samedi 31 octobre 2015

Séoul-Pékin : Park remercie les dirigeants chinois de l'intérêt porté à la Corée

 
Lors du sommet bilatéral entre la présidente Park Geun-hye et le Premier ministre chinois Li Keqiang tenu ce samedi à la Maison-Bleue, Park a salué l'attention particulière des dirigeants chinois sur la Corée du Sud.
 
Ils ont parlé ensemble des moyens de coopérations bilatérales puis ont partagé des opinions sur la situation géopolitique autour de la péninsule coréenne et dans l’Asie du Nord-Est. Park a souligné dans son intervention que «j’ai effectué une visite en Chine en septembre dernier et ai rencontré le président Xi Jinping et Li. Nous avons eu des dialogues constructifs et remercié les efforts afin de réaliser le sommet trilatéral qui aura lieu demain».
 
Elle a ensuite ajouté que «j’ai rencontré des hauts dignitaires de la Chine comme le président Xi, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale populaire, Zhang Dejian, et d'autres cette année», «les attentions actives de ces dirigeants ont largement contribué au développement pour une communication stratégique entre les deux pays et des relations bilatérales. Cela servira également à la stabilité et la paix en Asie du Nord-Est et sur la péninsule coréenne».
 
Le Premier ministre chinois, de son côté, a répondu que «j’espère que ma visite sera l'occasion d’avoir de nouvelles relations dans différents domaines entre nos deux pays», «nous projetons un développement plus avancé des relations entre la Chine et la Corée du Sud puis souhaitons le renforcement des coopérations tripartites entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon ainsi que la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est».
 
Il a également remercié les efforts du gouvernement coréen et de la présidente Park pour la reprise du sommet trilatéral. La visite de Li en Corée du Sud est la première depuis son investiture en 2013. A ce sommet bilatéral, les ministres des Affaires étrangères, du Commerce, des Finances et de la Science des deux pays étaient présents.
 

Kim Jong-Un envoie 50.000 Nord-Coréens à l'étranger pour des travaux forcés

 
Environ 50.000 Nord-Coréens ont été envoyés à l’étranger dans des conditions qui s’apparentent aux travaux forcés. Les travailleurs auraient été envoyés en Russie et en Chine, d’après un rapport de l’ONU.
 
Des travailleurs nord-coréens envoyés aux travaux forcés
 
Kim Jong-Un a condamné plus de 50.000 travailleurs nord-coréens aux travaux forcés à l’étranger. Cette situation qui bafoue totalement les droits de l’Homme et du Travail survient ironiquement en pleine célébration du 70ème anniversaire du Parti des travailleurs coréens.
 
Les victimes auraient été envoyées en Russie ou en Chine. Elles sont sous-alimentées et travailleraient plus de 12 heures par jour. Les secteurs dans lesquels ces travailleurs officient sont variés. Ils se trouvent généralement dans les domaines du bâtiment, des mines, de l’informatique ou du textile et ignorent les conditions dans leurs contrats.
 
Complicités et crime humanitaire
 
Cette affaire de travail forcé a été dévoilée par un compte-rendu de l’ONU. L’auteur du rapport s’appelle Marzuki Darusman, membre de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en Corée du Nord. Il alerte notamment l’organisation humanitaire sur la mort récente de l’un de ces travailleurs. Dans le rapport, il explique notamment que 15 pays du monde entier, parmi lesquels la Pologne, l’Angola ou l’Algérie, sont prêts à accepter le travail des Nord-Coréens. L’avocat indonésien accuse de complicité ces pays au regard d’un "système de travail forcé inacceptable".
Un débat sur le rapport devrait être organisé par l’Assemblée générale, cette semaine. Ce système d’échanges de travailleurs rapporterait à Pyongyang entre 1,2 et 2,3 milliards de dollars par année (900 millions et 1.5 millions d’euros).
 
Sur www.linfo.re le 30/10/2015

dimanche 25 octobre 2015

Le problème du partage des ressources en eau en Asie centrale ne perd pas de sa pertinence.

Pendant 20 ans d'indépendance, les pays de la région ont réussi à éviter les conflits de grande envergure dans le domaine du partage des ressources en eau. Cependant, le débat en cours sur la modification des régimes d’exploitation des fleuves transfrontaliers Amou-Darya et Syr-Darya crée un contexte inquiétant d'incertitude et une inquiétude pour l'avenir.

En général et à différents stades, l'humanité est constamment confronté au problème du manque de ressources en eau. Il convient de noter que 145 pays dans le monde utilisent avec leurs voisins les eaux des « bassins transfrontaliers ». En outre, le territoire de 21 Etats entrent pleinement dans les bassins internationaux. Lorsque les réserves d'eau sont limitées, la nécessité de coopérer conduit souvent à l'aggravation des relations entre les Etats.

Par ailleurs, le problème même de partage des fleuves transfrontaliers est principalement apparu au XXème siècle, lorsque les créations de réservoirs et de construction de canaux de dérivation et autres ouvrages hydrauliques se sont répandus à travers le monde.

