jeudi 30 août 2012

Des armes chimiques en provenance de Libye aux mains des « opposants » syriens ?

Début août, l'agence Reuters annonçait : « Les rebelles d'Alep sont, désormais, dotés d'armes chimiques, armes qui se trouvent, à foison, en Libye ».

Cette nouvelle a été ensuite retirée de son site. Comme ont également été retirées les images montrant des combattants salafistes en train de manier des masques à gaz fabriqués aux États-Unis.
 
Un autre journaliste de Reuters basé à Amman a lui aussi évoqué peu après l'existence à Alep d'armes chimiques en provenance de Libye : « On croyait ces armes détruites, après la chute de Kadhafi, or, il n'en est rien. Ce sont des armes au gaz moutarde et sarin ».
 
La crainte d'un usage d'armes chimiques par les groupes armés, soutenus par les pays occidentaux et les monarchies du Golfe, grandit parmi les Syriens qui envers et contre tout font front uni avec le gouvernement de Bachar el-Assad ; ils sont conscients que ces pays hostiles à Damas sont déterminés à tout pour contourner les vétos russes et chinois, peu importe les moyens et les crimes pour y arriver.
L'usage d'armes chimiques par les groupes armés - crime qui sera tout de suite imputé à Damas - pourrait servir de prétexte pour intervenir militairement en Syrie.
 
Israël, qui est formellement en guerre avec la Syrie - depuis la guerre des six jours et l'occupation du plateau du Golan syrien en 1967 et son annexion illégale en 1981 par l'Etat hébreu - n'attend que cela...

Silvia Cattori sur www.silviacattori.net le 30/08/2012
 

mercredi 29 août 2012

Bachar el-Assad se félicite de l'«autonettoyage» en Syrie

 
 

Interrogé par une chaîne prosyrienne, le président syrien se dit confiant sur le déroulement des affrontements. Mardi, une importante figure de l'opposition a démissionné du Conseil national syrien.

Bachar el-Assad accorde une interview à une chaîne prorégime
Le président syrien Bachar el-Assad a accordé à une date inconnue une interview à la télévision privée prorégime ad-Dounia, qui porte «sur les développements en Syrie et dans la région». L'interview sera diffusée en intégralité mercredi soir. Le chef de l'État a profité de cette intervention pour railler les défections qui ont secoué son régime ces derniers mois, dont les plus marquantes sont celles de Riad Hijab et de Manaf Tlass. «Les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c'est une opération d'autonettoyage de l'État premièrement et de la nation en général», a-t-il déclaré. Bachar el-Assad s'est également estimé confiant quant au déroulement des affrontements: «Je peux résumer (la situation) en une phrase: nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps.»
Zone tampon: Fabius reconnaît que c'est «très compliqué»
Lors d'une conférence de presse à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré s'attendre «à ce que les Nations unies s'engagent sur la question de la protection des réfugiés à l'intérieur de la Syrie et si possible de leur accueil dans des camps» en Syrie, réaffirmant ainsi son souhait de voir la mise en place d'une zone tampon. Interrogé mercredi matin sur France Inter, son homologue français, Laurent Fabius, a reconnu que la mise en place d'une zone tampon en Syrie était «très compliquée» et qu'elle nécessitait notamment une zone d'exclusion aérienne partielle. «Si ces gens (réfugiés), dans des zones libérées contrôlées par la nouvelle armée syrienne, se réunissent, il va falloir les protéger. Cela s'appelle une zone tampon. On est en train d'y réfléchir. C'est très compliqué. On ne peut pas le faire sans l'accord des Turcs et d'autres pays», a-t-il déclaré.
Durant son interview télévisée, Bachar el-Assad a déclaré que la création d'une zone tampon, telle qu'évoquée par la Turquie pour accueillir les réfugiés, est «irréaliste»: «Je pense que parler de zones tampons n'est, premièrement, pas sur la table et, deuxièmement, c'est (une idée) irréaliste même pour les États hostiles et ennemis de la Syrie.»
Une dissidente syrienne démissionne du Conseil national syrien (CNS)
Établie en France, Bassma Kodmani, cofondatrice et membre du comité exécutif du CNS, principale coalition de l'opposition syrienne, a démissionné mardi. Selon elle, «le projet n'a pas atteint ses objectifs, il n'a pas récolté la crédibilité nécessaire, ni maintenu le niveau de confiance qu'il recherchait auprès du peuple syrien lors de sa formation». «Ce n'est pas le moment de parler des différences, mais il y a bien sûr des désaccords avec certains membres du Conseil», a-t-elle expliqué. Bassma Kodmani a également accusé le CNS de «jouer un rôle très individualiste», déclarant que «le CNS ne travaille pas bien avec les autres groupes d'opposition».
Heurts entre réfugiés et forces de l'ordre en Jordanie
Mardi, un attentat à la voiture piégé a provoqué la mort de 27 personnes dans une banlieue de Damas favorable au régime, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon la télévision d'État, 48 personnes ont également été blessées dans l'attentat. Au total, 189 personnes ont péri mardi selon l'OSDH, dont 143 civils.
En Jordanie, des heurts ont opposé des forces de l'ordre à des réfugiés syriens qui protestaient «contre leurs conditions de vie» dans le camp d'al-Zaatari, à 85 km au nord d'Amman. Selon une source gouvernementale jordanienne, plus de 20 policiers et gendarmes ont été blessés. Le 23 août, un affrontement similaire s'était déroulé dans ce même camp. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés indique que plus de 22.000 réfugiés syriens sont arrivés au camp d'al-Zaatari, près de la frontière syrienne, depuis son ouverture le 30 juillet.
Sur www.lefigaro.fr le 29/08/2012

vendredi 24 août 2012

Vietnam: Un responsable de la banque ACB sous les verrous

Le scandale qui frappe la banque vietnamienne ACB a encore pris de l'ampleur avec l'arrestation d'un deuxième cadre de l'institution, tandis que les deux Bourses vietnamiennes voyaient s'envoler près de 4 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon la presse d'Etat. L'arrestation de Ly Xuan Hai pour "malversations délibérées provoquant de graves conséquences" est intervenue juste après l'annonce par l'Asia Commercial Bank que son directeur général avait démissionné de ses fonctions, a indiqué le site du journal Thanh Nien. La police a perquisitionné le domicile de Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon, sud) du banquier, ainsi que son bureau.
Un nouveau rebondissement qui met à mal les tentatives du pouvoir, notamment de la Banque centrale, de protéger la banque elle même de conséquences dramatiques qui pourrait secouer l'ensemble du pays. L'action de l'ACB, l'une des plus importantes banques du Vietnam dans laquelle le groupe britannique Standard Chartered détient des parts, a chuté de plus de 20% depuis le début de la semaine et l'arrestation de son fondateur, le truculent Nguyen Duc Kien, 48 ans.
Les épargnants en ont retiré déjà plus de 380 millions de dollars. Mais aucun signe de panique n'était perceptible vendredi devant les agences de la banque à Hanoï, selon les journalistes de l'AFP. Quant à la valeur de capitalisation des Bourses de Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, elle avait chuté jeudi soir de 3,85 milliards de dollars, selon le journal Tuoi Tre. Les autorités ont lancé un appel au calme en conseillant aux investisseurs d'agir avec prudence.
Kien, réputé proche du Premier ministre et dont la chute est à l'origine de toute cette crise, possède des parts dans plusieurs autres banques du pays. Il était aussi partie prenante dans la réforme du système bancaire vietnamien, entamée par les autorités en 2011 pour assainir un secteur plombé notamment par les dettes toxiques et des méthodes de gestion inadaptées, héritées de l'économie planifiée.
Sur www.20minutes.fr le 24/08/2012
 

Liban : la sale guerre syrienne embrase un quartier de Tripoli

 

Des combats opposent sunnites et alaouites dans la deuxième ville du pays.

