mercredi 26 septembre 2012

Mise en service actif du premier porte-avions chinois

Le premier porte-avions chinois « Liaoning » a été délivré le 25 septembre à la Marine de l'Armée populaire de Libération (APL) par le chantier naval de Dalian, la marine chinoise commence donc ainsi à s'orienter vers l'océan. Le jour même, le chef du porte-avions, le commissaire et plus d'un millier de membres d'équipage se sont présentés au public. Ayant été mis en service actif mardi, le porte-avions continuera à procéder à des essais scientifiques et aux entraînements militaires. Nous vous invitons à écouter un reportage de notre correspondant Yang Qiong en provenance de Dalian.

A 10h, dans la matinée du 25 septembre, a eu lieu la cérémonie de remise du porte-avions « Liaoning ». Le président Hu, également président de la Commission militaire centrale (CMC), a approuvé un drapeau de l'APL et le certificat de dénomination de l'unité navale qui a reçu ce porte-avions.

Le Premier ministre Wen Jiabao a indiqué lors de la lecture d'une lettre de félicitations des autorités centrales suprêmes que le premier porte-avions chinois en service actif serait d'une grande importance pour le renforcement de la puissance de défense et de la force générale du pays"et promouvoir les technologies de défense nationale."

Puis, Hu Jintao, Wen Jiabao sont montés à bord du porte-avions, ont visité certaines cabines, inspecté des équipements et bavardé avec des officiers et soldats sur leur vie et leurs entraînements.

Le porte-avions, qui était auparavant un navire soviétique nommé Varyag, inachevé, dont la construction avait commencé en 1983 en même temps que le porte-avions « Kuznetsov » russe toujours en service. Selon la norme d'alors, ils devaient avoir 67 000 tonnes de déplacement avec 310 m de largeur et plus de 70 m de largeur. En 1991, au moment de la désagrégation de l'URSS, le porte-avions avait été achevé à peine à 68%. Les travaux de réaménagement du porte-avions ont démarré en août 2005 au port de Dalian. Il a effectué, le 10 août 2011, son premier essai en mer, et il en a fait dix jusqu'au 30 août 2012.

Le 25 septembre, le premier porte-avions a obtenu son nom, le vice-président de la commission militaire centrale Guo Boxiong a annoncé :

« Avec l'approbation du président Hu, le porte-avions de type 001 est nommé « Liaoning » N°16 de la Marine de l'APL de Chine. »

Le chef du porte-avions a aussi été dévoilé. (enregistrement)

Le chef du porte-avions Zhang Zhen, né en 1969, et son commissaire Mei Wen, né en 1965 sont deux officiers de la marine chinoise formés sur le tas. Jeunes et talentueux, ils ont de très bons diplômes et de riches expériences de base. Le chef du porte-avions Zhang Zhen s'est perfectionné à l'institut des langues de défense et l'institut de commandement et de conseillers des trois armes de Grande-Bretagne. Zhang Zhen a émis son avis sur sa nomination :

« D'abord, je trouve que c'est une grande gloire pour moi, puisque c'est le plus grand bâtiment de guerre de notre pays, je sens aussi une grande pression sur moi et des responsabilités qui m'incombent. Je crois qu'en tant que chef du porte-avions, il doit être qualifié, particulièrement, il doit posséder des expériences consistant à commander et à gérer de grands bâtiments de guerre, en plus, il doit avoir de riches connaissances de l'aviation et bien connaître les opérations fondamentales des forces aéronavales et le processus de protection. Enfin, je pense qu'il doit être mesure de gérer le personnel en grand nombre et les installations de grande envergure et de régler les problèmes de sécurité. »

Les membres de l'équipage du porte-avions ont tous reçu une très bonne formation, plus de 98% sont munis d'un diplôme universitaire dont 50 ont même des diplômes de docteur et de maîtrise. Le commissaire Mei Wen a précisé :

« Pour bien constituer cet équipage, nous avons dépêché du personnel dans des unités de base, tous les postes ont été choisis un sur deux, voire un sur trois ou quatre pour les postes importants. » 

Sur http://french.cri.cn le 26/09/2012

La Chine publie un livre blanc sur les îles Diaoyu et revendique sa souveraineté incontestable

Le gouvernement chinois a publié mardi un livre blanc sur les îles Diaoyu pour revendiquer sa souveraineté incontestable.

Les îles Diaoyu et les îlots voisins font partie intégrante du territoire chinois en termes historique, géographique et juridique, et la Chine dispose d'une souveraineté incontestable sur ces îles, indique le livre blanc.

Ce livre blanc, intitulé "Les Diaoyu Dao (îles), un territoire faisant partie intégrante de la Chine", a été publié par le Bureau de l'information du Conseil des affaires d'Etat (gouvernement central) de la République populaire de Chine.

Depuis quelques temps, le Japon a créé de manière répétée des problèmes au sujet des îles Diaoyu. Le gouvernement japonais a annoncé le 10 septembre dernier l'"achat" de l'île Diaoyu et des îlots voisins Nanxiao Dao et Beixiao Dao et les a soit-disant "nationalisés". Cet acte a gravement violé la souveraineté territoriale de la Chine et a sérieusement foulé aux pieds les faits historiques et le droit international, indique le livre blanc.

La Chine s'oppose fermement à la violation de la souveraineté chinoise sur les îles Diaoyu par le Japon sous toutes ses formes et a pris des mesures fermes pour réprimer de tels actes. La position de la Chine sur les îles Diaoyu est nette et constante, note le livre blanc.

"La volonté de la Chine de défendre sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale est ferme et sa résolution de maintenir les résultats de la Guerre mondiale anti-fasciste ne sera ébranlée par aucune force", souligne le livre blanc. 

Sur http://french.cri.cn le 25/09/2012

La Chine et le Japon mènent des consultations sur les îles Diaoyu

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Zhijun et son homologue japonais Chikao Kawai ont mené mardi à Beijing des consultations concernant les îles Diaoyu.

Les deux parties ont échangé leurs points de vue de manière franche et en profondeur au cours des consultations, selon un communiqué publié par le ministère chinois des Affaires étrangères à l'issue de leur rencontre.

Zhang Zhijun a indiqué que les îles Diaoyu et les îlots voisins faisaient partie du territoire chinois depuis l'antiquité, comme l'indiquent des preuves historiques et juridiques, selon le communiqué.

Cependant, la partie japonaise n'a pas tenu compte des représentations répétées de la partie chinoise et a rejeté l'important accord et le consensus atteints entre les dirigeants de l'ancienne génération des deux pays. Elle a ouvertement pris l'initiative illégale de "nationaliser" les îles Diaoyu au mépris des preuves historiques et juridiques, indique le communiqué citant M. Zhang.

"Ces actes constituent une grave violation du territoire chinois. Ils sont hautement insultants pour la population chinoise de 1,3 milliard d'habitants et foulent aux pieds les faits historiques et le droit international. Ceci est une négation pure et simple des résultats de la victoire de la Guerre mondiale anti-fasciste et pose un grave défi à l'ordre international d'après-guerre. Le verdict historique ne pourra jamais être annulé, le consensus ne doit pas être rejeté et il n'est pas toléré que l'aspiration du peuple soit bafouée", a indiqué M. Zhang.

La partie chinoise ne tolérera aucun acte unilatéral pris par la partie japonaise portant atteinte à la souveraineté territoriale de la Chine. La partie japonaise doit renoncer à toute illusion, faire face à ses erreurs et les rectifier avec des mesures crédibles. Elle doit s'engager à nouveau à respecter le consensus et l'accord atteints entre les dirigeants des deux pays et faire un compromis afin de remettre les relations sino-japonaises le plus tôt possible sur la bonne voie du développement sain et stable, a conclu M. Zhang.

Selon le communiqué, les deux parties ont convenu de maintenir des consultations au sujet des îles Diaoyu. 

Sur http://french.cri.cn/621/2012/09/25/102s296471.htm le 25/09/2012

Chine : l'usine qui fabrique l'Iphone 5 rouvre après une nuit d'émeutes

L'usine du géant de l'électronique Foxconn, souvent critiqué pour des conditions de travail très dures, avait fermé lundi, en Chine, à la suite d'une bagarre générale entre ouvriers à vigiles, impliquant 2.000 salariés et mobilisant 5.000 policiers.

Une usine du géant taïwanais de l'électronique Foxconn dans le nord de la Chine, à Taiyuan, a rouvert ce mardi après avoir été fermée la veille suite à une bagarre qui a impliqué 2.000 ouvriers et mobilisé 5.000 policiers.
 
Foxconn, numéro un mondial des composants pour ordinateurs, assemble notamment des produits pour Apple, Sony et Nokia et emploie un million de personnes en Chine. Un total de 40 personnes ont été blessées après une "dispute entre plusieurs salariés pour motifs personnels" qui a dégénéré en bagarre impliquant 2.000 personnes dans un dortoir, selon un communiqué diffusé par Hon Hai, la société mère de Foxconn.
 
Un attroupement de 10.000 spectateurs
 
"L'usine de Foxconn à Taiyuan a rouvert", a déclaré à l'AFP un de ses responsables, qui n'a donné que son nom de famille, Yang. Les échauffourées, qui avaient commencé dimanche en fin de soirée et ont opposé des salariés originaires de différentes provinces, avaient donné lieu à un attroupement d'environ 10.000 spectateurs, selon des responsables de la sécurité cités par l'agence Chine nouvelle.
 
D'après le Quotidien du Peuple, l'origine de la bagarre est un conflit entre des vigiles de l'usine et des ouvriers originaires de la province du Shandong, dans l'est de la Chine. L'agence Chine nouvelle a également indiqué qu'il s'agissait d'un conflit entre vigiles et ouvriers. Les vigiles "ont poussé les ouvriers dans une camionnette pour les passer à tabac. D'autres ouvriers du Shandong ont voulu leur rendre justice, des salariés du Henan s'en sont mêlés, et finalement un grand nombre d'ouvriers ont pourchassé et frappé les vigiles, provoquant une situation de chaos", selon le Quotidien du Peuple.

Sur http://lci.tf1.fr le 25/09/2012

 

Le Vietnam interdit d'utiliser l'or comme monnaie

La semaine dernière au Vietnam, et après une douzaine de tentatives de réforme, 'le décret sur la régulation des échanges en or qui a une influence très importante sur le marché de l'or domestique, a été ratifié par le premier ministre du pays', selon un rapport de TuoitreNews.vn.

