vendredi 31 août 2018

L'IFCA - un futur centre financier puissant au Kazakhstan

Il y a un peu plus d'un mois, le premier centre financier international « Astana » (IFCA) a été ouvert dans la capitale du Kazakhstan. Jusqu'à présent, 55 participants se sont inscrits dans les échanges, mais d'ici 2020, les autorités du Kazakhstan ont annoncé la perspective de la participation de plus de 500 entreprises à l'IFCA. Des plans, bien sûr, grandioses, mais comment cela est-il possible ?

La construction du centre financier "Astana" est familière, sans exagération, à tous les Kazakhs. Le centre travaille sur la base de l'infrastructure de l'exposition internationale EXPO-2017 et semble avoir adopté des idées progressistes de ses prédécesseurs. En arrivant sur le territoire de l’IFCA, vous ne réalisez même pas immédiatement que vous êtes dans la capitale, ni dans un pays de l'ancien espace post-soviétique.

L'idée de créer une bourse est née il y a trois ans des autorités kazakhes. Et il a d’abord exigé une volonté politique des dirigeants du Kazakhstan, qui ont même réécrit la constitution. Dans la loi principale du pays, un nouvel article est apparu. À Astana, un régime juridique spécial peut être établi conformément à la loi constitutionnelle.

Le site officiel de l’IFCA a publié sa mission : créer et développer une loi de droit commun totalement indépendante pour le règlement rapide des litiges civils et commerciaux, se caractérisant par la fiabilité, l'équité et l'accessibilité, l'application inconditionnelle du principe de la primauté du droit et la flexibilité qui répond aux besoins des entreprises internationales. Et parmi les objectifs que l’on peut souligner, il y a la promotion de la croissance du commerce régional en renforçant la confiance dans l'administration et l'accès à la justice dans l’IFCA, au Kazakhstan, dans la région eurasienne et dans le monde. Le nom du signataire de ce texte est le président du tribunal du centre financier international, Lord Woolf. La personnalité dans la jurisprudence mondiale est cependant importante, tout comme la composition de l'ensemble du tribunal. Lord Harry Kenneth Woolf est l'une des personnalités les plus influentes de l'histoire juridique britannique. Il est le juge suprême des tribunaux d'Angleterre et du Pays de Galles, premier président de la Cour du  Centre Financier International du Qatar, ex-juge de la Cour d'appel à Hong Kong, ancien Président du Comité juridique des marchés financiers de la Banque d'Angleterre.

Au Kazakhstan, Lord Woolf travaillera avec 8 autres avocats et des juges du Royaume-Uni, et tous sont de véritables stars du droit international. Par exemple, le conseil consultatif de l’IFSA est dirigé par Michael Blair et les juges, en plus de M. Woolf, sont l’ex-ministre et juge de Grande-Bretagne Edward Folks, Sir Jack Beatson et Sir Rupert Matthew Jackson qui sont des auteurs de manuels dans le domaine du droit. Et le droit anglais, fondamental au sein de la IFSA, n’a pas été choisi par hasard par le Kazakhstan. Le système de justice anglaise est connu bien au-delà de l'Angleterre, Londres n'est pas seulement un centre financier mais aussi un centre juridique international. C'est-à-dire que nous pouvons affirmer que même l'autorité du président du tribunal de la place financière est la garantie d'un système judiciaire qualitatif et réellement équitable. Et les autorités du Kazakhstan le font de toutes les manières possibles: la décision des avocats de l'IFCA est une priorité et, dans son travail, le tribunal du centre est absolument autonome.

En tant que partenaires stratégiques d’Astana International Exchange, le Kazakhstan a réussi à attirer la Bourse de Shanghai et le NASDAQ américain. Dans le même temps, les experts chinois, en tant que principaux actionnaires, aideront à la planification stratégique et commerciale, au conseil en matière de technologie et à l’élaboration d’une stratégie visant à étendre le marché. Et le NASDAQ contribuera au développement de technologies facilitant l’accès des investisseurs aux instruments financiers via son système Nasdaq Matching Engine. Selon, Kairat Kelimbetov, célèbre économiste kazakhe, ancien chef de la banque nationale du pays, le centre international travaille déjà avec les grandes institutions financières - la Banque mondiale, le FMI, la BERD, la BAD, l'infrastructure Banque asiatique d’investissement, nouvelle Banque de développement des pays de l'OCS.

Les défis de l’IFCA au profit du pays sont ambitieux : aider à attirer des investissements dans l'économie, créer un environnement spécial pour l'investissement dans les services financiers, développer le marché du Kazakhstan des valeurs mobilières, des services bancaires et d'assurance, ainsi que le marché de la finance islamique. En passant, l'IFCA a l'intention de fournir une gamme complète de produits. Et par exemple, certains seront exonérées d’impôt pendant 50 ans par le gouvernement kazakh.
Il est déjà connu que le Kazakhstan a l'intention faire coter en bourse des sociétés nationales : Air Astana, «Kazatomprom " "Kazakhtelecom", "KazMunaiGas", "Samruk-Energo", "Kazpost"," Tau-Ken Samruk», Qazaq Air.