«Une solution à Tripoli? Je n'en vois aucune pour l'instant. Il y a bien eu un cessez-le-feu, mais les tirs ont continué: déjà un mort», déplorait jeudi matin Khaled Daher, un des parlementaires tripolitains ayant participé à la négociation. Pour ce sunnite notoirement antisyrien, tout est clair: «Damas pilote en sous-main la violence et notre gouvernement refuse de prendre ses responsabilités pour y mettre fin. C'est un feuilleton dont les épisodes se suivent et se ressemblent: dans deux jours la situation se calmera, les tirs cesseront et la vie reprendra son cours… jusqu'aux prochaines échauffourées. Mais tant que Bachar sera là, rien ne changera. Il a trop intérêt à déstabiliser le Liban. Notre seule chance: sa chute et la démission de notre gouvernement.»
C'est la troisième fois en quelques mois que Tripoli, la capitale septentrionale du Liban, est ébranlée par les combats. Depuis lundi dernier, alors que l'on fêtait la fin du ramadan, les quartiers rivaux de Bab el-Tebanneh (sunnite et anti-Bachar) et Jabal Mohsen (alaouite et pro-régime) s'affrontent à coups de lance-roquettes. La rue de Syrie, désertée de ses habitants, y fait office de ligne de front, l'armée tente sans grand succès de s'y déployer tandis que se joue de part et d'autre une sale guerre de snipers dont les civils paient le prix.
Vendredi matin encore, un jeune cheikh sunnite de 28 ans a été tué dans des affrontements qui ont éclaté à l'aube après un fragile cessez-le-feu, entre le quartier de Jabal Mohsen et celui sunnite de Qobbé.

Éviter les snipers

À Bab el-Tebanneh, les habitants ont astucieusement protégé les intersections dangereuses de grandes bâches de plastique bleu que l'on tire à la demande. En cette matinée supposée de «trêve», les rues n'en sont pas moins désertes et les rideaux des échoppes baissés. Seuls quelques hommes se sont retrouvés autour de deux tables en plastique, «Chez Abou Aymar», pour un café sur fond de tirs sporadiques.
«Le cessez-le-feu? Jusqu'à l'aube, ça a tiré et voilà que ça recommence, déplore Rami Yahya, casquette de base-ball vissée sur la tête, qui dit avoir monté la garde toute la nuit. Nous ne faisons plus confiance à personne pour nous défendre, et surtout pas aux politiques, au gouvernement ou à l'armée, juste à nos voisins et à Dieu. C'est pour cela que nous sommes obligés de nous organiser. Nous avons dû acheter des armes ; en face c'est Assad qui les fournit.» Damas est une nouvelle fois montré du doigt.
Pour Abou Jaffar, tee-shirt noir, pantalon de treillis militaire et téléphone Motorola coincé dans la ceinture, l'affaire est simple. «Les Syriens ont intérêt à fixer les combats à Tripoli. Pendant trente ans, ils nous ont occupés et il n'y a pas une famille dans ce quartier qui n'en ait souffert. Aujourd'hui, nous sommes avec l'Armée libre (syrienne). À Damas, ils savent que toutes les armes que nous utilisons ici ne finiront pas chez eux. Comme l'argent que nous investissons pour les acheter. Ils ont donc intérêt à créer le chaos à Tripoli.»
Entre le Liban et la Syrie, et tout particulièrement dans cette région, les échanges ont toujours été intenses. Depuis le début de la guerre, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies, plus de 20.000 réfugiés ont été accueillis autour de Tripoli. De peur d'indisposer son voisin, le Liban peine à les reconnaître: il aura fallu dix-huit mois pour que l'agence internationale soit autorisée à y établir un centre d'enregistrement afin de faciliter l'assistance humanitaire. «Nous espérons que la violence ne nous obligera pas à interrompre nos opérations», déplore la porte-parole Ariane Rummery. Cette population déracinée compte aussi bon nombre de combattants venus panser leurs plaies pour mieux repartir, un problème que Damas n'a pas manqué de soulever à plusieurs reprises.
De quoi inquiéter les Libanais, même si, côté politique, on veut rester serein. «Quelle que soit la situation à Tripoli, il n'y aura pas de dérapage, affirme Roger Eddé, observateur averti et fondateur du parti Assalam, le Parti de la paix établi autour de la capitale septentrionale. Les dirigeants, l'opinion publique, les islamistes et même les extrémistes n'ont plus le goût de l'aventure quand il s'agit de la guerre au Liban. Si les Syriens pensent utiliser Tripoli comme tête de pont pour déstabiliser le pays, ils se font des illusions. Nous ne les laisserons pas nous entraîner.» Les derniers combats n'en ont pas moins ravivé les peurs. Tandis qu'Assad cherche à étendre le conflit chez son voisin, les Libanais voient avec inquiétude la guerre se rapprocher de leur pays.
Par Ariane Quentier le 24/08/2012 sur www.lefigaro.fr

mercredi 22 août 2012

La Russie adhère aux règles du commerce mondial

 
 

Après dix-huit ans de négociation, Moscou rejoint aujourd'hui l'OMC. Ses marchés s'ouvriront progressivement.

Un vieux serpent de mer. Il aura fallu dix-huit ans de négociations, souvent chaotiques, pour que la Russie adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Entériné en décembre 2011 à Genève, le processus sera officialisé ce mercredi. «Malgré l'opposition des puissants lobbys, notamment agricoles, qui ont durci leurs positions dans les derniers mois, l'adhésion était devenue politiquement inévitable et indispensable pour Moscou», commente Anna Dorbec, économiste chez BNP Paribas. Ne serait-ce que parce que la Russie vise à terme une entrée dans l'OCDE, qui s'en trouvera ainsi grandement facilitée. C'est aussi un aboutissement logique car la Russie était le dernier pays du G20 à ne pas être dans l'OMC, qui plus est le dernier des Bric, le bloc des grandes économies émergentes comprenant aussi le Brésil, l'Inde et la Chine. Cette adhésion intervient dans une période de ralentissement économique mondial: selon l'OMC, la croissance des échanges de biens et de services va tomber à 3,7 % cette année après 5 % en 2011 et, surtout, 13,8 % en 2010. Un climat d'incertitudes qui incite davantage les États à prendre des mesures protectionnistes qu'au libre-échange.

Barrières douanières

Pour limiter l'impact qu'implique une entrée dans l'OMC - l'enjeu se situant plus sur les importations car 70 % des exportations russes sont composées de pétrole et de gaz non couverts par l'Organisation internationale - la Russie a négocié une période transitoire d'ouverture de ses marchés. Moscou a obtenu un assouplissement de 7 à 8 ans sur deux secteurs clés, l'agriculture, qui est encore trop peu compétitive et continuera à bénéficier de subventions, et l'industrie automobile, protégée par les tarifs douaniers. 
 
Sur les produits agricoles, les droits de douane seront progressivement abaissés de 15,6 % à 11,2 %. Malgré son immense potentiel céréalier, la Russie n'est pas encore le grenier du monde et elle est loin d'être autosuffisante pour la consommation de viande.

 
Quant à l'industrie automobile, l'objectif est de maintenir la production sur place, le pays constituant un marché attractif de 140 millions de personnes. «L'économie n'est pas compétitive, elle manque de technologies, les salaires et les crédits sont chers, et le climat des affaires peu favorable aux investisseurs. C'est pour cela que les tarifs à l'importation ont été relevés pour forcer les industriels à produire sur place», précise Anna Dorbec. Dans les négociations, les autorités russes ont obtenu, en échange d'une réduction des tarifs douanier, l'obligation pour les équipementiers de localiser une partie de leur production en Russie. L'ouverture à la concurrence pourrait en outre favoriser la consommation et l'achat de biens d'équipement grâce aux baisses de prix des produits importés.

