mercredi 9 décembre 2015

les « Spice Girls » nord-coréennes enfin en tournée « mondiale »


Le plus populaire « girls band » de Corée du Nord, composé d'une dizaine de jeunes femmes, va donner à partir de ce jeudi une série de concerts en Chine.
Fondé en 2012 à l'initiative de Pyongyang, la formation « Moranbong », le plus populaire « girls band » de Corée du Nord entame, pour la première fois de sa courte histoire, une tournée à l'international pour présenter ses meilleurs « tubes » stalinistes. Selon le KCNA, l'agence de presse du régime communiste, le groupe d'une dizaine de jeunes femmes, dont les jupes courtes et les musiques électroniques ont révolutionné l'offre artistique du pays va donner à partir de ce jeudi une série de concerts en Chine. L'agence n'évoque toutefois ni les dates, ni les lieux de représentation de Moranbong, que Kim Jong-un utilise depuis sa création pour consolider l'autorité du Parti du travail auprès des masses et notamment des citoyens les plus jeunes.
Le « girls band » tranche avec les groupes musicaux traditionnels, souvent issus de l'armée et qui occupent les shows de la télévision d'Etat, mais il ne dispose d'aucune réelle liberté artistique. Supervisé, selon les experts, par Ri Sol-ju, l'épouse de Kim Jong-un, Moranbong s'autorise quelques reprises de tubes internationaux – notamment la musique du film Rocky. Mais il interprète surtout, à son rythme et avec des synthétiseurs, les chansons patriotiques glorifiant le Parti du Travail, qui tient la dictature depuis 1949, et célébrant la fidélité absolue au clan des Kim. « Mère patrie remplie d'espoir », « Notre père » ou « Nous pensons au Marechal nuit et jour » seraient particulièrement populaires à Pyongyang et dans les campagnes du Nord.
Surpris par cette soudaine excursion du groupe en Chine, les analystes sud-coréens et japonais voyait ce jeudi matin dans ce nouvel échange culturel une confirmation du réchauffement entre Pékin et Pyongyang. Dépitées par les provocations militaires et nucléaires de Kim Jong-un, le pouvoir chinois, dernier soutien au régime staliniste, avait semblé éviter, depuis 2014, les échanges et les contacts avec les dirigeants nord-coréens.
Mais en octobre dernier, Liu Yunshan, l'un des cadres les plus puissants de l'organigramme communiste chinois, s'est rendu à Pyongyang pour célébrer le 70ème anniversaire du Parti du Travail. Il a officiellement remis à Kim Jong-un une lettre du président chinois, Xi Jinping, appelant à un renforcement des relations bilatérales entre les deux nations.
Par Yann Rousseau et Alain Ruello sur www.lesechos.fr le 09/12/2015

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