Ce nouveau décret interdit l'utilisation de l'or en tant que monnaie, tout particulièrement lors de la signature de contrats immobiliers. Les échanges en or sont quant à eux limités aux personnes disposant d'une licence spécifique. 
 
Sur www.24hgold.com le 25/09/2012 
 

Grève des bijoutiers en Inde

En Inde, premier consommateur d'or de la planète, une grève des bijoutiers qui a débuté il y a trois semaines en réponse à l'augmentation des taxes sur l'importation d'or a dérapé lundi dernier. Des manifestants se sont confrontés physiquement aux forces de police et ont interrompu les départs de trains dans la ville de Ghaziabad. Les banques commerciales du pays sont désormais tenus de soumettre des rapports biannuels présentant les volumes et valeurs de leurs importations en or à la Banque Centrale du pays.

'Nous ne pouvons naturellement pas espérer que cette requête soit annulée. Dans la mesure où l'Inde ne produit virtuellement aucun or, sa demande doit être satisfaite par l'importation – de manière légale ou non'.

'L'augmentation de 4% des taxes d'importation d'or irrite de nombreuses personnes', précisait récemment T R Rustagi, secrétaire adjoint au Comité Central de la Douane, écrivant également pour le Business Standard. 'Mais cela ne justifie pas l'usage de la contrebande'.

'Cette taxe est trop faible pour justifier une telle prise de risque', déclarait Rustagi, comparant l'augmentation de 4% avec la taxe de 15% qui a été imposée par le gouvernement Indien après qu'il ait abrogé le Gold Control Act et libéralisé les importations d'or physique en 1990.

'Nous espérons du ministre des finances Pranab Mukherjee qu'il présente une solution au plus tôt', déclarait Bacchraj Bamalwa, directeur de Gems & Jewellery Federation of India, après avoir indiqué que plus de 200 millions de dollars seraient perdus chaque jour par l'industrie si cette loi était maintenue.

Un rapport du Bombay Bullion Association précisait cette semaine que les importations en or de l'Inde ont chuté de moitié depuis le début 2012 par rapport aux premiers mois de 2011.

La valeur de l'action Gitanjali, deuxième plus importante société de bijouterie en termes de capitalisation boursière, a chuté de 20% sur le Bombay Stock Exchange après avoir atteint un record historique au mois de février dernier.

Sur www.24hgold.com le 25/09/2012

Quand le Vietnam interdit d'utiliser l'or comme monnaie

La semaine dernière au Vietnam, et après une douzaine de tentatives de réforme, 'le décret sur la régulation des échanges en or qui a une influence très importante sur le marché de l'or domestique, a été ratifié par le premier ministre du pays', selon un rapport de TuoitreNews.vn.

Ce nouveau décret interdit l'utilisation de l'or en tant que monnaie, tout particulièrement lors de la signature de contrats immobiliers. Les échanges en or sont quant à eux limités aux personnes disposant d'une licence spécifique.

mardi 25 septembre 2012

Mer de Chine : la guerre menace

Le 10 septembre, répondant à la décision de rachat des îles Senkaku à leur propriétaire privé par le gouvernement japonais, le ministère chinois des affaires étrangères a publié un communiqué en forme d'ultimatum faisant porter à Tokyo la responsabilité de "toutes les conséquences qui pourront s'ensuivre". Pékin rappelle que la Chine n'acceptera plus d'être "intimidée" et défendra le territoire "sacré" de la patrie. Le risque est désormais de voir le piège d'un engrenage incontrôlable se refermer en mer de Chine.
 
Condamnées à agir face à une opinion publique chauffée à blanc, les autorités chinoises ont dépêché une dizaine de bâtiments de surveillance et levé le moratoire sur la pêche dans la zone revendiquée par Pékin. Des centaines de bateaux pourraient se diriger vers les eaux territoriales japonaises, dans une exploitation des moyens civils au service d'un objectif militaire, selon les principes de la stratégie chinoise qui prône une "guerre sans limite". D'ores et déjà, les menaces de rétorsions économiques et de boycottage des produits japonais ont été utilisées sur Internet ou dans la presse chinoise. On se souvient qu'en 2010 la Chine avait utilisé l'arme du contrôle des exportations des terres rares - vitales pour l'industrie nippone de haute technologie - pour faire pression sur Tokyo alors que les tensions s'accumulaient en mer de Chine orientale.
 
Dans le même temps, des manifestations violentes accompagnées de pillages, autorisées, si ce n'est organisées par les autorités chinoises, se sont produites sur le territoire. Les biens et les personnes originaires de l'Archipel sont menacés et de grandes entreprises japonaises parlent à nouveau de quitter un territoire chinois où l'instabilité et les risques deviendraient trop élevés.
 
Conséquence immédiate, la Bourse de Shanghaï s'est effondrée et certains, en Chine, commencent à redouter les effets sur la croissance de cette stratégie de la tension. Si la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Japon, l'Archipel contrôle des technologies vitales pour l'économie chinoise et demeure l'un des principaux investisseurs étrangers en Chine devant les Etats-Unis et l'Union européenne.
 
Les tensions autour de l'archipel des Senkaku-Diaoyu en mer de Chine orientale, administré par le Japon mais revendiqué par Pékin depuis 1971, ne sont pas isolées. Elles s'inscrivent dans un triple phénomène de manipulation des sentiments nationalistes en Chine depuis le milieu des années 1990, d'émergence décomplexée d'une puissance chinoise qui a semblé triomphé seule de la crise de 2008, mais aussi de développement d'un sentiment paradoxal de fragilité du régime chinois confronté à des tensions économiques, sociales et politiques. Ce sentiment de fragilité est encore accru par les incertitudes de la transition politique que le 18e congrès du Parti communiste devrait entériner au mois d'octobre.
 
Le nationalisme, qui contribue à la légitimité du Parti, a pour principal objet le Japon, ennemi d'hier, puissance rivale aujourd'hui, allié des Etats-Unis et catalyseur de toutes les frustrations d'une puissance chinoise qui cherche à s'imposer dans sa zone. Au lendemain du 36e anniversaire de la mort de Mao, le premier ministre, Wen Jiabao, rappelait - à nouveau - le "siècle d'humiliation " que la Chine a traversé il y a peu, nourrissant un peu plus un sentiment de revanche très présent dans la population. "L'éducation patriotique" et sa dimension antijaponaise ont pris une part croissante dans la jeunesse et ont accompagné la reprise en main idéologique qui a suivi les événements de Tiananmen dans les années 1990. Alors que des réformes politiques graduelles apparaissent comme la seule stratégie viable de survie à long terme du régime, la crainte d'une "évolution pacifique" qui viendrait limiter l'influence des réseaux qui contrôlent le pouvoir chinois pousse au contraire au repli idéologique et à l'exploitation des sentiments nationalistes les plus exacerbés.
 
De leur côté, depuis 2008, les Etats-Unis ont été très touchés par la crise et Pékin a cru avoir le champ libre en Asie pour "saisir les opportunités" et imposer son leadership de puissance "émergente" face à une puissance "en déclin".
 
Les avancées de Pékin en mer de Chine depuis 2009, la constante mise en avant des "intérêts vitaux" - dont la mer de Chine semble faire partie - que le régime doit être prêt à défendre, y compris par la force, témoignent de cette assurance nouvelle du régime chinois en Asie.
 
Dans ce contexte, la stratégie de réengagement des Etats-Unis dans la zone, confirmée par le secrétaire d'Etat américain Leon Panetta, à l'occasion du dialogue Shangri-La qui s'est tenu à Singapour en juin, constitue pour la Chine un autre motif de déception et de frustration. La tentation est grande à Pékin, alors que les Etats-Unis entrent dans la dernière phase de leur période électorale, et que la relation avec la Chine constitue aussi un enjeu de la rivalité entre le président Barack Obama et Mitt Romney, de tester la réalité de cette volonté de réengagement de la puissance américaine en Asie.
Mais dans le même temps, en dépit de cette assurance nouvelle, le pouvoir chinois est conscient de ses faiblesses et de ses divisions. L'affaire Bo Xilai a révélé la corruption profonde du système. Signe de ce très grand sentiment d'incertitude, la "disparition" du vice-président Xi Jinping, pendant plus de deux semaines, a donné lieu, sur Internet, aux spéculations les plus folles.
 
Longtemps facteur de satisfaction pour le régime, le contexte économique est plus incertain alors que les effets de la crise mondiale se font sentir sur une économie très dépendante des exportations. Le rééquilibrage de la croissance est un échec. La consommation intérieure ne représente que 35 % du PIB, dix points de moins qu'en 2000, et l'indice Gini, indicateur des inégalités, est l'un des plus élevés au monde. Signe inquiétant pour le régime, comme à l'époque des Boxers lorsque la dynastie des Qing finissante tentait de manipuler le mécontentement populaire contre les étrangers, comme en 1919 lorsque le mouvement patriotique s'élevait contre une puissance japonaise à qui le traité de Versailles avait attribué les possessions allemandes du Shandong, certains des slogans utilisés dans les manifestations aujourd'hui dénoncent la corruption et l'inefficacité du pouvoir en place.
 
C'est dans ce contexte que, depuis 2009, les incidents et les provocations se multiplient en mer de Chine, face au Japon, mais aussi face aux Philippines, au Vietnam ou à l'Indonésie et même face aux Etats-Unis. Alors qu'en Asie du Sud-Est la Chine pouvait apparaître comme le moteur d'une régionalisation économique réussie, la multiplication des incidents sur mer, le caractère de moins en moins "pacifique" de l'émergence de la puissance chinoise la font apparaître aujourd'hui comme une menace fédérant dans une même inquiétude la quasi-totalité de l'Asie du Pacifique à l'océan Indien.
 
Face à cette menace, accrue par l'opacité du système politique chinois et les interrogations sur le rôle des éléments les plus radicaux - militaires ou civils - dans les prises de décision, la volonté de "retour vers l'Asie" des Etats-Unis a été très appréciée dans la région. Loin de la fin de l'histoire, ce sont des rapports de force proches de ceux de la guerre froide ou de l'Europe à la veille de la première guerre mondiale qui se mettent en place en Asie.
 