Mais c'est surtout sur le long terme que la Russie espère des bénéfices de l'accès à l'OMC. «Je m'attends à ce que la concurrence accrue donne un coup de pouce à la modernisation de notre économie», déclarait en avril le président Vladimir Poutine. Et il y a fort à faire pour ce pays qui arrive en queue de peloton dans les classements internationaux de business, qu'il s'agisse de corruption, de gouvernance ou de facilité à entreprendre.

En attendant, l'économie émergente peut toujours compter sur le pétrole cher et ses réserves financières pour doper sa croissance. Le pays affiche un excédent budgétaire et une dette publique de seulement 13 % du PIB. La croissance est attendue cette année autour de 4 %.

Par Anne Cheyvialle le 22/08/2012 sur www.lefigaro.fr

 

lundi 20 août 2012

Attentat en Turquie: 8 morts et de nombreux blessés

Huit personnes ont été tuées et une cinquantaine a été blessée dans un attentat à la voiture piégée ce lundi dans le centre-ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, a annoncé le maire de la ville Asim Güzelbey, cité par les chaînes de télévision.
La puissante explosion s'est produite près d'un commissariat de police de cette ville, incendiant plusieurs véhicules dont un bus municipal, a souligné le responsable sur la chaîne d'information NTV. Les chaînes de télévision ont montré des véhicules calcinés alors que les pompiers tentaient d'éteindre les flammes.
Le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes est le champ d'action des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Gaziantep, grande ville de cette zone, avait été relativement épargnée par les violences survenues depuis que le PKK a lancé une rébellion autonomiste en 1984 contre les forces d'Ankara au prix de 45 000 morts.
Le PKK, pointé du doigt par les autorités locales dans cet attentat sanglant, est considéré comme une organisation terroristes par nombre de pays.

Sur www.lexpress.fr le 20/08/2012

À Derik, les Kurdes jouent un prudent double jeu

Accaparée par la bataille d'Alep, l'armée syrienne a délaissé le Kurdistan. Au profit des miliciens kurdes syriens du PYD qui rêvent d'indépendance.

«Azadi!» Le mot «liberté» est écrit en lettres d'or sur le flanc du vieux wagon de bois qui sert de baraquement. Deux larges drapeaux flottent sur le check-point à l'entrée de la ville: jaune, rouge et vert, les couleurs chatoyantes du Kurdistan. Bienvenue à «Dêrikê». Sur un panneau blanc, la ville a retrouvé son nom kurde originel. À quelques mètres, un berger traverse le bitume avec nonchalance et guide son troupeau dans un champ voisin. D'un geste de la main, il salue les trois hommes armés qui tiennent le poste de garde. Kalachnikov en bandoulière, un simple keffieh rouge autour du cou leur sert d'uniforme. «Tout est calme, dit l'un d'eux. Nous laissons passer les habitants et nous fouillons simplement les voitures qui ne sont pas d'ici.»

Ces miliciens appartiennent au Parti de l'union démocratique (PYD), un mouvement politique kurde syrien proche de la guérilla indépendantiste du PKK. Derik est passé sous leur contrôle le 20 juillet dernier. Dernière bourgade avant de passer les frontières turque ou irakienne, la ville de 50.000 habitants est, selon la version officielle, tombée comme un fruit mûr, sans le moindre combat.

Le bunker du régime

Depuis, sur les façades des bâtiments publics, la plupart des symboles du régime ont été recouverts à la hâte de peinture blanche. Du portrait de Bachar el-Assad, qui dominait le palais de justice, ne reste plus que le noir de sa chevelure. Personne ne s'est pourtant attaqué à la statue en bronze de son père, Hafez, qui trône toujours sur une place du centre-ville et aucun édifice ne semble avoir été mis à sac. Pour les détracteurs du PKK, Damas et la guérilla ont simplement passé un accord pour contrôler la région. Responsable du PYD à Derik, Mohamad Sahid nie farouchement, même s'il reconnaît une «entente cordiale» avec le régime: «Nous voulons éviter la violence. L'administration de Damas est désormais comme notre invité. Elle va sans doute bientôt partir. En attendant, on fait en sorte de ne pas avoir de conflits avec elle.»

À la nuit tombée, l'ambiance est paisible dans les rues du bazar. Des groupes d'adolescentes joyeuses prennent d'assaut une boutique de bijoux bon marché. «Les gens n'ont plus peur et il y a de plus en plus de monde depuis que nous avons pris notre liberté confirme Mahmoud, qui tient, dans la même rue, un négoce de pantalons. Beaucoup d'habitants qui avaient quitté la ville pour Alep ou Damas reviennent également s'installer ici à cause des bombardements.»

Plus personne ne semble porter attention à l'imposant bâtiment qui fait face aux petits commerces. De lugubres herses en protègent pourtant l'accès et le drapeau syrien est toujours visible au-dessus de la guérite du gardien. L'administration du régime y vit retranchée, comme dans un bunker.

Étonnamment, la toute nouvelle «maison du peuple», tenue par les Kurdes, est mitoyenne. Blouse claire, keffieh rouge sur la tête, un villageois arabe pénètre dans le bâtiment pour une affaire de bétail. Les différents se règlent désormais sous le regard paternaliste du chef de file du PKK, le plus célèbre des prisonniers de Turquie, Abdullah Öcalan. «Ici, on s'occupe des histoires de la vie courante, explique le responsable, Ahmad Kalash, ancien réparateur de réfrigérateurs. Chaque jour, nous avons plus d'une vingtaine de demandes que nous notons dans un registre. Avant, le régime n'aurait jamais accepté un lieu comme celui-là. Maintenant, dès que quelqu'un a un problème, il peut venir pour trouver une solution.»

Juste en face, la maison de la culture fait, elle, l'objet d'un étrange balai. «L'administration syrienne n'est pas encore partie, raconte le directeur Zedan Judi. Ils travaillent le matin de 8 heures à 14 heures. Ensuite, ils s'en vont et ce sont mes hommes qui prennent le relais.»

Soif de liberté

Dans cette période de transition où le temps semble suspendu, les nouvelles autorités de Derik se veulent exemplaires et tentent de donner des gages à toutes les communautés. «Quand le régime s'en ira définitivement, pas un cadre de l'hôpital public ne sera renvoyé, explique le Dr Mustafa, anesthésiste dans une clinique kurde de la ville et supporteur du PKK. Le directeur, un assyrien, est compétent. Il travaille déjà avec nous.»

En habiles funambules, les Kurdes du PYD ménagent le régime, tout en le critiquant violemment. À Derik, le ressentiment reste fort au sein de la population, après des dizaines d'années de vexations et de pauvreté organisée. Chaque vendredi, les manifestations continuent de rassembler plusieurs milliers de personnes. Elles s'élancent désormais d'une grande esplanade nommée «Liberté».

Par Etienne Huver le 20/08/2012 sur www.lefigaro.fr

Ne forcez pas la justice

Lors de la 21e session annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, l'un des sujets qui ont attiré l'intérêt des défenseurs des droits de l'Homme, étaient un débat sur le Kazakhstan. Certains parlementaires sont invités à prendre une résolution ferme contre ce pays, suite aux  événements de Zhanaozen.

Rappel :  Zhanaozen est une ville provinciale de la périphérie du Kazakhstan qui est devenu l'année dernière, le foyer d'une grève de travailleurs du secteur pétrolier en opposition avec les autorités locales. Les protestations des travailleurs durant le jour de la fête de l'indépendance a dégénéré en émeutes. Le chaos a saisi le centre-ville. La foule enragée a pillé, incendié et tout détruit. En réponse aux excès, la police a ouvert le feu. La confrontation a entrainé la mort de plusieurs personnes. En bref, c'est ainsi qu'on peut décrire ce qui s'est passé.

 

On pourrait penser qu'avec le recul il était finalement possible de comprendre la situation.

