lundi 21 mai 2012

La Révolution des agneaux « innocents »

Il y a tout juste quelques mois, les membres de l'opposition kazakhstanais "ont combattu pour le peuple", mais maintenant, ils commencent à se battre pour eux-mêmes. Non enregistré et clairement anti-peuple (ce qui sera démontré ci-dessous), le parti "Alga!" envoie en ce moment de nombreuses lettres et appels, disant que le régime a laissé tombé les chefs de parti, les a mis aux oubliettes et dans peu de temps "le régime" les mettra à l'agonie et ainsi de suite… conformément à l’esprit des appels révolutionnaires. Ou encore : «le Comité de coordination du Parti considère ces faits comme une preuve de la campagne de répression du régime de M. Nazarbaïev, visant à la destruction d’" Alga" (comme de celle des forces politiques d'opposition) ainsi qu’à l'isolement de son chef, Vladimir Kozlov".
Cependant, ils ne font pas appel qu’au peuple mais aussi à un auditoire étranger tel que les chefs d’Etats membres de l’OSCE, les chefs de l’ONU, de l’OCI, des USA, du Parlement européen, de l'Union européenne. Ces appels délivrés au nom du «Comité international Zhanaozen-2011. Cependant, ces derniers ne connaissent rien de ces organisations et Etats, tant et si bien que leurs appels sont incohérents et sans valeur.

Dans ces lettres, les membres de l’opposition demandent au monde entier de les protéger du «régime», contre lequel, selon leurs propres mots, ils ont combattu et sont encore prêts à se battre. Mais la pratique montre qu'ils sont réellement prêts à une telle lutte quand personne ne leur barre la route, qu’ils reçoivent de l'argent de l'étranger et qu’ils peuvent profiter des meetings pour voyager en Europe. Voici la «lutte» qui est à leur goût. Mais une fois condamné à la prison pour leurs activités ils attendent quelqu'un pour les protéger. Mais Qui ? Le peuple? Ou "les chefs de l'ONU" avec le "Département d'Etat américain"?

Pour quiconque a suivi les affaires de l'opposition kazakhstanaise dans les jours de grèves et de manifestations à zhanaozen, il était clair qu'ils ont provoqué l'Etat. Ils ont longtemps joué à "la révolution" en pensant qu’il n’y aurait aucune conséquence. Non seulement la Conspiration n’a pas eu lieu mais le degré de loquacité fut tout simplement incroyable. Dans les milieux d'opposition, les dépêches et publications ont été largement diffusés avec des détails amusants sur la façon dont ils ont essayé d'organiser une «révolution» dans Zhanaozen.

Il est de notoriété publique que Vladimir Kozlov et Ayzhangul Amirova ont organisé une visite à Aktau et Zhanaozen de l’eurodéputé Paul Murphy en Juillet 2011 qui a eu pour effet de transformer un conflit du travail en un conflit politique. Grâce à l'argent qui coulait des mains de Kozlov, les travailleurs du pétrole licenciés ont été payés, ainsi que des voyages à destination de Moscou, Varsovie et Bruxelles, le bureau à Zhanaozen, et celui d’Ainura Kurmanova à Moscou qui gère les gauchistes russes.

Parmi les membres de l’opposition à Almaty circulaient beaucoup de rumeurs et d'histoires sur la façon dont Kozlov et Amirova ont distribué l'argent, dans un cercle réduit directement impliqué dans l’organisation de la "révolution" à Zhanaozen. D’autre part, Mme  Amirova ne savait pas dire non.
Beaucoup ont exprimé leur grande insatisfaction devant cette situation, en disant que Mme Amirova a versé 100000 tenge pétroliers Zhanaozen, tandis que les militants à Almaty ont obtenu quelques miettes pour avoir participé à des événements ponctuels. Des suggestions ont été faites pour organiser un grand rassemblement de soutien, mais cette idée a été rejetée par Kozlov dans des termes très durs.

