dimanche 19 août 2012

Senkaku: Pékin proteste

Pékin a "protesté fortement" auprès du Japon après une visite de Japonais nationalistes sur un archipel qui fait l'objet de contestations entre les deux pays, a rapporté l'agence Chine nouvelle.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a répété également que le Japon devait cesser toute action portant atteinte à sa souveraineté territoriale. Des manifestations ont eu lieu en Chine dimanche pour protester contre ce débarquement de Japonais dans une île de l'archipel Senkaku, revendiqué à la fois par la Chine et le Japon.

Vers 07h40, le président de l'association "Gambare Nippon" (En avant le Japon!), Satoru Mizushima, a sauté à l'eau et nagé avec une corde jusqu'au rivage rocailleux d'Uotsurijima, la principale île de ce petit archipel nommé Diaoyu par la Chine. Les suivants se sont accrochés à la corde pour le rejoindre. Les nationalistes qui avaient pris pied sur l'île n'ont finalement pas atteint le sommet escarpé et ont planté des drapeaux japonais à flanc de montagne et sur le rivage.

"C'est un territoire indiscutablement japonais. A flanc de montagne, on a trouvé des maisons de style japonais, avec les séchoirs à poisson, alors vous voyez! ", exulte Eiji Kosaka, un élu de la région de Tokyo. Il "regrette" toutefois que le gouvernement japonais "n'ait pas d'activité ici, en tout cas ce voyage est une grande réussite".

Les garde-côtes japonais qui surveillaient la flottille depuis son arrivée (Tokyo avait interdit de débarquer) n'ont procédé à aucune arrestation, notamment du fait de la présence d'élus à bord.
Sur www.lefigaro.fr le 19/08/2012