Les observateurs, les avocats et les militants des droits de l'Homme se sont rendu à Zhanaozen. Il y a eu des procès et des commissions indépendantes qui ont travaillé sur le sujet. Cependant, aucune version commune n'en est ressortie à ce jour. Ceci est discuté et illustré au sein de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE à Monaco.

Une discussion a été organisée en vue d'une résolution générale sur cette question dans le cadre de la Commission générale de la démocratie, des droits de l'Homme et les questions humanitaires. Les discussions ont formé deux camps. Un côté avait l'intention d'inclure dans un rapport de sévères critiques, remettant en question l'impartialité du procès des "grévistes pacifiques". Les autres plus nombreux ont insisté sur la pression politique inconvenante sur la justice.


La principale critique de cette république d'Asie centrale est venue du chef de la délégation de Monaco, Jean-Charles Gardetto, qui devait faire une étude approfondie sur ce sujet mais ne l'a pas fait.  On peut douter qu'il soit capable de trouver l'Asie centrale sur une carte.


Cet homme, en tant que spécialiste de la plus haute qualité, a parlé des droits de l'Homme au Kazakhstan avec compétence. Cependant, les répliques de Mr Gardetto laissent l'impression qu'il s'est exclusivement entretenu avec l'opposition du Kazakhstan, laquelle a sa propre vision de ces événements.


En particulier, ce monsieur a adressé un universel "beurk" à l'encontre du Kazakhstan, au motif que les policiers voyous de Zhanaozen ont maltraité des émeutiers. Notons que les autorités kazakhstanaises ne nient pas ce fait. Dans n'importe quel pays, même les plus avancés comme les Etats-Unis, de telles confusions peuvent se produire. Il suffit de se rappeler Guantanamo. Il n'est ici pas question d'essayer de faire un parallèle avec Zhanaozen. Les prisons de cette ville sont des jardins d'enfants par rapport aux donjons du pays le plus démocratique du monde. Les faits qui ont eu lieu restent désagréables, mais le Kazakhstan a réagi correctement. L'ancien chef du centre de détention de Zhanaozen et le lieutenant de police Temirov Zhenisbek ont été condamné à cinq ans de prison.


Et que fait  Mr Gardetto ? de la critique pour le plaisir de critiquer ? Pourquoi s'échiner sur cette question qui n'est pas à l'ordre du jour? L'opposition estime cela nécessaire, parce qu'ils croient que ces évènements ont été suivis de tortures.


Ainsi dans le débat, la députée allemande Viola von Cramon a évoqué le cas de l'activiste des droits de l'Homme et blogueuse Rosa Toletaeva. Cette représentante de l'opposition prétend être une victime de la torture de ses interrogateurs. Cependant, ce n'est rien de plus que des mots. Aucun fait n'est avéré et d'ailleurs aucun examen médical n'a été effectué. Sous la pression internationale elle aurait pu le faire sans problème. Il n'a pas été nécessaire de torturer Rosa Toletaeva. Qu'avait-elle à dire ? Des noms, des codes secrets ? Complètement absurde. L'accusation n'avait pas besoin de rechercher des témoignages. Tout est limpide. L'organisation des émeutes de Zhanaozen et l'incitation aux haines sociales incriminées ont été confirmées par des témoins.


Autrement dit, ce n'était rien de moins qu'une tentative pour faire parler de soi, une tentative pour attirer l'attention des médias et faire pression sur le tribunal.


On observe une guerre de l'information à grande échelle contre le Kazakhstan, qui vise à mettre la pression sur le public, les autorités et la justice, même sans l'existence de preuves.


L'occident par exemple, est toujours convaincu que les grévistes du secteur pétrolier et d'une classe défavorisée et affamés
. De l'autre coté, ils ont oublié d'informer sur leur salaire, qui, en vertu des normes du Kazakhstan, provoque l'envie de l'écrasante majorité des citoyens de la république. En fait, la grève elle-même était une fiction. C'était une forme de provocation tout à fait réussie, jusqu'à ce que les grévistes soient licenciés.

 

Conclusion


Par ailleurs,  les manifestants n'ont pas travaillé pendant plusieurs mois et fait la grève. Pour une famille qui vit d'un mois à l'autre sur un salaire, c'est un luxe de faire la grève. Ainsi, la grève était un lieu de travail pour ces personnes. Quelqu'un a parrainé les manifestations.


Qu'en pensez-vous Mr Jean-Charles Gardetto ? Il se trouve qu'il n'est pas d'accord avec la position de la partie kazakhe qui cherche des motifs politiques dans les conflits sociaux. Un officiel d'Astana a dit que dans ce conflit de travail est intervenu une troisième force, provoquant une explosion sociale. Ceci dit en passant, il y a une preuve de taille.


Mais Mr Gardetto reste imperturbable. Il s'accroche à l'idée qui s'est développée après le contact avec l'ONG «dialogue ouvert» en Pologne. Cette ONG, ardente antagoniste du Kazakhstan, est en mesure de peindre en noir toute situation. Mais la vie n'est pas en noir et blanc, elle est composée de demi-teintes.


A cet égard, la position du député néerlandais d'origine turque Koksun Koruz est considérée comme la plus «équilibrée et objective". Les participants au débat ont jugé que ses arguments avaient le plus de poids.


Il n'a pas défendu le Kazakhstan. Il a appelé au bon sens.


Le politicien croit qu'avant de conclure, toutes les parties doivent  étudier le cas soigneusement. Mr Koruz est un ancien juge. C'est pourquoi il se concentre sur la preuve.
«Il s'agit d'une question très complexe, - a t-il dit. - ... Nous devons être prudents avec l'utilisation de termes tels que «persécution politique». Si le terme est souvent utilisé, il peut être facilement dévalué».


Selon ses
mots, il est clair que le Kazakhstan ne politise pas la situation autour de Zhanaozen. Mr Koruz a mille fois raison de dire de ne pas tout mélanger. N'importe qui peu interpréter les lois à son avantage et devenir un dissident qui souffrent de ses convictions politiques.


Par exemple. Imaginez un vol de banque à Zhanaozen.
Le voleur se fait des millions tout en brûlant l'affiche du parti pro-gouvernemental. Qui est-il alors ? Un défenseur des droits des défavorisés, un combattant pour les droits et libertés démocratique? A Zhanaozen, il est arrivé quelque chose de semblable. Les manifestants, pacifiques en apparence, ont fait irruption dans les guichets automatiques et ont pillé des magasins. Le problème du Kazakhstan est que ses 20 années d'indépendance ont été accompagnées par la paix et le bien-être social. La police du pays n'était pas préparée à de tels projets criminels.


L'application des lois a été une tâche difficile. Soit la police devait intervenir soit regarder les manifestants détruire la ville. Le nombre de grévistes était trop important pour être maîtrisé, d'où l'utilisation des armes à feu. Les moyens démocratiques de répression d'émeute n'étaient pas en œuvre.


Je n'ai pas d'excuses pour la police, tout en essayant de penser objectivement quand d'autres crient frénétiquement et foulent les droits de l'Homme aux pieds. J'essaie de comprendre ce que ce serait de laisser la ville au pillage et combien de victimes il y aurait dans ce cas? La ville d'Osh au Kirghizistan en est l'exemple désastreux. L'incapacité des autorités à rétablir l'ordre a conduit à la mort d'environ 500 personnes et des milliers d'autres ont été blessés. Tel peut être le prix de l'absence d'intervention.


On peut noter qu'à Zhanaozen chacun a reçu ce qu'il mérite. Les procès auront lieu à Aktau, appelée à juste titre l'impartiale. Ce n'est pas seulement les grévistes, mais la police, les autres fonctionnaires et tous ceux qui ont mal utilisé ou abusé de leur pouvoir, qui sont traduits en justice.


