lundi 8 octobre 2012
La Chine achète les réserves d'or de la Corée du Nord
vendredi 5 octobre 2012
La Russie appuie Islamabad contre les frappes de drones
jeudi 4 octobre 2012
La Turquie continue de bombarder la Syrie
La Turquie a poursuivi jeudi ses bombardements sur la Syrie en riposte aux tirs syriens meurtriers sur le village frontalier d'Akçakale et a sollicité le feu vert de son Parlement pour les poursuivre, faisant ressurgir la menace d'une guerre entre les deux pays.
Au lendemain des premières salves de représailles qui ont frappé les environs du poste-frontière syrien de Tall al-Abyad, juste en face d'Akçakale, l'armée d'Ankara a repris au petit matin ses tirs d'artillerie vers le territoire syrien, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire turque. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la riposte militaire turque, qui a notamment visé une position de l'armée fidèle au président Bachar el-Assad dans la région de Rasm al-Ghazal, près de Tall al-Abyad, a tué "plusieurs soldats syriens".
Déterminé à ne pas laisser l'attaque syrienne impunie, le gouvernement turc a demandé au Parlement l'autorisation formelle de mener des opérations militaires en territoire syrien au nom de la "sécurité nationale", ainsi qu'il le demande pour bombarder les positions des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak. La Constitution turque prévoit que toute opération militaire extérieure doit être autorisée au préalable par le Parlement. Le débat a débuté à huis clos à 10 heures locales (9 heures à Paris) devant l'Assemblée nationale à Ankara, où le parti du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan dispose d'une confortable majorité.
Souveraineté turque
"La Turquie ne cherche pas à faire la guerre, mais elle est parfaitement capable de se défendre contre toute attaque menaçant sa souveraineté", a lancé à la presse, en marge des débats, l'un des vice-présidents du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Ömer Celik. Dès mercredi soir, le chef du gouvernement turc a fait part de sa détermination à riposter après le bombardement qui, selon un dernier bilan, a tué cinq personnes et fait une dizaine de blessés à Akçakale, récent théâtre de combats entre les troupes fidèles au régime du président Assad et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL)."La Turquie ne laissera jamais impunies de telles provocations du régime syrien, qui menacent notre sécurité nationale, dans le respect du droit international et de ses règles d'intervention", a tonné Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'une réunion d'urgence avec ses conseillers. Après plusieurs incidents de frontière ces dernières semaines autour d'Akçakale, le bombardement de mercredi a suscité une intense émotion en Turquie et a fait immédiatement remonter la tension avec son voisin.
En juin dernier, le ton était déjà monté entre les deux capitales après la destruction d'un avion de chasse turc par la défense antiaérienne syrienne. Mais les menaces de représailles d'Ankara, qui appelle depuis des mois au départ du président Assad, étaient restées sans suite. L'incident d'Akçakale a été fermement condamné par les États-Unis et par l'Otan, qui ont affiché une solidarité sans faille avec Ankara, un des 28 pays membres de l'Allliance atlantique.
Condamnation unanime
Un porte-parole du Pentagone a vu dans cet incident un "exemple du comportement dévoyé" du régime syrien et, dès mercredi soir, le Conseil de l'Otan s'est réuni en urgence à Bruxelles pour sommer la Syrie de "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international". Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU, saisis par la Turquie, devaient, eux, publier jeudi une déclaration condamnant vigoureusement les tirs syriens et demandant à Damas de respecter le territoire de ses voisins. Cette déclaration devait être entérinée dès mercredi soir, mais à la dernière minute, la Russie, fidèle alliée du régime syrien, a demandé que son adoption soit reportée à 16 heures (à Paris). La Russie, qui s'est systématiquement opposée jusque-là à toute condamnation de Damas, pourrait entre-temps proposer des modifications au texte ou même lancer l'idée d'une enquête internationale sur cet incident, selon un diplomate.Mercredi soir, le ministre syrien de l'Information, Omran Zoabi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine des tirs venus qui ont frappé le village d'Akçakale et a présenté les condoléances de son pays "aux familles des victimes et à (leurs) amis, le peuple turc". La détérioration de la situation entre Ankara et Damas le long de leur frontière commune a largement occulté le reste de la situation en Syrie.
Les combats que se livrent depuis fin juillet rebelles et forces gouvernementales pour le contrôle de la ville d'Alep (nord de la Syrie) se sont poursuivis jeudi, au lendemain d'un triple attentat à la voiture piégée qui a fait au moins 48 tués, en majorité des militaires, et une centaine de blessés. En outre, selon l'OSDH, dix-huit membres de la force d'élite de la garde républicaine ont été tués jeudi matin à Qoudsaya, une banlieue ouest de Damas, par une explosion suivie d'échanges de tirs.