mercredi 15 août 2012

Le Kazakhstan, chantre de la dénucléarisation

Cette année est la 67ème année depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Chaque année, le nombre de témoins de cette horreur est de plus en plus faible, et pour la plupart de nos contemporains, les événements de ces dernières années sont oubliés et ce n’est qu’un seul jour par an seulement que cette période si terrible de l'histoire se rappelle à nous. Mais nous ne devons pas oublier qu’à cause de la différence entre l'histoire et l’époque moderne, «nous n'aurons pas d'anciens combattants de la Troisième Guerre mondiale» comme cela a été dit par l'ancien vice-président américain Walter Mondale.
Aujourd'hui, à grande échelle, les problèmes les plus graves du XXIème siècle sont l’existence d’une menace d'expansion incontrôlée du club des puissances nucléaires, et le développement du terrorisme. Et la rapidité des événements qui se déroulent chaque jour rend un regard neuf sur les mécanismes de sécurité, y compris les anciens relatifs à la sûreté nucléaire. À la lumière de la situation dans le monde, des questions se posent sur ce qui suit : est-il possible qu’un petit groupe de politiciens, chefs de nations nucléaires, puisse tirer bénéfice de leur position dominante ? Comment installer un contrôle efficace et effectif sur la technologie nucléaire et dans le même temps, garantir le droit des États souverains de développer une énergie nucléaire pacifique? Comment parvenir dans le domaine nucléaire, à une véritable égalité qui ne soit pas imaginaire ? Il faut rappeler qu'à ce jour, il y a environ deux mille tonnes de matières fissiles excédentaires cumulées sur la planète. Elles ne sont pas utilisées dans le domaine militaire mais sont tout à fait utilisables pour la fabrication d’explosifs nucléaires. Et si les terroristes pouvaient avoir à leur disposition un arsenal nucléaire, même primitif, ils pourraient provoquer de graves conflits internationaux.
Malheureusement, en cette ère du pragmatisme, l'instinct des hommes politiques est devenu faible. Par conséquent, le monde est confronté à une crise de responsabilité dans le domaine de la sûreté nucléaire. Comme cela a été dit à juste titre par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, lors du deuxième Sommet sur la sécurité nucléaire à Séoul : "Certains Etats considèrent la possession d'armes nucléaires comme un facteur de sécurité. En s'appuyant sur l'expérience de mon pays, qui a volontairement refusé de conserver le quatrième plus grand arsenal nucléaire du monde, je peux dire que cette garantie donne une sécurité durable du développement économique et social". L'expérience de ce pays est plus que suffisant. Après tout, pour le peuple du Kazakhstan qui a connu l'horreur des essais nucléaires, la question de leur interdiction totale est particulièrement significative. Il est terrible de se souvenir de ces quelques chiffres selon lesquels pendant quatre décennies d'essais nucléaires sur le site d'essais de Semipalatinsk, ont été réalisées 460 explosions nucléaires, dont 116 au sol, ayant affecté plus d'un demi-million de personnes.
Les conséquences de l'exposition aux rayonnements sont des décès prématurés, des niveaux élevés de cancer, des anomalies congénitales, en particulier, la naissance d'enfants atteints de déficiences mentales et physiques. Un tel héritage tragique explique pourquoi les citoyens du Kazakhstan ont reçu avec un grand soulagement la publication du décret présidentiel de N. Nazarbaïev le 29 août 1991 sur la fermeture du polygone d'essais nucléaires. C’est très symboliquement que bien des années plus tard, ce jour du 29 août a été déclaré journée internationale contre les essais nucléaires, à l'initiative du Kazakhstan. Le Forum International pour la dénucléarisation du monde qui se déroulera au Kazakhstan les 27-29 Août de cette année, est dédié à cette date.
Aujourd'hui, grâce à une politique étrangère pacifique, le Kazakhstan continue de coopérer avec l'AIEA, le Groupe des fournisseurs nucléaires, l'Initiative de Cracovie, le Comité Zangger et l'Initiative globale pour combattre le terrorisme nucléaire. Il a aussi été créé une Commission nationale sur la non-prolifération des armes de destruction massive dans la République, dont le but principal est d'assurer l'élimination complète de toute fuite éventuelle de matières nucléaires et dont la compétence comprend l'ensemble des questions relatives au cycle des combustibles dans les centrales nucléaires.
De toute évidence, nous devons accepter que le reste du monde n'est pas pressé de suivre l'exemple de la république d'Asie centrale et de faire un acte de bonne volonté, c'est-à-dire d’abandonner volontairement son arsenal nucléaire. En outre, au cours des 20 dernières années dans le monde, de nouveaux pays dit « seuil » sont sur le point d’obtenir la bombe nucléaire. En général, le facteur nucléaire dans la politique n'a pas diminué, et pour certains il a même augmenté. L'Inde et le Pakistan ont déjà un arsenal nucléaire, la Corée du Nord a produit une explosion de charge nucléaire, et aujourd'hui nous avons de vifs débats sur l'Iran. Mais comment les pays non nucléaires peuvent-ils assurer leur propre sécurité? Il est également assez surprenant qu’un certain nombre de pays influents s'abstiennent toujours de signer et de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Cette situation permet aux États nucléaires officiels de continuer leurs essais nucléaires, et aux pays dits « seuil » de continuer leurs programmes nucléaires en toute impunité. Par conséquent, pour les premiers, la question est : combien de temps est-il encore nécessaire pour moderniser les armes nucléaires et en même temps comment convaincre les pays en développement d'abandonner leurs programmes de construction d'armes de destruction massive?
Par conséquent, il est nécessaire de maintenir un équilibre entre les efforts pour combattre le terrorisme nucléaire et les programmes nucléaires légitimes du point de vue du droit international. Il est également nécessaire de créer les conditions pour qu’il soit rentable pour les Etats de rester dans le cadre juridique international et de développer des programmes nucléaires exclusivement pacifiques. À son tour, le président Nazarbaïev a souligné trois grands principes permettant de développer l'énergie nucléaire. Ils sont susceptibles d'être discutés au forum international pour un monde exempt d'armes nucléaires qui se tiendra en août au Kazakhstan :
1. Polyvalence, à savoir l'adoption de normes juridiquement contraignantes sur la sécurité nucléaire ;
2. Transparence et l'efficacité. Avec la notification complète et rapide de tous les incidents dans les installations nucléaires, il est nécessaire de développer des mécanismes clairs pour une réponse rapide aux situations d'urgence;
3. Egalité et confiance. Tous les États devraient avoir les mêmes droits à l'accès à la technologie nucléaire pacifique, ainsi que l'utilisation de la Banque internationale de combustibles nucléaires pour un approvisionnement garanti d'uranium faiblement enrichi.
Il y a 70 ans, Winston Churchill a dit: «Jamais dans l'histoire des conflits humains on a fait autant pour si peu." Heureusement, le monde d'aujourd'hui n'est pas l'arène d'un conflit nucléaire. Mais il est une arène de graves contradictions. Et la solution de ces contradictions réside dans les mains de quelques personnes qui prennent les décisions. Chaque chefs d'Etats chacun porte la responsabilité de veiller à ce que la scission atomique ne nous divise pas tous. Et le Kazakhstan, dirigé par son chef est devenu un digne exemple de la façon dont la politique vise à bénéficier non seulement à ses citoyens, mais aussi à la communauté internationale tout entière.
Le 15/08/2012