Après une campagne de soutien des détenteurs de prêts hypothécaires organisée par Ainur Kurmanov et qui a échoué, après son départ pour Moscou, la frustration s’est aggravée. Grâce à l’argent de Kozlov,  Kurmanov s’est bien installé à Moscou, puis s’est rendu à Bruxelles. En général, il a vécu très confortablement pour un «révolutionnaire». Ce bouillonnement du mécontentement dans les rangs du parti «Alga», s’est très vite manifesté par l’émergence d’un certain nombre de scandales et de défections.

Pendant un certain temps il a réussi à contenir le mécontentement du fait de la création d’ « Halyk Maidani » en été 2011. " Sa création a fait l’objet de beaucoup de commentaires disant que ce sera un grand syndicat national qui se rendra aux urnes afin de « renverser le régime» et ainsi de suite. Kozlov et ses acolytes ont distribué abondamment des promesses, très convaincantes de premier abord. Gaziz Aldamzharov, chef du PCC,  est devenu le leader d’"Halyk Maidani"  et a poussé Serikbolsyn Abdildin au poste de vice-président. Tout semblait correspondre à une "montée de l'opposition."
Seulement quelques mois plus tard, lorsque «Halyk Maidani" s’est essouflé, les activités de la CPC ont été suspendue. Dans les cercles de l'opposition à Almaty ont circulé des rumeurs selon lesquelles tout cela a été fait dans le seul but de politiser la situation à Zhanaozen. Les ouvriers du pétrole ont catégoriquement refusé de se joindre au parti non enregistré "Alga", malgré la rumeur du départ de Nour Otan, d’une centaine d’ouvrier du pétrole pour s’inscrire dans le parti "Alga". Mme Amirova a ensuite suggéré à Kozlov de créer une autre organisation, distincte du parti "Alga." Il est devenu évident que les opposants naïfs et sans méfiance ont été cyniquement utilisé et trompé. Cependant, toute la saga a échoué, et «Halyk Maidani » est sortie de l'arène politique.

Dans un rendez-vous de l’opposition en automne 2011, il y avait beaucoup de rumeurs. Par exemple, il était question de Zhanbolat Mamaï qui aurait pris une grande partie de la somme de l'argent qu'il devait porté à Zhanaozen. Il a été discuté des rumeurs d'affrontements entre les responsables de la grève par rapport aux dépenses d'argent imprévues. Kozlov a promis de donner de l’argent et a demandé aux responsables de se calmer et d’agir.

Une tentative a été faite pour recueillir les contributions des membres de l'opposition d'Almaty pour l'achat de tentes et de sacs de couchage pour les ouvriers du pétrole, qui se s’est effondrée dès la première étape après avoir fait face à une résistance silencieuse et obstinée. Amirova a dû acheter les tentes et les sacs de couchage sur l'argent reçu de Kozlov. Peu de temps après, elle s'est envolée pour Zhanaozen.

Même avec ces rumeurs qui circulent sur l'opposition, il est devenu clair que les événements à zhanaozen procède d’un "Business révolutionnaire" dont l’objectif était de soutenir les ouvriers du pétrole sans rien dépenser. Mais la grève elle-même a été transformé en confrontation politique, qui a peu à peu glissé dans la provocation, les actions violentes, et s'est terminé dans le chaos à Zhanaozen et sur la station Shetpe. Le résultat de cette révolution est 14 personnes tuées. Ces «amis du peuple» qui ont plaidé en faveur des nombreux travailleurs licenciés du secteur pétrolier, ont apporté la tristesse et le deuil dans leurs familles. En effet, les victimes ne sont pas seulement ceux qui se trouvaient sur les lieux des affrontements ... Alors, pourquoi le peuple devrait-il les protéger?

Après avoir vandalisé et poussé les gens à des actions clairement illégales et violentes, ces « malheureux » révolutionnaires tentent maintenant de se présenter en victimes. Ils disent qu'ils sont "victimes du régime" et n'ont pas à être blâmés pour les événements de Zhanaozen. Cependant, des traces de leurs activités sont restées nombreuses. Ils ont répandus tellement de mensonges et de calomnies qu’il n’est plus possible de les croire.