Sur www.lepoint.fr le 04/10/2012
mercredi 3 octobre 2012
Saakachvili, c'est (presque) fini
Tout en qualifiant de "fondamentalement inacceptable la vision [de l'avenir de la Géorgie] de Rêve géorgien", il a assuré qu'il respecterait "la règle de la démocratie" et "le choix de la majorité du peuple géorgie", indique le site Civil Georgia. "Nous avons si bien travaillé que Saakachvili n'avait d'autre choix que de faire cette déclaration", a rétorqué le vainqueur, Ivanichvili, cité par Medianews. Il a toutefois appelé son rival "qui a commis beaucoup d'erreurs" à démissionner, pour "éviter un pouvoir bicéphale", en attendant l'élection présidentielle anticipée à l'automne 2013, date d'expiration du second mandat de Saakachvili.
Homme politique habile, ce dernier ne rendra certainement pas les armes de sitôt. Il a d'ailleurs déjà promis de "contribuer au travail du nouveau Parlement et du nouveau Premier ministre", poste que pourrait bien occuper Ivanichvili. Une cohabitation à la française, avec un tandem improbable, se profile, augurant une période transitoire d'autant plus tendue que, selon la nouvelle Constitution remodelée par Saakachvili en 2010, dans une Géorgie république parlementaire dès 2013 , la plénitude du pouvoir reviendra au chef du gouvernement. Néanmoins, depuis l'indépendance de la Géorgie, en 1991, c'est la première fois que l'alternance du pouvoir se produit par un vote démocratique (reconnu comme tel par les Etats-Unis, l'OCDE, le Parlement européen), et non par la force. "Le pays a mûri politiquement", constate le site Eurasianet.
Quel est le programme du nouveau pouvoir ? En politique intérieure, Ivanichvili promet la justice sociale, des médias et des tribunaux libres et indépendants, une agriculture à l'honneur, des emplois. "Nous nous devons de construire un Etat attrayant, ce qui facilitera nos relations avec le monde extérieur", a-t-il résumé. En matière de politique étrangère, Ivanichvili, accusé par Saakachvili d'être "l'envoyé du Kremlin", a reconfirmé le cap sur l'adhésion à l'OTAN et le rapprochement avec l'espace euro-atlantique. Cependant, il renoncera à "la stratégie erronée de Saakachvili, qui voulait faire de la Géorgie [pays de près de 4 millions d'habitants] un acteur global". La Géorgie d'Ivanichvili redeviendra donc "un acteur régional et aspirera à arranger ses relations avec ses voisins, dont la Russie [qui a reconnu et occupé en 2008 les régions géorgiennes séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, provoquant une rupture des relations diplomatiques avec Tbilissi]", cite le journal russe Vzgliad.
La classe politique russe réagit prudemment à la victoire de l'opposition géorgienne. "Le résultat de l'élection montre que les Géorgiens veulent des changements, que le paysage politique géorgien sera davantage pluriel et son Parlement mû par des forces plus constructives et plus responsables", a commenté le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, qui s'est dit "prêt au dialogue".
Si, comme le rapporte le site russe sur le Caucase Vestnik Kavkaza, la présidente du Sénat russe, Valentina Matvienko, espère "une amélioration dans les relations entre les deux pays", Victor Ozerov, président de la commission de la Défense et de la Sécurité du Sénat, est plus pessimiste. Selon lui, "bien que l'époque Saakachvili touche à sa fin, la victoire de l'opposition n'aurait pas d'impact radical sur les relations avec la Russie".
Le vice-président de la commission des Relations internationales de la Douma russe, Viatchelsav Nikonov, est plus nuancé. "Ne soyons pas simplistes : dans la vie réelle, il n'y a pas le choix : ou bien la Russie ou bien l'Occident, mais bel et bien : et la Russie et l'Occident", cite Vzgliad
La croissance des économies émergentes asiatiques marque le pas
La Banque asiatique de développement (BAD) a réduit mercredi ses prévisions de croissance pour la plupart des économies émergentes d'Asie en 2012 et 2013, du fait du ralentissement de la demande mondiale qui pèse sur leurs exportations.
Première concernée, la Chine voit sa prévision de croissance abaissée de près d'un point à 7,7% pour cette année, contre 8,5% auparavant. La prévision pour 2013 passe, elle, de 8,7% à 8,1%.