Cependant, certaines forces politiques dans un étrange scepticisme persistent à mettre en doute la capacité du Kazakhstan à résoudre ses problèmes internes. Le tribunal est partial et les politiques publiques contournées.


Mais Dieu merci, il y a des gens sensés. En ce qui concerne le procès sur les événements de Zhanaozen, selon des représentants de l'assemblée parlementaire de l'OSCE, l'adoption de résolutions fermes peut être interprétée comme une «ingérence politique» dans le procès d'un Etat souverain. Il ne devrait pas y avoir la moindre tentative de pression politique sur les juges. Ce serait une erreur.

 

Le 25/09/2012

dimanche 19 août 2012

Senkaku: Pékin proteste

Pékin a "protesté fortement" auprès du Japon après une visite de Japonais nationalistes sur un archipel qui fait l'objet de contestations entre les deux pays, a rapporté l'agence Chine nouvelle.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a répété également que le Japon devait cesser toute action portant atteinte à sa souveraineté territoriale. Des manifestations ont eu lieu en Chine dimanche pour protester contre ce débarquement de Japonais dans une île de l'archipel Senkaku, revendiqué à la fois par la Chine et le Japon.

Vers 07h40, le président de l'association "Gambare Nippon" (En avant le Japon!), Satoru Mizushima, a sauté à l'eau et nagé avec une corde jusqu'au rivage rocailleux d'Uotsurijima, la principale île de ce petit archipel nommé Diaoyu par la Chine. Les suivants se sont accrochés à la corde pour le rejoindre. Les nationalistes qui avaient pris pied sur l'île n'ont finalement pas atteint le sommet escarpé et ont planté des drapeaux japonais à flanc de montagne et sur le rivage.

"C'est un territoire indiscutablement japonais. A flanc de montagne, on a trouvé des maisons de style japonais, avec les séchoirs à poisson, alors vous voyez! ", exulte Eiji Kosaka, un élu de la région de Tokyo. Il "regrette" toutefois que le gouvernement japonais "n'ait pas d'activité ici, en tout cas ce voyage est une grande réussite".

Les garde-côtes japonais qui surveillaient la flottille depuis son arrivée (Tokyo avait interdit de débarquer) n'ont procédé à aucune arrestation, notamment du fait de la présence d'élus à bord.
Sur www.lefigaro.fr le 19/08/2012

mercredi 15 août 2012

Le Kazakhstan, chantre de la dénucléarisation

Cette année est la 67ème année depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Chaque année, le nombre de témoins de cette horreur est de plus en plus faible, et pour la plupart de nos contemporains, les événements de ces dernières années sont oubliés et ce n’est qu’un seul jour par an seulement que cette période si terrible de l'histoire se rappelle à nous. Mais nous ne devons pas oublier qu’à cause de la différence entre l'histoire et l’époque moderne, «nous n'aurons pas d'anciens combattants de la Troisième Guerre mondiale» comme cela a été dit par l'ancien vice-président américain Walter Mondale.
Aujourd'hui, à grande échelle, les problèmes les plus graves du XXIème siècle sont l’existence d’une menace d'expansion incontrôlée du club des puissances nucléaires, et le développement du terrorisme. Et la rapidité des événements qui se déroulent chaque jour rend un regard neuf sur les mécanismes de sécurité, y compris les anciens relatifs à la sûreté nucléaire. À la lumière de la situation dans le monde, des questions se posent sur ce qui suit : est-il possible qu’un petit groupe de politiciens, chefs de nations nucléaires, puisse tirer bénéfice de leur position dominante ? Comment installer un contrôle efficace et effectif sur la technologie nucléaire et dans le même temps, garantir le droit des États souverains de développer une énergie nucléaire pacifique? Comment parvenir dans le domaine nucléaire, à une véritable égalité qui ne soit pas imaginaire ? Il faut rappeler qu'à ce jour, il y a environ deux mille tonnes de matières fissiles excédentaires cumulées sur la planète. Elles ne sont pas utilisées dans le domaine militaire mais sont tout à fait utilisables pour la fabrication d’explosifs nucléaires. Et si les terroristes pouvaient avoir à leur disposition un arsenal nucléaire, même primitif, ils pourraient provoquer de graves conflits internationaux.
Malheureusement, en cette ère du pragmatisme, l'instinct des hommes politiques est devenu faible. Par conséquent, le monde est confronté à une crise de responsabilité dans le domaine de la sûreté nucléaire. Comme cela a été dit à juste titre par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, lors du deuxième Sommet sur la sécurité nucléaire à Séoul : "Certains Etats considèrent la possession d'armes nucléaires comme un facteur de sécurité. En s'appuyant sur l'expérience de mon pays, qui a volontairement refusé de conserver le quatrième plus grand arsenal nucléaire du monde, je peux dire que cette garantie donne une sécurité durable du développement économique et social". L'expérience de ce pays est plus que suffisant. Après tout, pour le peuple du Kazakhstan qui a connu l'horreur des essais nucléaires, la question de leur interdiction totale est particulièrement significative. Il est terrible de se souvenir de ces quelques chiffres selon lesquels pendant quatre décennies d'essais nucléaires sur le site d'essais de Semipalatinsk, ont été réalisées 460 explosions nucléaires, dont 116 au sol, ayant affecté plus d'un demi-million de personnes.
Les conséquences de l'exposition aux rayonnements sont des décès prématurés, des niveaux élevés de cancer, des anomalies congénitales, en particulier, la naissance d'enfants atteints de déficiences mentales et physiques. Un tel héritage tragique explique pourquoi les citoyens du Kazakhstan ont reçu avec un grand soulagement la publication du décret présidentiel de N. Nazarbaïev le 29 août 1991 sur la fermeture du polygone d'essais nucléaires. C’est très symboliquement que bien des années plus tard, ce jour du 29 août a été déclaré journée internationale contre les essais nucléaires, à l'initiative du Kazakhstan. Le Forum International pour la dénucléarisation du monde qui se déroulera au Kazakhstan les 27-29 Août de cette année, est dédié à cette date.
Aujourd'hui, grâce à une politique étrangère pacifique, le Kazakhstan continue de coopérer avec l'AIEA, le Groupe des fournisseurs nucléaires, l'Initiative de Cracovie, le Comité Zangger et l'Initiative globale pour combattre le terrorisme nucléaire. Il a aussi été créé une Commission nationale sur la non-prolifération des armes de destruction massive dans la République, dont le but principal est d'assurer l'élimination complète de toute fuite éventuelle de matières nucléaires et dont la compétence comprend l'ensemble des questions relatives au cycle des combustibles dans les centrales nucléaires.
De toute évidence, nous devons accepter que le reste du monde n'est pas pressé de suivre l'exemple de la république d'Asie centrale et de faire un acte de bonne volonté, c'est-à-dire d’abandonner volontairement son arsenal nucléaire. En outre, au cours des 20 dernières années dans le monde, de nouveaux pays dit « seuil » sont sur le point d’obtenir la bombe nucléaire. En général, le facteur nucléaire dans la politique n'a pas diminué, et pour certains il a même augmenté. L'Inde et le Pakistan ont déjà un arsenal nucléaire, la Corée du Nord a produit une explosion de charge nucléaire, et aujourd'hui nous avons de vifs débats sur l'Iran. Mais comment les pays non nucléaires peuvent-ils assurer leur propre sécurité? Il est également assez surprenant qu’un certain nombre de pays influents s'abstiennent toujours de signer et de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Cette situation permet aux États nucléaires officiels de continuer leurs essais nucléaires, et aux pays dits « seuil » de continuer leurs programmes nucléaires en toute impunité. Par conséquent, pour les premiers, la question est : combien de temps est-il encore nécessaire pour moderniser les armes nucléaires et en même temps comment convaincre les pays en développement d'abandonner leurs programmes de construction d'armes de destruction massive?
Par conséquent, il est nécessaire de maintenir un équilibre entre les efforts pour combattre le terrorisme nucléaire et les programmes nucléaires légitimes du point de vue du droit international. Il est également nécessaire de créer les conditions pour qu’il soit rentable pour les Etats de rester dans le cadre juridique international et de développer des programmes nucléaires exclusivement pacifiques. À son tour, le président Nazarbaïev a souligné trois grands principes permettant de développer l'énergie nucléaire. Ils sont susceptibles d'être discutés au forum international pour un monde exempt d'armes nucléaires qui se tiendra en août au Kazakhstan :
1. Polyvalence, à savoir l'adoption de normes juridiquement contraignantes sur la sécurité nucléaire ;
2. Transparence et l'efficacité. Avec la notification complète et rapide de tous les incidents dans les installations nucléaires, il est nécessaire de développer des mécanismes clairs pour une réponse rapide aux situations d'urgence;
3. Egalité et confiance. Tous les États devraient avoir les mêmes droits à l'accès à la technologie nucléaire pacifique, ainsi que l'utilisation de la Banque internationale de combustibles nucléaires pour un approvisionnement garanti d'uranium faiblement enrichi.
Il y a 70 ans, Winston Churchill a dit: «Jamais dans l'histoire des conflits humains on a fait autant pour si peu." Heureusement, le monde d'aujourd'hui n'est pas l'arène d'un conflit nucléaire. Mais il est une arène de graves contradictions. Et la solution de ces contradictions réside dans les mains de quelques personnes qui prennent les décisions. Chaque chefs d'Etats chacun porte la responsabilité de veiller à ce que la scission atomique ne nous divise pas tous. Et le Kazakhstan, dirigé par son chef est devenu un digne exemple de la façon dont la politique vise à bénéficier non seulement à ses citoyens, mais aussi à la communauté internationale tout entière.
Le 15/08/2012