Aux Philippines, au Vietnam, des manifestations antichinoises sont organisées à chaque nouvelle crise, et Hanoï et Washington jettent les bases d'une coopération militaire. Au Japon, on veut croire aux déclarations de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en 2010 plaçant l'archipel des Senkaku dans le périmètre couvert par l'accord de défense unissant Tokyo et Washington.
 
Dans la région, le développement des capacités militaires s'accélère. Alors que la Chine exhibe son nouveau porte-avions, le Vietnam achète des sous-marins à la Russie et les Etats-Unis annoncent l'élargissement de leur système de défense antimissile en Asie. Face à Pékin, Washington est confronté à un dilemme difficile à résoudre. Jouer l'apaisement et rester en marge serait donner carte blanche à un régime chinois qui ne raisonne qu'en termes de jeux à somme nulle. Ce retrait, en minant la confiance des alliés et partenaires des Etats-Unis, aurait des effets déstabilisateurs et pourrait précipiter une crise plus grave encore. A l'inverse, le jeu des alliances pourrait déclencher un conflit majeur dans la région.
 
D'ores et déjà, certains analystes en Chine tentent d'appeler les Etats-Unis "à la raison" et de persuader Tokyo de la fragilité de l'alliance de défense nippo-américaine. Il n'est pas certain que l'Europe ait pris la mesure de ces défis cruciaux dans une région qui voit transiter une part majeure du commerce mondial et concentre trois puissances nucléaires, sans compter les Etats-Unis et la Russie. Dans le contexte d'une crise économique, la tentation de la réduction des budgets de la défense est grande. Celle du retrait aussi. Pourtant, en dépit de l'éloignement géographique, les préoccupations des autres puissances asiatiques doivent être prises en compte face à une Chine dont les orientations stratégiques inquiètent. Dans un monde aussi globalisé, la montée des tensions en Asie aura des conséquences considérables sur nos propres équilibres et nos propres choix.
 
Spécialiste des relations internationales et des questions stratégiques en Asie, Valérie Niquet est depuis 2010 responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. Elle est également membre de l'Académie des sciences d'outre-mer et rédactrice en chef de la revue "Monde chinois-Nouvelle Asie". On lui doit une traduction critique en français de "Deux commentaires de Sun Zi" (Economica, 1994). Parmi ses nombreux articles et ouvrages, "Chine-Japon : l'affrontement" a été publié en 2006 chez Perrin.
 
Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la FRS sur www.lemonde.fr le 24/09/2012

vendredi 21 septembre 2012

Manifestations contre le film islamophobe : trois morts au Pakistan

Manifestation contre le film anti-islam à Makassar,
sur l'île de Sulawesi en Indonésie, le 21 septembre.
REUTERS / YUSUF AHMAD

Les manifestations contre le film anti-islam produit aux Etats-Unis ont dégénéré en violences, vendredi 21 septembre, dans plusieurs villes du Pakistan. Trois personnes sont décédées et une quinzaine d'autres ont été blessées. Les autorités avaient décrété ce vendredi férié et l'avaient rebaptisé "Jour de l'amour du Prophète" pour permettre à la population de manifester pour la défense de l'islam et de Mahomet, tournés en ridicule dans le film américain L'Innocence des musulmans.

Les forces de sécurité étaient en alerte, notamment dans l'enclave diplomatique de la capitale Islamabad, et les marchés, commerces et stations d'essence étaient fermés dans de nombreuses villes, dans un accès de prudence général d'une ampleur rare dans le pays.

De premiers incidents ont éclaté dans la matinée à Peshawar, la principale ville du nord-ouest, région très conservatrice frontalière de l'Afghanistan. Un chauffeur de la chaîne de télévision pakistanaise ARY News a été tué par une balle dans la poitrine, et un manifestant décédé a été transporté à l'hôpital universitaire Khyber, selon des sources médicales. Une quinzaine de personnes, dont deux policiers, ont été blessées par balles, jets de pierre ou par les puissants gaz lacrymogènes. Toujours à Peshawar, des manifestants ont saccagé et incendié quatre cinémas et une banque. A Karachi, un policier a été tué et deux autres ont été blessés au cours d'un échange de tirs avec des manifestants.

L'ambassadeur américain convoqué

Dans la matinée, le premier ministre, Raja Ashraf, avait pourtant appelé la population au calme. "Une attaque contre le Prophète est une attaque contre la croyance première de 1,5 milliard de musulmans. C'est inacceptable, a-t-il déclaré. [Mais] il est de notre responsabilité collective de protester pacifiquement."

Les Etats-Unis diffusaient de leur côté des publicités en ourdou, la langue nationale du Pakistan, sur différentes chaînes du pays afin de calmer la colère populaire, soulignant qu'ils n'ont rien à voir avec L'Innocence des musulmans, produit sur leur territoire il y a un peu plus d'un an.

Vendredi, les autorités pakistanaises ont "convoqué" le plus haut diplomate américain en poste au pays pour demander aux Etats-Unis de "prendre des mesures immédiates" afin de retirer le film anti-islam de YouTube. Le gouvernement pakistanais a "fait part de sa vive protestation" à Richard Hoagland, à propos de ce film "blasphématoire". Le Pakistan – comme le Soudan, l'Afghanistan, le Bangladesh ou encore l'Arabie saoudite – avait dans la semaine bloqué l'accès à YouTube, où le film était visible.

Manifestations dans le monde musulman

 
Au Bengladesh, environ 10 000 personnes ont manifesté sans heurts vendredi, brûlant une effigie du président Obama, devant la plus importante mosquée du pays, à Dacca. Les manifestants, dont de nombreux d'entre eux brandissaient des banderoles aux couleurs d'une dizaine de groupes islamistes, ont aussi brûlé un drapeau français. Les autorités françaises ont fermé trois centres culturels et l'ambassade à Dacca, a précisé la police.

Au Yémen, des centaines de manifestants protestaient contre le film islamophobe vendredi à Sanaa, sans pouvoir s'approcher de l'ambassade des Etats-Unis, fortement protégée par les forces de sécurité. Les manifestants ont notamment scandé des slogans appelant "au départ de l'ambassadeur américain et des forces étrangères du Yémen", en allusion à une cinquantaine de Marines dépêchés la semaine dernière en renfort pour la protection de l'ambassade à Sanaa, suite à la mort, le 13 septembre, de quatre Yéménites lors d'une prise d'assaut de l'ambassade américaine par des manifestants.

En Indonésie, quelques dizaines de manifestants ont défilé devant des entreprises américaines et des représentations consulaires de la France et des Etats-Unis en Indonésie. Environ 200 personnes ont protesté devant le consulat de France à Surabaya (est de Java) aux cris de "Mort à l'Amérique, mort à la France". Des échauffourées avaient auparavant mis aux prises plusieurs centaines de policiers aux manifestants qui s'étaient attaqués à un McDonalds.

A Benghazi, dans l'est de la Libye, où quatre Américains, dont l'ambassadeur, ont été tués le 11 septembre, le groupe salafiste Ansar Al-Charia a appelé à une manifestation pour défendre le prophète Mahomet. Mais des militants exaspérés par la montée en puissance des groupes islamistes radicaux en Libye ont de leur côté appelé à un rassemblement pour "sauver Benghazi" de l'extrémisme et de la violence.

Des manifestations étaient aussi prévues au Liban et chez les Palestiniens en Cisjordanie. Le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah a appelé à manifester après la grande prière hebdomadaire, et l'armée libanaise a renforcé sa présence autour de la résidence de l'ambassadeur français à Beyrouth.

En Tunisie, le ministère de l'intérieur a annoncé l'interdiction de toute manifestation dans le pays vendredi. L'ambassade de Grande-Bretagne, ainsi que les services consulaires allemands à Tunis étaient fermés. Paris a ordonné la fermeture vendredi des ambassades, consulats et écoles françaises dans une vingtaine de pays musulmans.

Pour Ahmadinejad, le film islamophobe est le fruit d'un "complot israélien"

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a estimé que le film islamophobe était le fruit d'un "complot israélien visant à diviser [les musulmans] et provoquer un conflit sectaire", dans un discours à l'occasion d'un défilé militaire organisé vendredi à Téhéran pour l'anniversaire du début de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Que les Etats-Unis prétendent n'avoir pu, au nom de la liberté d'expression, censurer ce film est une "tromperie", a déclaré M. Ahmadinejad dans ce discours retransmis à la télévision lors du défilé auquel ont participé des milliers de soldats, des chars et des missiles chargés sur des camions.

Sur www.lemonde.fr le 21/09/2012

jeudi 20 septembre 2012

L'Iran arme la Syrie avec l'aide de l'Irak, selon un rapport

 

L'Iran fait transiter de grandes quantités d'armes par l'espace aérien irakien afin d'aider le régime du président syrien Bachar Al-Assad à réprimer les insurgés, selon un rapport des services de renseignements occidentaux obtenu par l'agence Reuters.

Si Téhéran est depuis longtemps accusé de fournir des armes au régime syrien, ce rapport affirme que les livraisons du matériel sont beaucoup plus importantes et systématiques que ce qui était imaginé jusqu'à maintenant.

Il y a deux semaines, les autorités américaines avaient de nouveau tenté de faire pression sur l'Irak pour que celle-ci mette un terme aux livraisons d'armes de l'Iran à la Syrie qui transitent par son espace aérien. Bagdad avait toutefois déclaré que Téhéran lui avait assuré qu'elle ne fournissait que de l'aide humanitaire et mis Washington au défi de lui prouver le contraire.

Le rapport des services de renseignement occidentaux révèle toutefois que les gardiens de la révolution iraniens organiseraient bel et bien le transport de ces armes en utilisant des avions civils, et ce, grâce à un accord entre de hauts responsables irakiens et iraniens.

L'administration du président américain Barack Obama a identifié mercredi 117 avions iraniens qu'elle accuse d'avoir transporté des armes destinées aux troupes gouvernementales syriennes. Le département du Trésor américain a indiqué que les appareils exploités par Iran Air, Mahan Air et Yas Air livraient de l'armement sous le couvert d'envois d'aide humanitaire.

Deux Boeing 747 mentionnés dans le rapport des services de renseignement occidentaux, qui auraient été impliqués dans des transferts d'armes, font partie de ces 117 avions.

En vertu d'un embargo imposé par l'Organisation des Nations unies (ONU), qui fait partie des sanctions internationales liées au programme nucléaire controversé de Téhéran, il est interdit pour l'Iran de vendre des armes.

