat de 7 milliards de dollars prévoyant un investissement par Saudi Aramco dans la pétrochimie de Petronas a été signé.
L'Indonésie doit elle aussi gérer la logistique de cette visite hors normes qui mobilise pas moins de 7 avions : arrivé avec près de 460 tonnes de bagages, dont un Escalator pour la descente d'avion, le roi Salmane est le premier monarque saoudien à fouler le sol indonésien en quarante-sept ans. Et il n'arrive pas les mains vides : un total de 25 milliards de dollars d'investissements saoudiens dans le premier pays musulman d'Asie doit être annoncé durant la visite.

Diplomatie et religion

En se rendant sur le continent asiatique, le roi Salmane effectue quasiment deux voyages en un. Pour ses escales chinoise et japonaise, deux pays importateurs nets d'énergie, la délégation saoudienne va surtout mettre l'accent sur la diplomatie économique. Pour Riyad, il y a urgence. La baisse des prix du pétrole assèche les finances du royaume l'obligeant à se diversifier pour réduire sa dépendance par rapport aux revenus des hydrocarbures. Le plan de transformation nationale, promu par le prince Mohammed ben Salmane, a fixé comme objectif de faire passer la part du secteur privé dans le PIB de 40 % à 65 % à l'horizon 2030. Pour faciliter cette transition, le plan envisage également de privatiser des entreprises et des secteurs comme les mines ou les énergies renouvelables. Il fixe pas moins de 350 objectifs qui nécessiteront à plus ou moins brève échéance des investissements étrangers. Dans l'autre sens, le prince Mohammed ben Salmane, qui est également ministre de la Défense, a reçu des assurances du président Xi Jinping et du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, que leurs pays respectifs encourageraient fortement les investissements saoudiens. La diplomatie et la religion n'étant jamais très loin des affaires, le deuxième volet du déplacement royal vise à étendre l'influence du royaume wahabbite au-delà du seul Moyen-Orient. La Malaisie, l'Indonésie, Brunei et les Maldives sont des pays à majorité sunnite. Certains comme la Malaisie et l'Indonésie profitent de cette occasion pour négocier une augmentation du nombre de pèlerins admis chaque année à La Mecque.

Avant l'arrivée du roi, l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Jakarta a annoncé la construction de 3 centres d'études dans les villes de Surabaya (Java), Makassar (Célèbes) et Medan (Sumatra), tout en précisant que ces instituts ne seront pas contaminés par des influences radicales. « Ils ne seront là que pour l'enseignement de la langue arabe » a-t-il dit.

Par Michel de Grandi sur www.lesechos.fr le 03/03/2017