Andrey Loginov
Le 24/02/2012 sur www.contur.kz

mercredi 16 mai 2012

Assad espère que Hollande va changer de politique à l'égard de la Syrie

Le dirigeant syrien Bachar Al-Assad a déclaré espérer que le nouveau président français François Hollande allait "penser aux intérêts de la France" et changer de politique à l'égard de la Syrie et dans la région, dans un entretien diffusé mercredi 16 mai à la télévision Rossia 24.

"J'espère que le nouveau président va penser aux intérêts de la France, je suis sûr qu'ils ne consistent pas à continuer de semer le chaos au Proche-Orient et dans l'ensemble du monde arabe, a déclaré M. Assad, interrogé sur le rôle de Paris dans cette crise et sur l'élection de M. Hollande. La question est de savoir ce que la France a gagné dans l'année écoulée grâce à sa position à l'égard de la Syrie, de la Libye, et d'autres pays."
HOLLANDE FAVORABLE À UNE INTERVENTION EN SYRIE
"[La France] a participé à l'agression militaire [contre le régime libyen] et elle est responsable de la mort de centaines de milliers de Libyens, a encore déclaré M. Assad. Le chaos en cours, le terrorisme, tout cela va avoir des répercussions sur l'Europe, parce qu'elle se trouve non loin de notre région, on peut dire que nous sommes les voisins du sud de l'Europe."
La France a été en pointe dans la mobilisation internationale contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye. Paris a également fait preuve d'intransigeance à l'égard du régime de Damas, qui réprime dans le sang depuis plus d'un an une révolte populaire. M. Hollande avait déclaré en avril que, s'il était élu président, il serait favorable à ce que la France participe à une intervention militaire en Syrie si celle-ci était décidée "dans le cadre de l'ONU" pour protéger les populations civiles.
Le 16/05/2012 sur www.lemonde.fr