Par ailleurs, un hélicoptère s'est écrasé jeudi au sud-est de Douma, une banlieue de la capitale syrienne Damas, a annoncé la télévision d'État syrienne, sans donner davantage de détails.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que l'hélicoptère avait été « abattu par des combattants rebelles » de l'opposition.


Le 20/09/2012 sur www.radio-canada.ca

 

mercredi 12 septembre 2012

Obama et Netanyahu s'engagent à empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires

Le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont réaffirmé mardi leur détermination à empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires.

Lors de leur conversation téléphonique, qui a duré une heure, les deux dirigeants ont discuté de la menace que représente le programme nucléaire de l'Iran, et de la coopération bilatérale sur le dossier iranien et d'autres questions de sécurité.

"Le président Obama et le Premier ministre Netanyahu ont insisté sur le fait qu'ils étaient unis dans leur détermination à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire, et ont convenu de poursuivre leurs consultations étroites", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.

Cet entretien téléphonique a eu lieu après que M. Netanyahu eut critiqué le refus de Washington de fixer des limites claires quant aux activités nucléaires controversées de l'Iran.

L'administration Obama a quant à elle insisté sur le fait qu'il y avait encore "du temps et de la marge" pour poursuivre la double approche qui comprend des sanctions d'une part et des efforts diplomatiques d'autre part, et qui vise faire pression sur l'Iran pour qu'il abandonne ses activités d'enrichissement d'uranium.

"Le monde dit à Israël qu'il faut attendre, qu'on a encore le temps. Mais moi, je dis : 'Attendre quoi ? Jusqu'à quand?' Ceux qui au sein de la communauté internationale refusent d'imposer à l'Iran des limites à ne pas dépasser ne sont moralement pas en position d'en imposer à Israël", a déclaré mardi M. Netanyahu lors d'une conférence de presse.

Israël a menacé d'effectuer des frappes aériennes préventives sur les sites nucléaires de l'Iran pour faire cesser ses activités d'enrichissement d'uranium, bien que la République islamique insiste sur la nature pacifique de son programme nucléaire.

Washington, cependant, ne veut pas voir le dossier iranien se transformer en un conflit armé, surtout en cette année électorale aux Etats-Unis, lors de laquelle le président Obama brigue un second mandat.

Dans le communiqué, la Maison Blanche a également démenti les informations selon lesquelles l'administration américaine aurait rejeté la demande de M. Netanyahu d'une rencontre avec M. Obama à Washington après l'Assemblée générale de l'ONU à New York plus tard ce mois-ci.

"Contrairement à des informations parues dans la presse, jamais le Premier ministre Netanyahu n'a demandé à rencontrer le président Obama à Washington, et une telle demande n'a jamais été refusée", a commenté la Maison Blanche.

Le 12/09/2012 sur http://french.cri.cn

 

mardi 11 septembre 2012

La Chine envoie deux navires auprès d'îles contestées avec le Japon

L'Etat japonais a acheté hier ces deux îles à leurs propriétaires privés. Pékin réplique ce matin en envoyant sur place deux navires civils.

Pékin a envoyé deux navires de patrouille en mer de Chine orientale à proximité d'îles dont il conteste à Tokyo la souveraineté, a rapporté mardi l'agence Chine nouvelle.

Cette action «vise à affirmer la souveraineté (territoriale) du pays», a ajouté l'agence de presse officielle chinoise, en même temps que le gouvernement nippon annonçait qu'il avait conclu l'achat de certaines des îles de ce petit archipel nommé Senkaku par les Japonais et Diaoyu par les Chinois.

Les navires envoyés ne relèvent pas de la marine de guerre chinoise mais de l'Administration océanique d'Etat (SOA), placée sous l'autorité du ministère du Territoire et des ressources naturelles. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a prévenu lundi que Pékin ne cèderait «jamais un centimètre carré» dans le différend qui l'oppose au Japon en mer de Chine orientale.

«Les îles Diaoyu sont partie intégrante du territoire chinois. Sur les questions concernant la souveraineté et les territoires, le gouvernement et le peuple chinois ne cèderont jamais un centimètre carré», a déclaré Wen Jiabao.

Les îles Diaoyu/Senkaku sont contrôlées par Tokyo mais revendiquées par la Chine et Taïwan. Les eaux entourant ces îlots sont très poissonneuses et leur sous-sol marin pourrait renfermer des gisements d'hydrocarbures.

Tokyo a affirmé mardi avoir finalisé l'achat des îles controversées, au terme d'un accord avec une famille japonaise qu'il considère être les propriétaires privés de ces territoires inhabités. De son côté Taïwan, territoire considéré comme sien par la Chine mais indépendant de fait, a déclaré mardi «protester vigoureusement» contre la nationalisation de ce mini-archipel, sur le budget de l'Etat japonais.

«L'acte unilatéral et illégal du Japon ne peut remettre en cause le fait que les îles Diaoyu appartiennent à la République de Chine» (le nom officiel de Taïwan), a affirmé Timothy Yang, le ministre taïwanais des Affaires étrangères.

Le groupe d'îles avait été au centre d'une vive controverse en 2010 entre les deux géants asiatiques à la suite d'une collision dans ces parages entre un chalutier chinois et deux navires des garde-côtes nippons.

Le 11/09/2012 sur www.liberation.fr

dimanche 9 septembre 2012

La Chine et la Russie tirent le signal d'alarme

VLADIVOSTOK, Russie (Reuters) - La Chine et la Russie ont tiré samedi le signal d'alarme sur l'état de l'économie mondiale et exhorté les pays membres de l'Apec, réunis au sommet ce week-end à Vladivostok (Russie), à se protéger en renforçant des liens économiques au niveau régional.
Le président Hu Jintao a déclaré que Pékin ferait tout son possible pour renforcer les liens de coopération entre les 21 Etats membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et relancer son économie afin d'améliorer les chances d'une embellie de l'économie mondiale.
Son homologue russe a dit qu'il fallait abattre les barrières douanières en ouvrant les travaux du sommet, organisé sur l'île Rousski, relié à Vladivostok par un nouveau pont spectaculaire symbolisant le virage vers l'Asie d'une Russie prenant ses distances avec une Europe se débattant dans la crise de la dette.
"Il est important de bâtir des ponts et non des murs. Nous devons continuer à nous battre pour une plus forte intégration", a déclaré Vladimir Poutine à ses pairs de l'Apec, assis au bord d'une table ronde donnant sur le pont suspendu, le plus grand de ce type au monde et qui a coûté un milliard de dollars.
"La reprise économique générale marque le pas. Nous ne pourrons surmonter les tendances négatives qu'en augmentant le volume des biens et des services et en renforçant les flux de capitaux", a-t-il dit.
Avant le sommet, Hu avait déclaré à des hommes d'affaires que l'économie mondiale était entravée par "des facteurs déstabilisants et des incertitudes", ajoutant que la crise de 2008-2009 était loin d'être terminée. La Chine, avait-il promis, jouera son rôle en consolidant la reprise.
"L'économie mondiale se redresse aujourd'hui doucement et des facteurs de déstabilisation et des incertitudes persistent. L'impact sous-jacent de la crise financière internationale est loin d'être terminé", avait-il dit.
VIRAGE VERS L'ASIE
"Nous travaillerons pour maintenir l'équilibre entre une croissance robuste s'ajustant aux structures économiques et une gestion des attentes en matière d'inflation. Nous relancerons la demande intérieure et maintiendrons une croissance régulière et robuste ainsi qu'une stabilité des prix de base".
Hu Jintao avait également annoncé un plan de relance des dépenses publiques de 157 milliards de dollars visant à renforcer les infrastructures dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture, des chemins de fer et des routes.
Il avait aussi réaffirmé le soutien de la Chine à une plus forte libéralisation des échanges commerciaux.
"Nous devrions améliorer et explorer de nouveaux mécanismes pour des investissements et le financement en matière d'infrastructures et encourager la participation au développement d'infrastructures par divers acteurs", avait-il dit.
Vendredi, Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie serait un fournisseur stable d'énergie et jouerait le rôle de portail vers l'Europe pour les pays asiatiques. Il a aussi promis de mettre en valeur le réseau de transports de la Fédération russe.
L'Apec, qui comprend aussi les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l'Indonésie et le Canada, regroupe les pays du pourtour du Pacifique "pesant" 40% de la population du monde, 54% de sa production économique et 44% des échanges commerciaux de la planète.
Les Etats-Unis sont représentés par Hillary Clinton, qui remplace le président Barack Obama, retenu à la convention démocrate de Charlotte (Caroline du Nord).
Prenant la parole devant des hommes d'affaires, la secrétaire d'Etat américaine a appelé à une libéralisation du commerce, affirmant qu"'une économie équilibrée et stable est un défi trop vaste et complexe pour être abordé par les pays de manière individuelle".
Le chef du gouvernement australien, Julia Gillard, a dû renoncer à la dernière minute à se rendre à Vladivostok en raison du décès de son père.
Le président russe boitait légèrement lorsqu'il a accueilli ses hôtes sur l'île Rousski. D'après ses collaborateurs, Vladimir Poutine s'est simplement déchiré un muscle, sans plus de précision si ce n'est pour dire qu'il menait "une vie très active".

Par Timothy Heritage sur http://tempsreel.nouvelobs.com le 09/09/2012
Avec Gleb Bryanski, Andrew Quinn et Douglas Busvine; Jean-Loup Fiévet pour le service français
 

Le 29 août, Journée internationale contre les essais nucléaires




Le 29 Août, le monde célèbre la Journée internationale contre les essais nucléaires. Il y a exactement 20 ans il y a eu un événement qui a interrompu le cours de l'histoire moderne. Le site d'essais de Semipalatinsk, plus grand site d'essais nucléaires, a été fermé. Pour la première fois, le Kazakhstan une nation possédant la quatrième plus grande capacité nucléaire, a abandonné cette dernière. Le 29 août devrait rappeler au monde cette menace pour l'existence de l'humanité.

Dans la lutte pour la domination du monde, les puissances mondiales ont fait beaucoup d'erreurs. Les armes de représailles, transformés en armes de terreur, ont été créées par des Etats policiers « sur les cendres » des civils.
 
Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki sont les seuls exemples dans l'histoire de l'humanité, de l'utilisation des armes nucléaires au combat. Un demi-million de vies perdues, dont plus de la moitié sont les descendants de ceux qui furent irradiés. Le Japon subit toujours le maléfice de cette manifestation de puissance si brutale.
 
Cependant la course aux armements, provoque de nombreuses autres victimes dans le monde entier.Dans le célèbre atoll de Bikini, les Etats-Unis ont conduit 67 essais nucléaires dans la période allant de 1946 à 1958. Délocalisés, les habitants de l'atoll n'ont jamais été en mesure de retourner dans leur patrie depuis la première explosion. Près de 840 habitants de l'atoll du Pacifique sont morts d'un cancer et d'autres maladies causées par les essais nucléaires américains. Environ 7.000 anciens habitants de Bikini, qui ont été évacués de l'île, ont demandé à être reconnus comme des victimes des essais américains. Toutefois, les autorités n'ont officiellement reconnu que 1865 personnes comme des victimes. Près de la moitié d'entre eux sont morts. Les victimes, qui ont reçu en compensation 83 millions de dollars du gouvernement des États-Unis, ont les symptômes de 35 maladies différentes.
 
Le taux de cancer a fortement augmenté parmi la population des régions du Kazakhstan située près de la frontière avec la Chine et du site d'essai nucléaire chinois de Lop Nor (où on eu lieu des essais entre 1964 et 1996). Selon l'Institut kazakh de recherche d'oncologie et de radiologie, dans les années 70-90 du vingtième siècle, le taux de cancers d'enfants dans la zone frontalière avec la Chine a augmenté de 30 fois, et le taux de mortalité de 3 fois et c'est le taux le plus élevé au Kazakhstan.
Les «Traces» de radiations des bombes chinoises peuvent être vues partout dans le monde. Tous les nuages radioactifs formés à la suite des explosions nucléaires atmosphériques au site d'essai du Lop Nor, sont passés sur les pays d'Asie orientale, sur l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Asie centrale, le Kazakhstan et se sont dissipés à l'est. Ces nuages existent environ un mois dans la troposphère. (Le nuage radioactif de Tchernobyl a tourné autour du globe plus de deux fois).

Les essais nucléaires britanniques dans la région des îles de Monte Bello (au nord-ouest de l'Australie) et sur l'île Christmas en Polynésie ont aussi développé des nuages radioactifs. Les essais français sur l'oasis Reggan en Algérie et sur l'atoll de Mururoa également. Plus récemment, il y eu aussi les essais indiens au site de Pokharan et les essais pakistanais sur le site de Chagan-Hills, dans la province du Baloutchistan. Et bien d'autres encore.
 
En effet, les conséquences les manifestations de l'énergie nucléaire ont été subies par les citoyens des pays qui ne rêvaient même pas d'entrer dans le club des puissances nucléaires. Et à ce jour, ils continuent de souffrir. Les analyses des glaces de l'Antarctique et du pôle Nord menées ces dernières années ont montré qu'un énorme stock de rayonnement a été accumulé à la suite des tests effectués dans le monde entier. En fait, dans chaque plante sur terre, dans toute personne née après le premier test, il y a des traces des armes nucléaires testées.
 
Il est probable que le réchauffement climatique soit aussi une conséquence des explosions nucléaires et thermonucléaires.
 
L'exemple le plus frappant de l'impact négatif du rayonnement sur la race humaine est l'histoire du site d'essais de Semipalatinsk au Kazakhstan. Il y a été réalisé 50 tests, lesquels ont affecté un demi-million de personnes. Même 20 ans après la fermeture du polygone d'essais, la radioactivité du sol est encore plusieurs fois plus élevé que le taux maximal autorisé. En fait, plus de 48000 km² de steppes qui par sécurité ont été soustrait à une utilisation agricole et ont peu d'utilité pour la vie.
 
Le Kazakhstan, qui était devenu le grand terrain d'essais nucléaires de l'URSS, est le premier pays au monde qui a osé déclarer publiquement que ses armes nucléaires étaient une menace «passive» pour l'humanité. En 1989, a été fondé le mouvement du Nevada - Semipalatinsk, qui a réuni des victimes des essais nucléaires dans le monde. Et le 29 Août 1991, par la décision du Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev, le site d'essais de Semipalatinsk a été fermé. A cette époque, le Kazakhstan a décidé d'éliminer totalement les armes nucléaires.
 
Aujourd'hui Astana est un acteur majeur de l'initiative pour un monde exempt d'armes nucléaires, et Noursoultan Nazarbaïev est considéré à juste titre comme un leader mondial du mouvement relatif à la non-prolifération. La communauté internationale soutient pleinement ses initiatives. Par exemple, en 2009, à la 64e session de l'Assemblée générale, le Kazakhstan a proposé de déclarer une Journée internationale d'action contre les essais nucléaires. Cette idée a reçu un appui unanime. Il s'agissait d'une résolution adoptée par l'Assemblée générale, qui reflète la profonde préoccupation de la communauté internationale sur les conséquences dévastatrices et les dangers pour l'humanité, l'environnement et la planète qui peuvent être causés par des essais nucléaires.
 
Le document affirme la nécessité de sensibiliser plus activement et d'informer les gens sur les conséquences des explosions nucléaires. Les co-auteurs de la résolution ont été au nombre de 26 Etats.

Aujourd'hui, de plus en plus de pays rejoignent les initiatives du Kazakhstan afin de créer un monde libéré de la menace des armes de destruction massive. Les membres du club nucléaire encouragent les autres États à utiliser l'énergie nucléaire uniquement à des fins pacifiques. Y compris les pays de «l'axe du mal» (Corée du Nord, l'Iran et d'autres), qui essayent de devenir plus fort par la possession d'une puissance nucléaire échappant à tout contrôle.
 
Le résultat de l'absence de contrôle par la communauté internationale de la possession de ces armes est connue aujourd'hui: des millions de victimes, des terres qui sont contaminés pour des dizaines, voire des centaines d'années et des enfants mutants.
 
Le 29 août de la communauté mondiale pourra tenir compte des appels du Kazakhstan et ne pas répéter l'histoire nucléaire tragique du siècle dernier. Cette décision nécessite des efforts conjoints pour mettre en œuvre les initiatives du Kazakhstan visant à construire un monde plus sûr.
 

samedi 8 septembre 2012

Syrie: Moscou presse l'ONU de soutenir la transition, revers des rebelles


 
La Russie, alliée de Damas, a annoncé samedi qu'elle allait pousser le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter un accord conclu en juin sur les principes d'une transition politique en Syrie, où l'armée a infligé un revers aux rebelles dans la bataille d'Alep (nord).

Les ministres européens des Affaires étrangères ont évoqué de nouvelles sanctions contre Damas, même si le ministre belge Didier Reynders a mentionné un "devoir d'ingérence" si Moscou et Pékin continuaient de bloquer les initiatives internationales. Le médiateur international Lakhdar Brahimi, fraîchement entré en fonction, sera dimanche au Caire pour des entretiens avec la Ligue arabe. Selon son porte-parole, il souhaite aller à Damas dans les jours suivants.

Sur le terrain, l'armée, appuyée par des chars et des hélicoptères, a repoussé après 20 heures de combats une attaque des rebelles qui étaient entrés dans une caserne à Hanano, dans l'est d'Alep, selon des témoins qui ont évoqué "beaucoup de victimes" de part et d'autre. Selon une source militaire à Alep, métropole du nord théâtre de combats depuis le 20 juillet, les soldats ont détruit six véhicules tout-terrain où les insurgés avaient commencé à entreposer des armes prises dans l'armurerie.

"Les rebelles ont mis toutes leurs forces dans cette car ils manquent cruellement d'armes", a précisé cette source. Néanmoins, les rebelles ne lâchent pas prise. Ils ont lancé samedi un assaut sur Midane, quartier tenu par les forces de sécurité dans le nord d'Alep, où ils se sont emparés du Centre Saint-Vartan, une maison d'accueil jésuite pour des réfugiés irakiens et syriens, selon des habitants et des sources militaires. La destruction d'une canalisation samedi dans cette zone privait une grande partie de la ville --la moitié selon des habitants-- d'eau potable samedi soir.

Des militants ont accusé l'aviation d'avoir "détruit le principal acheminement d'eau potable de la ville", tandis que la Compagnie des eaux a expliqué qu'il était impossible d'envoyer une équipe sur les lieux. Au total, les violences ont fait au moins 80 morts --25 civils, 19 rebelles et 36 soldats-- samedi en Syrie, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui avait fait état de 136 morts vendredi. L'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins, a aussi signalé la découverte de 17 corps non identifiés, apparemment exécutés, dans une tranchée à Alep.

Bagdad a en outre rapporté que des obus syriens étaient tombés vendredi soir du côté irakien de la frontière, tuant une fillette de 4 ans et faisant quatre blessés. Sécuriser les hôpitaux Sur le front diplomatique, Moscou a annoncé une nouvelle démarche à l'ONU. "La Russie plaidera pour que le Conseil de sécurité approuve le communiqué de Genève", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en référence à un accord conclu fin juin fixant des principes pour une transition politique sans appeler au départ du président Bachar al-Assad.

M. Lavrov, qui s'exprimait après une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a précisé que la réunion du Conseil de sécurité aurait lieu fin septembre. Il a rappelé que Moscou ne soutiendrait "aucune sanction" et dénoncé les sanctions unilatérales américaines contre la Syrie et l'Iran, estimant qu'elles touchaient de plus en plus "aux intérêts des entreprises russes".

Mme Clinton a en revanche répété que toute résolution du Conseil de sécurité devait "prévoir de réelles conséquences en cas de non-respect", selon un haut responsable américain. Lors d'une réunion informelle des ministres européens à Chypre, un "consensus" s'est dégagé sur le renforcement des sanctions contre Damas, selon la chef de la diplomatie chypriote Erato Kozakou-Marcoullis.

Il s'agirait du 18ème train de sanctions de l'UE depuis le début de la crise en mars 2011. Le ministre belge s'est pour sa part interrogé: "Est-ce qu'on laisse s'installer cette guerre civile, qui sera de plus en plus violente (...) ou est-ce qu'on estime que le devoir d'ingérence doit à un moment donné prendre le dessus ?". M. Reynders a préconisé l'envoi d'une mission d'observateurs internationaux pour sécuriser les hôpitaux en Syrie.