La BAD, dans son rapport, souligne que les risques vont croissant pour la deuxième économie mondiale, lourdement tributaire du commerce international. Mais elle estime que le pays a les moyens d'éviter un atterrissage brutal.
"La baisse de la demande, notamment en provenance d'Europe, constitue un frein sérieux pour la croissance sur le court terme", explique Changyong Rhee, économiste en chef de la BAD.
"Cela dit, le gouvernement a les moyens d'en limiter l'impact sur l'économie. Sa position financière solide, la décrue de l'inflation et les mesures d'expansion monétaire devraient permettre un atterrissage en douceur, mais il faut parallèlement intensifier les efforts pour diversifier les sources de croissance et renforcer la demande intérieure".
La forte croissance, c'est fini.
Illustration du ralentissement chinois, l'indice des directeurs d'achat pour les services, publié mercredi, à reculé à 53,7 en septembre, au plus bas depuis novembre 2010, contre 56,3 le mois précédent.
Selon la BAD, l'Asie émergente doit maintenant se préparer à connaître une période prolongée d'expansion modérée après des années de forte croissance.
Sa prévision globale pour la croissance des 45 pays asiatiques en développement- allant de l'Asie centrale aux îles du Pacifique- a été ramenée à 6,1% pour 2012, contre 6,9% dans ses estimations précédentes, et 6,7% pour 2013 au lieu de 7,3%.
En 2011, leur croissance avait été de 7,2%.
Comme pour la Chine, la Banque asiatique de développement recommande une diversification des moteurs de la croissance régionale et souligne que le secteur des services, en plein essor en Inde et aux Philippines, devrait être encouragé comme moyen de soutenir la croissance intérieure et équilibrer un affaiblissement de la demande extérieure.
Les deux principaux risques pesant sur la croissance régionale, prévient la BAD, se trouvent dans la zone euro, où se prolonge la crise des dettes souveraines, et aux Etats-Unis, où se profile le "mur budgétaire" (une série de hausses des charges et des impôts et de coupes automatiques dans les dépenses publiques qui entreront en vigueur au 1er janvier sans un accord entre le Congrès et la Maison blanche).
Pour l'Inde, deuxième économie émergente d'Asie, la Bad a ramené sa prévision 2012 à 5,6% au lieu de 7,0% auparavant.
Henri-Pierre André et Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat
Publié sur www.capital.fr le 03/10/2012
mardi 2 octobre 2012
Géorgie : le président Saakachvili reconnaît la défaite de son parti
Le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, a reconnu, mardi 2 octobre, la défaite de son parti aux législatives, remportées contre toute attente par Le Rêve géorgien, la principale coalition d'opposition du milliardaire Bidzina Ivanichvili.
"Il est clair que Le Rêve géorgien a remporté la majorité" aux législatives lundi, a déclaré M. Saakachvili dans un discours retransmis à la télévision. "Cela veut dire que la majorité parlementaire doit former un nouveau gouvernement, et moi, en tant que président, conformément à la Constitution, je vais faciliter le processus de manière à ce que le nouveau gouvernement commence à travailler", a ajouté M. Saakachvili, avant même la publication des résultats définitifs.
Selon des résultats partiels délivrés au compte-goutte mardi dans ce pays du Caucase, la coalition d'opposition de M. Ivanichvili devance le Mouvement national unifié de M. Saakachvili, au pouvoir depuis la "révolution de la rose" en 2003. Après le dépouillement des bulletins dans 25 % des bureaux de vote pour les 77 sièges sur 150 répartis à la proportionnelle, Le Rêve géorgien recueille 53,19 % des voix contre 41,51 % pour le parti M. Saakachvili, a indiqué la commission électorale.
"Les élections législatives en Géorgie ont marqué un pas important dans la consolidation d'élections démocratiques, bien que certains problèmes clés doivent être résolus", a déclaré l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans un communiqué, après l'intervention de M. Saakachvili. Une allusion aux tensions durant la campagne électorale et au harcèlement présumé de militants
"J'ai réalisé ce pour quoi je me battais depuis longtemps"
M. Ivanichvili a proclamé sa victoire immédiatement après l'annonce des premiers sondages réalisés à la sortie des urnes lundi. "J'ai réalisé ce pour quoi je me battais depuis si longtemps", a lancé Bidzina Ivanichvili, qui a affirmé que son parti allait remporter "pas moins de 100 des 150 sièges du Parlement". Des milliers de partisans du Rêve géorgien ont laissé éclater leur joie dans la soirée dans les rues de la capitale, brandissant des fanions bleus, la couleur de leur parti, et des drapeaux géorgiens dans un concert de klaxons.