lundi 14 mai 2012

Implications du paiement en or des importations de pétrole iranien par la Chine

En ce mois d'élections présidentielles en France (où tout question sur une réorganisation d'un système monétaire stable est exclue du débat) les évènements géopolitiques internationaux qui se succèdent continuent à prouver que nous nous dirigeons progressivement vers un retour inéluctable de l'or comme base monétaire internationale, et ce, indépendamment de la consolidation du cours de l'or depuis 7 mois.
N'en déplaise à certains détracteurs, la crise financière (qui deviendra rapidement une crise du système monétaire international à mesure que le pouvoir d'achat des monnaies est détruit) est devant nous. Elle s'accentuera en France après les élections.
Le retour à un monde multipolaire où s'affrontent (souvent indirectement) trois puissances : les USA, la Chine et la Russie, garantit l'évolution vers ce nouveau système monétaire, notamment car les puissances exportatrices refusent désormais progressivement de recevoir de la "monnaie papier" en règlement de leurs échanges internationaux.
Les implications du paiement en or des importations de pétrole Iranien par la Chine représentent l'évènement le plus important de l'histoire moderne de l'or a dit récemment Jim Sinclair, légendaire investisseur américain :
1) On peut raisonnablement considérer que la Chine a dû être menacée d'exclusion du système de virement internationaux SWIFT, si elle continuait à payer ses importations de pétrole Iranien dans n'importe quelle devise internationale.
2) La Chine a donc décidé d'utiliser l'or pour le règlement de ses achats massifs à l'international, libérée ainsi de toute contrainte liée au système SWIFT.
3) D'autres pays Asiatiques et du moyen Orient vont désormais considérer leurs réserves d'or comme une véritable monnaie libérée de toute influence occidentale matérialisée par le système SWIFT.
4) L'or est non seulement la seule et unique forme de monnaie qui exclue tout risque de défaut de contrepartie, mais s'impose également comme la seule monnaie ne subissant aucune influence occidentale.
5) Le système SWIFT (par lequel transitent tous les virements internationaux) est de plus en plus considéré comme une arme au service des intérêts politiques occidentaux (l'Iran a été exclu du système SWIFT récemment).
6) En cas de guerre, l'or est bien désormais considéré comme la seule forme de monnaie permettant de régler des achats de matière premières vitales. Le système SWIFT représentant lui les formes de monnaie papier non convertibles.
7) Loin d'être une relique barbare, l'or est bien la seule forme de monnaie permettant la survie d'un État en cas de conflit.
8) Il est quasiment certain que la faible quantité d'or physique disponible, rendra impossible la couverture des positions vendeuses massives (à découvert) détenues par certaines banques occidentales. Ces positions vendeuses ne pourront être couvertes à un cours correct car personne ne souhaitera vendre d'or physique permettant de couvrir ces positions au cours actuel. Ceux qui connaissent l'implication de ces positions vendeuses sur le cours de l'or (cours artificiellement bas) ne vendront pas sur la base du cours spot actuel mais beaucoup, beaucoup plus haut.
9) Il ne sera vraisemblablement pas possible d'utiliser des analyses techniques traditionnelles pour estimer le futur cours de l'or. Si les USA décidaient, dans un contexte de marché de l'or physique totalement illiquide, de mener une guerre économique contre la Chine en l'excluant à son tour du système SWIFT, le cours de l'or atteindrait un cours qu'on ne peut qu'imaginer.
Une autre étude de R. Peter W. Millar, confirme également qu'historiquement le retour de l'or comme monnaie indiscutable de base du système monétaire international est en marche. Millar explique que la réévaluation de l'or est périodiquement nécessaire pour contrer une dépression déflationniste de la dette à la fin d'un cycle économique.
Le premier cycle s'est déroulé de la manière suivante :
- Phase 1 : Stabilité jusqu'en 1914 sous le gold standard.
- Phase 2 : Inflation jusqu'en 1921 avec augmentation considérable de la dette.
- Phase 3 : Légère désinflation permettant un retour à la stabilité mais pas assez pour ne pas encourager la réduction des dettes qui continuent d'augmenter, et avec elles, l'augmentation du prix de certains actifs jusqu'en 1929.
- Phase 4 : Instabilité à partir de 1929 due à une déflation sévère sur tous les actifs financiers ayant atteint des niveaux de surévaluation à cause d'une dette trop importante, instabilité matérialisée par une dépression économique.
- Phase 5 : Réforme du système monétaire, rendue possible par une réévaluation de l'or pour contrer la spirale déflationniste.
Dans la deuxième partie du 20ème siècle nous avons vu une répétition de ces mêmes trois premières phases du cycle :
- Phase 1 : Stabilité économique sous le Gold Standard de 1944 à 1968.
- Phase 2 : 1968 à 1981 : inflation causée par une augmentation de la dette.
- Phase 3 : Désinflation de 1981 jusqu'à la fin du 20ème siècle, et peut être même jusqu'à 2006/2007.
Il semble que depuis 2007, la Phase 4 (instabilité et déflation due à une dette excessive) ait bien commencé. Si c'est le cas, la Phase 5 (réévaluation du cours de l'or pour augmenter la base monétaire mondiale et donc réduire le poids des dettes) devient probable voire inévitable.
Pour rappel, le poids de la dette devient plus important en phase de déflation.
Le montant de cette réévaluation, au regard de la quantité astronomique de monnaie fiduciaire en circulation, devrait être très importante, de l'ordre de 7 à 20 fois le cours actuel de l'or (prendre comme base de calcul le cours de l'or en Mai 2006 soit $800 l'once > de $5600 à $16 000 l'once).
Les dominos tombent les uns après les autres dans le sens d'un retour au standard or. Dernière preuve en date, l'État de l'Utah aux USA vient de reconnaître légalement l'or et l'argent comme forme de monnaie acceptée dans le règlement de transactions financières.
Le14/05 par Fabrice Drouint Ristori sur http://www.24hgold.com/

jeudi 10 mai 2012

Aucun survivant dans l'accident du Soukhoï en Indonésie

Mont Salak, Indonésie - Les secouristes indonésiens n'ont trouvé aucun survivant jeudi sur les lieux de l'accident d'un avion russe Soukhoï, qui s'est écrasé mercredi au sud de Djakarta lors d'un vol de démonstration avec 45 personnes à bord.