Dans une interview, lors de l'ouverture de l’IFCA au Kazakhstan, le représentant d’une société internationale de conseil spécialisée dans les études stratégiques des risques mondiaux, Timothy Stanley a annoncé ses prévisions. À son avis, le travail du centre financier aura une incidence positive non seulement sur l’économie du pays, mais aussi sur l’image politique de cet État d’Asie centrale. Aujourd'hui, le Kazakhstan, comporte des risques politiques minimes surtout dans le contexte des pays voisins de la région. Le pays a une dette souveraine relativement faible avec la possibilité de le servir. Bien entendu, la dépendance de l'économie vis-à-vis des matières premières est toujours d'actualité mais, dans le même temps, l'État crée les conditions nécessaires à sa diversification et au développement des grandes entreprises.

Le monde dispose d'un nouveau pont financier entre l'Europe et l'Asie. Selon les prévisions préliminaires des autorités kazakhes, la IFCA pourra attirer environ 2 milliards de dollars américains dans l’économie du pays. Les plans pour les autorités kazakhes sont grandioses et tout à fait réalisables. La concurrence pour les investisseurs devient de plus en plus difficile et seul le produit qui répond aux exigences des réalités modernes pourra obtenir des investissements.

Le pétrole en baisse en Asie

Les cours du pétrole reculaient légèrement vendredi en Asie à la suite d'informations selon lesquelles Donald Trump souhaiterait imposer des taxes douanières supplémentaires à la Chine.

Vers 03H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, reculait de un cent à 70,24 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le baril de Brent, référence européenne, également pour octobre, cédait 11 cents à 77,66 dollars.

A l'instar des marchés d'actions, les cours du brut baissaient après la parution d'informations sur le soutien du président américain à des sanctions supplémentaires contre Pékin.

Selon l'agence Bloomberg, le locataire de la Maison Blanche souhaiterait ainsi mettre en œuvre une nouvelle salve de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis "dès que se terminera la semaine prochaine la période de consultations publiques" sur ce sujet, le 6 septembre.

Les analystes craignent les répercussions d'une guerre commerciale sur la croissance mondiale et partant, la demande de brut.

Le renforcement du dollar pesait également sur les cours, le baril étant libellé dans cette devise.

"Les marchés pétroliers sont sous la pression d'un dollar plus fort et du manque de progrès sur le front du commerce entre les Etats-Unis et la Chine", a déclaré Stephen Innes, analyste chez Oanda.

"Si on présume que la guerre commerciale va encore s'aggraver, la question que vont se poser les investisseurs est celle de la croissance mondiale, de la demande de brut et des achats chinois de brut américain", a ajouté Greg Mc Kenna, analyste chez AxiTrader.

Les analystes expliquent toutefois que les cours sont toujours soutenus par l'approche du rétablissement des sanctions contre l'Iran et la baisse des stocks américains.

Jeudi, le Brent a terminé à 77,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 63 cents. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le WTI a pris 74 cents à 70,25 dollars.

Sur www.zonebourse.com le 31/08/2018

La Chine serait prête pour un conflit militaire avec les USA dans le Pacifique


Les efforts de Pékin pour mettre à jour ses forces navales ont porté leurs fruits en faisant de la Chine un digne concurrent des États-Unis dans l’océan Pacifique, relate The New York Times.
Le programme de modernisation axé sur les forces navales et les missiles de la Chine a changé l’équilibre des pouvoirs dans l’océan Pacifique, et ce n’est que maintenant que les Etats-Unis et leurs alliés commencent à s’en rendre compte, affirme The New York Times dans un article intitulé «Avec navires et missiles, la Chine est prête à lancer un défi à la marine US dans le Pacifique» (With Ships and Missiles, China Is Ready to Challenge U.S. Navy in Pacific).
L’année dernière, la marine chinoise est devenue la plus importante du monde, avec plus de navires militaires et de sous-marins que les États-Unis, et le pays continue de construire de nouveau bâtiments à une vitesse fulgurante, précise The New York Times. Selon le journal, même si la flotte américaine est plus avancée du point de vue qualitative, elle n’est pas fortement représentée dans l’espace maritime par rapport à celle de Pékin.
Comme l’ont indiqué des experts cités par The New York Times, en cas d’opposition éventuelle avec Pékin, Washington pourrait perdre.
«Il n’y a aucune garantie que les États-Unis gagneraient dans un futur conflit avec la Chine», estime le nouveau commandant américain de l’United States Indo-Pacific Command, l’amiral Philip S. Davidson, auquel le média se réfère.

En juillet dernier, le journal South China Morning Post a annoncé que Pékin était en train de mettre au point un drone sous-marin d’une taille considérable doté d’un système d’intelligence artificielle.
Sur reseauinternational.net le 30/08/2018

jeudi 30 août 2018

Base militaire chinoise en Afghanistan?


Après avoir construit sa première base à Djibouti, la Chine aurait décidé de construire une seconde base militaire en Afghanistan.

