mardi 31 juillet 2012

L'ère de l'extravagance est terminée

L'utilisation des fleuves transfrontaliers est l'un des principaux problèmes environnementaux en Russie, au Kazakhstan et en Chine. Disons le franchement, selon les experts c'est une véritable guerre hydrotechnique.
Pour la Chine, chaque année, l'eau est une ressource de plus en plus précieuse, qui par l'influence de facteurs anthropiques et de la croissance rapide de l'économie, devient une denrée rare. Selon les prévisions pour 2030, l'Empire Céleste devra importer environ 240 milliards de mètres cubes d'eau par an.
A ce jour en Chine, on compte 2100 mètres cubes d'eau par habitant et par an, soit environ 28% de la moyenne internationale. Plus de 400 villes souffrent d'un manque vital d'eau. Plus d'une centaine connaissent une grave pénurie d'eau potable. En particulier, à Pékin en 2011, le niveau d'eau est tombé à 120 mètres cubes par habitant et an.
Selon les experts, les ressources en eau de la Chine sont en diminution à cause de systèmes d'irrigation inefficaces, de la forte croissance industrielle et de l'expansion incontrôlée des zones cultivées.
La situation de l'approvisionnement en eau est particulièrement aiguë dans les régions occidentales du pays où les autorités de la Chine s'occupent activement de cette question grâce à l'utilisation des ressources des rivières transfrontalières avec la Russie et le Kazakhstan.
Le programme de développement du Xinjiang, province la plus occidentale de la Chine, occupe une place particulière. Donnant accès à l'Est, le Xinjiang projette de se transformer en un centre commercial régional en Asie centrale. L'industrie pétrolière et l'agriculture sont en plein essor, et ce malgré le fait que la réserve de ressources en eau de la province soit l'une des plus pauvres de Chine.
Ces quelques données permettent de mieux comprendre la situation : le Xinjiang dispose d'environ 26,3 km cubes d'eau par an. Cela est suffisant pour fournir de l'eau à 18 millions de personnes. Cependant aujourd'hui dans la province, la population a dépassé les 20 millions et ce chiffre ne fera que croître alors que la Chine colonise délibérément cette province de Han (représentants de la nation titulaire) afin de diluer les minorités ethniques. Il s'agit de la politique d'assimilation la plus extrême de la Chine, qui consisterait à augmenter la population jusqu'à 60 à 100 millions d'habitants.
Afin d'assurer une production de nourriture suffisante pour ces zones peuplées, le gouvernement chinois a construit le canal "Irtych-Urumchi" destiné à l'irrigation dont la superficie est en augmentation rapide. Au Xinjiang, l'agriculture utilise déjà plus de six cent mille hectares, il est prévu de l'étendre à deux millions d'hectares.
Un autre facteur de déstabilisation de la situation de l'eau dans la région est la construction des trois cents kilomètres du canal noir Irtych-Karamay ayant une capacité nominale de 5 kilomètres cube d'eau par an.
Selon les scientifiques, dans le moyen terme, la Chine aura la possibilité d'augmenter la consommation d'eau à huit kilomètres cubes par an. Étant donné que le débit de l'Irtych noir formé sur le territoire de la Chine est d'environ 9 kilomètres cubes d'eau, ce projet pourrait se traduire dans les faits par un détournement de la rivière dans les zones Karamay et Urumqi. Dans ce cas, il ne reste même pas 30% du débit pour la réserve écologique protégée.
Les prévisions pessimistes, exprimées par les experts sur le suivi de la dynamique de la consommation d'eau par la partie chinoise suggère que si la Chine va poursuivre sa politique d'utilisation incontrôlée des ressources en eau des rivières transfrontalières, les zones en aval feront face à une catastrophe écologique.
À la suite de ces interventions sur l'équilibre hydraulique dans la région, le déficit d'écoulement pourrait croître et engendrer l'interdiction de la navigation, de la pêche et des difficultés à garantir un niveau minimum d'eau pour alimenter les zones naturelles protégées.
Pour comprendre l'ampleur des possibles conséquences, suivons le cours du fleuve sur la carte. Le canal Irtych Noir est l'un des principaux affluents du fleuve Irtych. Il parcourt le territoire de la Chine et se jette dans le lac Zaisan (Kazakhstan). Dans un scénario négatif, ce lac peut subir le sort de la mer d'Aral, car il n'a pas d'autres sources pour se remplir.
Même aujourd'hui, il y a lieu de s'inquiéter. Par exemple, dans le réservoir de Boukhtarma, situé à l'embouchure de l'Irtych au Kazakhstan, le niveau de l'eau a reculé ces dernières années de plus de 10 mètres. Le lac n'est rempli qu'à seulement 60%. L'isthme de Bay Turanga où précédemment le poisson frayait, a également tari. Selon des estimations récentes le niveau de l'eau dans l'Irtych est à 43% en dessous de la norme.
Des problèmes similaires sont rencontrés en Russie. À la suite de l'accroissement de la consommation d'eau par la Chine, un certain nombre de régions russes parcourues par l'Irtych, perd déjà plus de 2 milliards de mètres cubes d'eau par an. Par exemple, dans la région d'Omsk un processus de désertification a ​​commencé. De nombreuses espèces de la faune et de la flore disparaissent. Les régions de Kourgan et de Tioumen souffrent également.
Une autre situation critique est celle de la rivière transfrontalière Ili, qui forme ses eaux en Chine et  alimente le lac Balkhach, situé sur le territoire du Kazakhstan. Dans les années 70 il y a eu un précédent. En raison de l'activité économique en Chine, il y a eu une menace directe sur la profondeur du lac. Sous la pression de l'Etat soviétique, cette situation menaçante a été résolue. Cependant en ce moment, dans le bassin de la rivière Ili, la Chine met en œuvre de nombreux projets qui réduiront le débit du fleuve de 40% d'ici 2050.
En d'autres termes, la Russie et le Kazakhstan sont devenus les otages de la politique de la Chine relative à l'eau. Les négociations sur ces questions qui durent depuis plus d'une décennie n'ont apporté aucun résultat significatif. Tout d'abord, l'Empire Céleste refuse de négocier dans un cadre multilatéral. Il refuse de discuter de ces questions au sein de l'OCS. En outre, les accords qui ont été conclu n'ont fondamentalement rien changé.
En 2008, Moscou et Pékin ont signé un accord intergouvernemental sur une utilisation rationnelle des eaux transfrontalières et sur leur protection. Toutefois, il n'a pas tempéré l'appétit de Pékin, qui continue d'augmenter sa consommation d'eau.
Sur l'axe Astana-Pékin, il a également été signé de nombreux accords régissant l'eau.  Une commission sino-kazakhe a été créée, au sein de laquelle se réunit des groupes d'experts internationaux. Toutefois, si les documents signés sont bien sûr importants et nécessaires, ils n'ont pas touché une question clé : la partition de l'eau de l'Irtych. Selon les derniers rapports une décision est prévue pour 2014.
Ainsi, connaissant les tactiques chinoises de négociation sur les questions relatives à l'eau, la Chine tentera de retarder ce processus au maximum. Il est à craindre que la situation environnementale dans le bassin de l'Irtych soit en passe de devenir catastrophique. Au moment où la Chine sera "mûre" il se pourrait qu'il n'y ait plus rien à partager...
Par conséquent, tout comme pour la question russe, que faire? Faire appel au droit international?
En vertu du droit international, un pays dont le territoire est traversé par un cours d'eau international doit assumer l'obligation de ne pas causer de «dommage significatif» aux autres pays également parcourus par ce cours d'eau, et de conduire son développement de manière équitable et raisonnable. Si le mal est fait, il est déclaré l'ouverture "de négociations de dédommagement".
Mais ... pour que ces mesures soient prises en compte, la Chine doit respecter les deux principaux accords internationaux qui sont la Convention sur le droit relatif aux utilisations autres que la navigation des cours d'eau internationaux et la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux.
Pour des raisons évidentes, l'Empire Céleste ne veut pas signer ces Conventions. Par conséquent, nous devons convaincre la Chine de le faire. Selon les experts, cette démarche conduirait à un conflit diplomatique.
Pour assouplir la position de Pékin, la Russie et le Kazakhstan ont l'intention d'utiliser le potentiel de toutes les formes de contacts, y compris les sommets, la voie diplomatique et les accords intergouvernementaux.
En fin de compte, il est nécessaire de rappeler à la Chine les déclarations d'amitié et de bon voisinage mutuellement bénéfique et de partenariat équitable. Après tout, ce que nous voyons aujourd'hui, ne peut pas être appelé un partenariat. Il est donc nécessaire de combiner les efforts de la Russie et du Kazakhstan pour régler rapidement la question du statut juridique de l'Irtych. Ensemble, il sera beaucoup plus facile de trouver des arguments, qui orienteraient l'Empire Céleste vers une position plus conforme, et enfin commencer à vivre en tant que voisins.
Par Alexeï Vlassov le 31/07/2012