"Nous n'avons pas trouvé de rescapé", a déclaré Gagah Prakoso, porte-parole des secouristes, à la télévision indonésienne Metro.

Un hélicoptère de secours a repéré jeudi matin des débris de la carcasse de l'appareil sur le flanc du volcan du mont Salak, à 1.650 m d'altitude.

Une photo prise par hélicoptère semble indiquer que l'avion a heurté le sommet d'une barrière rocheuse presque verticale. Plusieurs équipes ont ensuite été envoyées sur les lieux, à travers des terrains escarpés recouverts de forêts denses.

L'avion avait disparu des écrans radars alors qu'il survolait un volcan de l'île de Java occidentale.

Des hommes d'affaires et des journalistes indonésiens, huit Russes dont des diplomates de l'ambassade de Russie à Djakarta, deux Italiens, un Français, un Américain avaient pris place à bord de l'appareil, un Superjet-100 d'une capacité de 68 à 130 passagers, a déclaré Vladimir Prisiazhniuk, le directeur de l'aviation civile de Soukhoï.

Le Soukhoï Superjet-100 est fabriqué en collaboration avec l'américain Boeing et l'italien Finmeccanica. L'avionneur russe compte 170 appareils dans ses carnets de commande et espère en fabriquer un millier d'exemplaires, destinés principalement à l'étranger.

La compagnie indonésienne Sky Aviation avait signé une commande de 12 Soukhoï Superjet-100 en août dernier.

"Certains de nos membres d'équipage se trouvaient dans l'avion. Nous attendons les résultats de l'enquête, pour savoir s'il s'agit d'une erreur humaine ou de problèmes liés à l'avion", a déclaré le directeur général du marketing de PT Sky Aviation, Sutito Zainudin. "Nous prendrons de nouvelles mesures pour (l'achat) des Soukhoï après la fin de l'enquête."

Olivia Rondonuwu, avec la rédaction de Djakarta et Tim Hepher à Paris, Henri-Pierre André, Benjamin Massot et Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Gilles Trequesser
Le 10/05/2012 sur http://fr.reuters.com

Un double attentat dévastateur frappe Damas, au moins 40 morts

Un double attentat a dévasté jeudi un quartier de Damas faisant au moins 40 morts et 170 blessés et poussant le chef des observateurs de l'ONU à lancer un appel à l'aide pour faire cesser les violences qui ensanglantent la Syrie depuis près de 14 mois.

Les attaques qui ont ravagé à une heure de pointe le matin la région de Qazzaz dans le sud de la capitale syrienne, sont l'une des plus meurtrières depuis le début en mars 2011 de la révolte populaire qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression menée par le régime de Bachar al-Assad.

Elles sont survenues alors que les mises en garde internationales contre une guerre civile se font de plus en plus pressantes après les violations répétées du cessez-le-feu instauré le 12 avril, la communauté internationale restant pour le moment impuissante à résoudre la crise.