Il s'agit d'une décision stratégique dans la mesure où les États-Unis d'Amérique concentrent désormais des milliers de leurs agents daechistes en Afghanistan, aux portes de l'Asie centrale, c'est-à-dire à la fois sur les frontières avec la Chine, la Russie et l'Iran.
La Chine aurait commencé à construire un camp d'entraînement dans le corridor de Wakhan, en Afghanistan, une zone étroite qui sépare le Tadjikistan du Pakistan, dans le but d'"améliorer les efforts de lutte contre le terrorisme". Il y a deux jours des frappes aériennes auraient visé Daech dans cette même région. Certaines sources occidentales ont accusé la Russie qui a démenti l'info, laissant entendre que les Tadjiks auraient bombardé la région. Et si c'était la Chine? 
Des sources bien informées ont confié au journal South China Morning Post qu’ « une fois les travaux de construction de cette base militaire achevés, Pékin enverra des centaines de soldats, soit au moins un bataillon qui pourrait être composé de plus de 500 soldats ».
« La construction de la base a déjà commencé et la Chine enverra au moins un bataillon de troupes, avec des armes et du matériel, pour y être stationné et pour former leurs homologues afghans », a déclaré une source au South China Morning Post.
La source a par la suite précisé que la date de l’achèvement des travaux de construction de la base n’était pas encore déterminée et que cette base aurait probablement un rôle un peu différent de celui de la première base militaire d’outre-mer de Pékin dans le pays africain de Djibouti.
Song Zhongping, analyste militaire basé à Hong Kong, a déclaré que la nouvelle base pourrait servir de base d'entraînement pour « renforcer la coopération antiterroriste et les échanges militaires entre Pékin et Kaboul ».
« L’Afghanistan est très faible en matière de lutte contre le terrorisme et les autorités s’inquiètent de la résurgence des talibans », a-t-il dit.
Par ailleurs, les autorités afghanes ont déclaré lundi qu’un avion de chasse tadjik avait effectué des frappes aériennes dans le district de Darqad, dans la province de Takhar, le long de la frontière.
Le porte-parole du gouverneur de la province, Mohammad Jawid Hejri a confirmé l’incident, déclarant qu’un affrontement avait éclaté entre des trafiquants de drogues (tous talibans, NDLR) et des gardes-frontières tadjiks.
Il a déclaré que gardes-frontières tadjiks avaient tiré un certain nombre de roquettes sur la zone avant que les avions de combat tadjiks n’aient effectué une frappe aérienne tôt lundi matin.
Hejri a affirmé également que deux gardes-frontières tadjiks avaient été tués lors de ces affrontements.
La sécurité dans la province de Takhar située dans le nord-est, à la frontière du Tadjikistan, s'est détériorée ces derniers mois et des affrontements réguliers sont à déplorer entre les forces de sécurité afghanes et des groupes armés antigouvernementaux, notamment les talibans.
Des dizaines de postes de contrôle ont également été attaqués ces dernières semaines par les talibans dans la province.
Sur parstoday.com le 29/08/2018

L'importance du prochain Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles

Le monde devient moins paisible. Ce fait est confirmé par les résultats des études Global Index 2018. Au cours de la dernière décennie, le niveau des conflits dans le monde a augmenté de façon spectaculaire.

De telles réflexions sont inspirées par le prochain VIème Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles en octobre de cette année à Astana, la capitale de la République du Kazakhstan. Le thème du congrès est "Les chefs religieux pour un monde sûr".

À ce jour, le Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles tenu à Astana est la plus grande plateforme interactive réunissant des chefs religieux, des politiciens, des universitaires et des représentants d'organisations internationales pour discuter des questions religieuses et trouver des lignes directrices communes sur divers aspects les plus pressants liés aux questions de la religion et de la politique dans le monde.

Pour la première fois, les dirigeants du clergé mondial sont arrivés dans la capitale du Kazakhstan il y a exactement 15 ans, en 2003. Puis de nombreux hommes politiques du monde, y compris Vladimir Poutine, George W. Bush, Jiang Zemin, Kofi Annan, Margaret Thatcher, ont appuyé l'initiative du président Noursoultan Nazarbaïev de tenir un dialogue mondial sur la religion.

Les réunions suivantes ont eu lieu à des intervalles de trois ans, en 2006, 2009, 2012 et 2015 et chacun d'eux a été accompagnée par la signature d’une déclaration finale. Au cours des années de travail de ces congrès, leur pertinence n’a été mise en doute ni au Kazakhstan ni dans le monde. Après tout, le format de dialogue d'Astana est unique et ses objectifs sont nobles.

Le nombre de délégations acceptées par Astana ne cesse de croître et atteint 90 bureaux de représentation dans plus de 40 pays du monde. D'ailleurs, en 2015, les invités d'honneur du Vème Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles étaient le roi Abdallah II de Jordanie, le président de Finlande Sauli Niinistö, le directeur général de l'ISESCO Abulaziz Osma al-Tueydjri et agissant alors en tant que secrétaire général de Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'OSCE Lamberto Zanier et le président de l'OCI Iyad Amin Madani. Dans leurs discours, ils ont insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue religieux, ce qui est particulièrement important dans les menaces croissantes sur la paix mondiale et la stabilité internationale.

De toute évidence, Astana a l’intention d’agir de manière décisive, exhortant le clergé mondial à dialoguer sur ses terres. En particulier pour l'organisation des congrès, il a été construit le Palais de la Paix et de la concorde (2006). Le bâtiment, réalisé sous la forme d'une pyramide, symbolise l'unité.

Il est intéressant de noter que le Kazakhstan est un Etat multiethnique et multiconfessionnel. Les citoyens de ce pays sont des représentants de plus de 130 groupes ethniques, alors que le nombre d'organisations religieuses dans le pays a atteint plus de 3600, réparties en 18 confessions différentes. Depuis son indépendance, cet État aspire à la perfection et à l'harmonisation des relations au sein du pays et en appelle à la communauté mondiale.

