Les pénuries d'énergie dans le monde poussent les grandes puissances à chercher de nouvelles façons de résoudre ce problème. Si dans le domaine sportif, l'excellence se trouve aux Jeux Olympiques, dans le secteur du développement et de l'innovation, elle se trouve à l'EXPO, traditionnel lieu d'exposition international. En 2017, l'EXPO sera accueillie par le Kazakhstan. «Énergie pour l'avenir » sera son thème principal. Il est souligné que cette vitrine des meilleures réalisations de l'humanité pour le développement de l'énergie verte aura lieu dans un pays dont l'économie a toujours été fragile. Peut-être cela sera-t-il le principal intérêt de l'événement.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans le prochain quart de siècle, l'humanité fera face simultanément à deux menaces mondiales, qui sont pénurie de ressources énergétiques et catastrophes écologiques. Les autorités du Kazakhstan, jeune pays qui en décembre 1991 a rompu avec l'Union soviétique, ont adopté ce thème afin d'atteindre le plus grand nombre de votes et avoir l'honneur d'accueillir l'EXPO-2017.
Le principal concurrent d'Astana, capitale du Kazakhstan, était Liège en Belgique, un concurrent sérieux qui a déjà l'expérience de ce genre d'évènement. A la 152ème Assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE), la Belgique a proposé le thème «Rassembler les gens». Cependant, lors du scrutin à bulletin secret des 161 représentants des États membres du BIE, c'est Astana qui a recueilli le plus grand nombre de votes. Le Kazakhstan a reçu 103 votes « pour » des pays participants, et 44 «contre».
Cette exposition est importante non seulement à l'échelle de la région de l'Asie centrale, mais également pour toute la Communauté des États Indépendants (CEI). Deux grands événements internationaux, intervenus dans cette région au cours des deux dernières années ont pu favoriser le choix d'Astana.
Le sommet de l'OSCE, réunissant les chefs d'Etat et diplomates de 56 pays de l'OSCE, a été organisé pour la première fois à Astana les 1er et 2 décembre 2010, 11 ans après un sommet similaire à Istanbul.
Un mois plus tard, le Kazakhstan a été le premier pays d'Asie centrale à accueillir les 7ème Jeux asiatiques d'hiver. Les compétitions ont été organisées avec la participation des athlètes de 26 pays, du 31 Janvier au 6 Février 2011, dans les capitales politique et économique du pays (Astana et Almaty).
Mais les deux derniers événements sont incomparables à l'EXPO, à laquelle selon les estimations prudentes du Kazakhstan, participeront environ 5 millions de personnes en provenance de 100 pays et quelques 10 organisations internationales. A titre de comparaison, selon les données officielles, Astana a une population de 758.000 personnes.
Réalisant à quel point l'EXPO 2017 est un test sérieux pour la jeune capitale du Kazakhstan, le Présidium du BIE a acté le fait que les préparatifs de l'exposition auront lieu sous la surveillance et avec l'aide directe des dirigeants du pays.
De retour à Paris, après qu'il ait été décidé d'organiser l'Expo-2017 à Astana, le Vice-Premier Ministre du Kazakhstan Kairat Kelimbetov a annoncé lors d'une conférence de presse la création du Fonds du Kazakhstan EXPO-2017 pour le soutien de la recherche dans le domaine de l'énergie de l'avenir. Il concentre plus de 62 millions d'euros qui seront affectés au financement de projets de recherche et de développement sur les sources d'énergie renouvelables, à la faveur de plus de 69 pays en développement.
L'EXPO-2017 à Astana coûtera € 1,2 milliards dont 250 millions d'euros seront alloués par le budget de l'Etat pour la préparation du site. Près d'un milliard d'euros seront nécessaires à la construction des pavillons, des hôtels et des infrastructures.
Les gouvernements de nombreux pays sont sceptiques quant à leur participation à une telle exposition, eu égard aux coûts énormes. Cependant, l'histoire regorge d'exemples d'EXPO organisées sur la base d'une participation financière massive des pays exposants. L'exemple le plus récent est l'exposition universelle Chine Expo 2010. L'événement a réuni plus de 190 pays et a été visité par plus de 73 millions de personnes et les organisateurs ont engrangé un bénéfice de 12 milliards de dollars.