Comme à chaque attentat, le régime et la rébellion se sont accusé mutuellement de les avoir commises.
Selon la télévision d'Etat, "plus de 40 personnes sont tombées en martyrs et plus de 170 autres ont été blessées dans les attentats terroristes" devant un immeuble de 9 étages abritant un siège de la Sécurité dont la façade a été détruite, de même que d'autres bâtiments résidentiels proches.
En plus de ces victimes, "huit sacs ont été remplis de restes humains" par les secouristes sur place, a ajouté la chaîne.
Il s'agit des "attaques les plus violentes depuis le début de la révolte", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en faisant état de "50 morts" dans les explosions dont l'une à la voiture piégée.
Les déflagrations ont eu lieu quasi-simultanément vers 08H00 locales (05H00 GMT), sur une voie rapide dans le sud de Damas, "au moment où les gens se rendaient à leur travail et les élèves à l'école", selon la télévision.
Des restes de corps humains étaient visibles, le sol était couvert de gravats, l'explosion provoquant un cratère de trois mètres de profondeur sur la chaussée, selon le photographe de l'AFP.
De nombreuses voitures civiles ont été détruites et les façades de nombreux bâtiments ont été soufflées. Les services de secours, aidés par des habitants retiraient les corps calcinés de carcasses de véhicules encore fumantes.
"C'est ça la liberté que vous voulez? Des élèves allant à leurs écoles et des employés à leur travail sont morts", a crié un homme au milieu des destructions, en allusion à la révolte contre le régime de Bachar al-Assad qui l'assimile à du "terrorisme".
Un membre du bureau exécutif du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a accusé le régime de mener ces attaques "pour dire aux observateurs de l'ONU qu'ils sont en danger et pour corroborer ses allégations selon lesquelles les groupes armés et Al-Qaïda agissent en Syrie".
"Si Al-Qaïda et les groupes terroristes menaient ces attaques, pourquoi n'en ont-ils pas perpétré le jour des élections pour empêcher les gens d'y participer?" a demandé Samir Nachar, en allusion aux législatives organisées lundi par les autorités et qualifiées de "farce" par l'opposition.
"Malheureusement, la lenteur de la communauté internationale sur le dossier syrien donne plus de temps au régime pour commettre ces actes", a-t-il déploré.
Après s'être rendu sur le lieu des attentats, le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, dont la mission n'a pas été jusque-là en mesure de faire respecter le cessez-le-feu, a lancé un appel à l'aide pour faire arrêter les violences.
"J'appelle tout le monde en Syrie et à l'extérieur à aider à stopper ces violences", a-t-il dit, au lendemain d'une attaque contre son convoi à Deraa (sud) dans laquelle 10 soldats de l'escorte syrienne ont été blessés.
Le dernier attentat meurtrier à Damas remonte au 27 avril (11 morts) et l'attaque le plus sanglante (44 morts) avait été commise en décembre 2011.
Ailleurs dans le pays, les troupes ont poursuivi leur répression, tuant trois civils dont un enfant dans plusieurs villes, selon l'OSDH.
La répression et les combats entre soldats et insurgés ont fait près de 12.000 morts depuis mars 2011, en grande majorité des civils tués par les troupes gouvernementales, et plus de 800 morts depuis le 12 avril, selon l'OSDH.
Les violations du plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan en application duquel une trêve avait été instaurée, ont fait dire mardi à ce dernier sa "profonde inquiétude" de voir la Syrie "s'enfoncer dans une guerre civile totale".
Et le lendemain, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dit craindre qu'une "guerre civile de grande envergure aux effets catastrophiques pour la Syrie et la région" n'éclate si les violences ne s'arrêtent pas.
Les deux camps, le régime et les rebelles, "doivent réaliser qu'il ne reste plus beaucoup de temps pour cesser les violences" et permettre un règlement politique, a-t-il averti après avoir affirmé que l'attaque contre la mission de l'ONU pourrait la remettre en cause.
Le 10/05 sur www.lepoint.fr

lundi 7 mai 2012

Attaque contre une caserne au Yémen, au moins 32 morts

ADEN, Yémen (Reuters) - Une attaque d'islamistes contre une caserne de l'armée a fait au moins 32 morts dans les rangs des militaires lundi dans le sud du Yémen, quelques heures après l'élimination par un drone américain d'un chef présumé d'Al Qaïda, a-t-on appris de source militaire.

L'attaque s'est produite près de la ville de Zinjibar, capitale de la province d'Abyan, dont de larges zones sont passées depuis l'an dernier sous le contrôle des islamistes.

Outre au moins 32 morts, elle a fait une quarantaine de blessés. Des soldats ont été capturés et des armes et des munitions saisies, selon un responsable militaire et des sources médicales.

Par ailleurs, un missile probablement tiré par un drone américain a tué deux militants islamistes dans la province voisine de Chaboua. L'un des deux victimes est Fahd al Qasaa, un chef local d'Al Qaïda condamné pour l'attentat contre le destroyer américain Cole en 2000 dans le port d'Aden, a-t-on précisé de source gouvernementale.