jeudi 19 juillet 2012

Bulgarie : Israël veut «punir» les terroristes

Des représailles ciblées contre l'Iran et le Hezbollah sont envisagées après la mort de cinq touristes dans un attentat suicide.

Les dirigeants israéliens se sont engagés jeudi à «punir, partout où ils se trouvent» les responsables et commanditaires de l'attentat suicide en Bulgarie. En attendant l'heure des représailles, un pont aérien a permis le retour de 32 touristes israéliens blessés lors de l'attaque dans un autobus stationné à l'aéroport de Burgas, une station balnéaire près de la mer Noire. Les corps des cinq victimes israéliennes devaient également être rapatriés. Pour le premier ministre Benyamin Nétanyahou, l'attaque porte la marque de la milice chiite libanaise du Hezbollah, «principal agent terroriste de l'Iran».

«Nous ferons tout contre ceux qui ont commis cet attentat, qui s'inscrit dans une campagne terroriste mondiale contre Israël», a prévenu le ministre de la Défense, Ehoud Barak. «Une fois que tous les éléments du puzzle de l'enquête menée par les services de renseignements seront en place, sonnera l'heure des réactions aussi bien opérationnelles que politiques», a ajouté Danny Ayalon, le vice-ministre des Affaires étrangères. Adoptant un ton martial dont il est peu coutumier, le président Shimon Pérès a proclamé qu'Israël «a les moyens et la volonté de réduire au silence et de paralyser les organisations terroristes». Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, affirme pour sa part qu'Israël dispose «de solides renseignements sur l'implication du Hezbollah et des gardiens de la Révolution iraniens dans l'attentat».

Mais le passage des menaces aux actes risque d'être compliqué. La déstabilisation du régime syrien de Bachar el-Assad, allié du Hezbollah et de l'Iran, multiplie les facteurs d'incertitudes. Selon la plupart des commentateurs et experts militaires, Benyamin Nétanyahou ne devrait pas dans un premier temps jouer la carte de l'escalade militaire en utilisant le prétexte de l'attentat en Bulgarie pour frapper les installations militaires nucléaires iraniennes. Une offensive aérienne et terrestre au Liban contre le Hezbollah semble également exclue, car elle risquerait de détourner l'attention de la lutte à mort engagée en Syrie entre les insurgés et le régime de Bachar el-Assad, ainsi que du programme nucléaire iranien, considéré comme le danger numéro un pour l'État hébreu.