Il est important de noter que ce n’est pas la première initiative de paix du Kazakhstan, qui trouve un soutien dans le monde. Le Kazakhstan poursuit activement les idées de paix et d’harmonie, de stabilité et de sécurité.

Il s’agit en particulier de la renonciation volontaire aux armes nucléaires et de la fermeture du site d’essai (1991); initiation et co-rédaction de la Déclaration universelle des Nations Unies sur la création d'un monde exempt d'armes nucléaires (2015); proclamation du manifeste « Paix. XXI siècle » (2016), l'organisation du processus de négociation pacifique sur la Syrie « Processus Astana » (2017) et bien d'autres. À l’évidence, Astana a démontré que ses initiatives sont en train de se transformer en mécanismes efficaces aux conséquences considérables pour le monde entier.

Revenant sur le thème du Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles, la question posée est quel rôle la religion doit jouer et quel est le besoin réel pour elle ?

On espère qu'avec d'autres mécanismes, cette plateforme pourra contribuer à améliorer la sécurité du monde d'aujourd'hui. Il est impossible d’estimer le rôle de la religion dans la société moderne et à bien des égards son énorme potentiel de paix n’est presque pas impliqué.

Dans ce contexte, l'importance de la communication interreligieuse est qu'elle ne visent pas le lit du conflit et d'hostilité. Elle est constructive, favorise le dialogue, la promotion de la croissance de la sécurité dans le monde.

Le format du dialogue interreligieux, proposé par Astana, comprend une variété de formes de coopération, des discussions, des négociations et des consultations, en attendant la conclusion d'accords et de coordination conjointe des actions sur des questions spécifiques.

Le dialogue permet aux parties de surmonter l’« image de l'ennemi » et donc conduit à l'harmonisation des relations interreligieuses et interethniques et en fin de compte, lisse les différences politiques.

mercredi 29 août 2018

Une mer d'espoir

150 millions de tonnes de poussières toxiques sont transportées parle vent chaque année dans le monde entier depuis le fond de la mer d'Aral asséchée. Elles sont inhalées par les habitants de l'Asie, de l'Europe et même des rares habitants de l'Antarctique. La zone de destruction de la plus grande catastrophe environnementale de l'humanité a depuis longtemps dépassé les limites de l'Asie centrale, exigeant des mesures urgentes de la part du monde entier.

Les paysages désertiques recouverts de flocons blancs mêlés au sable des villes est maintenant une image fréquente pour l'Ouzbékistan et le Turkménistan. La partie sud de la mer d'Aral, ou le grand Aral est presque complètement sèche et les tempêtes ​​de sel couvrent les villes des régions adjacentes au bassin. Le tableau est absolument apocalyptique: des rues vides, une brume grise dense qui couvre l'horizon, et un projecteur qui rappelle que les gens vivent encore là. Ces dernières années, de telles tempêtes ont commencé à se produire plus souvent. La mer semble venger l'homme pour ce qu'il lui a été fait.

Avant le début son assèchement, la mer d'Aral était le quatrième plus grand lac du monde, une oasis dans le désert d'Asie centrale qui alimentait toutes les villes adjacentes. Il y avait la pêche et une zone de villégiature. Mais à partir des années 60, la mer lacustre commence à se dessécher rapidement à cause des autorités soviétiques, qui ont initié les prélèvements des eaux des rivières Amur Darya et Syr Darya qui alimentent l'Aral, afin d'irriguer les champs de coton et de riz. L'Aral mourut encore plus vite que ce à quoi ses bourreaux s'attendaient, des académiciens soviétiques issus de l'agriculture. L'oasis s'est transformée en un désert blanc fissuré avec des îles de navires rouillés et un terrain de rouleaux épineux. Elle est devenue un cadre idéal pour tourner des films en fin de journée et des vidéos musicales déprimantes.

L'ampleur de la catastrophe dans les régions côtières n'a pas été mise en évidence immédiatement. L'URSS s'est effondrée, les républiques d'Asie centrale ont goûté à l'indépendance. Une fois réalisé, le patient était, comme on dit, déjà "plutôt mort que vivant".

Depuis lors, l'ère des projets pour sauver la mer d'Aral a commencé. Et quels scénarios n'étaient pas offerts! Parfois avec le plus incroyable: par exemple, creuser un canal de la mer Caspienne à la mer d'Aral ou détourner les rivières sibériennes et laisser couler l'eau dans l'Aral à partir de l'Ob et de l'Irtysh. Mais ces projets, bien que techniquement possibles, pourraient entraîner d'autres catastrophes environnementales. Par conséquent, il a été fait un choix cornélien, mais sûr pour le reste de l'écosystème: la division de la mer et le salut de chaque partie séparément.

La partie nord a été sauvée par le Kazakhstan. Les premiers travaux de construction du barrage de Kokaral ont été entrepris pour arrêter l'eau qui s'est déversée dans le sable. Lorsque le bassin sec a commencé à se remplir d'eau, les biologistes ont entrepris la restauration de la flore et de la faune. Les efforts ne sont pas vains: Maintenant, le niveau d'eau dans la petite Aral a atteint cinquante mètres, la concentration de sel dans un litre a diminué pour que l'eau redevienne apte pour le corps des poissons, dont le nombre d'espèces dépasse déjà deux douzaines.