Le Français Laurent Fabius s'est dit ouvert à l'idée: "Il y a un droit humanitaire qui existe, il faut que ce droit soit respecté". En visite ensuite dans le vaste camp de réfugiés syriens à Zaatari, en Jordanie, leur homologue allemand Guido Westerwelle a estimé qu'il fallait "isoler le régime d'Assad". "Dans les prochaines semaines, nous allons mettre à profit la présidence allemande du Conseil de sécurité à New York pour oeuvrer à ce processus d'isolement et accroître la pression sur le régime d'Assad", a-t-il promis.

Sur www.lepoint.frle 08/09/2012
 

vendredi 7 septembre 2012

Chine : vers un yuan convertible en or?



La Chine ne semble plus cacher son désir d’établir une convertibilité de sa devise en or. Le déclin régulier de l’excédent de sa balance de transactions courantes pourrait indiquer un premier pas vers l’introduction d’une devise soutenue par l’or, peut-être même bien plus tôt que les observateurs de marché ne pourraient le croire.

Des rumeurs insistantes ont récemment circulé sur le fait que le gouvernement Chinois aurait pour intention d’accumuler 6000 tonnes d’or supplémentaires au cours de ces prochaines années, bien que la véracité de cette information soit encore à prouver. Au vu de la récente accélération des achats d’or de la Chine, nous pouvons penser que le pays se prépare à établir un yuan soutenu par l’or comme alternative à un dollar en piteux état, voire peut-être l’instauration d’un nouveau système de paiement international hors dollars regroupant les principaux pays avec lesquels la Chine commerce.

Les dirigeants Chinois à Pékin, d’habitude d’un calme olympien, semblent désormais avoir perdu patience. Les importations d’or depuis Hong Kong n’ont pas seulement augmenté, elles ont explosé jusqu’à atteindre des niveaux encore jamais vus auparavant. Quelque chose d’important se prépare et se produira bientôt. Les Chinois se séparent de leurs dollars et diversifient leurs réserves sur l’or. Ils ont mis la main sur la production d’or Africaine ainsi que d’importantes réserves de métaux industriels.

Par Jim Willy CB le 07/09/2012 sur www.24hgold.com

jeudi 6 septembre 2012

Etablissement d'échanges commerciaux en euros et en yuans entre l'Allemagne et la Chine

Jeudi dernier, après une réunion entre la chancelière Allemande Angela Merkel et le premier ministre Chinois Wen Jiabao à Pékin, l'Allemagne et la Chine ont porté par écrit leur projet commun de conduire une importante part de leurs échanges commerciaux en euros et en yuans. 
Les deux partis prévoient de soutenir leurs sociétés et institutions financières grâce à l'établissement d'échanges bilatéraux et d'investissements en euros et en yuans', ont-ils écrit.
 
Leur rapport indique également que les banques Allemandes seraient désormais autorisées à investir sur le marché d'obligations interbancaires de Chine, et que les deux partis supportent l'établissement de contrats commerciaux en yuans par les banques Allemandes et Chinoises ainsi que l'émission en Allemagne d'actifs dénominés en yuans.
 
Par Mish le 06/09/2012 sur www.24hgold.com

Bruxelles part en guerre commerciale contre Pékin

 
La Commission européenne a lancé jeudi une enquête antidumping contre la Chine visant sa production de panneaux solaires subventionnés. La Chine se prépare à répliquer.
 
L'Europe s'engage sur le sentier de la guerre commerciale avec la Chine. Bruxelles a lancé jeudi une enquête antidumping contre plusieurs géants chinois des panneaux solaires, et la République populaire menace déjà l'UE de rétorsions spectaculaires. «La Commission européenne a lancé aujourd'hui une enquête antidumping concernant les importations de Chine de panneaux solaires et de leurs principaux composants (...)», indique-t-elle dans un communiqué.
 
Sous l'apparence d'une querelle d'entreprises, c'est un énorme bras de fer politico-commercial qui se dessine. La Chine aussi bien que l'Europe ont misé des milliards de fonds publics sur l'essor de l'électricité photovoltaïque, à coups de subventions et d'investissements. À Pékin, le quotidien du Parti communiste China Daily s'inquiétait mercredi «du contentieux commercial le plus lourd» jamais infligé à l'industrie chinoise.
 
Le pouvoir chinois a fait du secteur photovoltaïque le fer de lance d'une conquête planétaire. L'Europe, qui représente les deux tiers du marché mondial, veut à l'inverse contraire garder son avance technologique et surtout protéger l'une de ses dernières bases industrielles.

Plainte collective déposée à Bruxelles

«C'est la dernière chance pour l'Europe de tenir tête à un État chinois qui subventionne sa propre industrie, ce qui lui permet de vendre en dessous du coût de revient et de mettre les Européens à genoux», assure Milan Nitschke pour le groupe allemand Solarworld, chef de file de la plainte collective déposée à Bruxelles. Une vingtaine de firmes françaises, italiennes et espagnoles s'y sont associées en juillet. Elles ont préféré rester anonymes par crainte, déjà, de contre-mesures chinoises.
 
Après bien des hésitations, la commission Barroso part à l'offensive face à la concurrence jugée déloyale des grands pays émergents. Elle a ouvert mardi soir une première enquête formelle contre le russe Gazprom, soupçonné depuis des lustres de manipulation de prix dans les huit pays de l'UE qu'il approvisionne *. Là encore, l'affaire est politique. Mardi soir à Münich, le commissaire à l'Énergie, Günther Oettinger, a accusé publiquement Vladimir Poutine «de chercher à reconstruire la puissance de l'URSS par le biais de sa politique énergétique». Le Kremlin n'a pas daigné réagir….
 
(*) Pologne, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Hongrie, Lituanie, Lettonie et Estonie

Par jean-Jacques Mevel sur www.lefigaro.fr le 06/09/2012
 

Russie: Poutine ferme sur ses positions, de la Syrie aux Pussy Riot





 
Le président Vladimir Poutine s'en est pris aux Pussy Riot, a défendu Julian Assange et balayé les appels lancés à son pays pour qu'il change de position sur la Syrie, dans un entretien diffusé jeudi sur la chaîne publique russe en anglais Russia Today.

"Pourquoi la Russie seule devrait-elle réexaminer sa position ? Peut-être que nos partenaires dans le processus de négociation devraient eux aussi changer leur position ?", a objecté le président russe.
"Les événements des dernières années montrent que toutes les initiatives de nos partenaires ne se sont pas terminées comme ils l'avaient souhaité", a-t-il observé.

"Les Etats-Unis (puis leurs alliés) sont entrés en Afghanistan. Maintenant tous ne pensent qu'à une seule chose: comment en partir. Et que se passe-t-il dans les pays arabes, en Egypte, en Libye, en Tunisie, au Yémen? L'ordre et le bien-être y règnent-ils? Et quelle est la situation en Irak?", a-t-il poursuivi.

Quant à la politique occidentale de soutien à l'opposition syrienne contre le régime de Damas, allié traditionnel de Moscou, "alors il faut ouvrir les portes de Guantanamo, et envoyer tous les prisonniers de Guantanamo en Syrie, qu'ils se battent, c'est exactement la même chose", a déclaré M. Poutine, dans une allusion au camp américain à Cuba où sont détenus depuis 2001 des prisonniers soupçonnés de terrorisme.

"Certains veulent utiliser les combattants d'al-Qaïda ou d'autres organisations également extrémistes pour parvenir à leurs objectifs en Syrie. (...) Mais il ne faut pas perdre de vue qu'ensuite ces gens vont frapper leurs bienfaiteurs", a ajouté M. Poutine, dont le pays a bloqué jusqu'à présent toute résolution prévoyant des sanctions ou le recours à la force contre le régime de Damas au Conseil de sécurité de l'ONU.

Interrogé sur le dossier du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, réfugié depuis le 19 juin à l'ambassade de l'Equateur à Londres afin d'échapper à une extradition vers la Suède où il est accusé de viol et d'agression sexuelle, M. Poutine a dénoncé une affaire "politique".

Les autorités britanniques "ont décidé de l'extrader", a-t-il observé. "Qu'est-ce que c'est que cela ? C'est bien entendu du deux poids-deux mesures, c'est clair", a observé le président russe, soulignant qu'aucune garantie n'avait été donnée qu'il ne serait pas ensuite livré aux Etats-Unis.

Les dirigeants russes ont exprimé à plusieurs reprises leur sympathie pour le fondateur de Wikileaks, qui a d'ailleurs été recruté par la chaîne Russia Today pour des interviews avec des personnalités comme le leader du Hezbollah.

"Pourquoi a-t-on mis Assange en prison ? C'est ça la démocratie ?", avait lancé M. Poutine en décembre 2010.

Sur l'affaire des membres du groupe Pussy Riot, dont la condamnation à deux ans de camp pour avoir chanté une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou a eu un retentissement international, M. Poutine a fait valoir que l'Etat avait "obligation de protéger les sentiments des croyants".

Les trois jeunes femmes "se sont livrées à un véritable sabbat", a-t-il dit.

Soulignant vouloir se garder de tout commentaire sur cette décision de justice et se placer sur le plan de la morale, il a notamment rappelé que la même formation d'art contestataire s'était filmée lors d'une séance de "sexe collectif" organisée en 2008 dans un musée zoologique de Moscou.

La "performance" intitulée "B..se pour le petit ourson" faisait en fait écho à l'élection la même année à l'élection à la présidence russe de Dmitri Medvedev, dont le nom de famille a le mot ours pour racine.

Interrogé sur son intention de "serrer les boulons" en Russie, M. Poutine a répondu : "S'il s'agit d'exiger de tous, y compris des représentants de l'opposition, qu'ils respectent la loi, alors oui".

Enfin, il a abordé la présidentielle américaine de novembre, estimant que le président démocrate sortant Barack Obama était "une personne sincère et voulait réellement changer beaucoup de choses pour le mieux", mais en serait empêché par le "lobby militaire" et du département d'Etat.

Interrogé sur sa capacité à travailler le cas échéant avec Mitt Romney, il a souligné que Moscou travaillerait "avec celui que le peuple américain choisira", qualifiant les sorties hostiles à la Russie du candidat républicain de "rhétorique électorale".