Méthodes expéditives
«Il ne devrait pas y avoir de réplique immédiate, mais il faut s'attendre à des éliminations et à de mystérieuses explosions» visant notamment des responsables du Hezbollah, prévoit Giora Eiland, général de réserve et ancien patron du Conseil israélien pour la sécurité nationale. «Nous allons agir mais avec sang-froid», ajoute Danny Ayalon. De son côté, Yossi Melman, un commentateur spécialiste des services de renseignements, estime aussi que l'attentat de Bulgarie «ne peut que relancer la guerre secrète menée contre l'Iran et le Hezbollah».

Israël a déjà eu recours à ce genre de méthodes aussi discrètes qu'expéditives. Ces dernières années, le Mossad est fortement soupçonné d'avoir éliminé quatre savants atomistes iraniens et provoqué au moins une explosion dans un des sites où sont produits les missiles iraniens. Israël aurait également saboté des centaines de centrifugeuses utilisées par les Iraniens pour l'enrichissement de l'uranium grâce à des virus informatiques. L'État hébreu, qui préfère cultiver un certain flou, n'a jamais démenti ou confirmé être responsable de ces opérations.

Une escalade dans cette bataille de l'ombre semble donc à prévoir. Comme le souligne Ehoud Barak, le Mossad est parvenu ces derniers mois à faire échouer des dizaines d'attentats en coopérant avec les services de renseignements de pays tels que Chypre, le Kenya, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Inde et la Thaïlande ainsi qu'avec la CIA. «Mais il y a aussi des moments difficiles comme ce qui s'est passé en Bulgarie», reconnaît Ehoud Barak, prenant la défense du Mossad qui est accusé par une partie de la presse d'avoir échoué dans la prévention de l'attaque.

Les responsables officiels israéliens se sont en revanche empressés de rendre hommage à la «coopération» du gouvernement, de l'armée et des services de renseignements bulgares. Sur le front politique, Israël s'apprête à relancer une offensive pour convaincre l'Union européenne de placer le Hezbollah dans sa liste noire des organisations terroristes. L'État hébreu a aussi l'intention de déposer une plainte au Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran et le Liban.

Par Marc Henry, le 19/07/2012 sur www.lefigaro.fr

mardi 17 juillet 2012

Le Drian en Asie Centrale

Dimanche au Kazakhstan, M. Le Drian s'est entretenu avec le Premier ministre, Karim Massimov, et son homologue kazakh, Adilbek Djaksibekov.

Les discussions ont notamment porté sur l'évacuation du matériel des forces françaises en Afghanistan par le nord, à travers le Kazakhstan, puis la Russie.

«Le dialogue est très avancé sur le transit aérien et ferroviaire des convois de matériels français repartant d'Afghanistan cette année» , a assuré un proche du ministre par téléphone à l'AFP. Les discussions ne devraient «poser aucun problème», a-t-il souligné, évoquant «un accord clair du gouvernement» kazakh.

A Tachkent (Ouzbékistan), deuxième étape de sa tournée, M. Le Drian devait s'entretenir avec le président Islam Karimov et le ministre ouzbek de la Défense.

Le désengagement du matériel emprunte parallèlement une voie mixte, aérienne jusqu'à Abou Dhabi (Emirats arabes unis), puis maritime jusqu'en France. Mais le passage par le nord réduirait notamment les coûts.

Un accord de transit avec le Kazakhstan permettrait ainsi d'ouvrir l'une des deux voies nord possibles, aérienne depuis Kaboul jusqu'au Kazakhstan, puis ferroviaire jusqu'aux Etats baltes. Autre itinéraire possible, le passage par l'Ouzbékistan devrait être au centre des discussions de M. Le Drian avec les autorités de ce pays.

Sur www.nordlittoral.fr le 17/07/2012

jeudi 12 juillet 2012

G-Global : Belle parole ou vrai tentative pour changer le cours de l'Histoire ?

Encore une fois, nous nous rencontrons à Astana, ce qui signifie que le rythme et la dynamique des interactions entre les experts est nécessaire afin de trouver des réponses adéquates aux défis d'aujourd'hui, non seulement pour les pays membres du projet eurasien, mais aussi pour les représentants de la région Asie-Pacifique, de l'Union européenne et des autres organisations régionales.

La raison de l'appel aux experts est très compréhensible car nous sommes confrontés à des risques et des défis communs dans la région, tant dans le domaine de la géo-économie que de la géopolitique. Par exemple, il y a un changement systématique des conditions et des règles de l'évolution des marchés mondiaux. Autrefois havres de paix pour les investisseurs internationaux, il est maintenant extrêmement difficile de déterminer la dynamique des fluctuations des grandes monnaies, des prix de l'énergie, ou de prédire les changements dans les marchés des valeurs mobilières.

Nous observons des processus similaires dans le domaine de la géopolitique, où sous nos yeux les règles du jeu changent, formant de nouvelles configurations d'alliances de pays étrangers, qui souvent par leur nature tactique et momentanée, ne satisfont pas pleinement les intérêts des Etats-nations. Cela est particulièrement vrai dans les relations entre les grands centres de pouvoir et les pays en développement.

Au cours des 10 dernières années, les "jeunes" économies de la région Asie-Pacifique, dont un certain nombre des Etats postsoviétiques, se développent rapidement. Elles ont considérablement augmenté leur niveau de compétitivité, pris un rôle plus important dans l'élaboration des contours de l'avenir de l'économie mondiale. Cependant, elles sont toujours  exclues des mécanismes décisionnels définissant les règles du jeu dans le domaine de la géopolitique et de la géoéconomie. Cependant ces derniers ne reposent pas encore sur des bases stables et n'ont pas encore oublié leur passé. Mais stratégiquement parlant, cela ne change rien. En ce qui concerne les pays postsoviétiques, ils sont toujours dominés par les doubles standards.