La coopération transfrontalière pour l'eau est basée sur les principes du droit international et les ressources en eaux transfrontalières doivent être équitablement et rationnellement utilisées, et nul n'a le droit de polluer l'environnement et les pays côtiers. Chaque dirigeant politique a au moins une fois dans sa vie parlé de cela.

Une attention particulière devrait être accordée à l'amélioration les systèmes de gestion de ces ressources et intégrer des technologies modernes d'irrigation, économes en eau. Tout cela pour économiser l'eau! C’est ce dont ont besoin les pays d'Asie centrale pour le moment. En outre, il est important de réagir immédiatement aux répartitions inéquitables, aux prélèvements des eaux ou à la violation des droits et intérêts d’autrui. Entre temps, il n’existe aucun mécanisme international pour la gestion des ressources naturelles et des écosystèmes en Asie centrale. Cela a été reconnu plus d’une fois du coté ouzbek et tadjik, sur le territoire desquels prennent source les principales rivières d’Asie Centrale, l'Amou-Darya et Syr-Darya. Mais malheureusement pour le moment, chaque pays utilise les ressources en eau à sa seule discrétion, car il y a 20 ans, la gestion de la distribution de l'eau d'irrigation du fleuve Syr-Darya était plus ou moins stable.

En Asie centrale, la répartition des ressources en eau est effectuée conformément à la Déclaration de Noukous. La limite annuelle de prélèvement d'eau du Tadjikistan pour les deux fleuves transfrontaliers (Amou-Darya et Syr-Darya) est de 13,2 kilomètres cubes. Aujourd'hui, selon le ministère de la bonification des terres et des ressources en eau du Tadjikistan, le quota d'utilisation des cours d'eau transfrontaliers du Tadjikistan pour l'Amou-Darya, est de 9,5 kilomètres cubes. Cependant, la République du Tadjikistan n’utilise annuellement que 7,5 kilomètres cubes. De 1992 à 2010, le Tadjikistan n’exploitait pas en moyenne 1,8 kilomètres cubes d'eau qui sont utilisés par les pays en aval de la rivière Amou Darya, à savoir l'Ouzbékistan.

La situation est légèrement différente pour le Syr-Darya. La limite de prélèvement du Tadjikistan est de 3,6 kilomètres cubes, mais ce pays prélève 2,1 kilomètres cubes d’eau de la rivière, soit une part considérable du débit initial. D’autre part, le flux principal de l'Amou-Darya se forme au Tadjikistan (80%) et en partie dans le nord de l'Afghanistan. La rivière coule ensuite le long de la frontière entre l'Afghanistan et l'Ouzbékistan, traverse le Turkménistan, retourne en Ouzbékistan et se jette dans la mer d'Aral. Actuellement, l'eau de la rivière ne parvient même pas jusqu’à la mer d'Aral, à cause des prélèvements pour l'irrigation. Ce fut l'une des principales causes de diminution de la profondeur de la mer d'Aral, qui est située à la frontière du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan. Ainsi, à partir des années 1960, le niveau de la mer et son volume d'eau ont diminué rapidement en raison de détournement de l'eau des principales rivières d’alimentation, l’Amou-Daria et le Syr-Darya. Auparavant, la mer d'Aral était le quatrième plus grand lac au monde. Les prélèvements d'eau excessifs pour l'irrigation des terres agricoles ont transformé cette étendue d’eau en un désert aride. L'ensemble de la mer d'Aral ne pourra pas être reconstituée à cent pour cent. Il faudrait pour cela quadrupler le flux annuel des eaux du Syr-Darya et l'Amou-Darya. Ceci est un véritable exemple de l'utilisation non concertée des ressources en eau des rivières transfrontalières.

La controverse au sujet de cette situation entre pays avals et amonts aboutit à des accusation mutuelles sur l’apparition du problème de la mer d'Aral.

Il faut penser aux conséquences futures des actions d'aujourd'hui. La particularité de l’Asie centrale est une distribution très inégale de ses plans d'eau, dont les deux principales sources se trouvent dans deux des cinq républiques d'Asie Centrale.

Les pays d'Asie centrale devraient combiner les réserves d'eau des rivières Amou-Daria et Syr-Darya, ainsi que les infrastructures hydrauliques, barrages, canaux et réservoirs. Dans les conditions actuelles, une pénurie d'eau peut arriver dans l'un des pays d'Asie centrale et cela sera perçu comme une menace directe pour ses intérêts nationaux et sa sécurité. De plus, il faut optimiser les systèmes fluviaux pour permettre l’exploitation simultanée des industries de l’irrigation et de l'énergie, ce qui si elles appartiennent à différents pays, semble être une tâche insurmontable. Les perspectives d'intégration en Asie Centrale dépendent en grande partie de la façon dont la région sera en mesure de résoudre efficacement les problèmes de ressources en eau et d'énergie.

Il existe ainsi de sérieux risques pour la stabilité de l'Asie Centrale à cause du problème des ressources en eau transfrontalières pour un certain nombre de raisons, dont :

- L’absence de cadre juridique adéquat nécessaire à l'exploitation en commun des réserves d'eau,
- La priorité des républiques donnée à leurs propres intérêts,
- Les différences dans le développement sociopolitique et économique des pays de la région,
- Le besoin croissant pour les ressources en eau.