Un responsable israélien prévoit un mois de guerre en cas de frappe contre le nucléaire iranien

Le ministre israélien de la Défense civile estime qu'une attaque d'Israël contre le programme nucléaire de l'Iran pourrait déclencher une guerre "de 30 jours sur plusieurs fronts" à la fois et faire 500 morts voire plus côté israélien.
Matan Vilnaï, ex-général qui quitte son poste pour devenir l'ambassadeur de l'Etat hébreu en Chine, développe ce scénario dans un entretien publié par le journal "Maariv" mercredi, alors que le débat fait rage sur l'opportunité pour Israël d'attaquer l'Iran seul.
C'est la première fois qu'un membre du gouvernement se montrait aussi explicite sur les conséquences d'une éventuelle offensive.
"Le front intérieur n'a jamais été aussi bien préparé", assure Matan Vilnaï, ajoutant que le gouvernement s'est préparé à la possibilité que des centaines de roquettes et missiles s'abattent quotidiennement sur la population israélienne et envisage 500 morts.
"Le bilan pourrait être moins lourd mais il pourrait l'être plus. C'est le scénario pour lequel nous sommes préparés, selon les meilleurs experts", dit-il.
Le ministre américain de la Défense, Leon Panetta, a pour sa part réaffirmé mardi à la presse à Washington l'opinion des Etats-Unis selon laquelle Israël n'a pas encore décidé d'attaquer ou non l'Iran. Le chef de l'état-major interarmées, le général Martin Dempsey, a estimé comme beaucoup d'observateurs qu'une frappe israélienne ne ferait que ralentir le programme nucléaire iranien sans le détruire. Israël considère l'Iran comme son pire ennemi et l'accuse de mener un programme nucléaire militaire clandestin pour l'anéantir.


lundi 13 août 2012

OCI: la suspension de la Syrie conseillée

La réunion ministérielle préparatoire du sommet islamique prévu mardi à La Mecque a recommandé une suspension de la Syrie de l'Organisation de coopération islamique (OCI), a annoncé le secrétaire général de cette organisation, Ekmeleddin Ihsanoglu.

Interrogé sur une suspension de la Syrie, M. Ihsanoglu a répondu par l'affirmative. "Oui", a-t-il dit ce soir à l'issue d'une réunion à Jeddah, en Arabie saoudite, des ministres des Affaires étrangères des membres de l'OCI, qui en compte 57. "(Un projet de) résolution a été adopté à la majorité absolue" des participants à la réunion et il "sera soumis à l'approbation des dirigeants" au sommet de La Mecque, a-t-il ajouté.