Comme disaient les anciens, tout ce qui est possible pour Jupiter ne l'est pas pour un  taureau. Et ce qui est en jeu, les problèmes de la réglementation des changes ou le programme nucléaire iranien, n'est pas si important tant que les centres mondiaux de pouvoir n'ont pas jugé nécessaire d'aligner leurs actions avec les positions des pays qui ne sont pas présents dans les formats du G8 et du G20. Par conséquent, si l'on considère la proposition du Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev sur la transition vers un nouveau format de type G-Global, nous devons analyser plus que soigneusement, les cinq principes qui forment la base fondamentale d'un plan anticrise.

Un des principes de base proposé par le Président du Kazakhstan est l'égalité et le consensus. Je pense que cette proposition stratégique du leader du Kazakhstan est la clé. Le monde moderne est multipolaire, mais la psychologie des élites est encore basée sur le principe de la division du monde en deux, l'un «majeur» et l'autre «mineur». Cette impasse psychologique empêche la formation d'un cadre équitable de l'économie et de la politique mondiales.

La Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie, qui construisent actuellement l'Union économique eurasienne ne doivent pas oublier ces circonstances. Une intégration réussie n'est possible que si nous pouvons trouver le format de l'interaction, dans lequel il n'y aura pas de doute que cette coopération est en effet égale, mutuellement avantageuse et tout à fait pragmatique.

Un autre principe proposé est de construire un modèle G-Global, c'est-à-dire tolérance et une confiance globale. Dans tous ses articles et publications récents, Noursoultan Nazarbaïev, est constamment attiré par la question de la confiance et ce n'est pas un hasard. En politique et en économie, il y a un manque de confiance mutuelle. Cela peut être une méfiance des déposants envers les banques ou de créanciers doutant de la capacité des emprunteurs à respecter leurs obligations. Concrètement, les investisseurs réalisent que les plans d'investissements proposés, tant au niveau des états-nations, et du point de vue la finance mondiale, ne fonctionne plus.

Nursultan Nazarbayev l'a déclaré à plusieurs reprises dans ses livres, en particulier, dans "La cinquième voie" et "Les clés de la crise". Mais dans la sphère des relations internationales, un manque de confiance conduit à une augmentation des conflits. Malgré ses efforts, la communauté internationale a jusqu'ici échoué à résoudre aucune  crise locale, y compris celle de l'ancienne Union soviétique.

Ni Haut-Karabagh, ni Abkhazie, ni Transnistrie ne sont devenues des exemples de médiation réussie, essentiellement à cause du manque de confiance entre les parties en conflit. A leur tour, celles-ci ont des doutes sur les médiateurs, qui, bien sûr, mettent un terme à tous les efforts visant à trouver un terrain d'entente et d'encourager au dialogue les parties en conflit.

Est-il possible de restaurer rapidement un espace de confiance mutuelle, au moins au niveau de l'architecture financière mondiale. Je pense que c'est un problème très complexe et multiforme, qui est à nouveau connecté avec le second principe de la G-Global. Refus des doubles standards et refus de la division des pays en groupe «Majeur» et « Mineur ». Quelle est la probabilité que les propositions du chef kazakhstanais soient prises en compte par les principaux centres de pouvoir? Je suis un optimiste, et je pense que la chance d'améliorer les choses demeurent, même si, bien sûr, du temps a été perdu, gaspillé stupidement au cours de la période comprise entre 2008 et 2011. Le programme pour discuter des solutions contre la crise lors du Forum mondial est clair, et beaucoup de ses dispositions ont été directement mises au point ici même au Kazakhstan, et, accessoirement, sur la base de l'expérience de la réforme nationale, qui je pense sont la base fondamentale de la stratégie mondiale, qui a été proposé par le Président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev.

Je veux croire qu'il est rationnel, pragmatique et raisonnable soit considéré comme un guide pour agir. Ainsi, ces stratégies avec lesquelles le Kazakhstan indépendant a vingt ans d'expérience, peuvent être projetées au niveau international. Cela signifie que la voie de mise à niveau traversée par le Kazakhstan contient les principes méthodologiques universels, qui visent précisément à atteindre cet objectif. C'est la cohésion sociale, la tolérance, la confiance au chef, et bien sûr, la responsabilité pour le pays et la société, qui tout au long de l'histoire de indépendance du Kazakhstan a été mis en œuvre par le leader national, Noursoultan Nazarbaïev.

Discours d'Alexeï Vlassov au Forum d'experts à Astana.
Par Alexeï Vlassov, 12/07/2012 sur http://ia-centr.ru

mercredi 11 juillet 2012

Laos: le face-à-face entre Clinton et l'héritage de la guerre

VIENTIANE — Phongsavath Souliylath n'a pas vu Hillary Clinton au Laos mercredi, une bombe datant de la guerre du Vietnam a emporté ses yeux et ses mains. Mais la secrétaire d'Etat américaine l'a bien vu, elle, constatant les dégâts laissés par le conflit près de 40 ans plus tard.

Difficile, pour la diplomate, de rester complètement de marbre en voyant arriver cet homme aveugle, souriant, tenant sa canne blanche entre ses deux moignons, coupés à hauteur des poignets depuis son 16e anniversaire, il y a quatre ans.

Dans son village du nord du Laos, un de ses amis a saisi les restes d'un explosif et les lui a donnés. L'explosion a été immédiate.