Un responsable israélien prévoit un mois de guerre en cas de frappe contre le nucléaire iranien

Le ministre israélien de la Défense civile estime qu'une attaque d'Israël contre le programme nucléaire de l'Iran pourrait déclencher une guerre "de 30 jours sur plusieurs fronts" à la fois et faire 500 morts voire plus côté israélien.
Matan Vilnaï, ex-général qui quitte son poste pour devenir l'ambassadeur de l'Etat hébreu en Chine, développe ce scénario dans un entretien publié par le journal "Maariv" mercredi, alors que le débat fait rage sur l'opportunité pour Israël d'attaquer l'Iran seul.
C'est la première fois qu'un membre du gouvernement se montrait aussi explicite sur les conséquences d'une éventuelle offensive.
"Le front intérieur n'a jamais été aussi bien préparé", assure Matan Vilnaï, ajoutant que le gouvernement s'est préparé à la possibilité que des centaines de roquettes et missiles s'abattent quotidiennement sur la population israélienne et envisage 500 morts.
"Le bilan pourrait être moins lourd mais il pourrait l'être plus. C'est le scénario pour lequel nous sommes préparés, selon les meilleurs experts", dit-il.
Le ministre américain de la Défense, Leon Panetta, a pour sa part réaffirmé mardi à la presse à Washington l'opinion des Etats-Unis selon laquelle Israël n'a pas encore décidé d'attaquer ou non l'Iran. Le chef de l'état-major interarmées, le général Martin Dempsey, a estimé comme beaucoup d'observateurs qu'une frappe israélienne ne ferait que ralentir le programme nucléaire iranien sans le détruire. Israël considère l'Iran comme son pire ennemi et l'accuse de mener un programme nucléaire militaire clandestin pour l'anéantir.


lundi 13 août 2012

OCI: la suspension de la Syrie conseillée

La réunion ministérielle préparatoire du sommet islamique prévu mardi à La Mecque a recommandé une suspension de la Syrie de l'Organisation de coopération islamique (OCI), a annoncé le secrétaire général de cette organisation, Ekmeleddin Ihsanoglu.

Interrogé sur une suspension de la Syrie, M. Ihsanoglu a répondu par l'affirmative. "Oui", a-t-il dit ce soir à l'issue d'une réunion à Jeddah, en Arabie saoudite, des ministres des Affaires étrangères des membres de l'OCI, qui en compte 57. "(Un projet de) résolution a été adopté à la majorité absolue" des participants à la réunion et il "sera soumis à l'approbation des dirigeants" au sommet de La Mecque, a-t-il ajouté.

La réunion ministérielle doit préparer le sommet qui se tient mardi à La Mecque à l'initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite, qui cherche à mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement en Syrie.

Mais la crise syrienne divise profondément les pays musulmans. L'Iran affiche un soutien sans faille au régime syrien, alors que l'Arabie saoudite soutient les rebelles qui cherchent à renverser le président Bachar al-Assad.

Sur www.lefigaro.fr le 13/08/2012

dimanche 12 août 2012

Un double séisme fait 227 morts en Iran, fin des opérations de secours

Les secouristes iraniens ont mis fin dimanche aux opérations de déblaiement des décombres dans les villages dévastés par un double séisme ayant fait la veille 227 morts et plus de 1.300 blessés.

Les Etats-Unis se sont dits prêts à aider le pays, en présentant leurs condoléances au peuple iranien
Les deux secousses de magnitude 6,3 et 6,4, selon l'Institut de géologie américain, qui ont frappé samedi à quelques minutes d'intervalle la région montagneuse de Varzeghan (nord-ouest) ont fait "227 morts", a déclaré à la télévision d'Etat le ministre de l'Intérieur, Mostapha Mohammad Najar, qui s'est rendu sur les lieux du sinistre avec le ministre de la Santé.

"Les blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Tabriz et de la région", a-t-il précisé, en ajoutant que "les opérations de recherche et de sauvetage étaient terminées", plus personne ne se trouvant selon lui sous les décombres "Nous nous attelons maintenant à assurer les besoins en hébergement et en nourriture des survivants", a poursuivi M. Najar alors que selon lui "la moitié des 600 villages de la zone ont été détruits de 40 à 100%".

Selon un autre responsable, douze villages aux maisons de brique ou de terre ont été totalement détruits. Depuis, plus de 80 répliques de moindre importance ont frappé la région qui compte plus de 16.000 sinistrés

Pleurs et sanglots

Dans le village de Bajé-Baj, où vivent un peu plus de 400 personnes, on compte 33 morts, en majorité des femmes et des enfants.

Des femmes sanglotent et gémissent autour d'une vingtaine de corps de proches alors que les hommes parcourent les ruines.

"Je travaillais sur mon tracteur à la ferme lorsque j'ai senti la secousse qui m'a fait tomber", a expliqué à l'AFP Ghanbar Mehdizade, 40 ans. "Dieu merci, ma famille travaillait avec moi dans le champ" et n'a pas été touchée.

Dans les autres villages, certains n'ont pas été aussi chanceux. A Mirza Ali Ghandi, Zeynab, une adolescente de 13 ans, dit avoir "perdu sa sœur aînée de 16 ans et son frère de 8 ans.
Les équipes de secours et celles du Croissant-Rouge, venues de 14 provinces, sont arrivées sur place dès samedi.

Selon le ministre iranien de l'Intérieur, dépêché sur place "sur ordre" du président Mahmoud Ahmadinejad, "4.329 tentes, 10.000 couvertures et 18.000 paquets de nourriture" ont été distribués alors que "92 équipes opérationnelles, trois hélicoptères, 220 ambulances et des bulldozers et autres engins ont été envoyés sur place".

Habitants terrifiés

Les deux séismes ont frappé la région à 16H53 (12H23 GMT) et 17H04 (12H34 GMT) samedi. La plupart des hommes travaillaient alors aux champs tandis que les femmes et les enfants se trouvaient à la maison, ce qui explique que la plupart des victimes soient des femmes et des enfants.