La réunion ministérielle doit préparer le sommet qui se tient mardi à La Mecque à l'initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite, qui cherche à mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement en Syrie.

Mais la crise syrienne divise profondément les pays musulmans. L'Iran affiche un soutien sans faille au régime syrien, alors que l'Arabie saoudite soutient les rebelles qui cherchent à renverser le président Bachar al-Assad.

Sur www.lefigaro.fr le 13/08/2012

dimanche 12 août 2012

Un double séisme fait 227 morts en Iran, fin des opérations de secours

Les secouristes iraniens ont mis fin dimanche aux opérations de déblaiement des décombres dans les villages dévastés par un double séisme ayant fait la veille 227 morts et plus de 1.300 blessés.

Les Etats-Unis se sont dits prêts à aider le pays, en présentant leurs condoléances au peuple iranien
Les deux secousses de magnitude 6,3 et 6,4, selon l'Institut de géologie américain, qui ont frappé samedi à quelques minutes d'intervalle la région montagneuse de Varzeghan (nord-ouest) ont fait "227 morts", a déclaré à la télévision d'Etat le ministre de l'Intérieur, Mostapha Mohammad Najar, qui s'est rendu sur les lieux du sinistre avec le ministre de la Santé.

"Les blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Tabriz et de la région", a-t-il précisé, en ajoutant que "les opérations de recherche et de sauvetage étaient terminées", plus personne ne se trouvant selon lui sous les décombres "Nous nous attelons maintenant à assurer les besoins en hébergement et en nourriture des survivants", a poursuivi M. Najar alors que selon lui "la moitié des 600 villages de la zone ont été détruits de 40 à 100%".

Selon un autre responsable, douze villages aux maisons de brique ou de terre ont été totalement détruits. Depuis, plus de 80 répliques de moindre importance ont frappé la région qui compte plus de 16.000 sinistrés

Pleurs et sanglots

Dans le village de Bajé-Baj, où vivent un peu plus de 400 personnes, on compte 33 morts, en majorité des femmes et des enfants.

Des femmes sanglotent et gémissent autour d'une vingtaine de corps de proches alors que les hommes parcourent les ruines.

"Je travaillais sur mon tracteur à la ferme lorsque j'ai senti la secousse qui m'a fait tomber", a expliqué à l'AFP Ghanbar Mehdizade, 40 ans. "Dieu merci, ma famille travaillait avec moi dans le champ" et n'a pas été touchée.

Dans les autres villages, certains n'ont pas été aussi chanceux. A Mirza Ali Ghandi, Zeynab, une adolescente de 13 ans, dit avoir "perdu sa sœur aînée de 16 ans et son frère de 8 ans.
Les équipes de secours et celles du Croissant-Rouge, venues de 14 provinces, sont arrivées sur place dès samedi.

Selon le ministre iranien de l'Intérieur, dépêché sur place "sur ordre" du président Mahmoud Ahmadinejad, "4.329 tentes, 10.000 couvertures et 18.000 paquets de nourriture" ont été distribués alors que "92 équipes opérationnelles, trois hélicoptères, 220 ambulances et des bulldozers et autres engins ont été envoyés sur place".

Habitants terrifiés

Les deux séismes ont frappé la région à 16H53 (12H23 GMT) et 17H04 (12H34 GMT) samedi. La plupart des hommes travaillaient alors aux champs tandis que les femmes et les enfants se trouvaient à la maison, ce qui explique que la plupart des victimes soient des femmes et des enfants.

Les maisons ont tremblé aussi à Tabriz, et les habitants, terrifiés, sont sortis dans les rues. Mais il n'y a pas eu de mort dans cette grande ville

"Le peuple américain envoie ses plus sincères condoléances au peuple iranien", a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. "Nous nous tenons prêts à offrir notre assistance en cette période difficile.