"Je voudrais que tous les gouvernements nettoient les bombes ensemble et aident les survivants. Trop de survivants sans aide. Leur vie est très dure", a expliqué dans un anglais hésitant Phongsavath, volontaire de la Cope, une organisation en partie financée par les Etats-Unis qui fournit des prothèses.
"Vous avez tout à fait raison. Nous devons faire plus et c'est une des choses qui m'amènent ici aujourd'hui, pour que nous puissions parler plus de ce que nous devrions faire ensemble", a répondu la secrétaire d'Etat américaine, la première à venir à Vientiane depuis John Foster Dulles en 1955.

Et le jeune homme d'ajouter, tout sourire: "Je vous souhaite à vous, aux Américains et au gouvernement américain (...) une bonne santé et que vos rêves deviennent réalité."
Son histoire n'est que trop familière dans ce petit pays du sud-est asiatique.

Le Laos détient le triste record d'être le pays du monde à avoir reçu le plus grand nombre de bombes par habitant, lorsque la guerre du Vietnam s'est étendue sur son territoire entre 1964 et 1973, alors que Washington tentait de couper les voies d'approvisionnement des combattants nord-vietnamiens.
Depuis, les engins non explosés emportent régulièrement enfants insouciants ou paysans à la recherche d'un métal à recycler ou à revendre. Ils sont 80 millions encore fichés dans les rizières et forêts du pays.

Au moins 100 personnes y sont tuées ou blessées chaque année, pour la moitié des enfants. Et le nombre de victimes est évalué à 50.000 depuis la fin du conflit.

"A cause des pluies, certaines bombes se sont enfoncées dans le sol", explique Khamcham Phetsouphan, responsable marketing du Cope. "C'est un problème sérieux, puisque la plupart des gens dans ce pays sont des paysans."

Partout dans ce pays où il faut vivre de peu de choses, on trouve toutes sortes d'ustensiles, de la casserole à la petite barque, fabriqués avec des métaux prélevés sur ces engins de mort.

Les Etats-Unis ont dépensé quelque 68 millions de dollars pour participer au déminage et ont promis 9 millions de plus en 2012. Environ 3.000 hectares ont été nettoyés, selon Hillary Clinton.
"Ici au Laos, le passé est toujours avec vous", a-t-elle admis devant le personnel de l'ambassade.

Au siège du Cope, dont les lettres sont dessinées avec de faux membres, une invitation est placardée sur le mur, à la fois encourageante et lugubre. Une jambe de femme est dessinée avec un haut-talon. "Achetez une jambe, 75 dollars", peut-on lire.

De Jo Biddle sur www.google.com le 11/07/2012

lundi 9 juillet 2012

Le théorème de Nazarbaïev

Le discours prononcé par le président Noursoultan Nazarbaïev lors du Forum de l'industrie est devenu le coup de théâtre politique majeur de l'été 2012 au Kazakhstan. Au lieu de discourir sur la prochaine étape de renouvellement des équipes d'encadrement, le président du Kazakhstan est entré sur le terrain glissant du débat sur une «nouvelle idéologie». Certains experts kazakhs n'ont pas tardé à qualifier ces thèses de socialisme d'État, qui remplace le capitalisme d'Etat, mis en place dans le pays depuis plus de 20 ans d'indépendance.

En fait, les principales dispositions de ce coup de théâtre, mises en avant par Noursoultan Nazarbaïev, sont seulement pour ceux qui n'ont pas lu le programme présidentiel de 2008-2011, en particulier, "Les deux volumes du temps de la crise", "Les clés de la crise" et "La cinquième voie". Ce discours est basé sur le fait que l'ère matérialiste se dirige vers le passé, l'idéologie de la consommation s'est effondrée, et nous avons besoin de trouver une alternative raisonnable pour le monde et notre civilisation. Toutes ces pensées ont été exprimées à plusieurs reprises par le chef de file kazakh.

Dans la situation actuelle du Kazakhstan, l'idée d'une société de travail universel peut être considéré comme novatrice et proactive à un moment où la crise de l'espace économique mondial n'est pas encore définitivement terminée et qu'une nouvelle vague approche, dont les terribles symptômes ont un air de déjà vu et entendu.

Pour le Kazakhstan, c'est l'activité croissante de tous les travailleurs qui devient la préoccupation majeure de l'appareil d'Etat et pas seulement celle des travailleurs de Zhanaozen. Je ne saurai juger si la population appréciera ce choix de la part du chef d'Etat, parce qu'entre le sommet de la pyramide et sa base, se trouve une énorme couche difficilement réformable de la bureaucratie nationale, les fonctionnaires.

Les discours de la bureaucratie nationale sur la justice sociale et le «travail en général» élaborent des concepts merveilleux mais généralement abstraits, idéaux pour les réunions pompeuses, mais peu utiles dans la vie pratique et réelle. Il est vraisemblable que les mots du président de la RK s'adressaient aux personnes de la plus haute strate de la politique et des entreprises. Ceux-ci se étaient de son côté  pendant les années où les réformes économiques ont été mises en œuvre. Ces  «produits du président» ont exhorté, conseillé, et suggéré au président Noursoultan Nazarbaïev un "modèle efficace" sur lequel était basé sur l'économie nationale.

Nazarbaïev propose à son entourage, du moins ceux qui comprennent les réalités de l'économie mondiale d'aujourd'hui, de regarder le problème différemment, et d'essayer de déterminer un objectif ultime afin de ne pas imiter le célèbre héros, qui a demandé: "Avez-vous des réclamations pour les boutons?".