L'exemple de la renaissance de la Petite Aral donne l'espoir aux scientifiques qu'il est également possible de faire revivre la GrandeAral. Mais cela nécessite un soutien financier, une volonté politique et une approche scientifique compétente. Premièrement, il est nécessaire d'améliorer les canaux d'irrigation vétustes en Ouzbékistan et au Turkménistan. Deuxièmement, il est nécessaire de refuser de maintenir les petits réservoirs dans le delta du fleuve Amur Darya, qui s'évaporent de toute façon en été. Ces flux peuvent être dirigés vers le remplissage de la partie occidentale du Grand Aral, où il y a encore de l'eau. Troisièmement, il est nécessaire d'abandonner la culture des plantes qui aiment l'humidité et qui, malgré la catastrophe écologique, continue de croître à l'échelle industrielle en Ouzbékistan et au Turkménistan.

Ce ne sont que quelques projets qui pourraient donner à la Grande Aral une chance de vivre. À long terme, il y a beaucoup plus d'options. Plus de 70 projets sont actuellement soumis au Fonds international pour la sauvegarde de la mer d'Aral et aux gouvernements des pays de la région. D'autres pays sont prêts à se joindre à leur mise en œuvre. Parce que tout le monde comprend que la sécheresse de la mer est une catastrophe générale dont les conséquences, si elles ne sont pas arrêtées, se feront sentir dans le monde entier. Déjà, le nombre de personnes touchées par l'assèchement de l'Aral dépasse 5 millions. Ces personnes ont été diagnostiquées avec des maladies respiratoires, des maladies de l'œsophage, un cancer du larynx et même la cécité à cause de cette catastrophe environnementale.

Les possibilités de réanimation des mer et des lacs seront examinées le 24 août au Turkménistan par les chefs des États fondateurs du Fonds international pour la sauvegarde de la mer d'Aral. La réunion est spéciale. Au moins parce que les délégués de ce forum se sont rencontrés la dernière fois il y a 9 ans. Mais il y avait pas mal d'autres raisons urgentes à négocier pendant cette période. Cependant, les désaccords sur cette question ont toujours interféré.

Maintenant, parmi les acteurs de la région, il y a une tendance au rapprochement. Les États d'Asie centrale manifestent leur intention d'accepter même les points les plus problématiques de l'ordre du jour général. Il reste à espérer que la mer d'Aral ne fera pas exception. Si les riverains sont d'accord avec le plan d'action, il sera alors plus facile de connecter les donateurs internationaux au processus.

Selon ce schéma, la restauration de la mer d'Aral au Kazakhstan était en cours. Le pays a clairement défini un plan d'action et manifesté de sérieuses intentions. Pour cette raison, la République a obtenu deux prêts de la Banque mondiale pour un projet intitulé "Réglementation du lit de la rivière Syr Darya et préservation de la partie nord de la mer d'Aral". Le coût total de ses deux phases est de plus de 200 millions de dollars.

Les estimations des projets pour sauver la Grande Aral, probablement, sera plusieurs fois plus, mais à en juger par la préoccupation de la communauté mondiale et les estimations effrayantes des chercheurs internationaux sur la mer complètement sèche, il est évident que les problèmes avec le soutien financier ne devraient pas exister.

Donc, si l'Ouzbékistan est prêt à sauver la mer, les autorités du pays doivent comprendre que pour le bien de celui-ci, faut sacrifier des projets pour l'exploration et la production de pétrole et de gaz au fond du bassin asséché. Nous devrons choisir entre l'écologie, la santé de la population et les revenus encore fantomatiques de la production d'hydrocarbures.

Oui, le choix ne sera pas facile. Mais maintenant, il est important de réaliser qu'il ne peut y avoir aucune autre chance. Sauver la mer d'Aral est encore possible. Ce n'est pas une fiction. La mer peut être ressuscitée, même si elle ne revient pas dans sa forme antérieure. Mais c'est une manière appropriée pour soutenir l'écosystème et relancer l'économie des zones côtières. Et puis, la mer d'Aral ressuscitée offrira aux pays de la région beaucoup plus d'opportunités que tout autre projet sur le site où elle se trouvait autrefois.

mercredi 22 août 2018

La Russie commence à abandonner le dollar

Rosoboronexport a conclu, le mercredi 22 août, son premier contrat d’exportation d’armes avec la monnaie nationale de la Russie.
Interrogé pour savoir si Rosoboronexport utiliserait des devises autres que le dollar dans ses transactions, le directeur général de la société russe Alexandre Mikheev a déclaré que Rosoboronexport avait déjà commencé à utiliser la monnaie nationale russe.
Il a toutefois refusé de donner des informations supplémentaires sur le mécanisme de tels contrats ou sur la devise qui remplacerait le dollar.
Concernant les sanctions des États-Unis visant la Russie, Alexandre Mikheev a souligné que ces sanctions n’influenceraient nullement Rosoboronexport et ses activités à l’étranger.
« Les sanctions américaines ne nuisent pas aux activités de notre agence et nous chercherons des devises qui pourront remplacer le dollar », a-t-il affirmé.
Rosoboronexport fait partie des sociétés affiliées à Rostec, une société d’État russe fondée à la fin de l’année 2007, qui rassemble environ 700 entités qui constituent les 14 sociétés du holding. Rostec mène ses activités sous la supervision du ministère russe de la Défense et est impliquée dans 85 % des exportations militaires de la Russie.
Les sanctions imposées par les États-Unis à l’Iran, à la Russie et la Turquie ont poussé ces trois pays à recourir à leurs devises nationales pour faire des transactions.
Sur http://parstoday.com/ le 22/08/2018