Washington et Téhéran n'entretenant pas de relations diplomatiques, le message est adressé à la population et non au gouvernement iranien, avec lequel Washington croise le fer sur la question du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Le président syrien Bachar al-Assad a également envoyé un message de condoléances à son plus fidèle allié et homologue Mahmoud Ahmadinejad, a rapporté l'agence officielle syrienne Sana. De même que le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, tandis que le pape Benoît XVI a exprimé sa "solidarité" à l'égard des victimes.

L'Iran est situé sur plusieurs failles sismiques importantes et a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs.

Le séisme le plus meurtrier ces dernières années a tué 31.000 personnes, soit un quart de la population, dans la ville de Bam (sud) en décembre 2003.

Sur www.liberation.fr le 12/08/2012

vendredi 10 août 2012

Problématique de la répartition de l'eau en Asie centrale

Les problèmes énergétiques et ceux liés à l’eau pourraient déclencher une nouvelle source d'instabilité en Asie centrale. L'eau, qui chaque année devient une ressource de plus en plus rare, est une pierre d'achoppement dans les relations entre les anciennes républiques soviétiques.
Ce problème est particulièrement préoccupant, et aboutit à un conflit larvé entre  l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. La situation est mûre pour un haut degré de confrontation, de sorte que même les militaires russes ont exprimé de sérieuses préoccupations quant à la probabilité de conflits armés locaux.
En particulier, c’est ce qu’affirme le commandant des forces terrestres de la Russie, Vladimir Chirkin. La Russie n'a pas besoin d'une nouvelle zone de tension à l'intérieur de leurs frontières, particulièrement pendant le retrait des forces de la coalition d’Afghanistan, ce qui fait de ce problème une question primordiale pour Moscou.
De même, les analystes occidentaux n'excluent pas la possibilité d'une confrontation militaire entre les pays d'Asie centrale. La présidente du Groupe International sur la Crise, Louise Arbour, a publié en Décembre 2011 dans Foreign Policy l’article classant "10 guerres en 2012", dans lequel l'Asie centrale se trouve à la sixième place. Une vision similaire est parue sur le site internet américain «EurasiaNet».
Quel est le problème? Est-il trop tard pour qu’un dialogue pacifique ne puisse s’installer ? Pour répondre à cette question, nous devons commencer par comprendre le conflit.
Tout a commencé il y a deux décennies avec la parade des déclarations d’indépendances. Avec l'effondrement de l'Union soviétique, les liens économiques se sont brisés, les secteurs économiques de l’eau et de l’énergie en Asie centrale se sont disloqués. Nous en connaissons  le résultat. Le Kirghizistan et le Tadjikistan, situés dans la partie amont des deux principaux fleuves, le Syr-Daria et l’Amou-Darya, ont pensé qu’il serait intéressant d’utiliser plus fortement leur potentiel hydroélectrique. De leur coté, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan, ont principalement mis l’accent sur l'irrigation pour l'exploitation agricole sur la base des réseaux construits pendant la période soviétique et ont prévu de construire de nouvelles centrales hydroélectriques.
Hélas, les négociations intergouvernementales sur la question ont été extrêmement contreproductives. En conséquence, le régime de répartition d’eau existant était cassé. Par exemple, aux dépends des intérêts du Kazakhstan, le Kirghizistan a commencé à accumuler de l'eau dans la saison de croissance des cultures pour la relâcher au cours de l'hiver afin de générer de l’électricité.