Ainsi, le PIB est un  oripeau macroéconomique dont les boutons devraient être cousus sur un costume bien taillé pour l'État providence. Il est couramment dit que les réformes sont centrées autour de l'homme, mais il est aujourd'hui nécessaire de trouver une philosophie différente à laquelle l'ex-Union soviétique ne pouvait pas parvenir, ni en Russie, ni en Azerbaïdjan, pas plus que dans les États qui n'ont pas une puissante base de ressources. Ainsi aujourd'hui tout le monde devrait comprendre que ce n'est pas à l'homme de faire l'économie, c'est à l'économie de respecter les garanties sociales, ce n'est pas au marché à s'adapter à l'homme, c'est au fonction publique de créer les conditions pour un fonctionnement normal des PME, et plus encore.

Noursoultan Nazarbaïev s'adresse à Isekeshev, Massimov et Kelimbetov et aux autres. Il propose à toute la génération d'hommes d'affaires prospères et de politiciens de réfléchir sur ce qui a été construit au cours de ces 20 dernières années, et offre sa vision d'une image idéale de l'avenir, sans se cacher derrière le programme "2020", qui a accéléré le développement industriel. Proposez, essayez, argumentez, si vous avez un autre point de vue, mais au moins ne vous taisez pas et ne hochez pas la tête en accord avec toutes les initiatives, car le vizir le plus inefficace est celui qui  sympathise avec son maître.

Noursoultan Nazarbaïev a une fois de plus démontré la différence entre un homme politique et un homme doué de qualités de leadership exceptionnelles. Il est probable que ce précepte proposé à son entourage et à son pays sera à la base d'un système fiable et stable qui ouvre une capacité de réforme souple, y compris en ce qui concerne la fixation d'objectifs.

Le moment est bien choisi, les résultats des vingt premières années sont là. Devant les dangers de la crise, le chemin est tracé. Nazarbaïev a-t-il été entendu par ses hommes d'Etat présents lors de ce discours? L'avenir nous le montrera.

Par Alexeï Vlassov, le 09/07/2012 sur  http://ia-centr.ru


dimanche 8 juillet 2012

Poursuite de la violence en Syrie, Annan reconnaît l'échec des efforts internationaux pour résoudre la crise

Des affrontements ont été signalés samedi dans le nord de la Syrie, où l'armée syrienne poursuit ses opérations contre les rebelles armes, au moment où l'émissaire de l'ONU et de Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan a reconnu que la communauté internationale a échoué à résoudre la crise syrienne par les moyens politiques.

L'armée syrienne a tué samedi au moins huit rebelles armés dans la province d'Idlib (nord), selon la radio privée Sham FM.

Selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, les autorités compétentes ont déjoué samedi une tentative d'infiltration des hommes armés en provenance de la Turquie, tuant plusieurs d'entre eux dans les combats.

L'armée a eu également des accrochages avec des groupes armés dans la région d'Azar, dans la province d'Aleppo (nord).

Selon l'opposition, l'armée a lancé une offensive contre les régions rebelles dans la banlieue d'Aleppo et près de Damas.

Au moins 35 rebelles armes et civils et 19 soldats ont été samedi en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme basé en Grande-Bretagne.

Alors que la violence perdure en Syrie, Kofi Annan a reconnu samedi l'échec des efforts internationaux pour résoudre de manière politique la crise syrienne.

Dans un entretien avec le quotidien français le Monde, M. Annan a affirmé que les divisions entre les puissance régionales et mondiales sur la façon de résoudre la question syrienne a empiré la situation.

Dans un autre entretien avec le quotidien britannique Guardian, Annan a affirmé que la Syrie ferait face à une guerre civile, a moins que la Russie, les pays occidentaux et les pays arabes mettent fin à leur "concurrences destructrices" dans le pays.

Le 08/07/2012 sur http://french.cri.cn

RUSSIE. Des pluies torrentielles font plus de 130 morts

Le bilan des inondations dans le sud-ouest de la Russie s'est encore aggravé et est passé à 134 morts dans la région de Krasnodar, a annoncé samedi 7 juillet la police russe.
Le district de Krymsk était le plus touché avec 123 morts. De nombreuses victimes n'ont pas encore pu être identifiées, a précisé à l'un responsable de la force spéciale pour les catastrophes naturelles.

Neuf corps ont également été retrouvés dans la station balnéaire de Gelendjik, et deux dans le port voisin de Novorossiisk. Un précédent bilan faisait état de 103 morts. Selon les autorités locales, plus de 12.000 habitants et 4.000 habitations ont été touchés par le désastre.

Alors que le nombre des victimes n'a cessé d'augmenter et que le mécontentement grandissait dans la région, selon les témoignages, mais aussi sur l'internet où se multipliaient les accusations de négligence, Vladimir Poutine s'est rendu dans la zone.

"Le président a survolé en hélicoptère les zones les plus touchées par les pluies et les inondations", a indiqué le Kremlin, ajoutant que Vladimir Poutine se trouvait samedi soir à Krymsk pour une réunion de crise.

L’eau est montée très vite

La veille, alors que de fortes pluies avaient déjà entraîné des inondations à Gelendjik, les médias avaient fait état de la mort de 5 personnes électrocutées par des câbles électriques immergés. Mais selon les témoignages, une violente crue s'est déclenchée dans la nuit, vers 3 heures du matin, surprenant de nombreux habitants dans leur sommeil.

"L'eau est montée très vite, elle a inondé le rez-de-chaussée des maisons en 5-10 minutes, a emporté des bordures de trottoir et même des plaques d'asphalte", a déclaré par téléphone une habitante de Krymsk, Tatiana Antonovna. "C'était très inattendu, beaucoup de personnes âgées ont dû périr", a ajouté cette femme, épargnée car sa maison est bâtie sur une hauteur.

"Des canots sont apparus dans les rues voisines au matin, une femme avait passé la nuit dans un arbre et a été sauvée", a-t-elle encore raconté.