Peut-être que la situation actuelle n’aurait pas été si négative, si les l'état-utilisateurs (en particulier ceux de la partie amont) possédaient une économie forte, des produits compétitifs et pouvaient donc allouer des fonds suffisants pour le maintien des volumes d'eau dans leurs territoires respectifs.

mardi 20 octobre 2015

Malgré l'aide russe, l'armée du régime peine à prendre le dessus sur les rebelles

L'armée syrienne, malgré trois semaines de frappes intenses russes et l'aide de ses alliés iraniens et du Hezbollah, n'a pas réussi à inverser le rapport de force en sa faveur en raison de sa fatigue et d'un manque d'allant, selon les analystes.

Les troupes du régime ont lancé simultanément cinq offensives dans le nord, l'ouest, le centre et autour de Damas pour affaiblir les rebelles obligés de combattre sur plusieurs fronts à la fois, mais, selon une source de sécurité syrienne, elles n'ont réussi qu'à avancer au sud d'Alep et dans le nord de Homs.
« Le soutien aérien russe ne suffit pas à modifier l'équilibre en faveur du régime, car il y a beaucoup de lacunes et de points faibles au sein des forces terrestres syriennes », indique Yezid Sayigh, analyste au centre Carnegie de Beyrouth.

L'armée, qui comptait 300 000 hommes dans ses unités combattantes au début de la guerre en mars 2011, a vu depuis ses effectifs fondre de moitié en raison des morts, des défections et des insoumissions.

Dans cette opération de la dernière chance pour récupérer le terrain perdu alors que le régime ne contrôle plus que 30 % du territoire, les troupes gouvernementales sont aidées par des dizaines de milliers de miliciens syriens, des combattants du Hezbollah et des gardiens de la révolution iraniens. Et même si la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad, a mené depuis le 30 septembre plus de 500 raids ceux-ci n'ont pas été suffisants jusqu'à présent pour rétablir l'équilibre en faveur du régime.

Empêcher l'effondrement de l'armée

Pour les experts, l'aide russe et des alliés iraniens et du Hezbollah a avant tout permis d'empêcher l'effondrement de l'armée et par voie de conséquence du régime. L'intervention russe « a rétabli le moral » de l'armée mais pas plus, a déclaré M. Sayigh à l'AFP.

En effet, avant cette offensive, le moral des troupes était très bas et les soldats abandonnaient plusieurs positions sans combattre. De plus, le réservoir humain était tari avec le refus des jeunes de faire leur service militaire. Pire encore, l'armée manquait de matériel sophistiqué. « L'aviation syrienne avait épuisé quasiment toutes ses munitions et tous ses missiles donnés autrefois par la Russie et ne disposait plus que des barils explosifs de fabrication locale », a affirmé un expert militaire arabe qui avait été en poste en Syrie.

Même les chars syriens, qui constituaient la force de frappe de l'armée, ont été paralysés par les rebelles qui disposaient d'une grande quantité de missiles antichars Tow, livrés par leurs alliés. L'intervention russe a été annoncée avec fracas, mais « les changements sur le terrain constituent un minimum », estime Karim Bitar de l'Institut pour les relations internationales et stratégiques, basé à Paris. « Sur le plan militaire, les Russes cherchent plutôt à préserver le statu quo et à maintenir les régions contrôlées par le régime aux mains d'Assad », affirme M. Bitar.

Combat de longue haleine

Pour Chris Kozak, de l'Institut de l'étude de la guerre à Washington, « les forces du régime ont essuyé d'énormes pertes en effectifs et en matériels face à la grande résistance des rebelles » pendant la guerre. « Le régime n'a pas pris beaucoup de terrain (...) Le flot continuel des blessés graves pourrait rendre ses forces plus vulnérables face à une contre-attaque des rebelles », dit-il. Mais, selon des sources proches de Damas, le régime et ses alliés sur le terrain sont préparés à un combat de longue haleine. « Il faut attendre 90 jours pour évaluer les résultats de l'opération en cours, personne ne pariait sur des résultats significatifs en quelques jours », a indiqué une source militaire syrienne. Al-Walid Sukkarieh, expert militaire libanais et député du Hezbollah, partage cet avis. « À peine deux semaines ont passé et l'armée fait face à des groupes armés en pleine force, le faible progrès est donc logique dans cette phase initiale. » « Nous devons attendre que les frappes russes affaiblissent les groupes (rebelles) et alors nos progrès seront plus rapides », dit-il.
 
Par Rouba el-Husseini sur www.lorientlejour.com le 20/10/2015

lundi 19 octobre 2015

L’armée russe affirme sa supériorité en guerre conventionnelle

 
L'intervention militaire de Moscou en Syrie n'a pas simplement retourné le sort des armes et semé la panique parmi les jihadistes. Elle a montré au reste du monde, en situation de guerre réelle, les capacités actuelles de l'armée russe. À la surprise générale, celle-ci dispose d'un système de brouillage capable de rendre l'Alliance atlantique sourde et aveugle. Malgré un budget bien supérieur, les États-Unis viennent de perdre leur domination militaire.
 