Durant l'été, cette politique a conduit les agriculteurs à souffrir d'un manque d'eau, et en hiver, l'augmentation du ruissellement a provoqué de nombreuses inondations. Dans l'ensemble, cette situation a fait souffrir le cours inférieur de la rivière Syr-Daria, dans le sud du Kazakhstan. En fait, Astana était l'otage de la politique énergétique de Bichkek. Afin de protéger son territoire contre les pertes de plusieurs milliards de dollars liés aux catastrophes naturelles, le Kazakhstan a mis en place un projet de construction d'envergure, le barrage de régulation de Koksaray.
Il est à noter que ces dernières années, à travers de nombreuses négociations, le Kazakhstan et le Kirghizistan ont quand même réussi à trouver des solutions aux nombreuses questions litigieuses. En particulier, en 2011, il a été convenu des dispositions relatives à la fourniture de gaz, d'eau et d'électricité dans le cadre d’un accord sur l'échange mutuel de ressources.
Selon l’avis des experts de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, les expériences du Kazakhstan et du Kirghizistan peuvent aussi être utiles à d'autres pays d'Asie centrale.
L'exemple du dialogue constructif entre Astana et Bishkek, montre clairement qu’avec une volonté politique, le consensus peut être trouvé à tout moment. Mais malheureusement, une toute autre relation est observée entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, lesquels se trouvent dans une impasse.
Les contradictions s'accumulant depuis plus d'un an, ont abouti à une opposition sans compromis quand le Tadjikistan a commencé à construire le barrage hydroélectrique Rogun.
Faute de réserves de pétrole et de gaz, le gouvernement tadjik mise sur le développement rapide de l'énergie hydroélectrique. A l’horizon 2015, il a  non seulement l'intention de se débarrasser de sa dépendance énergétique à Tachkent, mais aussi d’exporter activement de l'électricité vers l'Iran, le Pakistan et l'Inde.
L’Ouzbékistan, à son tour, a déclaré que le lancement du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Rogun, aura pour conséquence de baisser de 18% le niveau de l'Amou-Daria en été et de l'augmenter de 54% en hiver. Par conséquent, le printemps sera une période de sécheresse, l'hiver une saison d’inondations.
Le journal officiel ouzbek «La Vérité de l'Est» fait remarquer que la construction de la centrale hydroélectrique Rogun place à une échelle sérieuse, les risques technologiques, sociaux, environnementaux et socio-économiques. Les experts soutenus par des études scientifiques tadjikes et des sismologues prédisent s'attendre à de puissants tremblements de terre destructeurs dans cette chaîne de montagnes, dans les dix prochaines années.
Toutefois, le Tadjikistan dit que tout ira bien. La construction du barrage hydroélectrique de conception soviétique, permettrait de résister aux séismes allant jusqu'à la magnitude 7,5 dans l’échelle de Richter. Et s’il ne résistait pas ? Dans ce cas, un tsunami  recouvrira le cours inférieur et pourrait créer une véritable apocalypse.
En bref, les motifs des deux parties sont compréhensibles. Il est également clair qu'elles persistent, chacun insistant sur son point de vue. A cette occasion, les médias se livrent une guerre médiatique amère. Par ailleurs, ils en sont presque arrivés au conflit armé. Le Tadjikistan et l'Ouzbékistan en sont venus à s’opposer au printemps de cette année au sujet de la concentration de troupes à la frontière.
Heureusement, l’effusion de sang ne s'est pas produite, mais les parties continuent le rapport de force. Le risque de conflit local persiste donc. La calme guerre diplomatique s’est transformée en sanctions sévères contre le difficile voisin de Tachkent.
A ce jour, non seulement la frontière est minée, mais un blocus des transports du Tadjikistan a été décidé. Le tronçon de chemins de fer de Hashadi à Amuzang, dans le sud du pays a été entièrement démantelé et vendu.
Le 10/08/2012

dimanche 5 août 2012

Kazakhstan : Quel potentiel ?

A la lumière de la crise économique, les investisseurs sérieux ont commencé à réfléchir où investir leur argent. La direction la plus rentable est les pays en développement, y compris le Kazakhstan. Et je vais vous expliquer pourquoi ...