D'autres témoins cités par Ria Novosti ont décrit un "mur d'eau" qui dévastait tout sur son passage.

Plusieurs ont soupçonné qu'une retenue artificielle située en amont avait pu céder, déborder, voire qu'un lâcher d'eau du barrage avait été effectué. "Cela ne peut être la pluie. Je pense que quelque chose s'est produit à la retenue. Nous n'avons reçu aucun avertissement des autorités", a déclaré la femme.

Le courant a été coupé, les routes bloquées, le trafic ferroviaire interrompu dans cette zone côtière. L'activité du port de Novosrossiisk, l'un des plus importants du pays, a également été interrompue en raison de la crue, a indiqué l'agence Ria Novosti.

13000 personnes touchées

Selon l'agence Itar-Tass, citant les forces de l'ordre, le niveau de l'eau a atteint 7 mètres dans le district de Krymsk. "On n'a rien vu de pareil depuis 70 ans", a déclaré le gouverneur de la région de Krasnodar, Alexandre Tkatchev, cité par Itar-Tass, alors que le bilan ne cessait d'augmenter depuis samedi matin. Il a assuré que les nombreux enfants qui se trouvent dans des camps de vacances de la région étaient sains et saufs.

Selon la vice-Premier ministre Olga Golodets, plus de 7.000 enfants étaient dans des centres de vacances de cette zone balnéaire au moment de la crue. "Un centre avec 400 enfants va être évacué aujourd'hui. On vérifie l'état de chaque camp de vacances", a-t-elle indiqué, citée par Itar-Tass.

Ces inondations ont touché des zones où habitent environ 13.000 personnes, a indiqué l'administration de la région de Krasnodar dans un communiqué séparé.

Le comité d'enquête russe a annoncé avoir ouvert une enquête et dépêché des enquêteurs sur place pour déterminer les circonstances de ces pertes humaines et d'éventuelles négligences.

 

mercredi 4 juillet 2012

Afghanistan : l'armée française transfère officiellement la Kapisa aux afghans


L'armée française a officiellement transféré mercredi aux forces afghanes le contrôle de la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, le dernier territoire, particulièrement instable, dont elle avait la responsabilité en
Afghanistan. Ce passage de témoin est une étape importante sur la voie du retrait des troupes françaises d'Afghanistan, que le président François Hollande a décidé d'accélérer en ordonnant le rapatriement d'ici la fin 2012 de 2.000 des 3.550 soldats déployés dans le pays.

Le transfert de la
Kapisa, annoncé le 13 mai dernier par le président afghan Hamid Karzaï, a été entériné à la mi-journée lors d'une cérémonie dans la capitale provinciale Mahmood-e-Raqi, en présence de représentants des pays de l'Otan et afghans, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le drapeau afghan y a été hissé sur un mât placé devant le siège des autorités provinciales, en remplacement de celui de la force de l'Otan (Isaf, sous la bannière de laquelle sont déployés les soldats français). "C'est un pas important pour l'Afghanistan vers l'exercice de sa totale souveraineté", s'est félicité l'ambassadeur de France en Afghanistan, Bernard Bajolet, à l'issue de la cérémonie.

"Les progrès accomplis sont réels..."

"Les forces françaises tournent une page importante en Kapisa, mais pour autant la France ne va pas quitter la province puisqu'elle va continuer les projets d'aide lancés notamment en matière d'éducation, de santé, d'électrification et d'agriculture", a-t-il souligné. "C'est un jour hautement symbolique pour la Kapisa comme pour l'armée française", a de son côté indiqué le général Éric Hautecloque-Raysz, commandant des forces françaises en Afghanistan, en estimant que "les progrès accomplis sont réels et devraient permettre d'envisager l'avenir avec optimisme et sérénité". Depuis 2008, les soldats français sont essentiellement déployés à Kaboul et dans le district de Surobi et la Kapisa, tous deux proches de la capitale.
La mission en Kapisa, très infiltrée par les rebelles, est considérée comme la plus difficile pour les Français en Afghanistan depuis leur arrivée dans le pays à la fin 2001, et les affrontements avec les rebelles s'y sont multipliés. Après plusieurs attaques meurtrières pour les Français, l'ancien président Nicalos Sarkozy avait décidé d'anticiper à 2013 le retrait des forces combattantes françaises. Après son élection en mai dernier, son successeur Français Hollande a décidé d'avancer cette échéance à la fin 2012, soit deux ans avant la date de retrait prévu des forces combattantes de l'Isaf.

La France a déjà transféré Surobi 
 
En avril, la France, cinquième pays contributeur de l'Isaf en nombre de soldats, avait transféré aux Afghans le contrôle de Surobi, bien plus calme que la Kapisa, un premier pas important sur la voie du retrait. Les 1.550 soldats français qui resteront en Afghanistan après la fin 2012 seront notamment chargés de former les forces locales, démonter certaines bases et organiser le rapatriement de milliers de véhicules et conteneurs de ces deux territoires jusqu'à Kaboul puis la France.

L'Otan prévoit de retirer toutes ses forces combattantes du pays et de rendre le contrôle de sa sécurité aux forces afghanes d'ici la fin 2014. Mais de nombreux d'experts doutent de la capacité de ces dernières à sécuriser elle-même le pays, notamment des zones telles que la
Kapisa, après le départ des Occidentaux qui les forment depuis dix ans.

Publié le 04/07/2012 sur http://lci.tf1.fr


mardi 3 juillet 2012

Avion abattu par la Syrie : Bachar al-Assad regrette "à 100%"

Le président syrien Bachar al-Assad a regretté que la défense de son pays ait abattu, le 22 juin, un avion de combat turc, affirmant dans un entretien avec le journal turc Cumhuriyet publié mardi que l'appareil volait dans un espace utilisé dans le passé par des avions israéliens.