Les Iraniens choqués par le niveau de vie de leurs dirigeants

L’ancien gouverneur de la Banque centrale iranienne, Mahmood Bahmani (proche de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad) a lancé une campagne contre la corruption.
Il a révélé que 5000 enfants de personnalités vivent à l’étranger et détiennent plus sur leurs comptes personnels que la Banque centrale n’a de réserve monétaire (148 milliards de dollars). Il a alors noté que seuls 300 sont enregistrées comme étudiants et feint d’ignorer pourquoi les autres se sont exilés.
Le hastag « Où est votre enfant ? » est alors apparu, harcelant de très nombreux responsables de l’administration Rohani. L’affaire s’est développée avec la diffusion de photographies du mariage quasi-princier du fils de l’ambassadeur iranien au Danemark et d’une designer (photo), laissant entrevoir un niveau de vie somptueux, très loin de la frugalité prônée par le gouvernement et le clergé.
Alors que l’accord JCPoA, signé entre les administrations Obama et Rohani, a enrichi les soutiens de celui-ci, le niveau de vie du peuple iranien a continué à se dégrader.
En outre, depuis le retrait par le président Trump des États-Unis du JCPoA, la monnaie iranienne s’est effondrée de 60 % par rapport au dollar et le taux de chômage approche les 40% ; une réalité extrêmement dure pour le peuple iranien, mais qui profite aux enfants de la classe dirigeante.
Sur www.voltairenet.org le 22/08/2018

dimanche 19 août 2018

L’Arabie du roi Salmane s’effondrera-t-elle ?


Le quotidien libanais Al-Akhbar a publié, vendredi 17 août, un article, rédigé par Fouad Ibrahim, à propos des facteurs qui pourraient se solder sur la chute du régime saoudien.
C'est pour la énième fois, depuis l'accès au trône de Salmane ben Abdelaziz, que les services de sécurité nationale des États-Unis posent cette question : l'Arabie saoudite de ben Salmane s'effondrera-t-elle ? Mais personne n'a jamais répondu à cette question. Tout ce qu'ils font, c'est tirer la sonnette d'alarme pour l'avenir d'un pays qui jouissait d'une « sécurité à toute épreuve, dans un environnement instable ».
John Hannah, conseiller en chef de l'ancien vice-président américain Dick Cheney, s'est interrogé, dans un article publié en octobre 2015 par le magazine Foreign Policy, si les États-Unis allaient voler au secours de l'Arabie saoudite, si cette dernière commençait à s'effondrer. Neuf mois après l'arrivée au pouvoir du roi Salmane, John Hannah a mis en garde l'administration américaine contre les signes de l'effondrement de l'Arabie saoudite, dont la baisse des cours de brut, les erreurs politiques et stratégiques et une tension accrue avec l'Iran. En effet, M. Hannah croyait que les erreurs que commettait le régime saoudien étaient tellement grandes qu'elles pouvaient même mettre en danger le régime saoudien tout entier. Selon lui, si les crises en Arabie saoudite ne sont pas apaisées, elles pourront même donner naissance à une tempête étant en mesure de déstabiliser complètement le régime saoudien. John Hannah réaffirme que la coalition saoudienne reste incapable de mettre fin à la guerre au Yémen et que cette guerre aboutira finalement à l'usure du régime saoudien d'autant plus qu'il sera discrédité. Selon John Hannah, la guerre au Yémen révélera les points faibles du régime saoudien. « En effet, l'Arabie saoudite sème des crises pour camoufler ses principaux défauts », indique le quotidien libanais Al-Akhbar.
Et de continuer :
« Bien qu'il souffre d'un important déficit budgétaire, de la baisse des cours de brut et du niveau réduit de ses réserves de devise, le régime saoudien ne cesse pourtant de fournir d'innombrables subventions étatiques à ses citoyens pour continuer à leur plaire ».
Al-Akhbar s'est de nouveau attardé sur l'article de John Hannah où il avait fourni des chiffres sur les mauvaises conditions de vie du peuple saoudien ainsi que la mauvaise gestion dans cette riche monarchie pétrolifère : un taux de chômage qui dépasse les 30 %, un quart de la population vivant dans la pauvreté, la tragédie de la Mecque et la mort de 769 pèlerins et la chute d'une grue sur les pèlerins et la mort d'une centaine d'entre eux. John Hannah souligne que la mauvaise gestion par l'Arabie saoudite des Saintes Mosquées est un facteur de plus dans les tensions accrues entre l'Iran et l'Arabie saoudite. John Hannah conclut finalement que l'effondrement du régime saoudien n'est pas exclu.
« L'Arabie saoudite fait face à un important défi qui met en péril son existence. Ce défi reste pourtant dans ses premières étapes et l'Arabie saoudite pourra le gérer si elle réussit à prendre des décisions plus sages », a-t-il réitéré.
Sur www.partoday.com le 18/08/2018