Mohammed Mukhashaf; Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser.
Le 07/05 sur http://tempsreel.nouvelobs.com

Russie: Poutine a pris ses fonctions au Kremlin sur fond de protestations

Vladimir Poutine a pris lundi ses fonctions de président pour un troisième mandat "déterminant pour le destin de la Russie" selon lui, sur fond de manifestations de l'opposition, hostile à son retour au Kremlin.

"Nous entrons dans une nouvelle étape du développement national. Les années à venir vont être déterminantes pour le destin de la Russie pour les décennies à venir", a-t-il déclaré lors d'une brève allocution.

M. Poutine, qui occupait le poste de Premier ministre après avoir été président de 2000 à 2008, a succédé officiellement à Dmitri Medvedev lors d'une cérémonie dans la fastueuse salle Saint-Georges du Kremlin, devant quelque 3.000 invités, où des soldats en uniforme de parade sont entrés au pas en portant le drapeau tricolore russe.

Après avoir défilé sur un long tapis rouge sous les applaudissements, M. Poutine a prêté serment sur la Constitution, promettant "de respecter et protéger les droits et les liberté des citoyens".

Dans l'assistance se trouvaient le Patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Kirill, le grand rabbin Berl Lazar, l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et l'ex-chancelier allemand Gerhard Schroeder.

Peu après, M. Poutine s'est vu remettre la valise contenant le dispositif de communication permettant de déclencher une attaque nucléaire.

Il a ensuite assisté avec son épouse Lioudmilla, qui n'apparaît que très rarement en public, à une bénédiction prononcée par le Patriarche Kirill.

Comme prévu depuis septembre, M. Poutine a présenté lundi la candidature de M. Medvedev pour lui succéder en tant que Premier ministre.

Ce dernier rencontrera lundi les chefs des groupes parlementaires à la Douma (chambre basse) entamant ainsi le processus de sa confirmation par cette assemblée mardi.

Dimanche, une manifestation de l'opposition réunissant de 8.000 à plusieurs dizaines de milliers de participants à Moscou, selon les autorités et les organisateurs, avait été réprimée violemment par la police. Vingt-neuf policiers ont été blessés au cours des heurts qui ont suivi.

La police a indiqué avoir interpellé 436 personnes, dont le leader du Front de Gauche, Sergueï Oudaltsov et le blogueur anti-corruption Alexeï Navalny.

Une enquête a été ouverte pour "appel à des troubles à l'ordre public" et "violences contre personne dépositaire de l'autorité publique", délits passibles respectivement de trois et dix ans de détention.
Un impressionnant dispositif de sécurité avait été installé lundi aux abords du Kremlin et dans le centre de Moscou où des milliers de policiers ont été déployés.

Des opposants ont néanmoins essayé de se rassembler, sans autorisation, près du Kremlin pour dénoncer la nouvelle présidence Poutine. La police a annoncé avoir interpellé quelque 120 personnes, dont Boris Nemtsov, un ex-vice-Premier ministre.

Elu le 4 mars avec près de 64% des voix lors d'un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition, M. Poutine retourne au Kremlin qu'il avait quitté en 2008 pour devenir Premier ministre faute de pouvoir effectuer plus de deux mandats consécutifs, selon la Constitution.

L'ex-agent du KGB avait laissé la place à un subordonné, Dmitri Medvedev. Ce "tandem" semble, avec la permutation des postes en cours, installé durablement au pouvoir.

Si les huit premières années de la présidence Poutine ont été marquées par une reprise en main du pays et une certaine stabilité, après les années libérales mais chaotiques sous Boris Eltsine, ce troisième mandat, passé à six ans, s'annonce plus difficile dans une société où la soif de changements n'a jamais été aussi grande depuis la chute de l'URSS en 1991.

M. Poutine s'est retrouvé confronté fin 2011 à une vague de contestation inédite de la part de la population, massivement descendue dans la rue pour dénoncer le trucage des élections législatives et présidentielle, et la corruption qui gangrène le pays.

Le 07/05 sur http://tempsreel.nouvelobs.com