L'intervention militaire russe en Syrie, qui devait être un pari risqué de Moscou face aux jihadistes, s'est transformée en une manifestation de puissance qui bouleverse l'équilibre stratégique mondial  Conçue au départ pour isoler les groupes armés des États qui les soutiennent en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, puis les détruire, l'opération a conduit à aveugler l'ensemble des acteurs occidentaux et leurs alliés.
 
Stupéfait, le Pentagone est divisé entre ceux qui tentent de minimiser les faits et de trouver une faille dans le dispositif russe et ceux qui, au contraire, considèrent que les États-Unis ont perdu leur supériorité en matière de guerre conventionnelle et qu'il leur faudra de longues années pour la récupérer.
 
On se souvient qu'en 2008, lors de la guerre d'Ossétie du Sud, les Forces russes étaient certes parvenues à repousser l'attaque géorgienne, mais avaient surtout montré au monde l'état déplorable de leur matériel. Il y a dix jours encore, l'ancien secrétaire à la Défense Robert Gates et l'ancienne conseillère nationale de sécurité Condoleezza Rice parlaient de l'armée russe comme d'une force de « second rang ».
 
Comment donc, la Fédération russe est-elle parvenue à reconstruire son industrie de Défense, à concevoir et à produire des armes de très haute technologie sans que le Pentagone ne mesure l'ampleur du phénomène et qu'il se laisse distancer ? Les Russes ont-ils utilisé toutes leurs nouvelles armes en Syrie ou disposent-ils d'autres merveilles en réserve ?
 
Le désarroi est si grand à Washington que la Maison-Blanche vient d'annuler la visite officielle du Premier ministre Dmitry Medvedev et d'une délégation de l'état-major russe. La décision a été prise après une visite identique d'une délégation militaire russe en Turquie. Inutile de discuter des opérations en Syrie, car le Pentagone ne sait plus ce qui s'y passe. Furieux, les « faucons libéraux » et les néo-conservateurs exigent la relance du budget militaire et ont obtenu l'arrêt du retrait des troupes d'Afghanistan.
 
De manière on ne peut plus étrange, les commentateurs atlantistes qui assistent au dépassement de la puissance militaire US dénoncent le danger de l'impérialisme russe. Pourtant la Russie ne fait ici que sauver le Peuple syrien et propose aux autres États de travailler en coopération avec elle, tandis que les États-Unis lorsqu'ils détenaient la prééminence militaire ont imposé leur système économique et détruit de nombreux États.
 
Force est de constater que les déclarations incertaines de Washington durant le déploiement russe, avant l'offensive, ne devaient pas être interprétées comme une lente adaptation politique de la rhétorique officielle, mais pour ce qu'elles exprimaient : le Pentagone ignorait le terrain. Il était devenu sourd et aveugle.
 
Un système de brouillage généralisé
 
On sait, depuis l'incident de l'USS Donald Cook en mer Noire, le 12 avril 2014, que l'armée de l'Air russe dispose d'une arme lui permettant de brouiller tous les radars, circuits de contrôle, systèmes de transmission d'information, etc. Dès le début de son déploiement militaire, la Russie a installé un centre de brouillage à Hmeymim, au nord de Lattaquié. Subitement, l'incident de l'USS Donald Cook s'est reproduit, mais cette fois dans un rayon de 300 kilomètres ; incluant la base Otan d'Incirlik (Turquie). Et il persiste toujours. L'événement s'étant produit durant une tempête de sable d'une densité historique, le Pentagone a d'abord cru que ses appareils de mesure avaient été déréglés avant de constater qu'ils sont brouillés. Tous brouillés.
 
Or, la guerre conventionnelle moderne repose sur le « C4i » ; un acronyme correspondant aux termes anglais de « command » (maîtrise), « control » (contrôle), « communications », « computer » (informatique) et « intelligence » (renseignement). Les satellites, les avions et les drones, les navires et les sous-marins, les blindés et désormais même les combattants, sont reliés les uns aux autres par des communications permanentes qui permettent aux états-major de commander les batailles. C'est tout cet ensemble, le système nerveux de l'Otan, qui est actuellement brouillé en Syrie et dans une partie de la Turquie.
 
Selon l'expert roumain Valentin Vasilescu, la Russie aurait installé plusieurs Krasukha-4, aurait équipé ses avions de conteneurs de brouillage SAP-518/ SPS-171 (comme l'avion qui survola l'USS Donald Cook) et ses hélicoptères de Richag-AV. En outre, elle utiliserait le navire espion Priazovye (de classe Project 864, Vishnya dans la nomenclature Otan), en Méditerranée.
 
Il semble que la Russie ait pris l'engagement de ne pas perturber les communications d'Israël —chasse gardée US—, de sorte qu'elle s'interdit de déployer son système de brouillage au Sud de la Syrie.
 