"L'avion volait dans un couloir aérien utilisé trois fois par le passé par l'aviation israélienne", a dit le président syrien, regrettant "à 100%" cet incident qui a fait monter d'un cran la tension entre la Turquie et la Syrie.
Le président syrien a rejeté les accusations de la Turquie selon lesquelles la défense syrienne a intentionnellement abattu le F-4 turc en mission d'entraînement au-dessus de la Méditerranée.

"Un pays en guerre agit toujours de cette façon, cet appareil volait à une très basse altitude et a été abattu par la DCA qui l'a pris pour un appareil israélien (...) Le soldat de la DCA ne disposait pas de radar et ne pouvait donc pas savoir à quel pays il (l'avion) appartenait", a affirmé al-Assad qui a présenté ses condoléances aux familles des deux pilotes de l'appareil qui n'ont pu être retrouvés.

"Si cet avion avait été abattu dans l'espace international (comme l'affirme Ankara), nous n'aurions pas hésité à présenter nos excuses" officielles, a-t-il ajouté.
Le régime de Bachar al-Assad est confronté depuis mars 2011 à une contestation populaire. En plus de 15 mois de révolte, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles ont fait environ 16.000 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Le président syrien a souhaité tourner la page de cet incident avec la Turquie qui a vu dans la perte de son avion un acte hostile et décidé de renforcer la sécurité à sa frontière avec la Syrie qui était autrefois son allié.

"Nous ne voulons pas même penser que cet avion a été envoyé délibérément dans notre espace aérien. Nous voulons penser qu'il s'agit d'une erreur du pilote et nous considérons cet événement comme faisant partie du passé et ne devant pas être exagéré (...) Nous n'avons rien à gagner à abattre un avion de combat turc", a-t-il estimé.

M. Al-Assad a aussi indiqué que son pays n'envisageait pas de mobiliser des troupes à la frontière turque. "Quoi que fasse le gouvernement (turc de Recep Tayyip) Erdogan nous ne procéderons pas à une concentration de troupes à la frontière. Le peuple turc est ami et nous comprendra", a-t-il ajouté.

Le quotidien Cumhuriyet qui a rencontré le président syrien à Damas prévoit de publier mercredi une deuxième partie de cet entretien.
Le 03/07/2012 sur www.leparisien.fr

Tir de missiles : l'Iran envoie «un message aux nations aventureuses»


Nouvelle démonstration de force de l'Iran. Téhéran vient de procéder à une série de tirs de missiles balistiques, dont certains capables de frapper Israël, lors d'exercices dans le centre du pays simulant l'attaque d'une « base étrangère » dans la région. Un message directement adressé aux «nations aventureuses », Israël et États-Unis.
« Des missiles Shahab 1, 2 et 3, Qiam, Fateh et Tondar ont été tirés dans le cadre des manœuvres Grand Prophète 7 », a annoncé ce mardi la chaîne de télévision en arabe Al Alam. Le Shahab 3, d'une portée de 2 000 km, est l'un des missiles balistiques de la panoplie iranienne capable d'atteindre Israël ou les bases américaines au Moyen-Orient. Les autres missiles ont des portées variant entre 200 et 750 km.

Menées par les Gardiens de la révolution, la garde prétorienne du régime, ces manœuvres de trois jours, qui doivent s'achever mercredi, sont destinées à « envoyer un message aux nations aventureuses » qui seraient tentées d'attaquer l'Iran, selon le général Amir Ali Hajizadeh, commandant des forces missilières iraniennes. Organisées dans le Dasht-e-Kavir, désert du centre de l'Iran où a été construite « une réplique d'une base aérienne » appartenant à une « force extérieure à la région », elle doivent permettre de vérifier la précision et l'efficacité des tirs de ces missiles, a précisé Téhéran.

Menaces de représailles

Les dirigeants iraniens menacent régulièrement de frapper non seulement Israël, mais également les bases américaines dans le Golfe et au Moyen-Orient si l'Iran est attaqué. Israël et les États-Unis ont évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois l'éventualité de frappes contre les sites nucléaires iraniens en cas d'échec des efforts diplomatiques des grandes puissances pour convaincre Téhéran de réduire son programme nucléaire controversé.

Les négociations ont repris en avril après 15 mois de blocage, mais trois rounds de négociations à Istanbul, Bagdad et Moscou n'ont pas permis de sortir de l'impasse, accroissant les risques d'une confrontation militaire. Les missiles constituent le seul armement de l'Iran capable de frapper des objectifs hors de ses frontières en l'absence d'une aviation moderne ou d'une marine de haute mer assez puissante.

Nouvelle réunion avec l'Iran mardi

Cette démonstration de force intervient alors qu'une nouvelle réunion, au niveau des experts, est prévue ce mardi à Istanbul entre l'Iran et le groupe des 5+1 - États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne - pour essayer de faire avancer le dossier. Elle coïncide aussi avec la commémoration de l'anniversaire de la catastrophe de l'Airbus d'Iranair abattu par erreur par un navire de guerre américain au dessus du Golfe le 3 juillet 1988. Cette catastrophe avait fait 290 morts.

Il n'existe aucune information fiable et précise sur le nombre de missiles que l'Iran possède. Téhéran affirme que sa panoplie comprend une cinquantaine de modèles différents, pour la plupart dérivés d'engins russes, chinois ou nord-coréens. Selon des experts occidentaux, l'Iran disposerait au moins de plusieurs dizaines de missiles balistiques Shahab 3 et Sejil 2, capables de frapper Israël ou des objectifs américains.
Le 03/07/2012 sur www.leparisien.fr