mardi 7 août 2018

Test en vol réussi pour StarrySky 2, le premier avion hypersonique chinois


Selon l'Académie chinoise d'aérodynamique aérospatiale de Beijing, la Chine a mis au point et testé avec succès un avion hypersonique à la pointe de la technologie qui chevauche ses propres ondes de choc.
L'Académie, qui fait partie de l'entreprise spatiale chinoise d'Etat China Aerospace Science and TechnologyCorp, a annoncé le 3 août que le premier test en vol de son « StarrySky 2 » (Ciel Etoilé 2 »), qu'elle qualifie de premier « waverider » expérimental hypersonique du pays, a été conduit ce matin-là sur un terrain d'essai non identifié dans le nord-ouest de la Chine, ajoutant que le test a été un « énorme succès ».
Un waverider est un avion hypersonique doté d'un fuselage de forme cunéiforme conçu pour améliorer son rapport supersonique de portance en traînée en utilisant les ondes de choc générées par son propre vol comme force de levage.
Le véhicule hypersonique a d'abord été transporté par une fusée à propergol solide puis séparé au fur et à mesure que son propre système de propulsion prenait le relais. Selon un communiqué de l'Académie, au cours de son vol indépendant, l'engin d'essai a maintenu des vitesses ultra-rapides au-dessus de Mach 5,5 pendant plus de 400 secondes et atteint une vitesse de 6 à 7 344 km/h.
Les Etats-Unis ont déjà testé un waverider expérimental de 2010 à 2013 conçu pour atteindre Mach 6.
Qualifié d'avion le plus rapide jamais construit, le US HTV-2, qui lui n'était pas un waverider, a atteint une vitesse record de Mach 20, soit 24 480 km/h, lors de son premier vol en avril 2010.
Le Mikoyan-Gourevitch MiG-25 russe, dont la vitesse maximale est de 3 470 km/h, est actuellement toujours l'avion habité le plus rapide. Pour mémoire, un Boeing 747-400ER transporte ses passagers à environ 933 km/h.
Lors du test en vol annoncé vendredi, le waveriderchinois a atteint une altitude de 30 km et a effectué des manœuvres à grand angle. L'aéronef a également testé tout un ensemble de technologies de pointe telles qu'un système de protection thermique par équilibre thermique développé au niveau national, a encore indiqué le communiqué.
La recherche, parrainée par China Aerospace Science and TechnologyCorp, vise à faire la démonstration de nouvelles technologies aérodynamiques. La conception de StarrySky 2 a pris trois ans.
Ce test marque la première fois que la Chine confirme officiellement ses recherches et son développement d'un waverider, un concept futuriste qui pourrait aussi être transformé en une arme de frappe hypersonique capable d'éviter tous les réseaux de défense anti-aérienne existants.
Les Etats-Unis et la Russie étudient et testent des waveriders depuis des années, dans le but d'exploiter le potentiel de ces véhicules dans des applications militaires.
Selon Wang Yanan, rédacteur en chef du magazine Aerospace Knowledge, un waverider est un modèle idéal pour une plate-forme hypersonique ou un avion ultra-rapide.
« Le test confirme que la Chine possède des technologies fiables et avancées pour un véhicule hypersonique, car elle s'est appuyée sur sa propre propulsion pour un vol hypersonique de 400 secondes -par opposition à des véhicules similaires d'autres pays qui n'utilisaient pas leur propre propulsion dans leur premier test en vol », a-t-il souligné.
« Le test a également montré que nous avons atteint un niveau de classe mondiale pour les équipements clés d'un véhicule hypersonique, tels que les dispositifs de séparation, la protection thermique, les commandes de vol et les appareils de communication ».
Sur reseauinternational.net le 07/08/2018