Les aéronefs russes se sont fait un plaisir de violer un grand nombre de fois l'espace aérien turc. Non pas pour mesurer le temps de réaction de son armée de l'Air, mais pour vérifier l'efficacité du brouillage dans la zone concernée et pour surveiller les installations mises à dispositions des jihadistes en Turquie.
 
Des missiles de croisière ultra-performant
 
Enfin, la Russie a utilisé plusieurs armes nouvelles, comme 26 missiles furtifs de croisière 3M-14T Kaliber-NK, équivalents des RGM/UGM-109E Tomahawk. Tirés par la Flotte de la mer Caspienne —ce qui n'avait aucune nécessité militaire—, ils ont atteint et détruit 11 cibles situées à 1 500 kilomètres de distance, dans la zone non-brouillée —afin que l'Otan puisse apprécier la performance—. Ces missiles ont survolé l'Iran et l'Irak, à une altitude variable de 50 à 100 mètres selon le terrain, passant à quatre kilomètres d'un drone états-unien. Aucun ne s'est perdu, à la différence des états-uniens dont les erreurs se situent entre 5 et 10 % selon les modèles. Au passage, ces tirs montrent l'inutilité des dépenses pharaoniques du « bouclier » anti-missiles construit par le Pentagone autour de la Russie —même s'il était officiellement dirigé contre des lanceurs iraniens.
 
Sachant que ces missiles peuvent être tirés depuis des sous-marins situés n'importe où dans les océans et qu'ils peuvent transporter des têtes nucléaires, les Russes ont rattrapé leur retard en matière de lanceurs.
 
En définitive, la Fédération de Russie serait détruite par les États-Unis —et vice-versa— en cas de confrontation nucléaire, mais elle serait gagnante en cas de guerre conventionnelle.
 
Seuls les Russes et les Syriens sont en capacité d'évaluer la situation sur le terrain. Tous les commentaires militaires provenant d'autres sources, y compris des jihadistes, sont sans fondement car seuls la Russie et la Syrie ont une vision du terrain. Or, Moscou et Damas entendent profiter au maximum de leur avantage et maintiennent donc le secret sur leurs opérations.
 
Des quelques communiqués officiels et des confidences des officiers, on peut conclure qu'au moins 5 000 jihadistes ont été tués, dont de nombreux chefs d'Ahrar el-Sham, d'al-Qaïda et de l'Émirat islamique. Au moins 10 000 mercenaires ont fui vers la Turquie, l'Irak et la Jordanie. L'Armée arabe syrienne et le Hezbollah reconquièrent le terrain sans attendre les renforts iraniens annoncés.
 
La campagne de bombardements devrait se terminer à la Noël orthodoxe. La question qui se posera alors sera de savoir si la Russie est autorisée ou non à terminer son travail en poursuivant les jihadistes qui se réfugient en Turquie, en Irak et en Jordanie. Faute de quoi, la Syrie serait sauvée, mais le problème ne serait pas résolu pour autant. Les Frères musulmans ne manqueraient pas de chercher une revanche et les États-Unis de les utiliser à nouveau contre d'autres cibles.
 
Par Thierry Meyssan sur www.voltairenet.org le 19/10/2015

samedi 17 octobre 2015

Le pont du Kazakhstan vers l'avenir

Pour l'exposition internationale spécialisée "Astana EXPO-2017" qui aura lieu du 10 Juin au 10 Septembre 2 017 2017 dans la capitale du Kazakhstan, le logo est un cercle à trois pétales qui symbolisent l'énergie et le mouvement perpétuel.

Le slogan choisi pour l'exposition est «énergie de l'avenir», ce qui signifie qu'il est dédié à l'un des sujets les plus brûlants, les sources d'énergie alternatives. En d'autres termes, il sera accueilli les dernières réalisations dans le domaine de l'énergie renouvelable. Cela permettra aux visiteurs de se concentrer sur les avantages des énergies de l'avenir, du respect et de la propreté de l'environnement, des faibles coûts d'exploitation. C'est aujourd'hui très important, parce qu'il se trouve que notre économie est liée à l'environnement donnée par la terre.

Ce n'est pas un événement ordinaire, ni pour le Kazakhstan, ni pour la région d'Asie centrale, ni pour le "sixième de la terre", où sont dispersés les Etat qui autrefois faisaient partie de l'URSS. Jamais une exposition internationale de cette ampleur n'a été conçue. Est-ce lié au grand intérêt du Kazakhstan par la communauté internationale ? La semaine passée, lors de la visite du président Noursoultan Nazarbaïev en Chine, il a été annoncé que le Comité de promotion du commerce international au Kazakhstan s'est lui-même engagé à attirer des investissements dans l'exposition "Expo-2017".

En plus de l'aide financière, de ses conseils, de ses analyses et de son soutien méthodologique, la Chine partagera son expérience de l'exposition «Expo 2010» à Shanghai. Il a été discué du développement de la coopération dans le domaine de l'investissement, du tourisme et des affaires. Le plus grand voyagiste de la Chine "Sһіpa Voyage International Service Limited" se propose d'attirer les touristes de la Chine.