Le 06/09/2012 sur www.lepoint.fr

mardi 4 septembre 2012

Assad soutient la Croix-Rouge «tant qu'elle reste impartiale»

Le nouveau président de l'organisation est en visite à Damas, où il espère pouvoir faciliter l'aide aux populations civiles. Sur le terrain, les combats ne faiblissent pas.

Le président syrien Bachar al-Assad a dit mardi soutenir l'action de la Croix-Rouge internationale tant qu'elle restait «impartiale», en recevant à Damas le chef de l'organisation venu demander un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par la guerre.
Sur le terrain, les violences ne connaissaient aucun répit avec des combats entre soldats et rebelles sur plusieurs front, à Alep, Hama, Homs, Idlib, Deraa et Damas, et des bombardements des forces du régime sur des bastions insurgés, selon des militants.
Au moins 36 personnes, 17 civils, 12 soldats et 7 rebelles, ont péri dans les violences, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au lendemain d'une journée sanglante avec la mort de 153 personnes, en majorité des civils.
Outre les morts qui se comptent par dizaines tous les jours, plus de 100 000  Syriens ont fui le pays en août pour se réfugier dans les pays voisins, «le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit» en mars 2011, a annoncé le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève.
Au total quelque 235 000 Syriens ont quitté la Syrie et 1,2 million ont été déplacés à l'intérieur du pays, où ils sont logés dans des bâtiments publics dont des écoles, depuis le début de la crise déclenchée par une contestation pacifique qui s'est transformée en rébellion armée face à la répression.
Faute de trouver un consensus sur un règlement du conflit pour lequel aucune solution ne semble possible dans l'immédiat, la communauté internationale se concentre sur l'aide humanitaire dans le pays dévasté par près de 18 mois de conflit.
Lors d'une rencontre à Damas, Bachar al-Assad a dit au nouveau président du CICR Peter Maurer qu'il «saluait les opérations humanitaires menées par le Comité sur le terrain tant qu'elles restaient indépendantes et impartiales», selon les médias officiels.

Pénuries alimentaires

Peter Maurer, a salué «la volonté de coopération du gouvernement syrien» et «la confiance établie» entre Damas et l'organisation, selon l'agence officielle Sana. La rencontre a porté sur la «mise en place de mécanismes nécessaires pour renforcer cette coopération».
Le chef du CICR était arrivé lundi à Damas pour sa première visite depuis sa nomination le 1er juillet. Selon le CICR, il s'entretiendra avec d'autres responsables du régime syrien qui accuse les rebelles d'être des «terroristes» complotant contre la Syrie avec l'aide des Occidentaux et de pays arabes.
La visite, jusqu'à jeudi, «portera sur les besoins humanitaires accrus et permettra de rappeler aux belligérants leurs devoirs en vertu de la convention sur la protection des civils», selon la porte-parole du CICR à Damas. Peter Maurer pourrait effectuer une «visite sur le terrain», a-t-elle dit sans autres précisions.
Peter Maurer avait estimé «de la plus haute importance» de pouvoir renforcer «considérablement» l'action humanitaire du CICR et du Croissant-Rouge syrien.
Depuis le début de l'année, le CICR et le Croissant-Rouge syrien ont distribué des secours à plus de 800 000 personnes, pour la plupart déplacées, et assuré l'approvisionnement en eau potable, en quantité suffisante, de plus d'un million de personnes.
Mais depuis, la situation a empiré et le nombre de personnes ayant besoin d'aide a augmenté.
Les quartiers rebelles de la ville d'Alep, soumis à des bombardements incessants à l'artillerie et au mortier, connaissent une véritable pénurie de produits alimentaires, selon un militant sur place.

«Si le régime pouvait nous priver d'air, il le ferait»

«Le régime empêche les produits alimentaires de parvenir aux quartiers libérés (sous contrôle rebelle, ndlr). Les habitants sont obligés de passer les produits en contrebande», affirme-t-il, joint par l'AFP via Skype.
Il faut se rendre «chez plusieurs épiciers ou supermarchés avant de trouver ce que l'on veut : œufs, yaourt, riz, lait. Ces produits sont quasi inexistants, les marchés sont presque vides», dit-il. «C'est un vrai siège, une punition collective. Si le régime pouvait nous priver d'air, il le ferait».
La veille, le général en charge des opérations de l'armée syrienne dans l'ouest d'Alep a affirmé à l'AFP que les troupes régulières reprendraient «d'ici dix jours» la ville, théâtre depuis un mois et demi de combats.
Après la prise du quartier stratégique de Salaheddine puis des hauteurs de celui de Seif al-Dawla, des officiers sur place ont affirmé que cela allait leur faciliter la conquête d'Alep.
Mais selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, «il n'y a pas de contrôle clair, ni pour les uns, ni pour les autres».
En près de 18 mois de révolte, plus de 26 000 personnes ont péri selon l'OSDH.
Sur www.liberation.fr le 04/09/2012