J'ai fait la connaissance avec ce pays insolite dans les halls du cinquième Forum économique à Astana. Malgré mes attentes, j'ai été surpris que les problèmes mondiaux ont été discutés. Comme par le passé, je pensais que j'allais venir ici, attirer les investisseurs et vanter mon Asie sauvage.
En vérité, il s'est produit tout à fait autre chose que des discussions sur  la transformation économique au niveau mondial. Le Président de ce pays a proposé de travailler sur une approche commune de cette question, sur une base G-Global. Son idée a été soutenue par les participants au forum : 12 lauréats du prix Nobel d'économie, d'anciens chefs d'États et de gouvernements à travers le monde, des hommes politiques célèbres et des experts reconnus dans plus de 90 pays ...
En bref, ces jours-ci le Kazakhstan est devenu un centre de la pensée économique mondiale. Lors du forum de nombreuses recommandations importantes de discussion ont été acceptées dans des formats G8 et G20.

J'avoue que cette approche du Kazakhstan m'a surpris et inspiré. Ce pays qui a expérimenté avec succès la crise, se rend compte que dans le processus de la mondialisation, les problèmes sont communs à tous. Il lance donc une recherche d'une recette contre les cataclysmes financiers.
Depuis, je me suis intéressé à l'actualité de cette République, aux fins d'investissement. Et là, je tiens à souligner quelques points importants. Contrairement aux autres pays riches en ressources naturelles, le Kazakhstan ne cherche pas à dépendre de ces ressources.
Les enquêtes menées par des experts de la "Sberbank" en Russie, me semblent très curieuses. Selon les données fournies par ces experts, la structure des investissements entrants au Kazakhstan ne peut pas être qualifiée d'équilibrée: 65% sont relatifs aux matières premières. Au cours des quatre dernières années, l'écart entre les investissements du domaine des matières premières par rapport aux autres a diminué de plus de deux fois!
Cet indicateur est la preuve de ce que la politique de diversification économique, en cours de mise en œuvre par le gouvernement, donne des résultats positifs.
Aujourd'hui, les investisseurs du Kazakhstan sont particulièrement invités à investir en dehors du secteur des matières premières. Si auparavant l'activité était limitée par la taille du marché (population de 16 millions de personnes), cette question n'est plus à l'ordre du jour en raison de la formation d'une union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, ainsi que d'un espace commun de libre marché entre ces pays. Cela ouvre un marché d'une capacité de plus de 170 millions d'habitants et dont le PIB total est de deux milliards de dollars.
Le marché n'est pas petit. Cependant, la Russie et la Biélorussie n'acquerront-elles pas une bonne partie des investissements? Non, cela n'arrivera pas. L'environnement des affaires au Kazakhstan est plus favorable que les autres pays de l'Union douanière. Selon le classement de la Banque mondiale Doing Business 2011, la Fédération de Russie et la Biélorussie tiennent les 123e et 68e places du classement, tandis que le Kazakhstan est à la 59ème place. En outre, en 2012 le Kazakhstan a été classé à la 47ème position et son indicateur «protection des investisseurs» a gagné 34 places.
En conséquence pour les deux dernières années, le Kazakhstan est en tête de la liste des 10 pays qui ont obtenu le plus de succès dans la création de conditions favorables à l'activité d'entrepreneur.Je tiens à le répéter, les investissements du Kazakhstan ne sont pas une priorité de nos jours. Par habitant, cet indicateur est deux fois plus élevé qu'en Chine et en Turquie, et 1,6 fois plus élevé qu'en Russie. Depuis 1993, plus de 146 milliards de dollars américains d'investissements directs étrangers y ont été attirés.
Par conséquent, nous pouvons maintenant parler de la seconde phase de développement, qui veut que la qualité des placements soit plus importante que la quantité. Les innovations sont devenues un objectif principal pour le Kazakhstan.
Afin d'attirer des entreprises dans la République, une attention toute particulière est portée à la réduction des barrières administratives, à la simplification des procédures, à l'augmentation de l'efficacité de la loi et du système judiciaire, à l'amélioration de l'administration douanière et fiscale. Des zones économiques spéciales doivent être élaborées et des projets de concessions doivent être réalisés.
Cependant, il y a quelques problèmes. La Société «Ernst & Young» a publié les données d'une enquête commandée par le Conseil des investisseurs étrangers, compétent auprès du Président de la République du Kazakhstan. Celle-ci certifie que la communication du Kazakhstan n'est pas assez puissante à l'étranger afin de créer une image positive des aspects économiques du Kazakhstan.