Les experts américains estiment que le Kazakhstan a très bien  choisi le thème de l'exposition "L'énergie de l'avenir". Cela a été dit au cours d'une visite à Washington, du premier vice-ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan Rapil Joshybayev. L'exposition 2017 a déjà intéressé un certain nombre de sociétés américaines.
Cinq organisations internationales dont la Banque mondiale ont confirmé leur participation. Le vice-président de la Banque mondiale, a remis à  Rapil Zhoshybayev une lettre officielle pour le Premier ministre du Kazakhstan, où il déclare attendre avec impatience l'exposition.

Le commissaire de l'Expo a présenté les mesures du gouvernement kazakh sur les négociations en cours sur l'absence d'obligation de visa pour les visites des citoyens des États-Unis, et l'ouverture de vols directs entre New York et la capitale du Kazakhstan.

Lors d'une visite du complexe d'exposition "Astana EXPO-2017", en cours de construction au printemps, Noursoultan Nazarbaïev a souligné la nécessité de définir des ambitions post exposition pour les bâtiments construits.

Les objectifs ne doivent pas être retardés, comme cela est arrivé dans certains pays, a dit alors le leader du Kazakhstan. En ce moment, vous devez décider ce que sera l'utilisation continue du complexe,

Le président n'a pas manqué de noter que le but de l'"EXPO-2017" comporte la démonstration aux yeux du monde des capacités du Kazakhstan à concrétiser ses objectifs. Cette république est connue comme un des plus grands état producteur d'énergie, extracteur de minerai d'uranium, exportateur de blé et propriétaire de vastes ressources naturelles. Le Kazakhstan a besoin de montrer au monde qu'il est un  pays nouveau, tourné vers l'avenir.

Au début de l'année dernière au Kazakhstan, il a été décidé d'allouer un milliard de tenge du Fonds national pour soutenir la croissance économique et l'emploi sur 2014-2015, en deux tranches de 500 milliards de tenge. Il est nécessaire d'expliquer qu'à un moment où les prix du pétrole et d'autres exportations étaient à un niveau de prix élevé, les revenus provenant des exportations de matières premières de ce pays ont été orientés vers un fonds national, dont l'une des tâches principales est d'accroître la résilience économique aux chocs extérieurs, y compris prix des ressources naturelles les plus bas.

Pendant son message annuel à la nation en Novembre 2014, le Président du Kazakhstan à décidé de poursuivre la construction du complexe de l'EXPO2017, et d'allouer 40 milliards de tenge du crédit, en plus des 25 milliards déjà alloués.

Au début de l'année dernière, Nazarbaïev avait noté que les préparatifs pour l'EXPO-2017 devaient être utilisés pour créer un centre d'apprentissage et de partage de l'expérience internationale en matière de recherche et de mise en oeuvre de l'énergiede l'avenir et de l'économie verte. Il est nécessaire de créer les conditions pour le transfert des transports en commun vers des carburants propres, des véhicules électriques et de créer les infrastructures appropriées.

L'Expo2017 au Kazakhstan, qui se tiendra sous le slogan «l'énergie du futur», vise à attirer l'attention de l'humanité sur les mesures susceptibles d'assurer la gestion des sources d'énergie durables. Il y sera traité des questions brûlantes de lutte contre le changement climatique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de promotion d'utilisation de sources d'énergie alternatives, notamment renouvelables afin d'assurer la sécurité d'approvisionnement, de contrôle de la production, de conservation et d'utilisation de l'énergie.

Le concept de l'EXPO 2017 respecte l'esprit des artisans britanniques, dont le syndicat a lancé la première Exposition Universelle en 1851 au Royaume-Uni. Depuis lors, l'exposition internationale a toujours su présenter non seulement les dernières réalisations scientifiques et technologiques et les perspectives de développement, mais aussi l'Histoire, les traditions et la culture. A la suite de leur expansion dans le monde, ces expositions  internationales sont devenues des lieux d'échanges scientifiques, économiques, politiques et culturels.

Avec un second réacteur, le nucléaire japonais remonte en puissance

 
L'électricien Kepco a, ce jeudi, rallumé un second réacteur de sa centrale nucléaire de Sendai. La tranche, qui produira de l'électricité à partir du 21 octobre, est la seconde à être remise en ligne au Japon après plus de deux ans sans nucléaire.
 
A 10h30 ce matin, l'électricien Kyushu Electric Power (Kepco) a officiellement rallumé un second réacteur de sa centrale nucléaire de Sendai, située dans le sud-ouest de l'Archipel. La tranche, qui produira de l'électricité à compter du 21 octobre, est la seconde à être remise en ligne dans le pays après une séquence de plus de deux années sans nucléaire. Kepco avait relancé une première tranche en août dernier à l'issue d'une longue phase de contrôles et de tests menée par la NRA, le nouveau régulateur nippon, qui a considérablement durci ses standards de sécurité après la catastrophe de Fukushima Daiichi en mars 2011.
 