lundi 3 septembre 2012

Les non-alignés : Une utopie en quête d'une nouvelle boussole

«Le Mouvement des non-alignés? Combien de divisions?»
Appréciation dévalorisante de l'Occident
Du 28 au 30 août s'est tenu à Téhéran le XVIe Sommet des pays non-alignés, et ce, dans l'indifférence la plus totale des pays occidentaux et du black-out des médias occidentaux main stream. Malgré cela, vingt neuf chefs d'État ou de gouvernement ont fait le déplacement, tandis que la majorité des 120 membres de ce mouvement étaient représentés au niveau ministériel. À l'issue de ce sommet, l'Iran prendra pour trois ans la présidence du Mouvement des non-alignés. Le mouvement des non-alignés, lit-on dans l'encyclopédie Wikipédia est une organisation internationale regroupant 118 États en 2008 (17 États et 9 organisations internationales y ont en plus le statut d'observateur), qui se définissent comme n'étant alignés ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale. Le but de l'organisation tel que défini dans la «Déclaration de La Havane» de 1979 est d'assurer «l'indépendance nationale, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des pays non-alignés dans leur lutte contre l'impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d'agression étrangère, d'occupation, de domination, d'interférence ou d'hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques» et de promouvoir la solidarité entre les peuples du tiers-monde ».(1)
« L'organisation, dont le siège est à Lusaka, en Zambie, regroupe près des deux tiers des membres des Nations unies et 55% de la population mondiale. La Déclaration de Brioni, du 19 juillet 1956, proposée par Gamal Abdel Nasser, Josip Broz Tito, Norodom Sihanouk et Jawaharlal Nehru marque l'origine du mouvement, qui vise alors, dans le contexte de la guerre froide, à se protéger de l'influence des États-Unis et de l'Urss les deux grands qui gouvernaient le monde. Le terme de «non-alignement» a été inventé par le Premier ministre indien Nehru lors d'un discours en 1954 à Colombo. On peut considérer que la Conférence de Bandung, qui avait réuni une trentaine de pays d'Afrique et d'Asie, est une étape importante vers la Constitution du Mouvement des non-alignés Voilà pour l'histoire.(1)
A quoi sert actuellement le Mouvement des non-alignés aujourd'hui?
Qu'en est-il du mouvement des non-alignés après la disparition du bloc soviétique, l'émergence d'une hyper-puissance et de la doctrine du néolibéralisme et de nouveaux blocs?
Pour Yves Lacoste, fondateur de l'École française de géopolitique «ce mouvement était unifié et porté par l'idée de la fraternité entre les pays pauvres. Et enfin, il était incarné par des hommes au prestige international comme Tito, Nasser ou Nehru. Ce mouvement s'est fissuré avec la guerre entre le Cambodge et le Vietnam en 1979. Ce conflit a porté un coup très grave à l'idée de Tiers-monde, qui n'a plus grand sens aujourd'hui. Après la chute du mur de Berlin, la fin de l'ex-Yougoslavie et l'extension de la mondialisation, il y a eu comme une éclipse du mouvement des Non-Alignés jusqu'à ce sommet de Téhéran. On assiste peut-être aujourd'hui à un renouveau de celui-ci. Tous les représentants des pays membres ont fait le déplacement à Téhéran, même des pays comme l'Égypte qui n'avait plus de relations avec l'Iran depuis la conclusion des accords israélo-égyptiens en 1980. Les liens privilégiés qui existent entre le président iranien Ahmadinejad et le président vénézuélien Hugo Chavez permettent aux pays sud-américains de retrouver une place qu'ils n'avaient plus depuis les riches heures de Cuba». (2)
La deuxième vie du Mouvement des non-alignés
Cette audience n'a pas échappé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a fait lui-même le déplacement. Ces pays sont aujourd'hui animés par la volonté de se démarquer de la diplomatie américaine et européenne, par le projet de peser dans les organes de décision des Nations unies – d'obtenir des places permanentes au Conseil de sécurité – par la volonté d'accéder à l'industrie du nucléaire. L'Inde et l'Afrique du Sud sont aujourd'hui des piliers de ce mouvement. Mais il faut aussi compter avec l'Iran qui, comme on le voit au cours de ce Sommet, veut incarner l'opposition à l'Occident.
Pour Zaki Laïdi, de l'Institut d'études politiques de Paris: le Mouvement des non-alignés exprime la volonté d'un grand nombre de pays de garder ses distance vis-à-vis de l'Ouest. Les grandes heures du mouvement étaient en fait, déjà révolues. Ces grandes heures, c'était les années 1960 et 1970, avec la création du groupe des 77 aux Nations unies ou la revendication, en 1973, lors du Sommet d'Alger, d'un nouvel ordre économique international, portée aux Nations unies l'année suivante par le président Boumediene. Autant de combats pour faire entendre la voix du tiers-monde sur la scène internationale.
Pourtant, le Mouvement des non-alignés – en tous cas certaines de ses idées – suscite un regain d'intérêt. Les années 90 et le début des années 2000 ont vu le renouveau de concepts que ces fondateurs défendaient. L'altermondialisme, par exemple, qui prône un rééquilibrage des relations économiques entre pays riches et pauvres, est l'enfant du tiers-mondisme.
En outre, les pays émergents pèsent de plus en plus sur la scène mondiale. La Chine, bien sûr, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud et beaucoup d'autres ébranlent sérieusement les Etats-Unis et les autres Etats occidentaux. Ces nations du Sud réussissent petit à petit, là où les dirigeants du tiers-monde avaient échoué dans les années 1960 et 1970. «Le Mouvement des non-alignés conserve une signification politique en ce qu'il exprime la volonté d'un grand nombre de pays de garder ses distances vis-à-vis de l'Ouest, analyse Zaki Laïdi, Le non-alignement aujourd'hui, c'est ne pas s'aligner complètement sur l'Occident, au moment où, d'ailleurs, on s'intègre de plus en plus dans l'économie mondiale. Plus vous vous intégrez dans la mondialisation, à l'économie capitaliste, plus vous vous dites: dans ce monde quelle marge de manoeuvre et d'appréciation personnelle je garde.» Il reste à savoir si c'est au sein du Mouvement des non-alignés qu'ils peuvent faire entendre leur voix. Il existe aujourd'hui d'autres instances à travers lesquelles ils peuvent s'imposer. A commencer par le G20 qui regroupe les vieilles nations riches et les pays émergents comme l'Inde, la Chine, la Corée du Sud, le Brésil, le Mexique ou l'Afrique du Sud. Un forum aujourd'hui incontournable. Il y a également le groupe informel des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), ou encore le Groupe de Shanghai, qui réunit la Chine, la Russie et les pays d'Asie centrale producteurs de pétrole ou de gaz. «Ce qui est important c'est la proclamation du respect de la souveraineté nationale économique et politique. Et la non-reconnaissance du droit de certains pays à s'autoproclamer communauté internationale, je parle de l'ambassadeur des Etats-Unis suivi dans les minutes qui suivent par les ambassadeurs des pays européens et avec deux ou trois acolytes comme les ´´grandes démocraties´´ l'Arabie Saoudite et le Qatar», martèle l'Egyptien Samir Amin, figure de la mouvance tiers-mondiste et anticapitaliste depuis les années 60». (3)
L'énigme Ban Ki-moon
Constants dans leur diabolisation de l'Iran, les pays occidentaux (l'Empire et ses vassaux) ont tout fait pour dissuader Ban Ki-moon de faire le voyage qu'il fit à l'insu de son plein gré. Ce dernier «décida» finalement d'y aller avec des instructions claires. Tancer l'Iran sur son programme nucléaire et ressasser la vieille fausse rengaine faisant dire à Ahmadinejad qu'il veut la destruction d'Israël. Mieux encore pour Ban, la remise en cause de l'holocauste est un crime abominable.: «Je rejette fermement les menaces émises par un État membre (de l'ONU, Ndlr) d'en détruire un autre, ou les commentaires révoltants niant des faits historiques comme l'Holocauste».
Hypocritement, Ban Ki-moon a rappelé les idéaux du Mouvement aux membres des non-alignés (MNA) et a appelé à une campagne mondiale pour leur mise en place: «Nous devons défendre les idéaux du mouvement que sont la paix et l'égalité et faire des efforts pour la réalisation de ces idéaux. Il a défini le Mouvement comme un élément clé dans le maintien de la paix mondiale et souligné que le MNA devait travailler en coordination avec l'ONU afin que ces institutions internationales, y compris le Conseil de sécurité, soient le reflet de la réalité d'aujourd'hui. A l'instar du Guide suprême, le secrétaire général de l'ONU a décrit la prolifération des armes nucléaires comme «une menace majeure contre les pays du monde», ajoutant que «l'Iran pouvait jouer un rôle constructif dans la lutte contre la prolifération des armes nucléaires». Il n'explique pas pour autant l'impunité d'Israël sur le dossier nucléaire.
Pour Karim Sadjadpour, chercheur associé: «Manifestement, il apparaît que l'opération de communication de Téhéran a réussi», «L'Iran va se servir de cette caisse de résonance médiatique pour sa propre propagande et ses gesticulations sur la scène internationale.» À l'ouverture jeudi, l'Ayatollah Khamenei a répété que l'Iran «ne cherchera[it] jamais à avoir l'arme atomique». «Comment expliquer que les pays disposant de la bombe atomique n'aient pas réduit leur arsenal, comme le stipule le Traité de non-prolifération (TNP)? Comment expliquer que l'Iran, signataire de ce traité, aujourd'hui toujours sous contrôle de l'Aiea, qui ne dispose d'aucune preuve qu'elle cherche la bombe, demeure aujourd'hui la principale menace dans les relations internationales? Pendant ce temps, d'autres pays, qui n'ont pas signé le TNP, ne posent aucun problème», souligne le chercheur. Le dernier rapport trimestriel de l'Agence internationale de l'énergie atomique sur l'Iran, attendu jeudi ou vendredi, doit révéler que l'Iran a encore augmenté sa capacité d'enrichissement d'uranium, ce que lui permet le TNP, dans un but strictement civil.(4)
120 pays sur 193 à l'ONU, soit plus de 62% de la planète ont un avis à donne
«A partir du moment où des pays refusent la politique du Nouvel Ordre basée sur une rapine des pays vulnérables (BM, FMI, OMC) avec le bras armé de l'Otan, tout est fait pour les discréditer. Depuis la chute de l'Urss, le monde ne s'est jamais aussi mal porté et les pays non-alignés – en majorité arabes et musulmans – sont dépecés au gré de la prédation et de la curée, l'Afghanistan, l'Irak, le Soudan, le Yémen, la Libye, ou reformatés selon le GMO comme la Tunisie, l'Egypte qui, franchement, écrit François Asselineau peut désormais être contre ces grands principes? Principes qui sont d'ailleurs en parfaite harmonie avec les principes du droit international, tel qu'il a été codifié par la Charte des Nations unies? Le Guide suprême de la République islamique d'Iran a prononcé le discours d'inauguration du 16e Sommet du Mouvement des pays membres non-alignés au cours duquel il a déclaré que le monde est désormais «en mouvement vers un nouvel ordre international où le Mouvement des non-alignés (2/3 de la population mondiale) peut et doit jouer un nouveau rôle. Ce nouveau système doit être fondé sur la participation de toutes les nations et sur l'égalité de leurs droits. [...] La gestion du monde ne doit pas être exclusivement aux mains de quelques pays occidentaux.» Les médias occidentaux se sont focalisés sur l'incident survenu lorsque le président égyptien Morsi a qualifié le gouvernement d'Assad d' «oppressif et a souhaité son renversement». Son intervention a provoqué le départ de la délégation syrienne. Jeudi 30 août, le représentant du commissaire des droits de l'Homme à l'ONU a qualifié de fausses les informations diffusées sur les événements syriens: «Les médias ne couvrent pas tel qu'il le faudrait les incidents en Syrie, les médias accusent le pouvoir en Syrie de tout crime qui y survient alors que nos informations témoignent du contraire.» (5)
L'Iran a marqué un point contre les Occidentaux qui tentent de l'isoler en recevant cette semaine les représentants de 120 pays non-alignés, mais ses efforts pour redorer son prestige international ont été mis à mal par son dossier nucléaire controversé, estiment les analystes.
L'Iran a marqué un point contre les Occidentaux qui tentent de l'isoler L'événement a ´´permis à l'Iran de montrer qu'il a encore des amis et des partenaires en dépit des efforts internationaux pour l'isoler´´, admet Dina Esfandiary, analyste à l'Institut international des études stratégiques (IISS) de Londres interrogée par l'AFP. Publié en plein Sommet, le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est toutefois venu rappeler la controverse autour du programme nucléaire iranien. Les représentants des 120 pays membres ont adopté une déclaration finale affirmant notamment le droit de tous les pays à l'énergie nucléaire pacifique, le refus de toutes sanctions unilatérales et menaces militaires contre un pays, le soutien à la création d'un État palestinien et la nécessité du désarmement nucléaire. Les États-Unis ont réagi en avertissant à nouveau Téhéran que le temps de la diplomatie pour résoudre le problème nucléaire ne durerait pas «indéfiniment».(6)
Conclusion
Cela dit, ce Sommet s'est tenu en Iran, pays isolé par les Occidentaux qui ont toujours la fâcheuse manie de parler au nom de toute la planète. La volonté de nuire à l'Iran et de perturber le «Sommet du Mouvement des non-alignés» a été manifeste. Malgré des présences intempestives telles que celles des pays «aux avant-postes de la démocratie et des droits de l'Homme» tels que le Qatar et surtout l'Arabie Saoudite. Le Sommet de Téhéran est une réussite puisqu'il a abouti à un rééquilibrage des relations internationales. Ce rééquilibrage constitue une nouvelle étape sur la voie d'un monde multipolaire après celle des trois double veto russe et chinois qui ont empêché les États-Unis d'utiliser «le Conseil de sécurité» pour mettre en oeuvre leurs politiques d'agression.
Ce Sommet de Téhéran, malgré toutes les embûches et les couacs, montre que la vraie communauté internationale est soucieuse de la paix du monde, de l'harmonie et de l'égale dignité des peuples. Aura-t-elle les coudées franches pour asseoir ses idées à l'Assemblée des Nations unies dans les votes concernant la Syrie, la Palestine, la dénucléarisation? Rien n'est moins sûr! La doxa occidentale est toujours à la manoeuvre. De plus, il faut bien le dire, le monde a profondément changé, avec l'apparition de nouveaux blocs (Brics, les pays du groupe de Shangaï), voire la position énigmatique de l'Inde, qui se regroupent non plus par idéologie généreuse mais par intérêt économique. Ce qu'il y a de sûr est que l'Iran a gagné une bataille médiatique mais la paix du monde est loin d'être acquise.
Il reste que les voeux utopistes de l'économiste Samir Amin sont toujours d'actualité. Aux «Damnés de la Terre» de les concrétiser en ne comptant que sur eux-mêmes c'est cela leur vraie boussole.

1. Le Mouvement des non-alignés. Encyclopédie Wikipédia
2. http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/A-quoi-sert-le-mouvement-des-Non-Alignes-aujourd-hui-_EP_-2012-08-30-847895
3. C. Champin http://www.rfi.fr/general/20120830-deuxieme-vie-mouvement-non-alignes
4. htt//www.lepoint.fr/monde/le-monde-a-t-il-reussi-a-isoler-l-iran-30-08-2012150074124.php
5. http://sos-crise.over-blog.com/article-les-non-alignes-a-teheran-un-succes-a-mediter-fran-ois-asselineau-109619948.html
6. L'Iran a marqué un point contre les Occidentaux qui tentent de l'isoler. AFP le 01.09.12
Par le professeur émérite Chems Eddine Chitour, sur www.mondialisation.ca le 03/09/2012