Les experts de cette société ont décidé d'étudier l'attractivité des investissements du Kazakhstan sur la base de sondage auprès de 200 investisseurs existants et potentiels provenant de 27 pays. Les résultats sont positifs. Il est admis que le Kazakhstan est l'un des trois marchés les plus attractifs des pays de la CEI. Pour ceux qui travaillent déjà dans ce pays, le Kazakhstan est à la 1ère place. Mais seuls 18% des investisseurs potentiels sont d'accord avec cela.
Donc, la politique d'auto-publicité au Kazakhstan n'est pas à la hauteur, eu égard aux possibilités réellement offertes par ce pays.
L'ensemble du Kazakhstan peut être attrayant pour un bon nombre de raisons. Si nous parlons des matières premières, le pays prend la 6ème place des stocks de ressources naturelles. Il y est produit du pétrole, du gaz, de l'uranium, du zinc, du tungstène, de l'argent, du plomb, de la chromite, du cuivre, de la fluorite, du molybdène et de l'or. Les matières premières minérales du Kazakhstan reposent sur 5004 gisements, pour un coût approximatif de 46 milliards de dollars américains.
Les minéraux ne sont pas la seule ressource importante du Kazakhstan, son emplacement stratégique et géographique l'est aussi. Les grandes routes transcontinentales, reliant la région Asie-Pacifique avec le Moyen-Orient et l'Europe, passent par le Kazakhstan. De nos jours, il est nécessaire de comprendre le potentiel offert par la construction d'un corridor de transport "Europe de l'Est - Est de la Chine". Un tel projet augmenterait la capacité d'écoulement des marchandises à travers le Kazakhstan de près de deux fois plus d'ici 2020, pour atteindre près de 50 millions de tonnes. Cette route de la Chine vers l'Europe a un avantage: elle est beaucoup plus courte que la voie maritime à travers le canal de Suez. Le long de ce couloir, des infrastructures touristiques pourront être créées. Il s'agit là d'investissements rentables.
Si nous ne parlons que du tourisme, au Kazakhstan il y a de nombreuses réserves animales et des parcs nationaux uniques, plus de 100 centres de cure et d'amélioration de la santé, et plus de neuf mille monuments archéologiques et historiques.Cependant, la nature exotique et  les riches ressources ne veulent pas dire grand-chose s'il n'y a pas de paix dans le pays. Par conséquent, la priorité de la république est d'abord sa stabilité politique interne. Le Kazakhstan est un exemple de la façon dont des représentants de plus de 140 nationalités vivent en paix et en harmonie. Ici, l'islam, le christianisme, le judaïsme et les autres religions coexistent.
Un exemple de démonstration du succès de la politique étrangère et intérieure du Kazakhstan est sa présidence de l'OSCE en 2010, conditionnée par la confiance de la communauté mondiale de la viabilité des perfectionnements en cours dans la république. Le sommet de l'OSCE, réalisé en Décembre 2010 à Astana est un sommet majeur dans l'histoire de l'espace postsoviétique.
J'ai découvert ce pays incroyable. Je peux dire avec confiance qu'il y a une population très éduquée et tolérante qui assure la stabilité de la république. J'affirme qu'au cas où une révolution devait s'y produire, il ne s'agirait alors seulement que d'une révolution dans le domaine des connaissances scientifiques et des technologies.
Le 5 août 2012