Mais les avantages ne sont pas seulement pour les pays d'accueil. Ce fut le cas pour les Pays-Bas qui en ayant placé un pavillon à l'EXPO 2000 à Hanovre (Allemagne), ont enregistré un bénéfice 10 fois supérieur à l'investissement. Pour un investissement de l'ordre de 35 millions d'euros, les Néerlandais ont entraîné dans leur économie environ 350 millions d'euros.
Et pour l'organisateur de l'exposition, l'Allemagne, l'EXPO 2000 a occasionné des pertes : le pays a perdu environ 1,2 milliards d'euros. Au lieu des 40 millions de visiteurs attendus, seuls 18 millions sont venus. Les pertes de l'EXPO 2000 ont été l'une des raisons pour lesquelles la France (organisateur de l'EXPO suivante) a refusé de tenir l'EXPO 2004 en Seine-Saint-Denis.
Il ne faut pas seulement garder à l'esprit l'impact économique direct de l'exposition, mais aussi les avantages supplémentaires de l'EXPO. Au Canada, en 1967, l'exposition a coûté 283 millions de dollars canadiens (178 millions d'euros), mais le bénéfice de cet événement résulte de la croissance du revenu national du tourisme de la même année. Le tourisme international a complété le budget du pays de 480 millions de dollars canadiens (303 millions d'euros).
Il est possible que l'EXPO laisse à Astana de nouvelles attractions. Rappelons que ce fut le cas de l'exposition en 1851, où a été construit le Crystal Palace de renommée mondiale dans Hyde Park à Londres. Rappelons également la célèbre Tour Eiffel, symbole de la France, qui a été conçue par l'ingénieur français Gustave Eiffel pour l'EXPO de 1889 à Paris.
A l'occasion de presque tous les événements importants au Kazakhstan, un nouvel ouvrage architectural est construit à Astana. Grâce à la participation d'architectes de renommée mondiale tels que Kisho Kurokawa et Norman Foster, la capitale du Kazakhstan a été transférée en 1997, à Astana (anciennement connu sous le nom d'Akmola) laquelle a augmenté près de trois fois sa taille, de 258 à 710 kilomètres carrés.
La partie kazakhe s'attend à attirer des montants importants d'investissements privés dans la construction des lieux d'exposition et des nouvelles infrastructures. A Astana, la prochaine Expo 2017 est considérée comme un coup de pouce à la prochaine étape du développement de la ville. Le terrain pour la construction du Centre Expo a déjà été sélectionné et le développement des infrastructures de la ville pris en compte. La superficie totale est de 113 hectares, dont 25 hectares pour le complexe, et le reste pour le stationnement, la construction extérieure et le village EXPO-2017.
A Shanghai plusieurs lignes de métro ont été spécifiquement construites pour l'exposition. Par exemple, en 1998 au Portugal, afin de faire face au nombre prévu de visiteurs, un programme de construction d'infrastructures a été mis au point. Il comprenait le pont Vasco de Gama (le plus long d'Europe), une série de 7 nouvelles stations de métro à Lisbonne (5 étaient prêts à l'ouverture), un nouveau terminal multimodal, train, métro, bus et taxi, appelé Garedo Oriente.
Dans le même temps, l'EXPO du Kazakhstan augmentera le nombre de touristes étrangers dans le pays. Les ouvrages construits dans le cadre de l'EXPO, resteront en place. Astana deviendra une plateforme de présentation, d'exposition et d'information d'envergure internationale.
Les autorités kazakhes ont l'intention de mettre en œuvre des plans pour le développement des industries de transformation. Le gouvernement a adopté une politique d'industrialisation rapide. L'introduction par l'Etat de nouvelles industries engendrera une croissance de la consommation d'énergie.
Étant donné qu'au Kazakhstan, dans les profondeurs de la terre se trouve une quantité importante de charbon (3,6% des réserves mondiales), l'énergie des pays d'Asie centrale est principalement basée sur cette ressource.
Néanmoins, le Kazakhstan renforce sa politique de telle sorte que d'ici 2030, la part des sources d'énergie renouvelables (SER) augmente à 11% de la capacité de production d'énergie du pays. Les autorités kazakhes estiment que le développement dans le monde des technologies des énergies renouvelables, rendront celles-ci moins chers.
L'approvisionnement énergétique de la zone d'exposition à Astana sera assuré par des sources d'énergie renouvelables, ce qui est symbolique. Ainsi, la capitale du Kazakhstan représentera la «ville du futur». La présentation des réalisations du monde de l'énergie alternative à l'EXPO-2017 permettra d'élargir les horizons de l'énergie renouvelable au Kazakhstan.