Comment Poutine et Trump mettent fin à la guerre contre la Syrie


C’est avec prudence et détermination que la Fédération de Russie et le président Trump mettent définitivement fin à la domination du monde par des intérêts transnationaux.
Convaincu que l’équilibre des puissances ne dépend pas de leurs capacités économiques, mais militaires, le président Poutine a certes restauré le niveau de vie de ses concitoyens, mais il a développé l’Armée rouge avant de les enrichir. Le 1er mars, il révélait au monde les principales armes de son arsenal et le début de son programme de développement économique.
Dans les jours qui suivirent, la guerre se concentra sur la Ghouta orientale. Le chef d’état-major russe, le général Valeri Guérassimov, téléphona à son homologue US, le général Joseph Dunford. Il lui annonça qu’en cas d’intervention militaire US, les forces russes cibleraient les 53 navires US de la Méditerranée et du Golfe, y compris leurs 3 portes-avions à propulsion nucléaire. Surtout, il lui enjoignit d’informer le président Trump des nouvelles capacités militaires de son pays.
En définitive, les États-Unis laissèrent l’Armée arabe syrienne et quelques fantassins russes libérer la Ghouta des jihadistes qui l’occupaient.
Seul le Royaume-Uni tenta d’anticiper les événements en organisant l’« affaire Skripal » : si l’ordre mondial actuel s’effondre, il faut rétablir la rhétorique de la Guerre froide opposants les gentils cow-boys et les méchants ours russes.
En juin, lorsque l’Armée arabe syrienne, soutenue par l’aviation russe, se déplaçait vers le Sud du pays, l’ambassade US en Jordanie prévenait les jihadistes que, désormais, ils devraient se défendre seuls, sans aide ni soutien du Pentagone et de la CIA.
Le 16 juillet à Helsinki, les présidents Poutine et Trump allaient beaucoup plus loin. Ils abordaient la question de la reconstruction, c’est-à-dire des dommages de guerre. Donald Trump, nous l’avons souvent écris ici depuis deux ans, est opposé à l’idéologie puritaine, au capitalisme financier et à l’impérialisme qui en découle. Il estime à juste titre que son pays n’a pas à endosser les conséquences des crimes de ses prédécesseurs dont son peuple a lui aussi été victime. Il affirme que ces crimes ont été commis à l’instigation, et au profit, des élites financières transnationales. Il considère donc que c’est à elles de payer, même si personne ne sait précisément comment les y contraindre.
Les deux présidents sont également convenus de faciliter le retour des réfugiés. Ce faisant, Donald Trump a renversé la rhétorique de son prédécesseur selon laquelle ils fuyaient la « répression de la dictature » et non pas l’invasion des jihadistes.
Alors que dans le Sud du pays, les jihadistes fuyaient à leur tour devant les forces syriennes et russes, et que quelques unités désespérées de Daesh commettaient des atrocités inimaginables, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, et le chef d’état-major russe, Valeri Guérassimov, entreprenaient une tournée européenne et moyen-orientale.
Ils étaient reçus le plus discrètement possible dans l’Union européenne. En effet, selon le discours occidental le général Guérassimov est un conquérant qui a envahi et annexé la Crimée. Il est donc interdit d’accès dans l’Union, défenseuse autoproclamée de « l’état de droit ». Malheureusement comme il était trop tard pour retirer son nom de la liste des sanctions, l’Union décida de fermer les yeux sur ses grands principes et de laisser exceptionnellement entrer le héros de la réunification de la Crimée et de la Russie. La honte qui saisit les dirigeants ouest-européens face à leur hypocrisie explique l’absence de photographies officielles des audiences accordées à la délégation russe.
À chacun de ses interlocuteurs, la délégation russe résuma quelques décisions du sommet d’Helsinki. Faisant preuve de sagesse, elle s’abstint de demander des comptes sur le rôle de chaque État durant la guerre et les appela au contraire à aider à sa fin : retrait des forces spéciales, arrêt de la guerre secrète, suppression de l’aide aux jihadistes, retour des réfugiés, réouverture des ambassades. Elle affirma notamment que chacun pourrait participer à la reconstruction sans exclusive.
Sitôt la délégation partie, la chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron firent ingénument interroger le Pentagone pour savoir s’il était vrai que le président Donald Trump comptait faire payer certaines compagnies transnationales (KKR, Lafarge, etc.) —juste pour semer le trouble outre-Atlantique—. Cette attitude du président Macron, ancien cadre bancaire, est d’autant plus déplorable qu’il avait tenu à symboliser sa bonne foi en offrant 44 tonnes d’aide humanitaire à la population syrienne, transmises par l’armée russe.
Au Moyen-Orient, le voyage de la délégation russe fut plus couvert par les médias. Lavrov et Guérassimov purent annoncer la création de cinq commissions pour le retour des réfugiés. Chacune, en Égypte, au Liban, en Turquie, en Iraq et en Jordanie, comprend des représentants de l’État hôte et des délégués russes et syriens. Personne n’a osé poser la question qui fâche : pourquoi une telle commission n’a-t-elle pas été constituée avec l’Union européenne ?
Concernant la réouverture des ambassades, les Émirats arabes unis ont prit les occidentaux et leurs alliés de court en négociant la réouverture de la leur.
Restait la préoccupation des Israéliens d’obtenir le départ de Syrie des conseillers militaires iraniens et des milices pro-iraniennes, dont le Hezbollah. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a multiplié les allers-retours à Moscou et Sotchi pour plaider sa cause. On se souvient que Guérassimov avait ironisé sur le culot des vaincus israéliens exigeant le départ des vainqueurs iraniens. Lavrov, quant à lui, s’était diplomatiquement retranché derrière un refus de principe de ne pas s’ingérer dans la souveraineté syrienne.
La Russie a résolu le problème : la police militaire russe a réinstallé les forces de l’Onu le long de la ligne de démarcation syro-israélienne, dont elles avaient été chassées il y a quatre ans. Durant toute cette période, elles avaient été remplacées par Al-Qaïda, soutenu par Tsahal. La Russie a en outre installé en arrière de la ligne de démarcation, en territoire syrien, huit postes d’observation militaire. De la sorte, Moscou peut à la fois garantir à l’Onu et à la Syrie que les jihadistes ne reviendront pas et à Israël que l’Iran ne l’attaquera pas depuis la Syrie.
Israël, qui jusqu’ici misait sur la défaite de la République arabe syrienne et qualifiait son président de « boucher », a subitement admis par la voix de son ministre de la Défense, Avigdor Liberman, que la Syrie sortait vainqueur du conflit et que le président el-Assad était son chef légitime. Pour manifester sa bonne volonté, Liberman a fait bombarder un groupe de Daesh que jusqu’ici il soutenait en sous-main.
Petit à petit, la Fédération de Russie et la Maison-Blanche remettent de l’ordre dans les relations internationales et convainquent divers protagonistes de se retirer de la guerre, voire de postuler pour la reconstruction. De son côté, l’Armée arabe syrienne poursuit la libération de son territoire. Il reste au président Trump à parvenir à retirer ses troupes du Sud (Al-Tanf) et du Nord du pays (Est de l’Euphrate) et au président Erdoğan à abandonner à leur sort les jihadistes réfugiés au Nord-Ouest (Idleb)
Par Thierry Meyssan le 07/08/2018 sur www.voltairenet.org