Les maisons ont tremblé aussi à Tabriz, et les habitants, terrifiés, sont sortis dans les rues. Mais il n'y a pas eu de mort dans cette grande ville

"Le peuple américain envoie ses plus sincères condoléances au peuple iranien", a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. "Nous nous tenons prêts à offrir notre assistance en cette période difficile.

Washington et Téhéran n'entretenant pas de relations diplomatiques, le message est adressé à la population et non au gouvernement iranien, avec lequel Washington croise le fer sur la question du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Le président syrien Bachar al-Assad a également envoyé un message de condoléances à son plus fidèle allié et homologue Mahmoud Ahmadinejad, a rapporté l'agence officielle syrienne Sana. De même que le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, tandis que le pape Benoît XVI a exprimé sa "solidarité" à l'égard des victimes.

L'Iran est situé sur plusieurs failles sismiques importantes et a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs.

Le séisme le plus meurtrier ces dernières années a tué 31.000 personnes, soit un quart de la population, dans la ville de Bam (sud) en décembre 2003.

Sur www.liberation.fr le 12/08/2012

vendredi 10 août 2012

Problématique de la répartition de l'eau en Asie centrale

Les problèmes énergétiques et ceux liés à l’eau pourraient déclencher une nouvelle source d'instabilité en Asie centrale. L'eau, qui chaque année devient une ressource de plus en plus rare, est une pierre d'achoppement dans les relations entre les anciennes républiques soviétiques.
Ce problème est particulièrement préoccupant, et aboutit à un conflit larvé entre  l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. La situation est mûre pour un haut degré de confrontation, de sorte que même les militaires russes ont exprimé de sérieuses préoccupations quant à la probabilité de conflits armés locaux.
En particulier, c’est ce qu’affirme le commandant des forces terrestres de la Russie, Vladimir Chirkin. La Russie n'a pas besoin d'une nouvelle zone de tension à l'intérieur de leurs frontières, particulièrement pendant le retrait des forces de la coalition d’Afghanistan, ce qui fait de ce problème une question primordiale pour Moscou.
De même, les analystes occidentaux n'excluent pas la possibilité d'une confrontation militaire entre les pays d'Asie centrale. La présidente du Groupe International sur la Crise, Louise Arbour, a publié en Décembre 2011 dans Foreign Policy l’article classant "10 guerres en 2012", dans lequel l'Asie centrale se trouve à la sixième place. Une vision similaire est parue sur le site internet américain «EurasiaNet».
Quel est le problème? Est-il trop tard pour qu’un dialogue pacifique ne puisse s’installer ? Pour répondre à cette question, nous devons commencer par comprendre le conflit.
Tout a commencé il y a deux décennies avec la parade des déclarations d’indépendances. Avec l'effondrement de l'Union soviétique, les liens économiques se sont brisés, les secteurs économiques de l’eau et de l’énergie en Asie centrale se sont disloqués. Nous en connaissons  le résultat. Le Kirghizistan et le Tadjikistan, situés dans la partie amont des deux principaux fleuves, le Syr-Daria et l’Amou-Darya, ont pensé qu’il serait intéressant d’utiliser plus fortement leur potentiel hydroélectrique. De leur coté, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan, ont principalement mis l’accent sur l'irrigation pour l'exploitation agricole sur la base des réseaux construits pendant la période soviétique et ont prévu de construire de nouvelles centrales hydroélectriques.
Hélas, les négociations intergouvernementales sur la question ont été extrêmement contreproductives. En conséquence, le régime de répartition d’eau existant était cassé. Par exemple, aux dépends des intérêts du Kazakhstan, le Kirghizistan a commencé à accumuler de l'eau dans la saison de croissance des cultures pour la relâcher au cours de l'hiver afin de générer de l’électricité.
Durant l'été, cette politique a conduit les agriculteurs à souffrir d'un manque d'eau, et en hiver, l'augmentation du ruissellement a provoqué de nombreuses inondations. Dans l'ensemble, cette situation a fait souffrir le cours inférieur de la rivière Syr-Daria, dans le sud du Kazakhstan. En fait, Astana était l'otage de la politique énergétique de Bichkek. Afin de protéger son territoire contre les pertes de plusieurs milliards de dollars liés aux catastrophes naturelles, le Kazakhstan a mis en place un projet de construction d'envergure, le barrage de régulation de Koksaray.
Il est à noter que ces dernières années, à travers de nombreuses négociations, le Kazakhstan et le Kirghizistan ont quand même réussi à trouver des solutions aux nombreuses questions litigieuses. En particulier, en 2011, il a été convenu des dispositions relatives à la fourniture de gaz, d'eau et d'électricité dans le cadre d’un accord sur l'échange mutuel de ressources.
Selon l’avis des experts de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, les expériences du Kazakhstan et du Kirghizistan peuvent aussi être utiles à d'autres pays d'Asie centrale.
L'exemple du dialogue constructif entre Astana et Bishkek, montre clairement qu’avec une volonté politique, le consensus peut être trouvé à tout moment. Mais malheureusement, une toute autre relation est observée entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, lesquels se trouvent dans une impasse.
Les contradictions s'accumulant depuis plus d'un an, ont abouti à une opposition sans compromis quand le Tadjikistan a commencé à construire le barrage hydroélectrique Rogun.
Faute de réserves de pétrole et de gaz, le gouvernement tadjik mise sur le développement rapide de l'énergie hydroélectrique. A l’horizon 2015, il a  non seulement l'intention de se débarrasser de sa dépendance énergétique à Tachkent, mais aussi d’exporter activement de l'électricité vers l'Iran, le Pakistan et l'Inde.
L’Ouzbékistan, à son tour, a déclaré que le lancement du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Rogun, aura pour conséquence de baisser de 18% le niveau de l'Amou-Daria en été et de l'augmenter de 54% en hiver. Par conséquent, le printemps sera une période de sécheresse, l'hiver une saison d’inondations.
Le journal officiel ouzbek «La Vérité de l'Est» fait remarquer que la construction de la centrale hydroélectrique Rogun place à une échelle sérieuse, les risques technologiques, sociaux, environnementaux et socio-économiques. Les experts soutenus par des études scientifiques tadjikes et des sismologues prédisent s'attendre à de puissants tremblements de terre destructeurs dans cette chaîne de montagnes, dans les dix prochaines années.
Toutefois, le Tadjikistan dit que tout ira bien. La construction du barrage hydroélectrique de conception soviétique, permettrait de résister aux séismes allant jusqu'à la magnitude 7,5 dans l’échelle de Richter. Et s’il ne résistait pas ? Dans ce cas, un tsunami  recouvrira le cours inférieur et pourrait créer une véritable apocalypse.
En bref, les motifs des deux parties sont compréhensibles. Il est également clair qu'elles persistent, chacun insistant sur son point de vue. A cette occasion, les médias se livrent une guerre médiatique amère. Par ailleurs, ils en sont presque arrivés au conflit armé. Le Tadjikistan et l'Ouzbékistan en sont venus à s’opposer au printemps de cette année au sujet de la concentration de troupes à la frontière.
Heureusement, l’effusion de sang ne s'est pas produite, mais les parties continuent le rapport de force. Le risque de conflit local persiste donc. La calme guerre diplomatique s’est transformée en sanctions sévères contre le difficile voisin de Tachkent.
A ce jour, non seulement la frontière est minée, mais un blocus des transports du Tadjikistan a été décidé. Le tronçon de chemins de fer de Hashadi à Amuzang, dans le sud du pays a été entièrement démantelé et vendu.
Le 10/08/2012

dimanche 5 août 2012

Kazakhstan : Quel potentiel ?

A la lumière de la crise économique, les investisseurs sérieux ont commencé à réfléchir où investir leur argent. La direction la plus rentable est les pays en développement, y compris le Kazakhstan. Et je vais vous expliquer pourquoi ...