Si près de 2.000 manifestants ont défilé, cette semaine, dans la ville voisine de Kagoshima contre le rallumage d'un second réacteur, les opposants à l'atome ont, faute de relais politique, perdu de leur aura dans le pays, et le gouvernement japonais de Shinzo Abe pense dorénavant pouvoir graduellement faire remonter le nucléaire dans le mix énergétique du pays. Tokyo estime que le nucléaire assurera de 20% à 22% de la production d'électricité en 2030. Avant le drame de Fukushima, ce ratio atteignait 32%. Pour atteindre ces volumes, les différents électriciens du pays vont devoir rallumer, dans les prochaines années, une vingtaine de tranches et obtenir le feu vert du régulateur.
 
L'exécutif japonais affirme que seules les centrales nucléaires permettent au pays, qui importe la totalité de ses énergies fossiles, de s'assurer une part d'indépendance énergétique. Elles facilitent également l'effort de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, promis par Tokyo à la communauté internationale et peuvent, encore, garantir une production d'électricité stable et bon marché.
 
La NRA, qui a reçu 25 demandes de relance de tranches nucléaires, se concentre actuellement sur le contrôle des travaux de modernisation effectués par l'électricien Tepco - l'opérateur de Fukushima Daiichi - sur plusieurs réacteurs de sa centrale géante de Kashiwazaki-Kariwa. Après un effort de mise à niveau de ses installations, le groupe espère, à son tour, obtenir dans les tous prochains mois un feu vert pour le rallumage d'au moins deux tranches du site.
 
De Yann Rousseau et Alain Ruello sur www.lesechos.fr le 15/10/2015

vendredi 16 octobre 2015

L'Asie centrale, prochaine cible de l'Etat islamique, s'alarme Poutine

 
Pour le président russe, les djihadistes de l'EI veulent "s'emparer de la région centre-asiatique". Entre 5.000 et 7.000 combattants originaires de Russie et de l'ex-URSS seraient dans les rangs de l'Etat islamique. Et formés pour la plupart en Afghanistan.
 
La situation est proche du point critique (…). Les terroristes ne cachent pas leur intention de s'emparer de la région centre-asiatique", a affirmé ce vendredi Vladimir Poutine à l'occasion du sommet de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) qui se tient à Astana, au Kazakhstan.
Une menace qui, selon le président russe nécessite des mesures. Et il a notamment proposé que les différents membres de la CEI forment des unités conjointes de garde-frontières afin de régler les éventuelles situations de crises. "Il faut être prêt à réagir de façon concerté", a encore expliqué Vladimir Poutine qui a notamment pointé du doigt la menace que constitue la présence, dans les rangs de l'Etat islamique, de combattants originaires de Russie et de l'ex-URSS.
 
Ils seraient entre 5.000 et 7.000 et "nous ne pouvons pas tolérer que l’expérience qu’ils ont acquise en Syrie soit par la suite utilisée chez nous", a souligné le président russe.
L'Afghanistan proche d'un point critique
Ce danger, selon Vladimir Poutine, vient essentiellement de la situation en Afghanistan qu'il juge "proche du point critique". S'il n'est pas rentré dans les détails, Zamir Kaboulov, son représentant spécial pour l'Afghanistan, avait la veille été plus précis.
 
"Un certain nombre de centres d'entraînement de l'EI forment des combattants originaires des pays d'Asie centrale et de certaines régions de la Russie. La langue de travail utilisée dans ce soi-disant camp est le russe", avait expliqué Zamir Kaboulov.
 
Et d'ajouter que selon les informations de l'Etat-major russe, le nombre des combattants de l'EI en Afghanistan ne cessait d'augmenter : quelque 3.000 combattants djihadistes seraient ainsi sur le sol afghan et ils auraient été responsables depuis le début de l'année de près de 3.500 morts et 7.000 blessés.
 
Par Claude Fouquet sur www.lesechos.fr le 16/10.

jeudi 8 octobre 2015

La Chine lance un système de paiement international

Ils sont énervés à Pékin… ils sont en train de nous en faire tout un potage… (pékinois sauce piquante, j’adore!!), bref, c’est nourrissant la soupe chinoise et ça réchauffe, mais foin d’analyse culinaire, parlons sérieusement.
 
Non seulement les Chinois vendent la dette américaine (4ème mois consécutif) mais en plus ils mettent en place leur propre système de paiement international histoire de ne pas être dépendant du Swift, géré par les forcément super gentils du camp des gentils à ne pas confondre avec les méga méchants de l’axe du mal des méchants.
 
Et donc les Chinois dédollarisent et désaméricanisent l’économie mondiale chaque jour un peu plus. Je sens qu’il va falloir apporter la démocratie aux petits Chinois… mais c’est pas gagné et ça risquerait de faire un de ces potages…
 
Par Charles Sannat sur www.insolentiae.com le 08/10/2015
 
SHANGHAI, 8 octobre (Xinhua) — La première phase du système de paiement international de la Chine a été officiellement lancée jeudi à Shanghai, une étape historique de l’internationalisation de la monnaie chinoise, le renminbi ou yuan.
 
Le système, qui fournit des services de règlement et de compensation aux transactions transfrontalières en renminbi des institutions financières chinoises et étrangères, permettra d’améliorer l’efficacité et d’augmenter l’usage international du yuan, en baissant le coût et réduisant le temps de traitement, a indiqué Fan Yifei, vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine (banque centrale).
 