Le 02/10/2012 sur www.lemonde.fr
La Chine devant le risque du piège malaisien
Vous êtes sûrs que vous allez survivre ? Telle est la question que posent en substance les nombreux émissaires venus d'Asie en Europe pour tenter de comprendre l'étrange langueur dont souffre leur bon client qu'est le Vieux Continent. On a eu l'occasion, ces derniers mois, d'être interrogé par plusieurs délégations, des Chinois, des Japonais. Lors du dernier entretien, un expert du Parti communiste chinois a retenu jusqu'au bout la question qui lui brûlait le bout de la langue. Mais juste avant de conclure l'échange, il s'est finalement jeté à l'eau : « Nous estimons que votre crise est très grave. Mais finalement, chez vous, peu de gens semblent en avoir conscience... » On lui répondit qu'il avait évidemment raison, avant de lui serrer la main. Non sans regret, car on lui aurait bien retourné la question.
La comparaison peut sembler grotesque. Un Européen s'inquiétant de la Chine ressemble à un grand cardiaque venant de subir un triple pontage se souciant de la santé de son visiteur affligé d'un petit bobo au pied. L'activité devrait progresser de près de 8 % cette année dans l'empire du Milieu alors qu'elle aura reculé dans la zone euro. En cinq ans, elle a bondi de plus de moitié là-bas alors qu'elle a stagné ici. Les entreprises chinoises créent plus d'un million d'emplois par mois, ce qui correspondrait à 50.000 emplois en France -un chiffre jamais observé dans son histoire.
Et pourtant, l'activité ralentit fortement en Chine, davantage que ne l'indiquent ses chiffres de PIB. La production d'électricité ne progresse pratiquement plus. Le fret ferroviaire de marchandises recule. Jamais la Chine n'a connu croissance aussi faible depuis qu'elle s'est éveillée au début des années 1980. Il y a deux ans, deux économistes de la Banque asiatique de développement, Jong Wha Lee et Kiseok Hong, avaient osé estimer que la croissance chinoise pourrait revenir à « seulement » 7 % l'an dans la décennie 2010. Aujourd'hui, des estimations sensiblement inférieures circulent. Les signes se multiplient d'une rupture majeure, qui pourrait secouer le monde entier. La crispation actuelle sur quelques îlots perdus à l'est du pays n'en est qu'un premier avertissement.
Depuis trente ans, Pékin avait réussi à trouver la voie d'une croissance phénoménale en agissant sur deux leviers : l'exportation et l'investissement. Dans son plan quinquennal arrêté l'an dernier, le gouvernement avait décidé de prendre le virage d'une croissance à l'américaine, tirée par la consommation. Un virage majeur, qui supposait un ralentissement pour éviter d'aller dans le décor. Mais deux gros problèmes compliquent singulièrement l'exécution du plan, comme l'explique l'économiste de Natixis Patrick Artus. Le premier est extérieur : la crise des pays développés, de l'Europe en particulier, pèse lourd sur les ventes à l'étranger. Les exportations, qui progressaient de 20 % l'an en 2010, sont désormais pratiquement à l'arrêt. Le deuxième problème est interne : les salaires sont allés trop vite. Leur augmentation était bien sûr nécessaire pour stimuler les achats des ménages. Mais ils se sont emballés. Les entreprises ont donc perdu en compétitivité, sans produire pour l'instant les produits sophistiqués qui leur permettraient d'imposer leurs prix. Et les consommateurs ne se sont pas rués pour autant dans les magasins, car ils s'inquiètent pour leurs vieux jours. En dix ans, les Chinois ont multiplié leur stock d'épargne... par six.
La Chine pourrait donc tomber dans le « piège des pays à revenu moyen », comme le dit l'économiste Wing Thye Woo, qui enseigne à l'université Fudan de Shanghai et à l'université de Californie. Elle suivrait alors la Malaisie, où le revenu moyen par tête ne monte plus par rapport au revenu américain depuis près de vingt ans, et non la Corée du Sud, où le revenu moyen est passé de 45 à plus de 60 % du revenu aux Etats-Unis. Pour éviter de tomber dans le piège malaisien, le gouvernement devra encourager l'entrepreneuriat et l'innovation. Pour trouver la voie d'une croissance équilibrée, il devra aussi accélérer la construction d'une protection sociale et assainir en profondeur un système financier perclus de dettes pourries. Autrement dit, il devra être révolutionnaire. Ca risque d'être compliqué : la nouvelle génération de dirigeants qui va prendre le pouvoir le mois prochain semble surtout composée de bureaucrates.
Par Jean-Marc Vittori sur www.lesechos.fr le 02/10/2012