J'ai fait la connaissance avec ce pays insolite dans les halls du cinquième Forum économique à Astana. Malgré mes attentes, j'ai été surpris que les problèmes mondiaux ont été discutés. Comme par le passé, je pensais que j'allais venir ici, attirer les investisseurs et vanter mon Asie sauvage.
En vérité, il s'est produit tout à fait autre chose que des discussions sur  la transformation économique au niveau mondial. Le Président de ce pays a proposé de travailler sur une approche commune de cette question, sur une base G-Global. Son idée a été soutenue par les participants au forum : 12 lauréats du prix Nobel d'économie, d'anciens chefs d'États et de gouvernements à travers le monde, des hommes politiques célèbres et des experts reconnus dans plus de 90 pays ...
En bref, ces jours-ci le Kazakhstan est devenu un centre de la pensée économique mondiale. Lors du forum de nombreuses recommandations importantes de discussion ont été acceptées dans des formats G8 et G20.

J'avoue que cette approche du Kazakhstan m'a surpris et inspiré. Ce pays qui a expérimenté avec succès la crise, se rend compte que dans le processus de la mondialisation, les problèmes sont communs à tous. Il lance donc une recherche d'une recette contre les cataclysmes financiers.
Depuis, je me suis intéressé à l'actualité de cette République, aux fins d'investissement. Et là, je tiens à souligner quelques points importants. Contrairement aux autres pays riches en ressources naturelles, le Kazakhstan ne cherche pas à dépendre de ces ressources.
Les enquêtes menées par des experts de la "Sberbank" en Russie, me semblent très curieuses. Selon les données fournies par ces experts, la structure des investissements entrants au Kazakhstan ne peut pas être qualifiée d'équilibrée: 65% sont relatifs aux matières premières. Au cours des quatre dernières années, l'écart entre les investissements du domaine des matières premières par rapport aux autres a diminué de plus de deux fois!
Cet indicateur est la preuve de ce que la politique de diversification économique, en cours de mise en œuvre par le gouvernement, donne des résultats positifs.
Aujourd'hui, les investisseurs du Kazakhstan sont particulièrement invités à investir en dehors du secteur des matières premières. Si auparavant l'activité était limitée par la taille du marché (population de 16 millions de personnes), cette question n'est plus à l'ordre du jour en raison de la formation d'une union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, ainsi que d'un espace commun de libre marché entre ces pays. Cela ouvre un marché d'une capacité de plus de 170 millions d'habitants et dont le PIB total est de deux milliards de dollars.
Le marché n'est pas petit. Cependant, la Russie et la Biélorussie n'acquerront-elles pas une bonne partie des investissements? Non, cela n'arrivera pas. L'environnement des affaires au Kazakhstan est plus favorable que les autres pays de l'Union douanière. Selon le classement de la Banque mondiale Doing Business 2011, la Fédération de Russie et la Biélorussie tiennent les 123e et 68e places du classement, tandis que le Kazakhstan est à la 59ème place. En outre, en 2012 le Kazakhstan a été classé à la 47ème position et son indicateur «protection des investisseurs» a gagné 34 places.
En conséquence pour les deux dernières années, le Kazakhstan est en tête de la liste des 10 pays qui ont obtenu le plus de succès dans la création de conditions favorables à l'activité d'entrepreneur.Je tiens à le répéter, les investissements du Kazakhstan ne sont pas une priorité de nos jours. Par habitant, cet indicateur est deux fois plus élevé qu'en Chine et en Turquie, et 1,6 fois plus élevé qu'en Russie. Depuis 1993, plus de 146 milliards de dollars américains d'investissements directs étrangers y ont été attirés.
Par conséquent, nous pouvons maintenant parler de la seconde phase de développement, qui veut que la qualité des placements soit plus importante que la quantité. Les innovations sont devenues un objectif principal pour le Kazakhstan.
Afin d'attirer des entreprises dans la République, une attention toute particulière est portée à la réduction des barrières administratives, à la simplification des procédures, à l'augmentation de l'efficacité de la loi et du système judiciaire, à l'amélioration de l'administration douanière et fiscale. Des zones économiques spéciales doivent être élaborées et des projets de concessions doivent être réalisés.
Cependant, il y a quelques problèmes. La Société «Ernst & Young» a publié les données d'une enquête commandée par le Conseil des investisseurs étrangers, compétent auprès du Président de la République du Kazakhstan. Celle-ci certifie que la communication du Kazakhstan n'est pas assez puissante à l'étranger afin de créer une image positive des aspects économiques du Kazakhstan.

Les experts de cette société ont décidé d'étudier l'attractivité des investissements du Kazakhstan sur la base de sondage auprès de 200 investisseurs existants et potentiels provenant de 27 pays. Les résultats sont positifs. Il est admis que le Kazakhstan est l'un des trois marchés les plus attractifs des pays de la CEI. Pour ceux qui travaillent déjà dans ce pays, le Kazakhstan est à la 1ère place. Mais seuls 18% des investisseurs potentiels sont d'accord avec cela.
Donc, la politique d'auto-publicité au Kazakhstan n'est pas à la hauteur, eu égard aux possibilités réellement offertes par ce pays.
L'ensemble du Kazakhstan peut être attrayant pour un bon nombre de raisons. Si nous parlons des matières premières, le pays prend la 6ème place des stocks de ressources naturelles. Il y est produit du pétrole, du gaz, de l'uranium, du zinc, du tungstène, de l'argent, du plomb, de la chromite, du cuivre, de la fluorite, du molybdène et de l'or. Les matières premières minérales du Kazakhstan reposent sur 5004 gisements, pour un coût approximatif de 46 milliards de dollars américains.
Les minéraux ne sont pas la seule ressource importante du Kazakhstan, son emplacement stratégique et géographique l'est aussi. Les grandes routes transcontinentales, reliant la région Asie-Pacifique avec le Moyen-Orient et l'Europe, passent par le Kazakhstan. De nos jours, il est nécessaire de comprendre le potentiel offert par la construction d'un corridor de transport "Europe de l'Est - Est de la Chine". Un tel projet augmenterait la capacité d'écoulement des marchandises à travers le Kazakhstan de près de deux fois plus d'ici 2020, pour atteindre près de 50 millions de tonnes. Cette route de la Chine vers l'Europe a un avantage: elle est beaucoup plus courte que la voie maritime à travers le canal de Suez. Le long de ce couloir, des infrastructures touristiques pourront être créées. Il s'agit là d'investissements rentables.
Si nous ne parlons que du tourisme, au Kazakhstan il y a de nombreuses réserves animales et des parcs nationaux uniques, plus de 100 centres de cure et d'amélioration de la santé, et plus de neuf mille monuments archéologiques et historiques.Cependant, la nature exotique et  les riches ressources ne veulent pas dire grand-chose s'il n'y a pas de paix dans le pays. Par conséquent, la priorité de la république est d'abord sa stabilité politique interne. Le Kazakhstan est un exemple de la façon dont des représentants de plus de 140 nationalités vivent en paix et en harmonie. Ici, l'islam, le christianisme, le judaïsme et les autres religions coexistent.
Un exemple de démonstration du succès de la politique étrangère et intérieure du Kazakhstan est sa présidence de l'OSCE en 2010, conditionnée par la confiance de la communauté mondiale de la viabilité des perfectionnements en cours dans la république. Le sommet de l'OSCE, réalisé en Décembre 2010 à Astana est un sommet majeur dans l'histoire de l'espace postsoviétique.
J'ai découvert ce pays incroyable. Je peux dire avec confiance qu'il y a une population très éduquée et tolérante qui assure la stabilité de la république. J'affirme qu'au cas où une révolution devait s'y produire, il ne s'agirait alors seulement que d'une révolution dans le domaine des connaissances scientifiques et des technologies.
Le 5 août 2012