Auparavant, la compensation transfrontalière en renminbi s’effectuait soit par des banques de compensation en yuan offshore, basées à Hong Kong, Singapour ou Londres, soit avec l’aide d’une banque correspondante basée dans la partie continentale de la Chine.
 
Ce système jouera un rôle significatif dans la stimulation de l’économie réelle chinoise et la promotion de la stratégie d' »aller à l’étranger » des entreprises domestiques, selon M. Fan.
Développé et géré par la banque centrale, le système permet aux participants en dehors de la Chine et à leurs partenaires chinois d’effectuer directement la compensation des transactions en yuan, de 09h00 à 20h00.
 
Le yuan est devenu en novembre 2014 l’une des cinq premières monnaies de paiement du monde, dépassant le dollar canadien et le dollar australien. 

mardi 6 octobre 2015

L'accord de libre-échange Asie-Pacifique vanté par les dirigeants d'Asie malgré des perspectives floues

"Un nouveau siècle" pour l'Asie-Pacifique: le Premier ministre japonais a applaudi mardi l'accord de libre-échange scellé la veille par douze pays du Pacifique, un pacte ambitieux également salué par ses voisins asiatiques malgré de nombreuses inconnues.

Victoire politique pour le président américain Barack Obama, ce dénouement positif qui clôt de longues années de négociations est aussi un succès pour Shinzo Abe.

"Une immense zone économique va émerger (...), le TPP va rendre nos vies plus prospères", a-t-il déclaré. "Un nouveau siècle s'ouvre pour la région Asie-Pacifique".

Tout aussi enthousiaste, le Premier ministre australien Malcom Turnbull a évoqué "la première pierre géante de notre prospérité future", tandis que la Malaisie se félicitait d'un accord qui lui donnera un plus grand accès à de nombreux marchés.

Petit bémol, le Premier ministre néo-zélandais John Key s'est dit "déçu qu'il n'y ait pas eu d'accord en vue de supprimer la totalité des tarifs douaniers sur les produits laitiers".

Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam: le "Trans Pacific Partnership" représente 40% de l'économie mondiale.
Grande absente, la Chine, où le TPP est considéré comme une tentative américaine d'endiguer l'influence croissante de Pékin, a réservé un accueil prudent à la nouvelle, le ministre du Commerce se disant "ouvert à tout mécanisme" susceptible de "renforcer l'intégration économique de l'Asie-Pacifique".

Le Japon a lancé à son grand rival un appel du pied, espérant qu'il adapte ses règles et rejoigne le club. "Si la Chine y participait à l'avenir, cela contribuerait à la sécurité du Japon et à la stabilité de la région Asie-Pacifique", a estimé M. Abe.

Effets à long terme et incertains

Derrière ce concert de louanges des dirigeants, l'opacité des discussions a cependant suscité des critiques, alors que de nombreuses zones d'ombre demeurent.

"Le peu d'accès aux détails du texte permet aux gouvernements de présenter l'accord sous un jour positif, mais le diable est dans les détails, et il faudra encore attendre un mois pour en savoir plus", a commenté Patricia Ranald, coordinatrice du réseau Aftinet (Australian Free Trade and Investment Network).

"Si c'est un aussi bon texte qu'on le prétend, il devrait être publié avant sa signature" et sa ratification par chacun des 12 pays, a-t-elle ajouté, promettant de le combattre s'il s'avère qu'il "n'est pas dans l'intérêt du public".

Du côté des analystes interrogés au Japon, première économie asiatique partie prenante, la tonalité était plutôt favorable. "Sans un succès du TPP, le gouvernement Abe aurait eu très peu de progrès à faire valoir sur le front des réformes structurelles", pièce maîtresse d'une stratégie de relance qui bat de l'aile, a commenté auprès de l'AFP Martin Schulz, économiste chez Fujitsu Research Institute.
"Il aurait aussi perdu un de ses plus importants arguments" pour bousculer certains secteurs très protégés, comme l'agriculture où les réticences sont grandes, même si le Japon a réussi à limiter les concessions dans certains domaines sacrés, tels que le riz et le lait.

Cependant, "il ne faut pas attendre d'effets à court terme", avertit Ivan Tselichtchev, professeur d'économie à l'Université de gestion de Niigata (nord-ouest du Japon). "A moyen et long terme, les consommateurs japonais pourraient bénéficier d'une baisse des tarifs dans l'alimentation importée, en particulier la viande".

Du côté des entreprises, "les plus grandes vont profiter de meilleures conditions à l'exportation", secteur automobile en tête. Fumihiko Ike, président de l'Association des constructeurs, s'est immédiatement félicité de "la suppression des barrières douanières sur les pièces détachées entre le Japon et les Etats-Unis, ainsi qu'avec le Canada".

De grands changements sont aussi à prévoir dans l'industrie pharmaceutique et de la santé. Les acteurs étrangers "se préparent à jouer un plus grand rôle sur un marché japonais encore relativement fermé", souligne M. Schulz.

Sur www.lepoint.fr le 06/10/2015